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Atelier-Musée de l'Imprimerie

L'Atelier-Musée de l'Imprimerie, situé à Le Malesherbois a été inauguré le 24 octobre 2018. Il est né de la volonté de Chantal et Jean-Paul Maury, imprimeurs dans le Loiret (45), de valoriser une collection de machines à imprimer dont ils avaient fait l'acquisition : la collection Pozzoli.

Ce qui fait l'originalité de ce projet vient du fait que dès sa conception, ce projet a été pensé en associant au musée un atelier de pratique afin de montrer les savoir-faire, les gestes, les pratiques autant que l'histoire, les machines et les techniques.

L'Atelier-Musée de l'Imprimerie propose une histoire technique et industrielle de la révolution Gutenberg à la révolution numérique: l’histoire des machines à imprimer, l’histoire de l’écriture, du papier, de la typographie, du livre, de la presse, de la publicité, de l’édition, de la littérature, des arts graphiques.

Le Conseil scientifique est actuellement composé de Anne-Sylvie Bameule, François Bordry, Alban Cerisier, Régis Debray , Olivier Deloignon, Joost Depuydt, Eric Fottorino, Catherine Kikuchi, Raphaël Lefeuvre, Joëlle Le Marec, Jean-François Marguerin, Alan Marshall, Pascal Ory, Jean-Marc Providence, Catherine Rioux, Stefan Soltek, Patricia Sorel, Sandrine Treiner, Michel Wlassikoff.

Historique du Musée

L'association Artegraf a ainsi été créée pour porter le projet de création du musée et faire l'acquisition du bâtiment de 6 000m2 puis d'en assurer l'exploitation. La conception et la réalisation en ont été confiées à Jean-Marc Providence, muséographe. Les travaux ont été lancés en 2014.

Le bâtiment industriel, ancien entrepôt de stockage du papier (mais on y a fabriqué du papier carbone puis du papier chimique), a ainsi été organisé avec 4 000 m2 dédiés aux espaces muséaux et 2 000 m2 pour l'atelier de production.

Les partenaires qui soutiennent l'AMI sont le ministère de la Culture - DRAC Centre-Val de Loire, la Région Centre-Val de Loire, le département du Loiret, la Communauté de Communes Pithiverais-Gâtinais, la commune Le Malesherbois.

Le parcours de l'exposition permanente : les collections

La collection Pozzoli, à l'origine, retrace l'historique de 200 ans de presses à imprimer, créées par des inventeurs français et réunies par Serge Pozzoli tout au long de sa carrière de négociant en vente de machines. La collection fut mise en vente à son décès et aussitôt convoitée par les Etats-Unis et le Japon. Chantal et Jean-Paul Maury en font l'acquisition pour la retenir en France. Le père de Serge Pozzoli, François, était imprimeur. Serge Pozzoli (1915-1992) se passionne pour la mécanique. Agent de vente de machines à imprimer, il récupère souvent les anciennes presses devenues obsolètes et constitue sa collection. Il rassemble également des automobiles, des motocyclettes. Il se passionne pour l’aviation, fonde et dirige plusieurs revues, réunit d’importantes documentations, organise des rassemblements, crée un musée de l’automobile : le musée du Gérier (Buis-sur-Damville, Eure). Aujourd’hui cette collection a été dispersée et le musée n’existe plus.

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La collection initiale acquise par Chantal et Jean-Paul MAURY et donnée à l’association ARTEGRAF était constituée d’une centaine de machines, pour beaucoup exceptionnelles, évoquant sur plus de deux siècles l’histoire de l’imprimerie. Elle était complétée d’une documentation technique sur la plupart des machines, d’un fonds documentaire plus général sur l’imprimerie, son histoire, ses techniques, ainsi que sur les fontes typographiques, et enfin d’objets et mobiliers liés au fonctionnement des imprimeries.

Actuellement, les métiers d’impression connaissent un bouleversement profond des méthodes et des moyens mis en œuvre dans la fabrication de l'imprimé, étant passé des méthodes traditionnelles au numérique en 50 ans à peine. Cette collection met à l'abri de la destruction, d'une part les types de matériel qui ont permis, depuis Gutenberg, de diffuser la pensée et, d'autre part, les techniques qui ont concouru à la réalisation d’imprimés publicitaires et électoraux, d’affiches, de produits d’emballage et fiduciaire, de livres, de journaux et de magazines depuis la fin du XVIII^e siècle.

Des techniques de composition manuelles et mécaniques aux presses typographiques, à la gravure taille douce et à la lithographie... les collections rassemblent ici un ensemble unique en Europe.

Cette collection, dont un premier inventaire avait été produit au moment de l’acquisition, est exceptionnelle puisqu’elle reflète l’industrialisation et la mécanisation appliquée aux domaines du livre et de toutes sortes de produits d’imprimerie telle qu’elle s’est développée au XIX^e siècle alors que l’ingénieur anglais Walter réussissait pour la première fois à fabriquer une presse à main entièrement en fonte. Celle-ci prit le nom de son initiateur, le Lord anglais Charles Stanhope, et permit de mettre la platine d’impression plate en double grandeur. De cette manière, il était possible d’imprimer de plus grands formats en une seule fois en utilisant moins d’énergie et en renforçant la pression nécessaire pour  imprimer. C’est cette même presse Stanhope que l’éphémère imprimeur que fut Honoré de Balzac (de 1824 à 1826) utilisera dans son atelier de la rue Visconti à Paris. Cette presse chargée d’histoire sera très vite suivie par toute une série de presses à bras en fer et de platines à main aux noms les plus évocateurs : « la pédalette », « la préférée », « la nationale », « la parfaite », « la minerve », « la phénix »...

Après cette première catégorie des presses à bras (en fer) et des platines à main viennent :

-   les machines plates :

o  les machines en blanc : à arrêt de cylindre, à deux tours à levée de cylindre, à un tour, à réaction,

o  les machines à retiration,

-   les rotatives.

Cette centaine de machines (106) issues de la collection initiale était accompagnée d’une série de massicots, d’une plieuse, d’un margeur automatique, de machines à composer et de matériel de composition.

Depuis ont suivi une série d’acquisitions (Imprimerie Maeght...) et de dons (de l’École Estienne, de plusieurs imprimeurs dont Maury...) qui viennent compléter la collection Pozzoli, comblant certains manques, prolongeant la série qui s’arrêtait au milieu des années 50 et intégrant notamment des matériels de finition peu ou mal représentés (pliure, dorure, brochage, reliure...) ou de gravure électronique.

L’inventaire effectué à ce jour reprend les 605 numéros organisés avec : un numéro, une désignation, un lieu et une année de fabrication, le nom du fabricant, le mode d’acquisition, parfois le mode de fonctionnement, la date d’entrée dans les collections, les informations sur le vendeur ou donateur, les indications de poids et de dimensions, et souvent une ou plusieurs images, parfois une documentation commerciale et/ou technique, et plus rarement des informations sur l’usage...et événements.

Les expositions temporaires

• Exposition "Le temps des Vinyles" de juin 2020 à décembre 2021 : "C’est le temps des copains, le temps des images" - 280 pochettes toutes plus étonnantes ou mythiques les unes que les autres, les unes de Salut Les Copains accompagnées d’extraits de l’émission éponyme sur Europe 1, les affiches cultes et les costumes des idoles de l’époque. LE TEMPS DES VINYLES pour décrypter la culture graphique, artistique et visuelle des années 60/80, une révolution des oreilles et des yeux.. Une exposition unique liant arts graphiques, arts plastiques… et musique.
• Exposition "Chimères", dédiée à des travaux de l'artiste plasticien Alain Controu, du 19 octobre 2021 au 21 mars 2022. Inaugurée en présence de Régis Debray, Jean-Pierre Chevènement et Nisa Chevènement pour sa sculpture "Le Livre du temps" et François Bonneau, Président de la Région Centre-Val de Loire.

Voir aussi

Bibliographie

• 2020 : catalogue de l'Atelier-Musée de l'Imprimerie, Ed. Artegraf;
• 2021 : "IMPRESSIONS, Imprimeur, Imprimer, Empreintes, Formes", Ed. Actes Sud, textes signés de Pascal Ory, Olivier Deloignon, Raphaël Jerulsamy, Jean-Marc Providence, photographies de Stéphane Couturier et François Deladerrière ;
• 2021 : catalogue de l'exposition d'artiste "Chimères" d'Alain Controu, graveur et digigraphe, inaugurée en octobre 2021, Ed. Artegraf;

Liens externes

Atelier-Musée de l'Imprimerie