Utilisateur:Michel BUZE/Brouillon/Comté d'Ornon

Carte de Cassini autour de l'Eau Bourde.

La comtau[1] d’Ornon était un vaste territoire formé de plusieurs paroisses au sud de la Garonne qui s'étendait sur les communes actuelles de Canéjan, Cestas, Gradignan, Pessac, Mérignac, Villenave d'Ornon, Léognan, et une partie de Bègles et Martillac (lieu nommé "couneau de Méjean").

Il existait depuis le XI° siècle dans la comtau d’Ornon, une seigneurie d’Ornon dont le centre était situé à Gradignan au château d’Ornon, dit Le Castéra, semble-t'il le chef-lieu de la comtau.

Le terme gascon de « comtau » a souvent été traduit par le français « comté », mais il s'agit d'une erreur : il s'agissait en fait d'un domaine comtal du duc d'Aquitaine qui était également comte de Bordeaux et non d'un comté. Les seigneurs d'Ornon ne possédaient qu'une partie de cette comtau.

En l'an mille, Bernard Furt, comte d'Ornon d'Ornon, fonde la Villanova d'Ornon. [2]

En 1152, Henri II, roi d'Angleterre devint, par son mariage avec Aliénor duc d'Aquitaine, le duché d'Aquitaine passa sous domination anglaise..

En 1274, Guillaume Bernard est fait chevalier par Édouard Ier, roi d’Angleterre et duc d'Aquitaine. Il s’engage à protéger par les armes le sud de Bordeaux. Un système de défense sur la frontière sud du comté est instauré sur les bords de l'Eau Blanche, par la réalisation de plusieurs mottes féodales, dont la motte de Courréjean et motte Gaillard à Villenave d'Ornon, motte Saint-Albe à Gradignan.[3]

A la fin de 1286[4], Édouard Ier roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine, soucieux d'accroître le domaine ducal, achète à Geoffroy Rudel IV, seigneur de Blaye, le Comtau d'Ornon.[5] Il acquiert par la même occasion les droits sur les 7 paroisses de la seigneurie d'Ornon .

Il décide la construction de la Bastide de Baa (sans doute une déformation de langage gascon pour Bath, qui se situait probablement à Talence à l'emplacement de l'actuel château de Thouars) qui "végéta" et celle de Camparian (Canéjan), mieux située sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Il transforma la comtau d'Ornon en une subdivision administrative nommée la prévoté de Camparian.

Guilhem d’Ornon avait épousé la fille et héritière de Jaufré-Rudel V, Alaïtz. Cette famille comtale jouissait d’une grande influence puisqu’elle possédait des terres et seigneuries d’Audenge à Blaye. A la mort de son père, Alaïtz vendit la ville et baronnie de Blaye à Édouard III, roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine. En contre-partie elle obtint la prévôté de Camparian (la comtau d’Ornon). Les seigneurs d’Ornon n’ayant pas d’héritiers, la dernière dame d’Ornon, Marie, dut céder ses terres et droits à Richard II d’Angleterre, roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine, entre 1390 et 1399, qui récupère l’ensemble comtau-seigneurie d’Ornon-prévôté de Camparian et fit don de la comtau à Jean de Beaufort, marquis de Dorset, qui le vendit alors à Henry Bowet, évêque de Bath, puis archevêque d’York.[6]

La guerre de Cent ans fait des ravages, quand en 1405, la comtau sa forteresse sont dévastés par les troupes du comte d'Armagnac, lieutenant du roi de France. Ce coup fut fatal à l’indépendance du comté.

Quoique la ville de Bordeaux eût la justice dans la banlieue de cette ville, néanmoins, le comté d'Ornon, situé dans l'enclave de cette justice, conserva la sienne propre : c'est ce qui détermina les maires et jurats de Bordeaux à faire l'acquisition de la comtau d'Ornon, le 17 décembre 1409, des mains de Henry Bowet, évêque de Bath, puis archevêque d’York, pour la somme de 500 marcs sterling d'or[7] (11 600 livres bordelaises). [8]

Couronne de Bordeaux, jardin de l'hotel de ville.

Il restera en leur possession jusqu’en 1789. Les magistrats bordelais interprètent comtau par « comté » et deviennent comtes d’Ornon. Sur certaines représentations, les armes de Bordeaux sont coiffées d’une couronne comtale, la municipalité de Bordeaux (la jurade) étant "comte d’Ornon".

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

Liens externes modifier

Ornon Ornon Catégorie:Histoire de Bordeaux Catégorie:Aquitaine médiévale Catégorie:Villenave-d'Ornon

== modifier

Au Moyen Âge, Gradignan a connu une certaine notoriété, dont témoignent encore le prieuré de Cayac, les vestiges du Castéra et de la motte Saint-Albe.


Les plus anciens seigneurs d'Ornon venus à notre connaissance vivaient à la fin du XI siècle. Vers 1090, un Guillaume Furt d'Ornon se rangea parmi les défenseurs de l'abbaye de La Sauve-Majeure que saint Gérard venait de fonder au milieu des forêts qui couvraient alors l'Entre- deux-Mers (*) Il est fait mention d'un autre Guillaume Furt, seigneur d'Ornon, dans des titres de 1173 et 1474. Le 21 mai 1262, Henri III, roi d'Angleterre, écrivit à Guillaume-Bernard d'Ornon

Le 12 septembre 1251, un Gaillard d'Ornon est témoin d'un traité entre Simon de Montfort et Arnaud de Blanquefort .

Guillaume-Bernard d'Omon, chevalier, qui, le 19 mars 1276, rendit hommage à Édovard 1* i reconut tenir du roi tout ce qu'il possédait dans la paroisse de Gradignan, ct la grande dimo de cvtte même paroisse; dans celle de Canéjan, sauf la dime; daus SoinkMédard d'Eyrans et Saint-Joan Doscomptes (, 11 fait aussi hommage pour ce que tensient de lui Gaillard d'Ornon dans la paroisse d'Oruon, et ce même Gaillard, Guilaume-Furt d'Ornon, Guillaume-Arnaud d'Ornon, et Brayde, dame de Veyrines, dans plusieurs autres paroisses. Il déclare qu'il est homme du roi au devoir de 100 sous d'esporde el du service militaire, soit par lui-même, soit en fournissant un chevalier. I doit marcher sous la bannière du seigneur de Blanquefort (). Le 12 juillet 1204, Edouard 1er écrivit à Guillaume-Furt d'Ornon pour le prévenir des mauvais procédés du roi de Franco, ct l'engager à lai être fièlo contre son rival (.) Nous le trouvons, en 1308, soigncur de Saint-Aubin de Jalles (I st qualié sciencur d'Ornon dans un tître du 22 décembre 1324 (, t dans nc lettre que lui écrvi l to d'Angleterre, e 18 mars 1325, pourle remercier de sa bonne eoaduite daus la gucere contro la France ÿ). Le 3 janvier 1332, un Gaillard d'Ornon, damoiseau, est qualiié scigneur d'Audenge (-

Gaillard_d'Ornon avait en 1340, des droits sur la châtellenie de Blaye et sur la prévôté de Camparian. Le roi lui fit don ainsi qu'à son épouse Alice de Maye, dame d'Ornon, le 13 juin 1361, de la haute et basse justice d'Audenge et de Lacanau. Le baillage du Porge de Buch fut donné à Gaillard d'Ornon le 24 juillet de la même année Guilaume-Bernard était seigneur d'Ornon en 1357. Il l'était encore en 1363; Il avait épousé Éléonor de Montferrand, dont il n'eut qu'une fille, Jeanne d'Ornon. À cette époque, un Bernard d'Ornon était seigneur d'Audenge il f, en 1363, hommage au prince de Galles (*"), Il avait une fille nommée Marie, qui, le 3 mai 1381, était, suivant un tre trouvé par l'abbé Baurcin, dame d'Ornon ce femme de Thibaud de Houipuy (de Podio atto). Elle est qualifiée dame d'Audenge le 42 mai 1390

Vers cette époque, le château d'Ornon passa, on ne sait comment, entre les mains du roi d'Angleterre, qui le 5 mai 1398-09, en fit don à Jean de Beaufort, marquis Dorset . Celui-ci sen jouit pas longtemps, puisqu'au commencement du XV- siècle il appartenait à Henry Bowet, évêque de Bath. pendant qu'il tait au pouvoir de ce prélt, le comte d'Armagnac, lieutenant du roi de France, vint, vers Ia fia du mois de septembre 1405, à la tête d'un corps de Français ravager les environs de Bordeaux, Il saccagea le château d'Ornon qui depuis ne s'est pas reové de ses ruines. Le 14 mars de 'année suivante, Henri Bowet demanad au roi d'Angleterre et obtint de lui la permission de vendre le domaine et la forteresse d'Ornon avec toutess ses appartenances) Il paraît que cetle permission n'était pas complète, où qu'ilensi Bowvet, qui avait été nommé dans V'intorvallearchevêque d'Vork, éprouva quelques diiculié, puisque le roi lui donna, pour faire cette vente et celle de la prévôté de Camparian, une nouvelle autorisation datée du 20 août 1400 En conséquence, le 17 septembre suivant, Henri Bowvet vendit aux maire, jurat, et à la ville de Bordeaux, le comté d'Ornon avec tout droit de justice et seigneurie .

Depuis lors, et jusqu'à la Révolution, les jurais de Bordeaux étaient seigneurs du comté d'Ormon et jouissaient du droit de haute_et basse justico dans ceite scignourie, qui renformait, à celte époque, les paroisses de Villenave-d'Oron, Léogaan, Gradignan, Canéjan, Cesias, partie de celles de Bègles et do Martilac. En 1760, une portion de celle de Talence on faisait partie (). Il paraît que les jurats de Bordeaux s'étaient réservé le droit de nommer des comtes d'Ornon, espêce de scignourie "in partibus" qu'ils donnaient aux personsages ou aux fils des porsonnages qui avaient rendu des services à la cité. Cest sans doute à ce ttre qu'Armand-Claude-André-Bordeaux du Hamel, fils de André-Bernard du Hamel, lieuutenant de maîre de Hordcaux, né le 24 janvier 1774, « fut ttré, sur les fonts baptismaux, conte d'Omon par la ville de Bordeaux, représentée par les six jurats,le procureur-<yndie ct le clorc-secrétaire. » La même qualité avait été donnée au prince de Condé. I1 est probable que le Montferrand qui, le 15 juin 1594, est qualifié comte d'Ornon (, l'était aussi in partius


Contrat d'acquisition du comté d'Ornon par Messieurs les jurats, avec la prise de possession. Bordeaux, J.-B. Lacornée, 1730, inrk de 24 pp.br. Ouvrage très rare, en patois de Bordeaux.

 
Carte de communes actuelles situées pour certaines autrefois dans la Comtau d'Ornon