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Trinh T. Minh-ha
Trinh T. Minh-ha

Biographie

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Trinh T. Minh-ha (née en 1952 à Hanoi) est une réalisatrice, écrivaine, théoricienne, compositrice et enseignante asia-américaine. Son film le plus connu est Reassemblage, réalisé en 1982, et Surname Viet Given Name Nam, réalisé en 1985. Elle a été lauréate de plusieurs prix et récompenses, dont celle de l' American Film Institute’s National Independent Filmmaker Maya Deren Award, et des bourses dont celle de la Fondation John Simon Guggenheim, celle du National Endowment for the Arts, et celle du California Arts Council.

Elle enseigne sur les politiques du genre liées aux politiques culturelles, le féminisme, le post-colonialisme, le cinéma des Suds, la théorie et l'esthétique dans le cinéma, l'art, ainsi que sur la voix d'un point de vue tant social que dans celui de la création, et l'autobiographie.

Ce sont à la fois son héritage culturel vietnamien et toutes ces années passées en Afrique de l'Ouest, au Japon et aux Etats-Unis qui ont éclairé son travail, en particulier sur les politiques culturelles. Parce qu'elle ne se situe ni basiquement asiatique ou américaine, elle se dit héritière d'une culture plus largement asiatique transcendant les frontières nationales. Que ce soit en tant que réalisatrice ou en tant que théoricienne, son travail est guidé par le concept qu les héritages culturels sont au-delà des frontières.

En 2012, plusieurs de ses films sont projetés au Palais de Tokyo, dans le cadre de l'exposition Intense Proximity[1], curatée par Okwui Enwezor. En 2016, son film Forgetting Vietnam fait partie de la sélection du Cinéma du Réel du Centre Pompidou. En 2017, son oeuvre filmique fait l'objet d'une rétrospective initiée par Françoise Vergès directrice de la chaire Global South du Collège d'Etudes mondiales[2].

Reassemblage (40 mn, 1982)

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Reassemblage [3]est le premier film de Trinh T. Minh-ha en 16mm.Il a été tourné au Sénegal et est sorti en 1982. Dans ce film, Trinh T. Minh-ha explique que son intention est de "ne pas parler sur/juste parler au plus près," contrairement à la plupart des documentaires ethnographiques. Le film est un montage d'images fugaces du Sénegal sans commentaire, hormis quelques énoncés de Trinh T. Minh-ha. Aucun de ces énoncés n'entend assigner une signification aux images. La musique alterne avec les moments de silence. La réalisatrice refuse de faire un film "sur" une "culture". Ce film est étudié dans les cours d'études critiques visuelles et anthropologiques.

Naked Spaces - Living is Round (135 mn, 1985)

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Ce film est constitué de tournages réalisés dans six pays différents de l’Afrique de l’ouest. Trinh T. Minh-ha y met en évidence les relations poétiques et organiques entre corps, espace social et habitat, mais aussi, avec la musique au travers du rythme des images. Le film entend représenter les cultures du Sud, à travers les figures féminines qui y sont prédominantes dans des scènes de la vie quotidienne, en s'éloignant d'une vision exotisante.

Dans Naked Spaces, Living Is Round [4], les images de Trinh T. Minh-ha suggèrent un processus d'interprétation comme une explication à résister aux préjugés et à la perpétuation des stéréotypes, car, comme il y est énoncé d'emblée dès le début du film, celui ci ne sera "ni descriptif, ni informatif, ni intéressant".

Surname Viet Given Name Nam (108 mn, 1989)

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Ce film, contrairement à ce que le titre laisserait penser, n'a pas été tourné au Vietnam. Surname Viet Given Name Nam[5] présente les interviews de cinq femmes contemporaines vietnamiennes vivant aux États-Unis, qui racontent leurs expériences liées à la guerre et à l'après-guerre (la chute de Saïgon), en alternance avec des images issues des actualités et des archives. Trinh T. Minh-ha utilise le dispositif de l'interview pour brouiller les pistes entre le vrai et le faux, le réel et la fiction, et ce faisant, elle interroge la forme même de l'interview et du documentaire.

Récompenses

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Le film Surname Viet, Given Name Nam a obtenu la récompense le premier prix du "Blue Ribbon Award" à l' American Film and Video Festival ; le "Merit Award" au Bombay International Film Festival, le premier prix du "Film As Art", SECA (Society for the Encouragement of Contemporary Art), San Francisco.

Shoot for the Contents (102 mn, 1991)

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Le titre du film est un jeu de mots entre le nom d’un jeu chinois ancien et sur les éléments constituants d'un film[6]. Faisant largement écho aux manifestations de la place Tian’anmen en 1989, il interroge les glissements culturels et politiques de la Chine contemporaine.

A Tale of Love (108 mn, 1995) ("fiction")

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Le film A Tale of Love suit la quête d’une femme amoureuse de l’amour et revisite les histoires d’amour dans leurs dimensions fictionnelles, notamment à travers la thématique du voyeurisme. Pour ce film, Trinh T. Minh-ha s'est inspirée du chef d’œuvre de la littérature vietnamienne Le Conte de Kieu, écrit par le poète Nguyen Du au début du 19ème siècle.[7]

The Fourth Dimension (87 mn, numérique, 2001)

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Dans le film The Fourth Dimension le virtuel et la réalité, le moi et l’autre, l’humain et la machine, le fait et le fantasme, se téléscopent. [8]

Night Passage (98mn, numérique, 2004) ("fiction")

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Le film Night Passage est un hommage au roman Milky Way Railroad écrit par Miyazawa Kenji. Film onirique qui explore les thématiques de l'amitié, de la mort, au cours d'un voyage en train. Le train symbolise aussi le passage du temps, le rythme.[9]

Publications

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  • Un art sans oeuvre, ou, l'anonymat dans les arts contemporains (International Book Publishers, Inc., 1981)
  • African Spaces - Designs for Living in Upper Volta (in coll. with Jean-Paul Bourdier, Holmes & Meier, 1985)
  • En minuscules (book of poems, Edition Le Meridien, 1987)
  • Woman, Native, Other. Writing postcoloniality and feminism (Indiana University Press, 1989)
German Edition: trans. Kathrina Menke, Vienna & Berlin: Verlag Turia & Kant, 2010.
Japanese Edition: trans. Kazuko Takemura, Tokyo: Iwanami Shoten, 1995.
  • Out There: Marginalisation in Contemporary Culture (co-editor with Cornel West, R. Ferguson & M. Gever. New Museum of Contemporary Art and M.I.T. Press, 1990)
  • When the Moon Waxes Red. Representation, gender and cultural politics (Routledge, 1991)
Japanese Edition : trans. Fukuko Kobayashi, Tokyo: Misuzu Publishers, 1996.Framer Framed (Routledge, 1992)
  • Drawn from African Dwellings (in coll. with Jean-Paul Bourdier, Indiana University Press, 1996)
  • Cinema Interval (Routledge, 1999)
  • Trinh T. Minh-ha / Secession (Secession, 2001)
  • The Digital Film Event (Routledge, 2005)
  • Habiter un monde (in coll. with Jean-Paul Bourdier, Editions Alternatives, 2005)
English Edition: Vernacular Architecture in West Africa: A World in Dwelling (in coll. with Jean-Paul Bourdier, Routledge, 2011)
  • Elsewhere, Within Here: Immigration, Refugeeism and the Boundary Event (Routledge, 2011)
Swedish Edition: Nagon annanstans, har inne (Translated by Goran Dahlberg and Elin Talji; Glänta, 2012)
Japanese Edition: trans. Fukuko Kobayashi. Tokyo: Heibonsha Ltd., 2013.
  • D-Passage: The Digital Way (Duke University Press, 2013)

Liens externes

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Site officiel de Trinh T. Minh-ha http://trinhminh-ha.com/

  1. « Intense Proximité »
  2. « Rétrospective des films de Trinh T. Minh-ha | FMSH », sur www.fmsh.fr (consulté le )
  3. « Projection des films "Reassemblage" et "The Fourth Dimension" | FMSH », sur www.fmsh.fr (consulté le )
  4. « Projection du film "Naked Spaces - Living is Round" | FMSH », sur www.fmsh.fr (consulté le )
  5. « Projection du film "Surname Viet Given Name Nam" | FMSH », sur www.fmsh.fr (consulté le )
  6. « Projection du film "Shoot for the Contents" | FMSH », sur www.fmsh.fr (consulté le )
  7. « « Travailler sur le fil : Image, son, texte »: Films et conférences de Trinh T. Minh-ha à la FMSH du 3 au 11 mars 2017 | Travelling Féministe », sur travellingfeministe.org (consulté le )
  8. « Projection des films "Reassemblage" et "The Fourth Dimension" | FMSH », sur www.fmsh.fr (consulté le )
  9. « Projection du film "Night Passage" | FMSH », sur www.fmsh.fr (consulté le )