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Nocturne en do mineur op. 48 de Chopin

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Contexte de la pièce

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Frédéric Chopin (1810-1849) compose ses 2 nocturnes op. 48 pour piano seul en 1841. Le premier est en do mineur et le second est en fa# mineur. Il les a dédié à une de ses élèves préférées : Laure Duperré[1][2].

Certains se demandent, comme Guy Sacre, si le Nocturne no 1 est vraiment un nocturne dû à son caractère de marche funèbre, de choral et de ballade, « formant les trois volets d’un grand poème tragique »[3]. De plus, les arpèges brisés caractéristiques d'un nocturne sont absents[4].

Description de la pièce

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Une composition majestueuse, le nocturne en do mineur est considéré comme sa plus belle et sa plus accomplie de Chopin[5].

Elle est de forme d'aria da capo (ABA').

  • Lento (A)

La première partie (mesures 1 à 24) évoque une mélancolie avec son thème reconnaissable. Les basses appuient le tempo lent en faisant des ponctuations et des accords plaqués sous forme de marche binaire, écrite en 4/4. Elle se termine par des basses lourdes forte (f) avec une harmonie chromatique avant de s'enchaîner à la partie centrale (B).

  • Poco più lento (B)

La deuxième partie (mesures 25 à 48); contraste avec le reste de la pièce qui apporte une fine lueur de joie et d'espoir. Des accords plaqués larges et légers constituent le corps de cette partie telle une chorale à plusieurs voix. Cependant, la tension commence à s'installer tranquillement en introduisant des doubles octaves parallèles et chromatiques rapides qui viennent perturber les accords harmonieux. Les chromatismes se résolvent toutefois aux accords suivants (mesures 39 à 47). L'harmonie devient de plus en plus tendue par la suite et les grands mouvements d'octaves chromatiques deviennent aussi de plus en plus présentes sur tout le clavier. La tension atteint son apogée entrecoupée de grands traits de gammes majeures et chromatiques, avant de revenir subitement dans la dernière partie (A').

  • Doppio movimento (A')

La troisième et dernière partie (mesures 49 à 77) est le sommet de la pièce. C'est une ré-exposition en do mineur du thème principal mais joué 2 fois plus rapidement (agitato, doppio movimento). Elle commence doux (pp) mais le rythme est rapide. Les triolets de croches sont la base du rythme ici. Ils reprennent en fait le mouvement rapide des octaves parallèles et chromatiques de la partie B, le fil conducteur des 2 parties. Le ton devient donc plus mouvementé et dramatique jusqu'à la fin de la pièce. Les émotions montent aussi en intensité et l'harmonie devient plus dense. Le tout se conclut avec un trait de gamme en mineur avant de finir doux avec 3 accords plaqués de do mineur[6] [7] [8].

Analyse théorique de la pièce

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La pièce est d'humeur mélancolique, sombre et dramatique dû à la tonalité mineure et aux progressions harmoniques. Le Nocturne no 1 commence par le 1er degré avec une note pédale en i avant d'atterrir sur le 5ème degré au 1er renversement d'une manière brusque. Ce qui donne un effet obscur dès les premières mesures. La 2ème phrase est plus joyeuse en réb majeur entendant le même thème principal pour une période courte. Ceci donne un espoir à la pièce avant qu'elle retombe vite dans le mineur dans une tonalité voisine en sol mineur. La phrase suivante retourne en majeur en utilisant le ton de réb majeur. Mais très vite la prochaine phrase revient en do mineur, le désespoir est à nouveau exposé. À la 2ème répétition du thème, Chopin change l'harmonie en do mineur mais tout en gardant le thème tel quel. Encore ici l'humeur s'apaise mais le mineur fait son apparition par moment et brise le moment d'espoir de la musique. La dualité entre l'espoir et le désespoir est souvent entre-mêlé bien que le drame prend le dessus.

La partie centrale est elle bien plus joyeuse et fait donc un contraste avec le reste de la pièce en do majeur. Cependant la musique va subir des tensions au fil de cette partie en utilisant des techniques modulantes et des chromatismes en double octaves qui s'insèrent entre l'harmonie.

L'harmonie de la ré-exposition du thème principal de la troisième partie reste très similaire avec des petits changements par moments. Vu que l'harmonie est plus dense, Chopin va jouer avec les retards, les suspensions, les appoggiatures et les frottements de notes, juste pour les nommer, pour embellir la sonorité et lui donner plus d'émotions. Il finit ensuite sur une harmonie joyeuse qui donne une allure de faux espoir avant de retomber subitement dans la tonalité originale de do mineur qui vient tout briser. Il clôt donc avec trois accords plaqués de do mineur[9].

Technique d'interprétation

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Ce nocturne est un des plus difficiles techniquement, si ce n'est pas le plus difficile de tous[10]. Il y'a beaucoup d'éléments techniques au piano à maitriser. Il y'a les doubles octaves dans la partie centrale (faisant rappeler Liszt). Il faut faire ressortir la voix principale (soprano) tout en jouant les accords plus léger sur la même main dans la troisième partie. L'interprète doit jouer dans un tempo deux fois plus rapide (doppio movimento) et il y'a une utilisation de quelques polyrythmies[11]

Certains pianistes vont même à le comparer à ses études de grandes difficultés et dire qu'elle est parfois plus difficile, comme les numéros 3, 5, 9, 12 de l'opus 10 et les numéros 1, 2 et 7 de l'opus 25. De plus le rendu des émotions est tout aussi important que la maîtrise de la technique, ce qui rajoute une difficulté de plus. La partie la plus difficile à interpréter est la dernière partie A' (doppio movimento)[12].

  1. Modèle {{Lien web}} : paramètre « url » manquant. « Description », sur https://cdn.naxosmusiclibrary.com/sharedfiles/booklets/NAC/booklet-8.554045.pdf
  2. Sixtine De Gournay, « CHOPIN Frédéric », sur Radio Classique, (consulté le )
  3. « deux nocturnes opus 48 », sur www.musicologie.org (consulté le )
  4. « Service central d'authentification – Université de Sherbrooke », sur cas.usherbrooke.ca (DOI 10.1093/gmo/9781561592630.001.0001/omo-9781561592630-e-0000051099, consulté le )
  5. (en) « Chopin - Nocturne in C minor, Opus 48 No. 1 », sur Classic FM (consulté le )
  6. (en) « Chopin - Nocturne in C minor, Opus 48 No. 1 », sur Classic FM (consulté le )
  7. « Sommaire : », sur cpasgraf.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  8. « Fazil-Nocturnes »
  9. (en-US) Author: Daniel Lavin, « Frédéric Chopin - Nocturne in C minor Op. 48 No. 1 », sur Daniel Lavin, (consulté le )
  10. « Chopin Nocturnes easiest to hardest », sur www.pianostreet.com (consulté le )
  11. (en-US) Author: Daniel Lavin, « Frédéric Chopin - Nocturne in C minor Op. 48 No. 1 », sur Daniel Lavin, (consulté le )
  12. « Nocturne Op 48 no 1 difficulty compared to Etudes », sur www.pianostreet.com (consulté le )