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Gamme mixolydienne moderne de do[1] Jouer.

Le mode mixolydien peut se référer à l'une de ces trois notions : le nom s'applique à l'une des harmoniai ou tonoi de la Grèce antique, fondée sur une un type d'octave particulier ou gamme ; à l'un des modes médiévaux ; à un mode musical ou gamme diatonique, relative au mode médiéval. (Le mode hypomixolydien de la musique médiévale, par contraste, n'a pas de contrepartie moderne.)

Ce mode est connu comme le Harikambhoji dans la musique Carnatique, la musique classique de l'Inde méridionale.

Mixolydien grec modifier

 
Genre diatonique de la gamme mixolydienne grecque en si Jouer.
 
Genre chromatique de la gamme mixolydienne grecque en mi : tétracordes conjoints a et b, avec une note de liaison c, et intervalle de disjonction d Jouer
 
Genre enharmonique de la gamme mixolydienne grecque en mi : tétracordes conjoints a et b, avec une note de liaison c, et intervalle de disjonction d Jouer

L'idée d'un mode mixolydien vient de la théorie de la musique de la Grèce antique. Le mode mixolydien de la Grèce antique a été inventé par Sappho, poète et musicien du VIIe siècle avant J.C.[2]. Cependant, le mode mixolydien de la Grèce antique est très différent de l'interprétation moderne du mode.

Selon la théorie grecque, le tonos mixolydien (le terme « mode » est un terme latin plus tardif) emploie une gamme (ou « type d'octave ») correspondant au mode hypolydien grec renversé : dans son genre diatonique, c'est une gamme descendant du paramese au hypate hypaton: dans le genre diatonique, un ton entier (paramese à mese) suivi par deux tétracordes lydiens inversés conjoints (chacun étant deux tons entiers suivis par un demi-ton descendants). Ce genre diatonique de la gamme est grossièrement l'équivalent du jeu de toutes les notes blanches d'un piano du si au si, ou si | la sol fa mi | (mi) ré do si, qui est également connu comme le mode locrien moderne. (Dans les genres chromatique et enharmonique, chaque tétracorde consiste respectivement en une tierce mineures plus deux demi-tons, et une tierce majeure plus deux quarts de tons)[3].

Mixolydien et Hypomixolydien médiévaux modifier

Initialement utilisé pour désigner l'une des traditionnelles harmoniai de la théorie grecque, le nom fut emprunté (avec les six autres) par le théoricien du IIe siècle Ptolémée pour désigner ses sept tonoi, ou clefs de transposition. Quatre siècles plus tard, Boethius interpréta Ptolémée en Latin, toujours avec le sens de clefs de transposition, non de gammes. Quand la théorie du chant fut formulée pour la première fois au IXe siècle, ces sept noms plus un huitième, hypermixolydien (plus tard changé en hypomixolydien), furent à nouveau re-appropriés dans le traité anonyme Alia Musica. Un commentaire sur ce traité, appelé le Nova expositio, donna le premier son nouveau sens comme celui d'un ensemble de huit types d'octave, ou gammes[4]. Le nom mixolydien vint à être appliqué à l'un des huit modes de la musique d'église médiévale: le septième mode. Ce mode ne va pas du si au si sur les touches blanches, comme le mode grec, mais a été défini de deux façons : comme le type d'octave diatonique du sol une octave plus haut jusqu'au sol d'en-dessous, ou comme un mode dont la finale était sol et dont l'ambitus allait du fa en-dessous la finale jusqu'au sol au dessus, avec les possible extensions « par licence » de monter jusqu'au la au-dessus et même descendre jusqu'au mi en-dessous, et dans lequel la note (le ténor du septième ton psalmodique correspondant) avait une fonction mélodique importante[5]. Cette construction théorique médiévale conduisit à l'usage moderne du terme pour la gamme naturelle de sol à sol.

Le septième mode de la musique de l'église occidentale est un mode authentique fondé sur et incluant la gamme naturelle de sol à sol, avec la quinte juste (le dans la gamme de sol à sol) comme dominante, note de récitation ou tenor.

Le huitième mode plagal était appelé hypomixolydien (ou « mixolydien inférieur ») et, comme le mixolydien, était défini de deux façons : comme le type d'octave diatonique d'un jusqu'au une octave au dessus, divisé à la finale de mode, le sol (donc ré-mi-fa-sol + sol-la-si-do-ré) ; ou comme un mode avec une finale de sol et un ambitus depuis le do en-dessous la final jusqu'au mi au-dessus, dans lequel la note do (le ténor du huitième ton psalmodique correspondant) avait une fonction mélodique importante[6].

Mixolydien moderne modifier

 
Gamme mixolydienne moderne en solJouer.

Cette gamme moderne a le même enchaînement de tons et de demi-tons que le mode majeur, excepté le septième degré qui est un demi-ton plus bas[1]. Le mode mixolydien est parfois appelé le mode dominant[7] car il s'agit du mode construit sur le cinquième degré (dominant) de la gamme majeure. La septième mineure de la gamme est à un triton de la médiante (degré de la tierce majeure) de la tonalité.

Le mode mixolydien est commun dans l'harmonie non-classique, comme en jazz, funk, blues et rock.

L'ordre des tons et des demi-tons en mixolydien est 11½11½1 (1 = ton; ½ = demi-ton), tandis que celui de la gamme majeure 11½111½. L'armure varie en conséquence (l'armure sera celle d'un mode majeur classique dont la tonique est située une quinte plus bas)[1].

Quelques exemples :

  • mode mixolydien de sol (relatif au ton de do majeur – sur un piano toutes les touches blanches d'un sol au sol suivant. sol la si do ré mi fa sol)[1]
  • mode mixolydien de do (relatif au ton de fa majeurdo ré mi fa sol la si  do)[1]
  • mode mixolydien de (relatif au ton de sol majeurré mi fa  sol la si ré)[1]
  • mode mixolydien de mi (relatif au ton de la majeurmi fa  sol  la si do  ré mi)[1]
  • mode mixolydien de la (relatif au ton de majeur – gamme utilisée par les cornemuses du Grand Highland. (la si do  ré mi fa sol la)[8][pas clair].

Gamme Moloch modifier

 
Gamme Moloch en do. Jouer.

La gamme Moloch est le nom utilisé par les musiciens Klezmer pour la gamme mixolydienne, qui est identique. En Klezmer, le mode est couramment transposé en do, ou les accords principaux utilisés sont do majeur, fa majeur et sol7 (parfois sol mineur)[9].

Compositions notables en mode mixolydien modifier

Traditionnelle modifier

Populaire modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. a b c d e f et g Arnie Berle, "The Mixolydian Mode/Dominant Seventh Scale", in Mel Bay's Encyclopedia of Scales, Modes and Melodic Patterns: A Unique Approach to Developing Ear, Mind and Finger Coordination (Pacific, Missouri: Mel Bay Publications, 1997): p. 33. (ISBN 978-0-7866-1791-3) (OCLC 48534968)
  2. Anne Carson (ed.), If Not, Winter: Fragments of Sappho (New York: Vintage Books, 2002), p. ix. (ISBN 978-0-375-72451-0). Carson cites Pseudo-Plutarch, On Music 16.113c, who in turn names Aristoxenus as his authority.
  3. Thomas J. Mathiesen, "Greece", The New Grove Dictionary of Music and Musicians, second edition, 29 vols., edited by Stanley Sadie and John Tyrrell, 10:[page à préciser] (Londres: Macmillan Publishers, 2001), 10:339. (ISBN 1-56159-239-0) (OCLC 44391762).
  4. Harold S. Powers, "Dorian", The New Grove Dictionary of Music and Musicians, second edition, edited by Stanley Sadie and John Tyrell (London: Macmillan Publishers, 2001).
  5. Harold S. Powers and Frans Wiering, "Mixolydian", The New Grove Dictionary of Music and Musicians, second edition, 29 vols., edited by Stanley Sadie and John Tyrell, 16:766–67 (Londres: Macmillan Publishers, 2001), 767. (ISBN 978-1-56159-239-5).
  6. Harold S. Powers and Frans Wiering, "Hypomixolydian", The New Grove Dictionary of Music and Musicians, second edition, 29 vols., edited by Stanley Sadie and John Tyrell, 12:38 (Londres: Macmillan Publishers, 2001) (ISBN 978-1-56159-239-5).
  7. Dan Haerle, Scales for Jazz Improvisation (Hialeah: Columbia Pictures Publications; Lebanon, Indiana: Studio P/R; Miami: Warner Bros, 1983), p. 15. (ISBN 978-0-89898-705-8).
  8. Ewan MacPherson, « The Pitch and Scale of the Great Highland Bagpipe », The University of Western Ontario (consulté le )
  9. Dick Weissman and Dan Fox, A Guide to Non-Jazz Improvisation: Guitar Edition (Pacific, Missouri: Mel Bay Publications, 2009): p. 130. (ISBN 978-0-7866-0751-8).
  10. Wendy Anthony, "Building a Traditional Tune Repertoire: Old Joe Clark (Key of A-Mixolydian)", Mandolin Sessions webzine (February 2007) |(Accessed 2 February 2010).
  11. a b et c Ted Eschliman, "Something Old. Something New", Mandolin Sessions webzine (November 2009) (Accessed 2 February 2010).
  12. Jack Morer, Rolling Stones: "Exile on Main Street" (Milwaukee: Hal Leonard Corporation, 1995): p. 100. (ISBN 0-7935-4094-1) (OCLC 49627026)
  13. "Marquee Moon tab", Joe Hartley's generic homepage.
  14. Rooksby, Rikky (2001). Inside Classic Rock Tracks, p.86. (ISBN 978-0-87930-654-0).
  15. Ed Friedlander, "The Ancient Musical Modes: What Were They?" (Accessed 6 October 2011).
  16. Dan Bennett, "The Mixolydian Mode", in The Total Rock Bassist (Van Nuys and Los Angeles: Alfred Publishing, 2008): p. 90. (ISBN 978-0-7390-5269-3) (OCLC 230193269)
  17. Kenneth Womack and Todd F. Davis, Reading the Beatles: Cultural Studies, Literary Criticism, and the Fab Four (Albany: State University of New York Press, 2006): p. 45. (ISBN 978-0-7914-6715-2) (cloth); (ISBN 978-0-7914-6716-9) (pbk).
  18. a et b Ken Stephenson, What to Listen for in Rock: A Stylistic Analysis (New Haven and London: Yale University Press, 2002), p.39. (ISBN 978-0-300-09239-4).
  19. a et b (en) Albin Zak III, The Velvet Underground Companion: Four Decades of Commentary, (New York, Schirmer Books; London: Prentice Hall International, 2010), 333 p. (ISBN 9780825672422, lire en ligne)
  20. (en) Lloyd Whitesell, The Music of Joni Mitchell, Oxford University Press, (ISBN 0199719098), p. 119
  21. « Grateful Dead master class with Dave Frank » (consulté le )Modèle:Time needed
  22. « King of Off-Beat Samba Limbs » (consulté le )
  23. http://popmusictheory.com/mixolydian-mode-in-royals-by-lorde/

Lecture complémentaire modifier

  • Hewitt, Michael. Musical Scales of the World. The Note Tree. 2013. (ISBN 978-0957547001).

Liens externes modifier

Catégorie:Théorie de la musique