Utilisateur:Mellonne/Alice Adams (artiste)


Mellonne/Alice Adams (artiste)
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Alice Adams (née le 16 novembre 1930) est une artiste américaine plasticienne qui a travaillé dans divers domaines tout an long de sa vie. Ses premières réalisations sont des tapisserie et des formes tissées qui sont reconnues dans le mouvement artistique américain sur la fibre[1]. Dans les années 1970, elle travaille la sculpture architecturale[2] et le land art[3] qu'elle crée in situ. Ensuite elle s'implique dans des projets d'art public réalisés dans les réseaux de transport en commun, les aéroports, les campus universitaires et autres sites urbains à travers les États-Unis depuis 1986[4]. Le fil conducteur, tout au long de sa carrière, est sa réflexion sur le lien entre l'objet d'art et l'architecture et l'environnement

Biographie modifier

Alice Adams grandit à Jamapca, New York. Elle étudie la peinture à l'Université Colombia avec Peppino Mangravite, John Heliker et Meyer Shapiro et obtient un baccalauréat en peinture en 1953 .

Avec l'aide d'une bourse de l'état français et le soutien de l'Université, elle se rend alors à Aubusson, en France, pour étudier le tissage et le design de tapisseries à l'École nationale d'art décoratif. À l'exception de deux années passées en France, Alice Adams a vécu à New York, voyageant pour la collaboration et la consultation sur des projets d'art public aux États-Unis et à l'étranger. Il y a eu plusieurs étapes dans sa carrière éclectique.

Carrière modifier

Tapisseries et formes tissées modifier

Après avoir terminé ses études à Aubusson, Alice Adams retourne à New York en 1956.

Elle rapporte d'Aubusson, un métier à tapisserie qu'elle installe dans un atelier à New Yirk et commence à produire des tissages qui ont du succès dans les expositions et à la vente.

Elle continue à la fois à peindre et à tisser, composant des paysages modernistes et des dessins abstraits qui relient les deux médias. Le tissage est alors une discipline largement féminine, contrairement à la peinture où peu de femmes se distinguent. Elle continue à peindre et à tisser, composant des paysages modernistes et des dessins abstraits. On la qualifie parfois de "peintre tisserande" car elle travaille les deux techniques simultanément. Elle peint ses propres cartons qu'elle insèrent dans le métier à tisser pou guider son travail . Elle considère sa tapisserie comme de la "peinture en fibres" et ne souhaite pas entrer dans la polémique du moment qui consiste à savoir si la tapisserie est un art ou un artisanat. Plus tard, dans les années 1960, ces frontières arbitraires entre les disciplines s'effaceront[5].

Elle s'intéresse progressivement à l'intégration de la tapisserie dans l'architecture d'un bâtiment. Elle pense qu'architectes et artistes devraient collaborer pour concevoir des compositions tissées comme parties d'un environnement global, comme finalement cela se passait autrefois quand les tapisseries servaient à l'isolation thermique dans les châteaux.

Dans la technique d'Aubusson, on travaille traditionnellement sur l'envers de la tapisserie. En voyant pendre ses fils colorés qui seront ensuite cachés, elle commence à penser à d'autres techniques  :« J'ai commencé à laisser apparaître la chaîne dans mes tapisseries et je me suis risquée dans le tissage en formes »[5]. Elle reconsidère la fonction de la chaîne de la chaîne. « Si elle commence comme une feuille de fils tendue sur le métier à tisser, elle n'a pas besoin de conserver ce caractère dans le travail fini. Probablement pour les besoins de l'artiste, toutes les distinctions rigides entre chaîne et trame disparaîtront. »[5]

Elle ajoute de nouveaux matériaux comme la corde ou le sisal qui donnent de la texture et de la rigidité[6]. Avec elle et d'autres novateurs, comme Lenore Tawney, Claire Zeisler et Sheila Hicks, le tissage quitte le métier à tisser pour le domaine de la forme en trois dimensions. Son travail fait partie de l'influente exposition Woven forms (Formes tissées) au Musée d'artisanat contemporain de New York en 1963[7].

Dans les années 1970, l'art textile sera davantge pris au sérieux par les artistes liés au mouvement des femmes pour qui un engagement dans les questions de l'artisanat, de la maison et du travail avec le tissu prend des connotations explicitement politiques[8].

Sculpture modifier

Elle appelle ses oeuvres en trois dimensions, des structures, faisant peut-être un lien entre son travail passé de tissage et celui qui viendra sur des formes auto-portantes ou parce qu'elle s'investit dans l'intégrité structurelle de ses oeuvres. En effet, elle veut que ses oeuvres réflètent leur struture, leur processus de création.

En 1963, Alice Adams commence à utiliser de la corde goudronnée, du grillage et du câble en acier dans des sculptures avant que d'autres artistes ne le fassent[9]. Elle découvre diverses techniques de nœuds, des boucles utilisées dans les nœuds de marins et des techniques pour couvrir les garde-corps des navires, mais en élargit l'échelle et les matériaux traditionnellement utilisés[10]. En 1966, Lucy Lippard inclut trois exemples de ce travail dans Excentric Abstraction (Abstraction excentrique), l'exposition qu'elle organise à la Fischbach Gallery de New York. Cette exposition rassemble également des œuvres de Louise Bourgeois, Bruce Nauman, Eva Hesse, Frank Viner, Donald Potts et Gary Kuehn, dont la plupart sont montrées à New York pour la première fois[11].

Pour Lippard, ces artistes sont unis par la gamme surprenante de matériaux qu’ils emploient, ainsi que par un engagement commun à repenser radicalement la sculpture. Parallèlement à l'utilisation par Alice Adams du fil téléphonique, de clôtures en aluminium, de la corde et de la ficelle, les autres artistes de l'exposition ont introduit des matériaux tout aussi excentriques dans leurs répertoires sculpturaux, allant de la fibre de verre, du contreplaqué et du latex au plastique, au plâtre et à la fourrure[5].

Les sculptures d'Alice Adams, après 1968, montrent de plus en plus son intérêt pour les structures architecturales. Elle trouve les matériaux dans son environnement immédiat : matériaux de construction familiers comme lattes de bois, plâtre et treillis métallique, mousse expansive et poutres[12] ... Elle voit sa pratique comme un moyen d'attirer les gens dans des espaces qui leur sont familiers au départ, mais qui, ensuite, leur semblent nouveaux[12]. Les pièces architecturales d'Alice Adams servent à la fois à articuler et à désarticuler les espaces qu'ils habitent.

Sa série de corners (coins) créee en 1967-1968, des scuptures étirées comprenant un simple angle droit, moulées en résine de polyester mélangée à de la peinture blanche, fait référence aux coins des pièces. Alice Adams y incorpore des pièces d'angle en métal, du fil métallique utilisés dans la construction des murs. Les pièces de cette série sont rigides, appuyées en diagonale contre le mur, laissant la jonction du mur et du sol vide. D'autres artistes appuyaient des œuvres contre le mur à la fin des années 60, par exemple Accretion d'Eva Hesse (1968) ou des œuvres de Richard Serra. Ce mode d'affichage informel et non artistique a attiré l'attention sur le support architectural du mur et du sol et, dans le cas d'Alice Adams, relie ses objets au contexte architectural. Plus tard, elle crée une autre série de «coins» en utilisant du Silastic, un caoutchouc de silicone, souples, souvent montés sur un coin de pièce existant, doublant ce coin et faisant partie de l'environnement.

Avec un changement d'atelier le travail d'Alice Adams prend de l'ampleur et Adams et elle acquiert une nouvelle visibilité dans le monde de l'art en s'intégrant davantage aux artistes travaillant dans le minimalisme et le post-minimalisme. Lippard a inventé leElle crée de grandes structures au début des années 1970 que Lippard appelle «sculpture architecturale».

En 1970, Alice Adams cofonde l'influente galerie coopérative 55 Mercer. C'est un espcae brut,où elle peut clouer des matériaux directement dans le sol ou le mur, permettant à son travail d'interagir plus pleinement avec l'architecture[5].

Désormais son travail ne fait plus qu'un avec le mur et le cadre architectural, le mur lui-même était le support. Mercer Wall ( 1970) trouble la perception du spectateur cherchant à distinguer la peinture blanche, le plâtre et le latex semi-transparent. Elle considère que con travail n'est pas une installation mais «une œuvre qui a créé un environnement ou un lieu[5]».

Après avoir effectué son premier travail en extérieur en 1977 en utilisant des techniques traditionnelles de charpente de grange, elle travaille avec de grandes dalles de bois de construction et des arches en bois lamellé pour réaliser des sculptures qui, bien que n'étant pas précisément des pièces d'architecture, suggèrent des structures plus grandes. « Les pièces d'Adams font toujours allusion à quelque chose de plus grand. Les portes réfèrent à un monde plus large, et les souvenirs personnels se transforment en souvenirs collectifs des lieux construits »[13]. Cette sculpture liée à l'architecture est exposée en 1979 et 1981 à la Hal Bromm Gallery de New York, et en 1984, fait partie de An International survey of Painting and Sculpture au Museum of Modern Art, New York.

Terrassement et sculpture in situ modifier

Plusieurs des sculptures in situ d'Alice Adams des années 1970 utilisent du matériel lourd de terrassement. Shorings (1978) à l' Artpark, Lewiston, New York ; Mound for Viewing Slope and Sky(1981) à l'Université de Princeton[14], Vertical Up for OOIC (1983) à Omaha, Nebraska, dépendent de la forme, du poids et de l'emplacement de la terre. Dans d'autres travaux comme Leveling (1977) et Three Structures on a Slope (1978), la structure mesure l'élévation du sol sur lequel elle se trouve et les références antérieures à l'architecture se transforment en véritables exercices architecturaux.

Adam's House (1977) et Lost House (1979) de cette époque utilisent la structure et la vision de la maison comme des conteneurs de mémoire collective et individuelle[15].

L'exposition Decoys, Complexes and Triggers: Feminism and Land Art in the 1970s en 2008 au Sculpture Center de New York présente des oeuvres d'artistes femmes des années 1970 : Alice Adams, Mary Miss, Nancy Holt, Jackie Ferrara, Alice Aycock, Agnes Denes, Michelle Stuart, Suzanne Harris et Lynda Benglis[16] .

L'art public modifier

Les sculptures in situ d'Alice Adams des années 1970 dans des lieux comme l' Artpark et le Nassau County Museum of Art ont été faites sur commande et financées mais sont le plus souvent temporaires. Sa première commande publique permanente, Small Park with Arches, est fabriquée dans son atelier et installée au Jardin botanique de Tolède en 1984. La structure, faite de bois et de pierre, est un mémorial de l'architecte de Tolède J. Noble Richards. Ce travail utilise le vocabulaire des poutres en bois et des arcs laminés, et poursuit une direction caractéristique de ses travaux antérieurs, la création de lieux à habiter.

Ce projet est le premier de nombreuses commandes et est suivi en 1985 par le travail d'Alice Adams en tant que membre d'une équipe de conception sur le Downtown Seattle Transit Project, un projet qui a duré cinq ans et sera une transition vers le travail dans le domaine public.

Au cours des années suivantes, elle introduit souvent de nouveaux matériaux et formes dans ses projets. Créé en collaboration avec des constructeurs de bateaux, The River (1992), conçu pour la salle commune de l'hôpital Riverview pour enfants et jeunes Middletown, Connecticut, s'appuie sur le paysage extérieur de l'hôpital pour relier les éléments de l'installation. Ces composants, dans des matériaux riches commes l'acajou et l'érabe ou le cerisier, comprennent un banc en forme de cadre de bateau, une plate-forme en forme de quai en escalier et un canot d'écorce de bouleau inversé, suspendu mystérieusement au-dessus. Le pont, qui a la silhouette d'un arc de bateau assemblé dans le bois, offre un endroit pour se tenir debout ou assis et définit une zone séparée dans la pièce. Alice Adams a réussi là une installation qui humanise l'environnement clinique austère pour les visiteurs et les enfants qui y sont confinés.

Pour African Garden, une cour d'école à East New York, Brooklyn, elle combine des bases en fonte et des sièges en bois lamellé dans des tabourets et des bancs inspirés du mobilier africain

Glider Park, commandité par l'autorité portuaire de New York et du New Jersey comprend des sièges suspendus sous des pavillons en acier conçus pour intégrer la croissance des arbres sur le site.

Une fois de plus, Adams a choisi des matériaux riches: luan acajou et érable et cerisier au fini brillant. En collaboration avec des constructeurs de bateaux,

Par la suite, des structures en béton préfabriqué et coulé sur place commencent à apparaître ainsi que des structures coulées, gravées et fabriquées, en acier, en bronze et en aluminium et, très souvent, l'eau et les matériaux végétaux jouent un rôle majeur.

Deux grands lieux de rencontre en plein air sur des campus universitaires, The Roundabout au centre-ville de Philadelphie, et Scroll Circle, à l'Université du Delaware, créent des points d'attraction majeurs. Chacun comprend des murs d'eau, des pavés en brique ou en granit, des sièges, en pierre bleue, des plantations et de l' éclairage. À l'Université du Texas à San Antonio, une fontaine conique en granit austère forme le centre de la rotonde Healer's Spring. Dans le Wall of the tides, l'eau coule sur une mosaïque tandis que des sphères traversant une arche en acier inoxydable reflètent à la fois l'eau en mouvement et les nuages qui passent.

Deux de ses œuvres majeures sont installées dans des halls d'aéroport. Des arches en aluminium géantes remplies d'argon multicolore se penchent l'une vers l'autre dans Beaded Circle Crossing pour enjamber un trottoir roulant à l'aéroport international de Denver. Un cadre de bateau en aluminium se trouve sur l'une des trois grandes plates-formes de jardinières en pierre calcaire et en verre épais de Stone and Glass Gardens sur deux niveaux de l'aéroport international de Fort Lauderdale / Hollywood[17] .

Travail en collaboration modifier

Les projets personnels de Alice Adams sont entrecoupés de travaux en collaboration avec d'autres artistes.

L'apprentissage du processus architectural à partir du concept, du développement de la conception et des documents de construction a éclairé et souvent guidé sa pratique.

La première assignation d'Alice Adams dans une équipe date de 1985. Elle travaille pendant cinq ans avec des artistes et des architectes pour concevoir les stations du Downtown Seattle Transit Tunnel. L'expérience du travail avec de nombreux corps de métiers et matériaux et la confrontation aux étapes complexes de la documentation pour les grands projets d'infrastructure la persuadent que la collaboration peut conduire à une expansion de la vision artistique, multipliant les façons dont un artiste peut intervenir sur de grands programmes d' infrastructure publique.

Par la suite, elle a participé à la conception du MetroLink de Saint Louis (Missouri) (1988–1990), à la gare ferroviaire de Ronkonkoma, New York Long Island (1994–1995) et à l' Université d'État de Montclair à Little Falls Station du New Jersey Transit System (2004). Elle est consultante auprès de Jack Mackie et Andrew Darke pour le réseau de métro léger de Birmingham, en Angleterre, Midland Metro (1992).

Avec Marek Ranisn elle rédige le plan directeur artistique et participe à l'aménagement paysager et d'infrastructure du système de transport en commun de Charlotte (NC), Area Transit System, (2002-2006).

La sculpture publique d'Alice Adams à travers les États-Unis depuis 1986 a fait l'objet d'une exposition, sous forme de maquettes et de documentation photographique dans une rétrospective à la Lehman College Gallery en 2000[18].

Oeuvres modifier

  • The Roundabout, 1992 [19]
  • African Garden, 1994 [20]
  • Beaded Circle Crossing,1994 [21]
  • Stone and Glass Gardens, 2003 [22]

Sources modifier

  1. [1] Auther, Elissa. "Fiber Art and the Hierarchy of Art and Craft," The Journal of Modern Craft, Berg Publishers, Vol. 1, Number 1, March 2008: 13-33. Retrieved on 2009-8-10.
  2. Lippard, Lucy. "The Abstract Realism of Alice Adams," Art in America, September 1979.
  3. Boettger, « Excavating Land Art by Women in the 1970s », Sculpture, vol. 27,‎ , p. 38–45
  4. Zimmer, William. "Scale Models of Projects that Grace Cities," The New York Times, Sunday, April 9, 2000: 16.
  5. a b c d e et f (en) David Hall, « Alice Adams: Woven Forms and Post Minimal Sculpture 1959-1973 », sur Issuu, (consulté le )
  6. Finn, Gloria. "Alice Adams: The Fiber as Pattern," Craft Horizons, Vol. XX, No.3, May–June 1962: 16-20 and cover.
  7. Slivka, Rose. "The New Tapestry," Craft Horizons, Vol. XXIII, No. 2, March–April 1963: 10-11
  8. (en) Lucy R. Lippard, « Making Something from Nothing (Towards Definition of Women’s “Hobby Art”) », Heresies n° 4,‎ , p. 128-138
  9. Katz, Paul and Jackson, Ward. Art Now: New York, Vol. 1, No. 4, April 1969
  10. Kafka, Barbara. "The Woven Structures of Alice Adams," Craft Horizons, Vol. XXVIII, No. 2, March–April 1967: 14-17.
  11. Lippard, Lucy. "Eccentric Abstraction," Art International, 1967.
  12. a et b Schjeldahl, Peter. "A Journey Well Worth Making," The New York Times, January 20, 1974
  13. Zimmer, William. "Adams' Eaves," The Soho News, April 15, 1981.
  14. Linker, Kate. "Princeton: Alice Adams," Art Forum, Vol. XX, No.9, November 1982.
  15. Ashbery, John. "The Sculptures of Summer," New York Magazine, July 23, 1979.
  16. Rosenberg, Karen. "This Land is Her Land (etc)", Decoys, Complexes, and Triggers: Feminism and Land Art in the 1970s," The New York Times, June 13, 2008.
  17. [2] Snyder, Susan Nigra. Architect, principal Civic Vision; catalog essay retrieved 2009-10-09.
  18. [3] Hoetzl, Susan; Gallery Director, catalog essay, retrieved 2009-10-09.
  19. « The Roundabout » (consulté le )
  20. « African Garden » [archive du ] (consulté le )
  21. « Beaded Circle Crossing » [archive du ] (consulté le )
  22. « Stone and Glass Gardens » [archive du ] (consulté le )

Liens externes modifier

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