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Parti de sa France natale et arrivé en Nouvelle-France vers 1684, qui est Pierre Gougeon? Peu de recherches ont été effectuées sur l’origine de ce personnage. Cet article nous permettra de découvrir son histoire ainsi que sa nombreuse descendance au Canada et aux États-Unis. Nous présenterons les variantes du patronyme de mon ancêtre et le parcours de la famille de Pierre Gougeon depuis son arrivée en Nouvelle-France.

Pour ce faire, nous traiterons des sujets suivants : l’origine du patronyme Gougeon (Goujon), très présent en Mayenne en France; un survol historique de la commune d’Aubigny en Vendée avant 1684; un survol historique en Nouvelle-France, à partir de 1684, de la terre où vivait Pierre Gougeon à la Côte Saint-Pierre sur l’île de Montréal; un parcours démographique et migratoire de la famille Gougeon; et l’héraldique.

Origine du patronyme Gougeon (Goujon) modifier

L’anthroponymie étant l’étude des noms de personnes, la première mention documentée du patronyme apparaît en 1188, lors d’une transaction de Galterus Gojons[1], dans le cartulaire de Montiéramey (aujourd’hui une commune de l’Aube), à 18 km à l’est-sud-est de Troyes. Plusieurs variations du nom existent : Gojon, Gogon, Gouion, Goujon, Gougon, Gougeon, Goiguon, Goiguons, Gouge, Gogeon, Guichon et Guigon[2]. Ces noms étaient prononcés différemment, selon les patois des régions de France, dont le vendéen.

On donne aussi plusieurs définitions au mot goujon : petite cheville de fer, petit levier, crampon, poisson, homme à grosse tête, messager et serviteur[3],[4],[5]

Au XVIIe siècle, on retrouve le nom Gougeon à plusieurs endroits, notamment à Fontenay-le-Comte, en Vendée. En Nouvelle-France, les descendants de Pierre Gougeon sont présents dans la région de Montréal et, plus tard, dans les régions des Laurentides, de l’Est ontarien et de l’Outaouais québécois. La première mention du nom au pays est faite en Acadie, plus précisément à Port-Royal en 1656, où un certain Antoine Gougeon[6] s’est établi et a épousé Jeanne Chebra. Une fille est née de cette union; il s’agit d’Huguette Gougeon, qui épousera Guillaume Blanchard. Antoine Gougeon serait décédé entre les années 1671 et 1678 sans laisser d’héritier masculin.

 
Carte de Port-Royal en 1764, par Jacques Nicholas Bellin

Un autre venu, Pierre-Jean-Marie Gougeon, était un marin breton originaire de Saint-Malo, de l’Ille-et-Vilaine en Bretagne, fils de Pierre Guy-Marie Gougeon et de Jeanne Mathurine-Roberde Lenouvel. Il épousa le 7 janvier 1819 Marie-Reine Brisette à Sainte-Geneviève de Berthier, dans l’église que Pierre Gougeon, maître-maçon, avait érigée en 1724. On retrace les descendants de Pierre-Jean-Marie Gougeon dans la municipalité de Notre-Dame de Pontmain, dans les Basses-Laurentides, dans la région de Montréal et du côté de Sudbury, en Ontario.

Gougeon versus Bougon modifier

L’ancêtre Pierre se nommait-il Bougon? modifier

Certains généalogistes et historiens ont avancé que l’ancêtre se nommait Bougon. À mon avis, c’est faux. Plusieurs dictionnaires généalogiques ou répertoires de mariages ont repris sans vergogne les patronymes Bougon, Bougon dit Goujon et Gougeon dit Bougon, mais cette graphie n’existe que dans un seul document manuscrit sur les dizaines que j’ai consulté. En fait, dans les documents manuscrits tels que les contrats notariés, le nom Bougon n’apparaît absolument nulle part sauf dans le registre des mariages du célébrant Étienne Guyotte[7]à la paroisse Notre-Dame de Montréal, le 24 septembre 1686. Et même dans ce cas, c’est un acte qui a été reproduit comme certains autres pour d’autres actes. La signature du témoin J. Clément semble être copiée par le rédacteur (voir la copie de l’acte de mariage ci-dessous). Cela dit, Étienne Guyotte a plus tard inscrit Gougeon comme nom de famille dans le registre de Notre-Dame de Montréal le 9 mai 1690, lors du baptême de Catherine, la fille aînée de Pierre Gougeon et de Catherine Danis (Dany, Dasny).

Mais cette unique et douteuse occurrence de la graphie Bougon dans un document original a amené plusieurs généalogistes à conclure sur-le-champ que Bougon était une variante de Gougeon. Au 19e siècle, plusieurs registres de paroisses ont été recopiés, sans doute pour les rendre plus lisibles ou pour en préserver les informations étant donné l’âge et l’état des volumes, et le scripteur qui a inscrit Bougon au lieu de Gougon seraient à l’origine de cette imprudence. C’est ainsi que Mgr Cyprien Tanguay, dans son dictionnaire[8], a inscrit Goujon avec les variantes Bougon et Gougeon. Mgr Tanguay mentionne d’ailleurs comme annotation « Marié sous le nom de Bougon ». Le Programme de recherches en démographie historique[9] (PRDH) identifie le pionnier comme Pierre Gougeon Bougon et d’autres comme Gougeon dit Bougon. À cause de cette erreur de graphie, certains pensent même que le patronyme initial était Bougon. Archange Godbout, dans son ouvrage intitulé Nos ancêtres au XVIIe siècle[10], écrit Bougon avec le surnom de Goujon. Dans le Dictionnaire national des Canadiens français de l’Institut Drouin[11], il y est écrit Pierre Bougon, fils de Pierre et de Marie Bougron (Bougras).

Pourtant, dans le contrat de mariage de l’ancêtre avec Catherine Danis dite Tourangeau, rédigé à Montréal le 18 août 1686[12], le notaire Hilaire Bourgine écrit tout au long Gougeons (avec un s), sans aucune mention de Bougon. Or, il était de règle à l’époque au sein de la profession notariale, comme c’est encore le cas aujourd’hui, que le notaire lise l’acte en présence des témoins. L’auditeur n’aurait pas entendu de différence dans la prononciation des patronymes Gougeon, Goujon ou Gougeons, mais aurait certainement remarqué une différence de prononciation entre Gougeons et Bougon et c’est à ce moment que les ajustements ou les précisions au document auraient été effectués au besoin, ce qui n’a pas été le cas pour le nom Gougeon.

De même, en 1689, le notaire Antoine Adhémar, Sieur de Saint-Martin, a rédigé un bail entre Mathurin Parent et Pierre Goujon pour une vache laitière[13]. Toujours devant le notaire Adhémar, un contrat daté du 22 septembre 1692 a été rédigé pour des travaux de maçonnerie à la maison de Jacques Bro; ici, il y a mention de Pierre Goujon.

Dans un autre contrat du notaire Jean-Baptiste Pottier, daté de mai 1700, il est question du paiement d’une rente au curé Rémy de Lachine par Pierre Gougeon. Le 8 octobre 1728, dans une requête pour nommer un tuteur aux enfants de feu Pierre Gougeon et Catherine Danis, le notaire Pierre Raimbault a écrit Gougeon[14].

Au fil des siècles, la graphie du patronyme a visiblement évolué et celle que nous connaissons aujourd’hui, Gougeon, est devenue la norme. Mais, visiblement, ni nos ancêtres ni les notaires prononçaient Bougon. Bougon ne fait donc pas partie des variantes de Gougeon.

Vous trouverez ci-dessous deux exemples : une copie de l’acte de mariage de Pierre Gougeon et de Catherine Danis, daté du 24 septembre 1686, à l’église Notre-Dame de Montréal, où le curé Étienne Guyotte écrit Gougon, et l’exemple du registre où un scripteur du 19e siècle a inscrit Bougon.

 
Acte de mariage original de Pierre Gougeon et Catherine Danis le 24 septembre 1686, registre de la paroisse Notre-Dame de Montréal. Source : https://www.genealogiequebec.com/Membership/LAFRANCE/img/acte/47500
 
Acte de mariage recopié du registre de Notre-Dame de Montréal.Le rédacteur a inscrit Bougon comme nom pour Pierre Gougeon et Bougrat pour sa mère Marie Bougras. Source : Fond numérisé, Société de généalogie de l’Outaouais.

Pierre Gougeon d’Aubigny et l’époque du XVIIe siècle en France modifier

Pierre Gougeon est le fils de Pierre Gougeon (Goujon), marchand bourgeois, et de Marie Bougras, d’Aubigny, de l’ancienne province du Poitou, aujourd’hui en Vendée dans la région dorénavant connue comme le Pays de la Loire. Il est né vers 1659 et est décédé à son domicile de la Côte Saint-Pierre à Lachine (aujourd’hui un arrondissement de Montréal) le 26 mai 1727 à l’âge de 68 ans. À ce jour, aucun acte de naissance n’a été retrouvé pour Pierre Gougeon. Il faut signaler que plusieurs registres et documents de la Vendée ont subi les ravages du temps, notamment durant les guerres de religion aux XVIe et XVIIe siècles; le sort du registre paroissial de l’église de Saint-Laurent d’Aubigny ne fait pas exception. Les seules indications du lieu d’origine de Pierre Gougeon sont tirées de son contrat de mariage avec Catherine Danis, conclu devant le notaire Hilaire Bourgine le 18 août 1686[15], et de son acte de mariage à la paroisse Notre-Dame de Montréal, le 24 septembre 1686, où il indique Aubigny comme lieu de provenance. Quant aux raisons de son départ pour la Nouvelle-France, Mme Mireille Brisseau-Geffard, généalogiste, historienne, auteure, résidente d’Aubigny et membre du Cercle Généalogique Vendéen, suggère que les guerres de religion, continuelles à cette époque, la situation économique difficile et l’appauvrissement de la région d’Aubigny[16] ont sans doute contribué à sa décision.

Survol historique de la commune d’Aubigny avant 1684 modifier

 
Blason d'Aubigny

Histoire et vie à Aubigny au XVIIe siècle modifier

La petite commune d’Aubigny fait partie du diocèse de Luçon en Vendée, dans l’ancien Bas-Poitou, une région maintenant connue comme le Pays de la Loire. La commune dominante, La Roche-sur-Yon, est le centre économique et culturel de cette région et Aubigny est l’un de ses arrondissements. Cette commune s’est fusionnée le premier janvier 2016 avec Les Clouzeaux pour devenir la commune d’Aubigny-Les Clouzeaux[17].

Dans son livre intitulé Si Aubigny m’était conté, Mireille Brisseau-Geffard retrace l’histoire d’Aubigny pour la période d’avant Jésus-Christ à l’aide d’artefacts, comme des outils et des mégalithes de cette région, dénotant la présence humaine avant la période gallo-romaine. La région est connue pour sa roche blanche, la baryte sulfatée, et pour ses champs; son nom latin, Albini Ager, qui signifie le champ, le domaine d’Albinus, a sans doute influencé le nom actuel de la commune. Les premiers écrits de la région ont été retracés dans une charte datant de 1180. Elle est citée par l’abbé Ailery, qui y fait mention d’un type nommé Guillemus de Aubigneio ou Guillaume du champ blanc. D’autres écrits datant du XIIIe siècle mentionnent Albignacio et au XIVe siècle, Albiniaco, plus tard Aubigné. Avec les transformations linguistiques du temps, dont l’influence de la langue d’oïl entre autres, le nom est devenu Aubigny au XIXe siècle.

 
Carte de la Vendée actuelle
 
Carte ancienne du Poitou-Charentes (avec les 4 provinces de l’Ancien Régime)

Son église du XIe siècle modifier

L’église d’Aubigny, dont le saint patron est Saint-Laurent, a été fondée par un groupe de moines bénédictins de l’abbaye Sainte-Croix de Talmont; l’église est bénie en 1150. Elle représente un bel exemple d’architecture romane[18] et c’est le point central de cette commune; sa structure a su résister au temps et aux différents conflits armés de cette région au cours des siècles. Cette église, vouée à Saint-Laurent, patron des verriers, a subi de grands dommages pendant les guerres de religion. Elle fut notamment victime d’un incendie le 15 mars 1568 et du pillage de ses biens religieux pendant les guerres de religion. Cela explique en partie la disparition de ses registres de baptêmes, mariages et sépultures. Au cours des années, avec les moyens financiers de ses fidèles, la structure de l’édifice a pu être reconstruite et aujourd’hui, on retrouve la restauration du patrimoine religieux d’antan, avec l’ajout de nouveaux vitraux installés en 1953. L’église a su conserver, pour son âge, son caractère architectural d’autrefois. L’église Saint-Laurent est inscrite dans l’inventaire supplémentaire des monuments historiques de France depuis 1926.

 
Église Saint-Laurent, Aubigny-Les Clouzeaux

L’économie d’Aubigny modifier

Afin de développer la région du Bas-Poitou, le roi Henri IV, qui a participé aux combats dans cette région de la France en tant que jeune adulte, nomme Maximilien de Béthume Sully comme gouverneur du Poitou. L’objectif était de tout mettre en œuvre pour réparer les dommages de la guerre : assécher les marais, rétablir la communication entre les lieux et encourager l’agriculture. Cependant, tout tombe au ralenti après l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac en 1610. Nous pouvons donc conclure que les conditions économiques d’Aubigny en 1684 étaient encore difficiles.

Guerres et conflits modifier

Le Bas-Poitou, maintenant la Vendée, a été le théâtre de plusieurs conflits, telle la guerre de Cent Ans et les guerres de religion. Ces conflits n’ont certainement pas contribué à enrichir cette région; le peuple souffre énormément car des bandes armées des deux parties terrorisent les villageois[19]. Pendant la guerre de Cent Ans, les seigneurs des terres voisines se livrent bataille (combattent entre eux) au désespoir de la population locale. Comme tous les conflits de ce genre, les pénuries de denrées, la mort et les déplacements de la populace sont monnaie courante. Ainsi, les guerres de religion n’ont pas épargné cette région. Revenons à quelques éléments historiques : l’incendie de l’église Saint-Laurent d’Aubigny et son pillage qui a vraisemblablement eu lieu le 15 mars 1568[20], le siège du port de La Rochelle en 1628 par le cardinal de Richelieu sous Louis XIII, les déplacements de la population entre les villages et les lieux qui sont devenus difficiles à cause de la circulation des troupes entre Aubigny et La Roche-sur-Yon, les dragonnades[21] en 1681 dont le rôle était d’intimider les familles de huguenots. Il en résulte que plusieurs milliers quittent la région, emportant avec eux leurs talents d’artisan et leurs commerces. Ce sont des faits qui ont ralenti le développement économique de cette région pendant des décennies.

Pionniers venus d’Aubigny modifier

De nombreuses personnes ont quitté la Vendée pour la Nouvelle-France. Parmi elles, cinq provenaient de la commune d’Aubigny dont Claude Graton, Sieur de Villefort d’Aubigny, avec son épouse Marguerite Moncion (ou Mossion) et leurs cinq enfants en 1670; Mathurine Graton, possiblement une parente de Claude Graton et une Fille du Roy en 1670 et qui fut mariée à Jacques Voyer à Québec en 1683[22],[23] et mon ancêtre Pierre Gougeon (Goujon) vers 1684.

Les Gougeon de Mayenne en France, un lien avec Pierre Gougeon? modifier

Les recherches anthroponymiques et démographiques du patronyme Gougeon en France confirment une présence de ce nom dans la région de Mayenne, Pays de la Loire, où le nom est prédominant[24]. Malgré le manque d’informations sur la famille de Pierre Gougeon d’Aubigny en Vendée, il est fort probable que ses ancêtres provenaient de cette partie de la France.

Survol historique en Nouvelle-France à partir de 1684 modifier

Ce qui a pu motiver le départ de Pierre Gougeon modifier

On peut supposer que Pierre Gougeon ait quitté Aubigny au printemps de 1684, sans doute à pied, pour franchir les cent et quelques kilomètres séparant Aubigny du port de La Rochelle. Aucun document ni preuve écrite d’un engagement n’existe ou n’a été mis à jour en France sur le départ de Pierre Gougeon pour la Nouvelle-France. L’un des navires sur lequel il se serait embarqué pourrait être Le Samuel[25], qui a quitté le port de La Rochelle en 1684. Le capitaine du navire Le Samuel pour cette traversée se nommait Jean Duret.

Avec un équipage de 23 marins, Le Samuel était un navire d’environ 250 tonneaux, armé de douze canons et de six pierriers. Selon les archives départementales de la Charente-Maritime[16],[26], c’est le seul navire ayant effectué la traversée de l’Atlantique en direction de la ville de Québec en 1684. En plus de son équipage, il s’y trouvait un engagé de 19 ans du nom de François Gingros, menuisier de métier inscrit comme passager[27],[28].

Nous savons que le notaire Hilaire Bourgine, celui qui a rédigé le contrat de mariage de Pierre Gougeon et de Catherine Danis à Montréal, était présent à Québec à l’arrivée du navire Le Samuel car le négociant Samuel Bernon, propriétaire du navire, y a réglé des comptes avec lui; il est possible qu’un premier contact ait eu lieu entre le notaire Hilaire Bourgine et Pierre Gougeon, ce qui aurait influencé la décision de Pierre d’aller s’établir à Montréal.

Dans un autre texte préparé par l’Institut Drouin, il est indiqué que Pierre Gougeon était à Montréal en 1685[27]. Cependant, il n’y a aucune mention de Pierre Gougeon dans la liste des passagers des différents navires entre 1680 et 1686[29]. Une importante annotation inscrite par le notaire Hilaire Bourgine dans le contrat de mariage conclu entre Pierre Gougeon et Catherine Danis, le 18 août 1686, indique que Pierre Gougeon travaillait pour les Religieuses Hospitalières de Montréal après « estre sorty de chez les reverendes meres hospitalières ou il est a present engagé pendant lequel mois il pourra gaigner des horrois et autres choses pour son particulier jusques apres les semances. » Voilà la preuve qu’il était à Montréal en 1685 avant son mariage. Malheureusement, un feu détruira les archives des Hospitalières le 24 février 1695[30].

Les documents partis en fumée renfermaient-ils des indications qui auraient donné plus d’information sur la date de son arrivée, son lieu de provenance exact et la raison de sa venue en Nouvelle-France? C’est possible. Cependant, nous constatons qu’après son arrivée à Montréal, sa vie a été bien meublée : un engagement chez les Hospitalières en 1685, son mariage avec Catherine Danis en septembre 1686 et l’attribution d’une terre de 60 arpents à la Côte Saint-Pierre le 15 juillet 1694, en plus de nombreux contrats en travaux de maçonnerie.

Son mariage avec Catherine Danis dite Tourangeau modifier

Catherine Danis dite Tourangeau était la fille d’Honoré Danis dit Tourangeau et de Perrine Lapierre, cette dernière étant une Fille du Roy[31]. Catherine Danis est née à Montréal le 30 octobre 1669 et a été baptisée à l’église Notre-Dame le même jour; elle est décédée, également à Montréal, le 17 mai 1755 et a été inhumée deux jours plus tard au cimetière Notre-Dame. Honoré Danis, son père, était maître-charpentier de métier et bien établi à Montréal; il était aussi caporal de milice et issu de la Grande Recrue de 1653[32]. Douze enfants[33] sont nés du mariage de Catherine Danis avec Pierre Gougeon : Catherine-Angélique, Louise, Catherine (épouse de Louis Buy), Jacques, Marie-Charlotte (épouse de Joseph Bigras), Jeanne-Geneviève (épouse de François Monet), Marie (épouse de Louis Monet), Jeanne (épouse de François Desbiens), Marie-Josephe (épouse de Jean-Baptiste Desbiens), Marguerite, Pierre (époux de Madeleine Langevin) et Marie-Jeanne.

Le métier de Pierre Gougeon fut-il acquis en Vendée? modifier

Dans le contrat de mariage entre Pierre Gougeon et Catherine Danis, rédigé devant le notaire Hilaire Bourgine à Montréal le 18 août 1686[34], on ne mentionne pas le métier de Pierre Gougeon, seulement celui de son père feu Pierre Gougeon, qui était un marchand bourgeois d’Aubigny, et celui de son futur beau-père Honoré Danis, Maistre charpentier. Toutefois, une note dans ce même contrat indique que Pierre Gougeon était « a présent engagé » auprès des Religieuses Hospitalières de Montréal. On peut donc prétendre que Pierre Gougeon avait une certaine connaissance de la maçonnerie avant son départ d’Aubigny pour Montréal[16]. Plus tard, on retrouve dans plusieurs documents la mention de maître-maçon. Pierre Gougeon aurait pu faire partie d’une confrérie de métier qui existait en Nouvelle-France à l’époque, lui donnant ainsi le titre de maître-maçon[35].

Plusieurs sources, tels le Dictionnaire généalogique des familles canadiennes de Mgr Cyprien Tanguay, le Répertoire du patrimoine culturel du Québec, de Culture et Communications Québec, La civilisation traditionnelle de l’« habitant » aux XVIIe et XVIIIe siècles, de Robert-Lionel Séguin, et le Dictionnaire généalogique des familles du Québec, de René Jetté, attribuent le métier de maître-maçon à Pierre Gougeon. D'ailleurs, plusieurs de ses travaux de maçonnerie, exécutés entre 1686 et 1724, ont été mentionnés, dont ceux de l’église Sainte-Geneviève de Berthier en 1724, réalisés trois années avant sa mort[36],[37],[38].

Marie Bougras modifier

Un autre problème de graphie semble se produire avec le nom de famille de la mère de Pierre Gougeon. Encore une fois, nous devons nous référer à l’acte de mariage daté du 24 septembre 1686. Le rédacteur Étienne Guyotte a écrit Marie Bougras, mais le mot ressemble drôlement à Bougron. Cependant, dans le contrat de mariage de Pierre Gougeon et Catherine Danis, daté du 18 août 1686, le notaire Hilaire Bourgine a inscrit Bougrat comme patronyme. Dans le Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), tome II, de Michel Langlois[39], il est écrit Marie Bougron (Bougrat). Selon Mme Mireille Brisseau-Geffard, une descendante de la famille Bougra d’Aubigny, le nom de famille s’écrivait sans le « s » final dans les registres de l’église Saint-Laurent d’Aubigny. Par contre, lors de mes recherches dans les autres registres paroissiaux de la Vendée, j’ai pu aussi lire Bougras[40].

Historique de la Côte Saint-Pierre et des prêtres du Saint-Sulpice modifier

Avant l’arrivée de Pierre Gougeon, Montréal avait une population de 493 âmes[41] en 1680. À l’époque, Montréal avait déjà une paroisse établie, Notre-Dame, une gouvernance, un système judiciaire, une économie qui se développait et plusieurs terres cultivées. La famille de ses beaux-parents, Honoré Danis et Perrine Lapierre, était déjà bien établie.

Il semble que l’intégration de Pierre Gougeon dans la vie quotidienne de Montréal avant son mariage a été rapide. Son travail d’engagé chez les Hospitalières de Montréal a sans doute permis la rencontre d’Honoré Danis et ensuite celle de sa fille Catherine, qui deviendra son épouse[42].

Concession de la terre modifier

Le 15 juillet 1694, Pierre Gougeon obtient des Sulpiciens une terre de 60 arpents à la Côte (coteau) Saint-Pierre, terre reconnue pour sa fertilité et située au pied du coteau qui longe le lac Saint-Pierre. Le coteau Saint-Pierre est aussi pourvu de pierres favorables à la maçonnerie. Le 15 avril 1717, les Sulpiciens lui concèdent un prolongement de sa terre[43],[44].

 
La falaise Saint-Jacques – Survol historique, Ville de Montréal, mai 2008, page 7, https://ocpm.qc.ca/sites/ocpm.qc.ca/files/pdf/P65/3b4.pdf

La terre voisine de ses beaux-parents, Honoré Danis et Perrine Lapierre, était située à l’arrière-fief Saint-Joseph et de la rivière Saint-Pierre comme le décrit un bornage daté du 11 décembre 1673[45]. Selon une publication préparée par l’ancienne Ville Saint-Pierre (1908-1983), il appert qu’en 1714 les résidents étaient Honory Danny, Gougeon, Tessereau, Parent Charpentier et Charles Le Duc. Ces mêmes habitants avaient été réquisitionnés pour travailler aux fortifications de Montréal[46]. Cette publication confirme aussi la présence de Pierre Gougeon à la Côte Saint-Pierre. Un autre plan d’une partie de l’île de Montréal, présenté en 1778, montre que cette même famille Goujon avait deux lots adjacents et en possédait un troisième plus loin.

Honoré Danis et Perrine Lapierre modifier

 
Plaque dévoilée le 12 octobre 2003 pour le 350e anniversaire de l’arrivée des colons à Ville-Marie le 16 novembre 1653. http://francoisbenoit.com/wp-content/uploads/2016/08/Image-2016-07-06-at-10.41-1.jpg
 
Acte de baptême d’Honoré Danis le 7 juillet 1624

Honoré Danis est né le 7 juillet 1624 à Montlouis-sur-Loire, Indre-et-Loire. Il était le fils de Martin Danis et Étiennette Badouille. Honoré Danis était l’un des engagés La Flèche, Ct Lafosse, arrivé le 8 mai 1653. Établi à Montréal, Honoré Danis avait eu comme première épouse Marie Bidard et leur union avait eu lieu à Montréal le 23 septembre 1658. Marie Bidard (Bidart) est décédée à Montréal le 17 juin 1664 à l’âge de 29 ans. Mgr Cyprien Tanguay, dans son dictionnaire, mentionne la naissance de deux garçons nés de cette union : Jean, baptisé le 20 juin 1660, et Jacques, baptisé le 8 janvier 1662[47]. Le 20 mars 1666, Honoré Danis prend pour deuxième épouse Perrine Lapierre, Fille du Roy[48] arrivée à Québec le 2 octobre 1665. Douze enfants naîtront de cette union dont Catherine, l’épouse de Pierre Gougeon[49]. En plus d’être agriculteur, Honoré Danis était maître-charpentier et caporal de milice[6].

Perrine Lapierre, mère de Catherine Danis et Fille du Roy modifier

 
Arrivée des Filles du Roy en Nouvelle-France par Eleanor Fortescue-Brickdale (1872-1945). http://www.racontemoilhistoire.com/2017/10/les-filles-du-roy

Perrine Lapierre était la fille de feu Pierre Lapierre et de feue Claude Leclerc, de la paroisse de Saint-Léonard, à Corbeil, archevêché d’Evry, en Essonne. On estime qu’elle serait née en 1643[50]. Elle a traversé l’Atlantique sur le Saint-Jean-Baptiste, qui a accosté à Québec le 2 octobre 1665. Son mariage avec Honoré Danis dit Tourangeau a été célébré à Montréal le 20 mars 1666. Perrine Lapierre donna naissance à 11 enfants : Charlotte, Jean-Baptiste (époux d’Anne Badel Lamarche), Catherine (épouse de Pierre Gougeon), Honoré (époux de Catherine Brunet Letang), Pétronille (épouse de Charles Brouillard), Jeanne, Paul, Nicolas (époux de Marie Anne Fortier), René (époux de Marguerite Forcier), Jacques et Charles (époux de Dorothée Mechipecoucouc)[51]. Une tragédie frappa sa fille Jeanne qui, à l’âge de 16 ans, fut violée et tuée par un Iroquois le 12 juillet 1689. Son jeune frère Nicolas tenta en vain d’arrêter le meurtrier en le frappant avec des pierres. Après le décès d’Honoré Danis, Perrine Lapierre a pris comme deuxième époux Yves Lucas dit St-Venant, maître tonnelier de métier. Le mariage a eu lieu à Lachine le 19 mars 1705. Perrine Lapierre est décédée à l’âge de 69 ans et fut inhumée à Montréal le 24 avril 1712.

Agriculteur et défricheur modifier

Les terres étant abondantes pour les nouveaux colons, l’obligation de s’établir était de mise. Les habitants de l’époque avaient la double tâche de défricher leur terre et d’exercer un autre métier. Pierre Gougeon entreprit le travail de la terre en plus d’exercer son métier de maçon. Il devait faire vivre sa nouvelle épouse, tel qu’indiqué dans leur contrat de mariage[52] et habiter dans la maison de ses beaux-parents, où « ledit Dasny père et sa femme promettent et s oblige de nourrir pendant une an lesdits espoux a leurs despans pendant lequel temps ledit futur espoux s oblige de travailler pour ledit Dasny environ l espace de six mois… » Toujours selon le contrat de mariage, il devait équarrir son bois et construire un bâtiment d’une grandeur de cent pieds de long et de vingt de large qui sera érigé pour les nouveaux mariés. La terre concédée le 15 juillet 1694 était jouxtée à celle de ses beaux-parents. Lors de l’obtention d’une terre, l’usage était de défricher l’espace nécessaire à la construction d’une première maison, souvent en bois rond, avant l’arrivée de l’hiver et construire plus tard des dépendances. Par la suite, une nouvelle maison était construite et l’ancienne maison servait de dépendance. Nous n’avons qu’à penser aux conditions pénibles pendant lesquelles ces travaux étaient exécutés : la chaleur de l’été, les moustiques, le déboisement et le défrichage du terrain, souvent sans l’aide d’animaux de trait et uniquement à la hache.

 
Représentation de Catherine Danis et Pierre Gougeon par Ghislaine J. Auger-Boileau, artiste

Pierre Gougeon et Catherine Danis devaient vite acquérir une bonne connaissance dans le domaine de l’agriculture, car c’était l’élément nécessaire pour la survie d’une nouvelle famille[53]. À l’époque, la plupart des semences cultivées provenaient de France : les pois, l’orge, certaines fines herbes, le blé, sans compter les arbres fruitiers qui occupaient une place importante dans le régime alimentaire des colons. Tranquillement, le maïs, une céréale bien appréciée dans le nouveau monde, s’est intégré au quotidien des habitants au début de la colonisation[54]. Certains colons plus nantis avaient une vache, un cheval, des porcs et des volailles. Il ne fallait pas négliger le gibier comme nourriture de subsistance; certains colons vendaient à gros prix la viande d’élan, par exemple. Le 8 septembre 1689, Pierre Gougeon a conclu « un bail de vache » avec Mathurin Parent devant le notaire Antoine Adhémar, bail d’une durée d’une année, ce qui démontre qu’il avait une exploitation agricole sans doute découlant d’une expérience acquise en Vendée[55]. Pierre Gougeon semble avoir réussi cette tâche si on constate la lecture de l’inventaire après décès de son patrimoine effectué par le notaire Raimbault le 13 octobre 1728. Pierre Gougeon possédait une maison de pierre évaluée à 1000 livres et des dépendances d’une valeur de 700 livres en plus d’animaux et d’instruments aratoires d’une valeur estimée à 643 livres et 10 sols, et d’autres meubles et biens valant 226 livres et 12 sols[56]. Malheureusement, le patrimoine et les vestiges de l’époque sont disparus à tout jamais, victimes de la construction d’une cour de triage pour les chemins de fer de la Montreal and Lachine Railway, travaux débutés après 1847, suivis par ceux de la compagnie du Grand Tronc, fondée en 1852. Ces entreprises ont été fusionnées plus tard pour devenir la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN). Au siècle dernier, dans les années soixante, un réseau d’autoroutes se croisant à la hauteur de l’échangeur Turcot a été construit dans ce même secteur[57]. Dans le registre Places in the Neighborhood of Montreal Outside City Limits, pour les années 1871-1872, on retrouve au Coteau Saint-Pierre trois résidents cultivateurs portant le nom de Gougeon : Désiré Gougeon, François-Xavier Gougeon, et Moïse Gougeon. Le document signale que le Coteau Saint-Pierre fait partie de la municipalité de Montréal et que c’est un village à vocation agricole avec une population estimée à deux mille âmes[58],[59].

Contrats, baux et procès concernant Pierre Gougeon et certains de ses descendants modifier

 
Maison LeBer-Lemoyne, Lachine. https://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/activites-economiques/traite-des-fourrures/

Dans son Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), Michel Langlois rapporte que Pierre Gougeon s’engage avec un certain Pierre Serrat, le 26 juillet 1692, à réduire et à boucher les pignons des maisons des Sieurs Legras et Magnan à la Place d’Armes dans la ville de Montréal, moyennant la somme de 50 livres[43].

On y mentionne également la construction d’une cheminée par Pierre Gougeon et un autre maçon du nom de François Martin sur la maison de Jacques Bro le 26 septembre 1692. L’entente entre les parties spécifie la hauteur et le matériel utilisé pour la construction de la cheminée[60].

Pierre Gougeon témoigne le 14 juillet 1694 devant le bailli dans l’enquête demandée par le maçon Jean Mars contre un certain Jean Hay, également maçon, accusé de voie de fait à la sortie de la messe[61].

Le 8 novembre 1695, Pierre Gougeon obtient gain de cause dans l’affaire d’une enquête judiciaire faite par le lieutenant-gouverneur Jacques-Alexis de Fleury Deschambault contre Madeleine Chrétien, veuve de Pierre Chicoine pour le paiement de travaux[62].

Le 11 novembre 1696, Pierre Gougeon contracte une dette de 23 livres et 10 sols auprès du curé Rémy de Lachine pour du grain, quelques cierges et les dîmes des deux dernières années. Il s’agit d’un paiement annuel et perpétuel de quatre livres par Pierre Gougeon, de la Côte Saint-Pierre, à Pierre Rémy, curé de ladite paroisse (Saints-Anges de Lachine). Le 31 mai 1700, Pierre Gougeon doit aussi rembourser auprès du même curé une rente annuelle de 4 livres dans le cadre d’un remboursement d’une dette de 80 livres. Il reçoit finalement une quittance pour la moitié de cette somme en 1711[63].

Le 3 février 1699, un bail est conclu entre René Cuillerier et Louis Descaries, marchands de Montréal, et Pierre Gougeon pour la ferme et la moisson de grains pendant une année. Le document est signé devant les notaires Antoine Adhémar et Pierre Raimbault[64].

Le 2 avril 1713, Pierre conclut un marché de démolition et de reconstruction d’une cheminée avec Pierre Normandin, procureur de Pierre Soumande, pour Louise Lebert, fille de feu Louis Lebert à la maison du domaine de l’île Saint-Paul. Pierre Gougeon recevra la somme de 12 livres la toise pour ce travail[39].

En 1724, les maçons Pierre Gougeon et Antoine Dubois sont chargés de la construction d’une église en pierre située sur un terrain précédemment offert par la veuve du seigneur Alexandre Berthier en 1710. L’église est située à Sainte-Geneviève de Berthier et la mission deviendra une paroisse en 1727[65].

Plus tard son fils, Pierre Gougeon, effectue une transaction rédigée par le notaire Adhémar le 18 mars 1740; il s’agit de la vente des droits successifs mobiliers et immobiliers par Jean-Baptiste Desbiens et Marie-Josephe Gougeon, son épouse, de la Côte Saint-Paul, à Pierre Gougeon, frère de Marie-Josephe, habitant du coteau Saint-Pierre[66].

Le 4 avril 1817, un procès-verbal avait été rédigé par un certain Étienne Guy, arpenteur, dans l’affaire d’une ligne pour départager, entre les terrains situés sur le coteau Saint-Pierre, les terrains des Sieurs Joseph Hurtubise et Pierre Goujon et pour l’installation d’un piquet pour séparer les terrains respectifs[67].

Nous pouvons ainsi constater la présence des descendants de Pierre Gougeon et de Catherine Danis à Montréal. Dans le recensement de 1825, on dénombre 17 individus avec l’épellation Goujon, 5 Goujeon et un Goujeat[68].

Registres paroissiaux modifier

Les noms de la famille de Pierre Gougeon et de Catherine Danis ainsi que leurs descendants sont souvent inscrits dans les registres paroissiaux de la région de Montréal. À la paroisse Notre-Dame de Montréal, nous rencontrons plusieurs générations de Gougeon avec comme premier événement le mariage du couple le 24 septembre 1686[47] et, plus tard, les baptêmes, mariages et sépultures de plusieurs de leurs descendants. Plusieurs descendants du couple Gougeon-Danis sont aussi présents dans les paroisses Sainte-Geneviève de Pierrefonds, Saints-Anges de Lachine, Saint-Joachim à Pointe-Claire et Saint-François-d’Assise à Longue-Pointe. Ce n’est que plus tard, plus spécifiquement à l’extérieur de l’île de Montréal, que le nom Gougeon se répand, par exemple sur l’Île Jésus, à Sainte-Scholastique, à Saint-Jérôme et dans l’est de l’Ontario, aux paroisses Saint-Jean-Baptiste à L’Orignal et Saint-Alphonse-de-Liguori à Hawkesbury[69].

Le temps écoulé entre la naissance et le baptême des enfants de Pierre Gougeon et de Catherine Danis varie entre un et trois jours, mais le baptême est célébré plus souvent le jour même de la naissance. La pratique de l’époque était que le nouveau-né soit baptisé le plus tôt possible. Toujours selon la coutume, la mère de l’enfant était rarement à l’église lors du baptême. Le père était présent ainsi que le parrain et la marraine, qui souvent étaient des membres de la famille et parfois de proches connaissances. L’ondoiement à la maison était fréquent dans les cas où la mort planait sur l’enfant et c’était parfois indiqué dans le registre de la paroisse[70].

Le décès de Pierre Gougeon modifier

Après son décès à l’âge de 68 ans, Pierre Gougeon fut inhumé au cimetière de l’église Notre-Dame de Montréal le 26 mai 1727, après avoir vécu tout près de 43 ans à Montréal, à la Côte Saint-Pierre. La cause de son décès n’est pas mentionnée dans les documents consultés[47]. Le 8 octobre 1728, une requête auprès du lieutenant général de la juridiction de Montréal est rédigée pour nommer un tuteur aux enfants mineurs de feu Pierre Gougeon et de Catherine Danis[71].

 
Acte de sépulture de Pierre Gougeon

Notes et références modifier

  1. Godefroy, Frédéric (1881). Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, F. Vieweg, Libraire-éditeur, Paris.
  2. Archives départementales de la Vendée. État civil, registres des baptêmes, mariages et sépultures.
  3. Jacob, Roland (2015). Les noms de famille au Québec dans Votre nom et son histoire – Tomes 1 et 2, Les éditions de l’Homme, Montréal.
  4. Picard, Marc (2010). Dictionnaire des noms de famille du Canada français : Anthroponymie et généalogie, Les Presses de l’Université Laval, Québec.
  5. Tosti, Jean (2007 et 2010). Le dictionnaire des noms, http://www.jeantosti.com/noms
  6. a et b (en) « A Canadian Family », sur A Canadian Family (consulté le )
  7. Université Laval (1969). Etienne Guyotte, p.s.s., curé de la paroisse de Lachine dans le Dictionnaire biographique du Canada, Volume II, 1701–1740, Les Presses de l’Université Laval, Québec.
  8. Tanguay, Cyprien (1871). Dictionnaire généalogique des familles canadiennes, Eusèbe Senécal, Imprimeur-éditeur, Québec.
  9. Programme de recherche en démographie historique (PRDH-IGD), site Web : https://www.prdh-igd.com/fr/accueil
  10. Godbout, Archange (1955–1965). Nos ancêtres au XVIIe siècle : dictionnaire généalogique et bio-bibliographique des familles canadiennes, Extrait du Rapport de l’Archiviste de la Province de Québec, Québec.
  11. Drouin, Gabriel (1965). Dictionnaire national des Canadiens français, tome 1, Institut Drouin, Montréal.
  12. Bourgine, Hilaire (notaire). Minute no. 2248 : Contrat de mariage entre Pierre Gougeon et Catherine Danis le 18 août 1686 à Montréal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Montréal.
  13. Séguin, Robert-Lionel (1973). La civilisation traditionnelle de l’ « habitant » aux XVIIe et XVIIIe siècles, Éditions Fides, Montréal, page 236.
  14. Bourgine, Hilaire (notaire). op. cit. Il est écrit dans ce même contrat de mariage : « Pierre Gougeons fils de feu Pierre Gougeons marchand bourgeois d’Aubigny en Poietou de Marie Bougrat sa femme ses pere et mere pour luy et en son nom d’une part ». Le registre de mariage indique « de la paroisse d’Aubigny en Poitou ».
  15. Brisseau-Geffard, Mireille (2007). Si Aubigny m’était conté, Castel Imprimerie, France.
  16. a b et c Ibid.
  17. Aubigny (Vendée)
  18. Brisseau-Geffard, Mireille, op. cit., pages 44 à 54.
  19. Brisseau-Geffard, Mireille, op. cit., pages 13 à 15.
  20. Brisseau-Geffard, Mireille, op. cit., page 46.
  21. Musée virtuel du protestantisme, « Les dragonnades (1681–1685) », https://www.museeprotestant.org/notice/les-dragonnades-1681-1685
  22. Landry, Yves (1992). Les Filles du roi au XVIIe siècle, Bibliothèque québécoise, Montréal.
  23. Brisseau-Geffard, Mireille, op. cit., page 15.
  24. https://www.filae.com/v4/genealogie et Archives départementales de Vendée, Noms de Vendée/ Relevés nominatifs concernant des Vendéens http://www.nomsdevendee.fr/infos_noms.php
  25. Campeau, Charles (2002). « Navires venus en Nouvelle-France, gens de mer et passagers des origines à 1699 », https://www.naviresnouvellefrance.net/html/page1684.html#page1684
  26. http://www.archinoe.fr/console/ir_instrument_consulte.php et Archives départementales de la Charente-Maritime, La Rochelle, France https://archives.charente-maritime.fr
  27. a et b Drouin, Gabriel, op. cit.
  28. Inventaires, Série 3 E 1796-1816 - Fonds des notaires René Rivière, Pierre Soullard et François Soullard, pages 656-657. (Le 31 mai 1684, avec le consentement de son oncle René Gingros ou Gingreau, François Gingros signe un engagement de 3 années devant les notaires René Rivière, Pierre Soullard et François Soullard, tous de La Rochelle.) et Archives départementales de la Charente-Maritime, La Rochelle, France https://archives.charente-maritime.fr
  29. Fournier, Marcel. La page de Marcel Fournier (Les engagés de la Nouvelle-France) : « les archives de l’Amirauté de Québec ont été détruites par un incendie, on ne peut trouver des documents concernant l’arrivée des passagers à Québec au 17e et au 18e siècles ». https://www.marcel-fournier.com
  30. Lahaise, Robert (1973). L’Hôtel Dieu de Montréal 1642–1973, Cahier du Québec/Hurtubise HMH, Montréal, page 28.
  31. Société d’histoire des Filles du Roy (2017). Les Filles du Roy pionnières de Montréal, Septentrion, Québec.
  32. Langlois, Michel (1998). Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608–1700), tome II, La Maison des Ancêtres, Les Archives nationales du Québec, Québec.
  33. Jetté, René (1983). Dictionnaire généalogique des familles du Québec, Les Presses de l’Université de Montréal, Montréal.
  34. Bourgine, Hilaire (notaire). op. cit. Texte aussi transcrit par François Falardeau, SGCF, membre 16878, 28 février 2007.
  35. « Éphéméride - Centre d’animation François-De Laval », sur francoisdelaval.com, (consulté le )
  36. Généalogie Québec, dictionnaires Lafrance et Jetté, Répertoire des engagés et gens de métier.
  37. Culture et Communications Québec, La civilisation traditionnelle de l’« habitant » aux XVIIe et XVIIIe siècles, Répertoire du patrimoine culturel du Québec. http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca
  38. Séguin, Robert-Lionel, op. cit.
  39. a et b Langlois, Michel, op. cit.
  40. Archives départementales de Vendée, Noms de Vendée/ Relevés nominatifs
  41. https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Montréal
  42. Dechêne, Louise (1974). Habitants et marchands de Montréal au XVIIe siècle, essai, édition Boréal compact, page 274.
  43. a et b Langlois, Michel, op. cit., page 377.
  44. Roy, Antoine (1947). Inventaire des Greffes des Notaires du Régime Français, Volume IX, page 226, « Concession à titre de cens et rentes seigneuriales de soixante arpents de terre au bord de la chaussée de la rivière St-Pierre, par Messieurs les Seigneurs de l’Ile de Montréal à Pierre Gougeon (15 juillet 1694) », Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), Québec.
  45. Trudel, Marcel (1998). Le terrier du Saint-Laurent en 1674, tome 1, Éditions du Méridien, Montréal.
  46. Archives des colonies, C 11 A, folios 330-352.
  47. a b et c PRDH-IGD, op. cit.
  48. Landry, Yves, op. cit.
  49. Ancestor Biographies, Google
  50. Landry, Yves, op. cit., page 146.
  51. Société d’histoire des Filles du Roy, op. cit., pages 378 à 390.
  52. Contrat de mariage entre Pierre Gougeon et Catherine Danis du 19 août 1686.
  53. Dechêne, Louise, op. cit. page 65 et https://primaire.recitus.qc.ca/sujet/organisation/nouvelle-france-1645/content/l-agriculture
  54. Dechêne, Louise, op. cit. page 274 et https://primaire.recitus.qc.ca/sujet/organisation/nouvelle-france-1645/content/l-agriculture
  55. Séguin, Robert-Lionel, op. cit., pages 216 et 236.
  56. Langlois, Michel, op. cit., lettres D à I.
  57. La Falaise Saint-Jacques, Service de la mise à valeur du territoire et du patrimoine, Bureau du patrimoine, de la toponymie et de l’expertise, mai 2008.
  58. https://numérique.banq,qc.ca/patrimoine/détails/52327/3652564
  59. Géant du web: http://www.geantduweb.ca, « Sociétés et Territoires - Lire l'organisation - La Nouvelle-France - La Nouvelle-France vers 1645 », sur Sociétés et Territoires (consulté le )
  60. Séguin, Robert-Lionel, op. cit., page 326.
  61. BAnQ Cote : TLA,S1,D55.
  62. BAnQ-Vieux-Montréal Cote: TL4,S1,D139.
  63. Roy, Antoine, op. cit. et banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2431906, Greffe des Notaires du Régime Français, Pierre-Georges Roy et Antoine Roy
  64. http://www.sglongueuil.org/cadres/base_de_donnees/CatActesNotariés.pdf
  65. Répertoire du patrimoine culturel du Québec, Église Sainte-Geneviève, Informations historiques, Culture et Communications Québec. https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=93480&type=bien
  66. Fournier, Marcel (2018). La population de Montréal en 1741 : ville et faubourgs : un recensement reconstitué. Éditions Histoire Québec, Montréal, pages 256–257.
  67. BAnQ-Vieux-Montréal, CA QUEBEC CA601-S29-SS1-D106, https://archivescanada.accesstomemory.ca/banq-vieux-montreal
  68. Perrault, Claude (1977). Montréal en 1825, Groupe d’Études Gen-Histo Inc., Montréal.
  69. Charbonneau, Hubert, Colonisation, climat et âge au baptême des canadiens au XVIIe siècle, Département de démographie, Université de Montréal, Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 38, no. 3, hiver 1985, pages 341 à 378. https://doi.org/10.7202/304282ar
  70. Ibid, page 345. « Le 5 février 1677, Monseigneur de Laval ordonne aux parents de porter leur enfant à l’église aussitôt la naissance, seul le péril de la mort légitimait l’ondoiement à la maison. »
  71. Le Pailleur, Michel (notaire). Minute no. 840, Archives du District de Montréal, microfiche BAnQ.