Utilisateur:Leonard Fibonacci/Martha ben Boethos

Parmi les énigmatiques formules du Talmud et d'autres sources juives comme le Avot de rabbi Nathan concernant les personnages de cette période, Martha ben Boethos est donnée comme ayant eu une activité à Akko, c'est-à-dire la ville appelée Ptolémais par Flavius Josèphe, située au nord de la baie d'Haïfa et appelée Saint-Jean-d'Acre au Moyen-Âge. Au Ier siècle, elle appartenait à l'étroite « bande côtière » située à l'ouest de la Galilée, mais qui dépendait de la province de Syrie. Si comme le pense de nombreux critiques, Martha ben Boethos est bien Marthe de Béthanie, la soeur de Maryam la Magdaléenne et de Lazare, cette activité à Ptolémais est notable.

Ptolémaïs est un port d'une certaine importance, ce qui peut-être la raison pour laquelle les trois femmes riches du Talmud, dont on peut comprendre qu'elles étaient prisonnières à un moment qui ne peut être situé qu'après le siège de Jérusalem, se trouvent à Akko (Acre, Ptolémaïs). Le fait que Myriam ben Boethus — et donc la sœur de Martha — ait lavé ses vêtements à deux reprises dans la mer, pourrait indiquer qu'elle est tombée à 2 reprises à l'eau au moment de son embarquement dans le « bateau de pierres » qui l'a emmenée jusqu'en Gaule transalpine, où elle aurait débarqué près des Saintes-Maries-de-la-Mer avec les deux autres femmes riches de Jérusalem, ainsi que sa soeur Martha et son frère Éléazar. Ces femmes auraient été arrêtées sur ordre de l'empereur Vespasien alors qu'après la prise de Jérusalem, elles étaient venues habiter dans la résidence située entre Tyr et Sidon.

Les trois hommes les plus riches modifier

Ben Kalba' Sabua' ("le fils du chien satisfait"[1]) forme avec Nakdimon ben Gorion (nqd = brillant) et Ben Sisit haKkeset ("le fils des franges d'argent") une triade folklorique à l'époque du siège de Jérusalem[2]. Pour Andrea M. Berlin et J. Andrew Overman, « chacun de ces trois personnages portent des noms improbables[2] » dont l'explication de leur origine est aussi improbable[2].

Grâce à Ben Kalba' Sabua' ou grâce à ces trois hommes riches considérés comme un groupe, l'alimentation en nourriture de Jérusalem aurait été suffisante pour supporter un long siège, pendant 21 ou 22 ans. Selon la version que l'on trouve en ARNa 6, non seulement Ben Kalba' Sabua' disposait de la nourriture nécessaire pour alimenter chaque personne à Jérusalem pendant 22 ans, mais cette nourriture était préparée et triée pour la distribution et la consommation[2]. Toutefois, les Zélotes ont brûlé ses provisions pendant le siège[2]. Le Talmud de Babylone (Gittim 56a) crédite le groupe des trois riches dirigeants comme pouvant fournir de l'alimentation à Jérusalem pour 21 ans[3],[4]. Dans un autre passage du Talmud, ces réserves de blé pour plusieurs années ont été entamées, car les révoltés ont utilisé les pains pour rehausser les murs de Jérusalem. Là encore, plutôt que de prendre ces histoires au pied de la lettre, il vaudrait mieux essayer de comprendre ce qu'elles essayent d'exprimer, malgré les interdits et la censure des Romains et en particulier la censure des Flaviens.

Les femmes riches pendant le siège modifier

Miriam bat Boethus et plusieurs autres Miriam modifier

In Lamentations Rabbah le nom Miriam apparait 4 fois. D'abord en 1:47 pour raconter l'épisode des tapis pour la femme du grand-prêtre Jésus ben Gamla et dont on sait qu'il s'agit en fait de Martha. La deuxième est Miriam la fille de Naqadimon ben Gurion qui a déjà été mentionnée dans les sources tannaïtiques en T. Ketubboh 5:9-10; Siffre Deuteronome 305, mais là elle n'est pas nommée. Elle n'est pas nommée non-plus dans le Talmud de Babylone B. Ketubboh 66b et dans l'ARN (version A 17), quoique qu'elle soit nommée Miriam (fille de Shimeon ben Gurion) dans le Talmud Palestinien (Y. Ketubboh 5:13, 30c) [... débat sur les variations des différents manuscrits ...] Enfin intervient une femme appelée Miriam dont le nom du père n'est pas clair (soit Boethus à nouveau ou Tanhum 1:49 (r. Tanhum bar r. Hiyya)). Cette tradition est propre aux Lamentations Rabbah, racontant l'histoire d'une femme qui a été capturée et rachetée, mais punie à plusieurs reprises, apparemment pour des iniquités passées. [... -> page inaccessible

Énormes dépenses pendant le siège de Jérusalem modifier

Parallèlement la Tosefta rapporte une histoire qui concerne la fille de Nakdimon ben Gurion, un des trois riches dirigeants de Jérusalem. Quoiqu'elle n'ait été seulement qu'une veuve, « soeur selon la Loi » sans enfant en attente d'un mariage léviratique, la succession de son défunt mari a dû lui fournir 500 dinars d'or par jour pour acheter des épices[3]. Il est inutile de souligner l'énorme exagération de cette histoire qui veut signifier simplement qu'elle était très riche. À moins que ces 500 dinars d'or dépensés chaque jour pendant la révolte pour des épices, représente en fait son soutien à la révolte exprimée de façon codée. S'il fallait une preuve qu'il ne faut pas prendre ces récits au pied de la lettre, mais éventuellement découvrir leur sens caché, c'est que cette même histoire ou une histoire à l'exagération équivalente est racontée dans le Talmud palestinien à propos de deux autres femmes[3]. L'une concerne alors Miriam, la fille de Simon ben Gurion et reçoit elle aussi 500 dinars par jour pour acheter des épices. L'autre concerne Miriam, la fille de Boethus qui reçoit l'équivalent de 80 litres de vin par jour. « Dans les deux versions, les rabbins répondent ironiquement "Amen" aux malédictions des deux Miriam et au souhait que leurs filles reçoivent 5000 dinars d'or par jour pour les épices[3]. » Ce commentaire sarcastique est aussi appliqué à la fille de Naqdimon (Ketubot 66b)[3]. En Lamentation Rabbah, la péricope qui ailleurs est appliquée à Martha est appliquée à Miriam, la fille de Boethus — probablement la soeur de Martha — mais le montant est augmenté de 500 dinars[5].

Des tapis sur le sol de Jérusalem modifier

L'histoire qui est racontée pour Martha ben Boethus, qui fait placer des tapis depuis chez elle jusqu'au Temple pour éviter que ses pieds foulent le sol de Jérusalem quand elle va voir Jésus fils de Gamala au Temple est aussi racontée pour, au moins, une autre des trois femmes riches de Jérusalem.

En Lamentation Rabbah 1:47, cette histoire est racontée mais avec le nom de Miriam bat Boethos à la place de Martha. Elle est immédiatement suivie de l'épisode où une femme non nommée a ses cheveux attachés à des chevaux arabes et est traînée de Jérusalem à Lod.

Lamentations Rabbah modifier

Après avoir décrit la grandeur de Jérusalem avant la prise de la ville et la destruction du Temple (69) il en vient à la décadence (grandeurs et décadences.

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Nous avons ici une surinterprétation car la femme traînée par les cheveux n'est pas nommée dans le texte et rien n'indique que ce soit Maria ou Martha bat Boethus :
« Plus dure en est la chute : les commentaires sur le verset 1:16 (ʿal èlè ani bokhia, litt. « sur ceux-là je pleure ») décrivent non seulement les massacres et privations qui entraînent le cannibalisme mais aussi la déchéance des plus nobles parmi ces nobles : Rabbi Eléazar ben Tzadok atteste avoir vu Myriam bat Nakdimon, fille de l’un des hommes les plus riches de la ville, réduite à chercher sa subsistance sous les sabots des chevaux à Acco (Lamentations Rabba 1:31), et Myriam bat Bœthus, issue d’une famille sacerdotale riche et distinguée, mourir traînée par des chevaux auxquels elle est liée par les cheveux (Lamentations Rabba 1:47). Viols et meurtres sont monnaie courante, et Myriam bat Tan’houm meurt en martyr après avoir vu ses sept fils exécutés l’un après l’autre par Hadrien, dans des conditions qui rappellent celles d’une autre mère de sept fils, en d’autres livres et d’autres temps (Lamentations Rabba 1:50)[6]. »

En fait le texte ne parle pas explicitement de mort pour cette Miriam et ne mentionne pas explicitement le nom de Miriam bat Boethus. Après avoir raconté l'épisode des tapis pour la femme de Jésus ben Gamla appelée ici par erreur Miriam bat Boethus alors qu'en fait il s'agit de Martha, le texte se poursuit avec cet épisode pour une femme non nommée dont r. Eliezer bar r. Zadoq se souvient qu'il l'a vue « attachée par les cheveux aux queues de chevaux arabes qui la traînaient de Jérusalem à Lod ». Le texte se poursuit par une référence au verset 28:56 du Deutéronome. Ce verset parle d'une femme "la plus délicate et la plus raffinée" qui essayait de ne même pas poser à terre la plante de son pied qui le jour où elle manquera de tout "fera secrètement sa nourriture" de ses enfants "au milieu de l'angoisse et de la détresse où ton ennemi te réduira dans tes villes". Un verset qui par ailleurs est appliqué à Martha bat Boethos.

A noter d'ailleurs que ce verset n'indique pas que Martha est morte pendant le siège (lorsqu'elle a posé son pied sur une ordure dans la rue) puisque Lamentations Rabbah indique que lorsque Jésus [ben Gamla] mourut, les sages lui ont alloué deux "seah" de vin tous les jours. [Quoique cette remarque ne vaut que si Jésus ben Gamla a survécu au siège de Jérusalem ce que nous ne savons pas].

Les femmes riches qui ramassent de l'orge sous les sabots des chevaux modifier

« La version de l'histoire de la femme destituée qui suit celle de la fille de Nakdimon (Nicodème), Myriam la fille de Simon ben Gurion et Miriam fille de Boethus est accompagnée du témoignage de Eleazar (Elazar) ben Sadok qui certifie qu'il a vu ces femmes autrefois riches ramasser de l'orge sous les sabots des chevaux (dans leur fumier) à Akko (JT Ketubot, 5, 10 ; pesher Ketubot 5, 13 ;[30b-c])[7]. »

Comme pour les femmes riches qui dépensaient sans compter durant le siège de Jérusalem, notamment pour acheter tous les jours en grandes quantités de bien mystérieuses "épices", il s'agit à nouveau des trois mêmes femmes.

Les femmes riches en disgrâce à Akko (Ptolémaïs) modifier

Myriam bat Simon ben Gurion, Miriam bat Nakdimon, Miriam bat boethus

Ces trois Marie ressemblent furieusement aux trois Marie qui ont débarqué près de Marseille et ont donné leur nom au village des Saintes-Maries-de-la-Mer.

« La version de l'histoire de la femme destituée qui suit celle de la fille de Nakdimon (Nicodème), Myriam la fille de Simon ben Gurion et Miriam fille de Boethus est accompagnée du témoignage de Eleazar (Elazar) ben Sadok qui certifie qu'il a vu ces femmes autrefois riches ramasser de l'orge sous les sabots des chevaux (dans leur fumier) à Akko (JT Ketubot, 5, 10 ; pesher Ketubot 5, 13 ;[30b-c])[8]. »

Eléazar ben Sadok atteste que Miriam fille de Nakdimon, Miriam fille de Simon ben Gurion et Miriam fille de Boethus ont perdu leur fortune probablement à la suite de la guerre au point d’en être réduites à « ramasser de l'orge sous les sabots des chevaux » dans la ville d’Acre (Ptolémaïs).

Le talmud et d'autres sources juives parlent à plusieurs reprises d'une femme très riche pendant le siège de Jérusalem, appelée Miriam ben Boethus. Certaines des péricopes qui sont appliquées à Miriam sont d'ailleurs aussi appliquées à Martha. À un moment qui semble situé après le siège leur déchéance est décrite à l'une comme à l'autre, au point qu'elles se retrouvent derrière des chevaux ou en train de chercher des grains d'orge dans leur fumier. Toutefois, pour Miriam cet événement se déroule à Akko (Acre) c'est-à-dire à Ptolémaïs, alors que pour Martha il semble que cela se passe à Emmaüs, ville proche de Jérusalem. On peut donc conclure que Miriam et Martha sont deux sœurs, fille de Boethus. Des éléments semblent indiquer qu'alors qu'elle était prisonnière — probablement prisonnière des Romains quelques temps après la prise de Jérusalem — Miriam aurait embarqué sur un bateau à Ptolémaïs accompagnée des deux autres femmes très riches de Jérusalem : la fille de Nakdimon ben Gorion (le Nicodème de l'Évangile selon Jean) et Miriam fille de Simon ben Gorion, probablement une cousine de Miriam bat Naqadimon ben Gorion qui elle aussi est décrite comme subissant une déchéance à Akko.

Miriam bat Nakdimon modifier

Lamentations Rabbah

Martha bat Boethus modifier

Miriam bat boethus= modifier

Lamentations Rabbah

8. Il y a le cas de Miriam la fille de Boethus qui a été faite prisonnère et rachetée à Akko. Ils lui ont apporté un manteau, et elle est descendue pour s'immerger dans la mer et les vagues sont venues et l'ont emporté, alors elle en a eu un autre et elle est descendue pour s'immerger dans la mer et les vagues sont venues et l'ont emporté. et les vagues l'ont balayé

Les deux filles de Boethus modifier

[Martha ?] ben Boethus exigeait "un dinar d'or Tyrien chaque shabbath pour ses "gâteaux aux épices", ce que certains traducteurs amoindrissent en remplaçant "gâteaux aux épices" par de simples "friandises" (en enlevant le mot épice)[9]. À nouveau, on retrouve ces mystérieuses "épices" pour lesquelles certaines femmes riches à Jérusalem ou à Tyr dépensaient des sommes folles. Ces "épices" étant probablement le financement des révoltés, y compris leur armement, mais aussi leur solde.

Martha, Myriam et Éléazar (Lazare) modifier

Dans les Talmud modifier

La Mishna (Yevanot 6:4) dit que Martha bat Boethus était l'épouse du grand-prêtre Jésus ben Gamla[10] (appelé Jésus de Gamala ou Jésus fils de Gamaliel par Flavius Josèphe). Flavius Josèphe donne le même type d'informations. Le fait que cette info figure dans une discussion de jurisprudence pour savoir si les Grands prêtres peuvent épouser une veuve, confère à cette info une fiabilité plus grande. Il est difficile de soupçonner un quelconque double sens dans des sources de ce type.

Au sujet de l'accusation de cannibalisme durant le siège de Jérusalem modifier

Les fils de Martha ben Boethus modifier

Les fils de Martha étaient aussi des prêtres. À leur sujet un énigmatique passage, Kippurim 1:13-14, dit qu'un des fils de Martha bat Boethus « pouvait tenir deux cuisses d'un taureau acheté à mille dinars entre deux doigts et marcher pied à pied pour les amener à l'autel[11]. » Il me semble qu'un passage dit aussi qu'un Éléazar pouvait emmener dans les mêmes conditions un demi-bœuf sur son épaule jusqu'à l'autel.

En Sukkah 52b, Martha a un fils appelé Eléazar (Lazare), ce qui confirme que le nom "Éléazar" était bien un des noms utilisés dans la famille[12]. Pour Frederick Baltz, le Lazare des évangiles n'est donc pas le frère de Martha, mais son fils[12]. Toutefois, il n'est nul besoin de supposer que les sources se trompent. Martha peut tout à fait avoir eu un frère appelé Éléazar (le Lazare des évangiles attribués à Luc et à Jean) et un fils qui portait lui aussi ce nom. Ce serait au contraire parfaitement cohérent avec ce que nous savons des Boëthusiens. Ainsi, les sources nous indiquent que la famille de Boethus produisit les grand-prêtres suivants:

  • Simon de Jérusalem, fils de Boethus d'Alexandrie (Σίμων ἦν Ἱεροσολυμίτης υἱὸς Βοηθοῦ τινος Ἀλεξανδρέως), parfois aussi appelé simplement Boethus par Flavius Josèphe (24-5 av. J.-C.)[13] ;
  • Joazar ( Ἰωάζαρον) frère de Mariamne, femme d'Hérode le Grand[14], grand prêtre à deux reprises (4 av. J.-C. et avant 6 apr. J.-C.), impopulaire et un défenseur de la légalité du recensement romain[15],[16] ;
  • Eléazar, fils de Boethus (4-3 av. J.-C.)[17], attesté chez Flavius Josèphe et dans le texte mandéen Sidra d-Yahia, nommé par Archelaus ;
  • Simon Boethos (Βοηθοῦ Σίμωνι) surnommé Cantheras (τούτῳ Κανθηρᾶς)[15] (41-42 apr. J.-C.)[18] ;
  • Elioneus, fils de Cantheras[15] (43-44 apr. J.-C.)[19], appelé Elihoeinai ben Haqqayyaph dans la mishna[20] ;
  • Jésus de Gamala ou Jésus fils de Gamaliel chez Flavius Josèphe[15] (64 apr. J.-C.), appelé Josué ben Gamla dans la tradition juive et dont l'épouse Martha[21] appartenait à la maison Boethusienne[22].

Les mêmes histoires légendaires et les mêmes péricopes qui sont appliquées à Martha dans le Talmud, sont parfois appliquées à une Myriam fille de Boëthos, probablement la soeur de Martha, comme elles sont appliquées à deux autres femmes riches de Jérusalem à l'époque du siège de Jérusalem (70), la fille de Nakdimon ben Gorion (Nicodème) et Myriam, fille de Simon ben Gorion.

Les Lazare (Eléazar) qui sont dans la famille modifier

En Sukkah 52b, Martha a un fils appelé Eléazar (Lazare), ce qui confirme que le nom "Éléazar" était bien un des noms utilisés dans la famille[12].

Le grand-prêtre de l'année 4-3 av. J.-C., appelé Eléazar, fils de Boethus, montre que le nom Éléazar se trouvait dans la famille. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que Martha ait eu un frère et un fils appelé Éléazar (Lazare).

Miriam ben Boethus modifier

Comme indiqué ci-dessus, le talmud et d'autres sources juives parlent à plusieurs reprises d'une femme très riche pendant le siège de Jérusalem, appelée Miriam ben Boethus. Certaines des péricopes qui sont appliquées à Miriam sont d'ailleurs aussi appliquées à Martha. À un moment qui semble situé après le siège leur déchéance est décrite à l'une comme à l'autre, au point qu'elles se retrouvent derrière des chevaux ou en train de chercher des grains d'orge dans leur fumier. Toutefois, pour Miriam cet événement se déroule à Akko (Acre) c'est-à-dire à Ptolémaïs, alors que pour Martha il semble que cela se passe à Emmaüs, ville proche de Jérusalem. On peut donc conclure que Miriam et Martha sont deux sœurs, fille de Boethus. Des éléments semblent indiquer qu'alors qu'elle était prisonnière — probablement prisonnière des Romains quelques temps après la prise de Jérusalem — Miriam aurait embarqué sur un bateau à Ptolémaïs accompagnée des deux autres femmes très riches de Jérusalem : la fille de Nakdimon ben Gorion (le Nicodème de l'Évangile selon Jean) et Miriam fille de Simon ben Gorion, probablement une cousine de Miriam bat Naqadimon ben Gorion qui elle aussi est décrite comme subissant une déchéance à Akko.

La maison de Simon modifier

Dans les évangiles, on peut distinguer trois péricopes parallèles qui semblent décrire le même événement, mais qui si on les analyse en détail sont au contraire trois événements distincts dont les deux derniers semblent reproduire le premier comme un rituel, probablement pour emmener le même résultat que la première fois: l'intervention de Dieu qui la première fois alors que Ponce Pilate était préfet de Judée, deux jours après ce repas chez "Simon le lépreux" à Béthanie a ressuscité Jésus après qu'il ait été crucifié ou tout au moins a permis qu'il survive à sa crucifixion alors que tous les spectateurs le croyaient mort, ce qui à l'époque ne pouvait être interprété que comme un signe divin, que l'on soit Juif ou non.

Le premier repas qui est raconté dans les évangiles attribués à Marc et Matthieu se déroule deux jours avant pâque dans la maison de Simon le lépreux à Béthanie. Une femme qui n'est pas nommée entre dans la maison qui n'est donc pas la sienne et verse sur la tête de Jésus le contenu d'une "ampoule de nard", qui semble la stricte traduction de "ampoula nardi" que l'on trouve en latin dans le Satyricon, où Pétrone parodie la façon dont les "chrétiens" racontaient la résurrection de Jésus en faisant faire ce geste par la "matrone d'Éphèse", sachant que la mère de Jésus avait une résidence à Éphèse où elle est morte, avant que ses fils la ramène "miraculeusement" à Jérusalem pour l'inhumer en grande pompe dans ce que nous appelons aujourd'hui le Tombeau des rois (vers 55). Cette femme anonyme est donc probablement la mère de Jésus, elle aussi surnommée Marie la Magdaléenne, à la fois à cause des châteaux qu'elle possédait notamment à Jérusalem et à Lydda, mais aussi pour prononcer ses deux noms dans un surnom à double sens "Myryam magad Helena" qui sonne comme Myriam la Magdaléenne, mais qui en hébreu veut aussi dire "la précieuse princesse Hélène". Pour passer le barrage de la censure l'auteur de l'Évangile selon Marc a utilisé de nombreuses techniques littéraires dont celle de raconter ces épisodes au plus prés de la façon dont ils étaient racontés dans des textes parodiques. C'est donc l'évangile attribué à Marc qui dépend du Satyricon pour cette relation et pas l'inverse, comme cela a d'ailleurs été analysé par les spécialistes.

La deuxième fois, nous sommes dans la maison de Simon le Pharisien (et plus dans celle de Simon le lépreux) dans une ville qui n'est pas nommée et c'est une "pécheresse" anonyme qui refait un geste presque similaire, mais qui cette fois-ci lui arrose "les pieds de ses larmes ; et elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers, les oignait de parfum", alors qu'il n'y a aucune référence à la proximité avec pâque[23] (Lc 7:36-39). C'est pourtant dans l'Évangile selon Luc qu'apparaissent pour la première fois Marthe et sa soeur Marie, sans mentionner ni Béthanie, ni Lazare[24]. De nombreux auteurs chrétiens des premiers siècles insistent pour dire que cette pécheresse n'est pas Marie la Magdaléenne, toutefois ils ne fournissent aucun argument pour supporter leur POV, alors que l'Évangile selon Jean dit explicitement que c'était elle, faisant ainsi référence à un événement raconté dans l'évangile précédent.

Évangile selon Jean modifier

Jn 11:1-Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. Jn 11:2-Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; c'était son frère Lazare qui était malade. Jn 11:3-Les deux sœurs envoyèrent donc dire à Jésus : " Seigneur, celui que tu aimes est malade. " Jn 11:4-A cette nouvelle, Jésus dit : " Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu : afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. " Jn 11:5-Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. Jn 11:6-Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore dans le lieu où il se trouvait ; Jn 11:7-alors seulement, il dit aux disciples : " Allons de nouveau en Judée. " Jn 11:8-Ses disciples lui dirent : " Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ! " Jn 11:9-Jésus répondit : " N'y a-t-il pas douze heures de jour ? Si quelqu'un marche le jour, il ne bute pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; Jn 11:10-mais s'il marche la nuit, il bute, parce que la lumière n'est pas en lui. " Jn 11:11-Il dit cela, et ensuite : " Notre ami Lazare repose, leur dit-il ; mais je vais aller le réveiller. " Jn 11:12-Les disciples lui dirent : " Seigneur, s'il repose, il sera sauvé. " Jn 11:13-Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu'il parlait du repos du sommeil. Jn 11:14-Alors Jésus leur dit ouvertement : " Lazare est mort, Jn 11:15-et je me réjouis pour vous de n'avoir pas été là-bas, afin que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! " Jn 11:16-Alors Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : " Allons, nous aussi, pour mourir avec lui ! " A Béthanie de judée Jn 11:17-A son arrivée, Jésus trouva Lazare dans le tombeau depuis quatre jours déjà. Jn 11:18-Béthanie était près de Jérusalem, distant d'environ quinze stades, Jn 11:19-et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. Jn 11:20-Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Jn 11:21-Marthe dit à Jésus : " Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
[...]

Jean, chapitre 12
À nouveau à Béthanie (6 jours avant la Pâque)

Jn 12:1-Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, que Jésus avait ressuscité d'entre les morts. Jn 12:2-On lui fit là un repas. Marthe servait. Lazare était l'un des convives. Jn 12:3-Alors Marie, prenant une livre d'un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux ; et la maison s'emplit de la senteur du parfum. Jn 12:4-Mais Judas l'Iscariote, l'un des disciples, celui qui allait le livrer, dit : Jn 12:5-" Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers qu'on aurait donnés à des pauvres ? "

Simon Cantheras = Simon le lépreux modifier

Flavius Josèphe appelle Simon Boéthos (Βοηθοῦ Σίμωνι), le grand prêtre surnommé Cantheras, nommé par Agrippa Ier[25]. Martha et Miriam sont dites filles de Boethos dans le Talmud. Simon Boéthos pourrait donc être "Simon le lépreux" dont la maison est située à Béthanie, des évangiles attribués à Marc et à Matthieu et qu'il pourrait être le père de Marie, Marthe et Lazare de l'Évangile selon Jean.

Ce Simon Boethos est surnommé Cantheras (Κανθηρᾶς), mais que signifie Kantheras ?

Le mot Kantheras, Kantharis en grec a donné le mot Kantharides Κανθαριδε qui dans les livres de médecine anciens désignait une préparation à base d'insectes broyés qui était utilisée pour soigner différentes maladies, dont la lèpre. Dans son chapitre nommé Κανθαριδες, Paul d'Égine indique que Dioscoride (mort vers 90) dit que les Cantharides sont mélangés avec des remèdes qui guérissent les maladies qualifiées de « cancéreuses » telle que la « lèpre ». De même Hippocrate (mort vers 370 av. J.-C.) et Claude Galien (mort vers 216) préconisaient des pommades aux cantharides contre la lèpre[26]. Au début du XIXe siècle encore, le docteur P. Rayer, préconisait dans son Traité théorique et pratique des maladies de la peau d'appliquer un vésicatoire de cantharides comme traitement final d'une maladie de peau qu'il appelait « le flux sébacé des follicules »[27], mais aussi pour participer au traitement de plusieurs autres affections de l'épiderme[28].

« Kantheras » pourrait donc désigner ce « cancer » — ou cette maladie de peau, qui n'était probablement pas une vraie lèpre — dont souffrait Simon Boethos et qui lui valait aussi un surnom plus péjoratif, celui de Simon le Lépreux, ainsi que l'on avait tendance à appeler populairement tous ceux qui souffraient d'une maladie de peau. De la même façon, il est dit que le roi Abgar V souffrait de la lèpre et que Thaddée/Addaïe l'a guérit. Ce qui veut probablement dire qu'il souffrait d'une maladie de peau et que le remède donné par Thaddée/Addaïe l'a soulagé.

Chez Flavius Josèphe et l'Évangile selon Jean modifier

Dans l'Évangile selon Jean, la scène se déroule dans la même maison de Béthanie, mais qui appartient désormais à Martha[29] qui en a hérité après la mort de son père comme indiqué dans des sources chrétiennes considérées comme tardives, car à ce moment là nous sommes en 70 quelques jours avant que les armées de Titus arrivent à proximité de Jérusalem. C'est parce que Simon le lépreux est mort qu'on ne le mentionne pas dans l'Évangile selon Jean. Selon cet évangile, Béthanie est « le village de Marie et de sa sœur Marthe » ainsi que l'endroit « où se trouvait Lazare » lorsqu'il vient pour ce repas, « six jours avant la Pâque ». Ils n'ont probablement pas pu attendre jusqu'à deux jours avant la Pâque pour reproduire exactement ce qui avait provoqué l'intervention de Dieu la fois précédente, car les trois légions de Titus allaient être là dès le lendemain ou le surlendemain. C'est l'unique raison de cette différence qui n'a aucun motif théologique, mais qui confirme que l'Évangile selon Jean est centré sur la seconde "crucifixion" (quoique Jésus n'ait alors pas été crucifié, mais substitué), alors que l'Évangile selon Marc raconte ces deux périodes de la vie de Jésus en un seul récit, avec un double sens pour chacun des "miracles" qui au premier degré font simplement référence à la période où Jésus était un « grand médecin » comme le dit Abgar V dans la première version de sa lettre à Jésus. Jésus a survécu à la crucifixion sous Ponce Pilate qui n'a pas comporté de coup de lance dans la poitrine comme le disent les trois évangiles synoptiques ainsi que l'évangile attribué à Pierre. Seul l'évangile selon Jean — centré sur la seconde crucifixion pour des raisons théologiques — mentionne ce coup de lance. De même, cet évangile ne mentionne pas l'épisode avec Simon de Cyrène, car c'est probablement celui à qui le second "Pilatus" a ordonné de jouer ce rôle qui a été cette fois là crucifié à la place de Jésus, profitant de la reproduction de cet épisode que tout le monde connaissait pour effectuer la substitution entre les deux hommes.

Irénée de Lyon modifier

Hypothèse absurde

Si la fille de la princesse ayant une grande demeure entre Tyr et Sidon appelée Bérénice est bien Bérénice Martha la soeur de Marie la Magdaléenne et de Lazare, il est vraisemblable que ce soit d'elle que parle Irénée de Lyon, sous le nom d'Hélène sans savoir qu'il s'agit de celle qui est appelée Marie la Magdaléenne dans les évangiles.

Il est évident que celle dont Irénée de Lyon parle est la Hélène alliée à Simon le Magicien, c'est éventuellement une troisième Maria Helena qui avait elle-même un fils appelé Jésus et c'est elle qui est appelée "la mère de Jésus" au moment des "Noces de Cana". En revanche elle n'a rien à voir avec la sœur de Martha et de Lazare. Cette Maria Helena est aussi la pêcheresse de Luc et la péricope où elle verse du parfum sur les pieds de Jésus se déroule probablement en Batanée (pour le parallèle avec Béthanie). En tout cas nous sommes clairement près de la Galilée.

D'autre part, dans les écrits pseudo-clémentins, Simon le Magicien venait souvent dans la maison de la princesse et elle et les gens de sa maison tenaient en grande estime sa prédication, avant d'avoir entendu la prédication de Zacchée et de Pierre. Donc il est tout à fait possible que Marie la Magdaléenne soit cette Hélène qui a suivi un temps Simon le Magicien et que Irénée décrit ainsi:

« Ayant acheté à Tyr, en Phénicie, une certaine Hélène, qui y exerçait le métier de prostituée, [Simon le Mage] se mit à parcourir le pays avec elle, disant qu'elle était sa Pensée première, la Mère de toutes choses, celle par laquelle, à l'origine, il avait eu l'idée de faire les Anges et les Archanges. Cette Pensée avait bondi hors de lui : sachant ce que voulait son Père, elle était descendue vers les lieux inférieurs et avait enfanté les Anges et les Puissances, par lesquels fut ensuite fait ce monde. Mais, après qu'elle les eut enfantés, elle avait été retenue prisonnière par eux par malveillance, parce qu'ils ne voulaient pas passer pour être la progéniture de qui que ce fût. Lui-même, en effet, fut totalement ignoré d'eux : quant à sa Pensée, elle fut retenue prisonnière par les Puissances et les Anges qu'elle avait émis : pour qu'elle ne pût remonter vers son Père, elle fut accablée par eux de toute espèce d'outrages, jusqu'à être enfermée dans un corps humain et à être comme transvasée, au cours des siècles, dans différents corps de femme. Elle fut, entre autres, en cette Hélène qui causa la guerre de Troie ; et ainsi s'explique que Stésichore, pour l'avoir outragée dans ses poèmes, devint aveugle, tandis que, après s'être repenti et l'avoir célébrée dans ses «palinodies », il recouvra la vue. Tout en passant ainsi de corps en corps et en ne cessant de subir des outrages, pour finir elle vécut même dans un lieu de prostitution : c'était la «brebis perdue». (Irénée de Lyon, Contre les hérésies, livre I, IIIe partie, Origine du Valentinisme, 1. LES ANCÊTRES DES VALENTINIENS) »

Bérénice - Véronique modifier

Puisque dans les évangiles Marie la Magdaléene sert de substitut à la mère de Jésus après qu'elle soit morte à Éphèse en 55, pour que le parallèle fonctionne correctement, il ne faut pas seulement qu'elle possède des tours et des châteaux et qu'elles aient toutes deux étaient surnommées la Magdaléenne de leur vivant, il serait bien qu'elles portent les deux même noms. Dans ces conditions, Marie la Magdaléenne, sœur de Martha et de Lazare, devait elle-aussi s’appeler Maryam Helena.

Bien entendu, les dires d'Irénée sont complètement polémiques, bien que les auteurs de l'Évangile selon Jean disent que « la pécheresse » décrite dans l'Évangile selon Luc est bien Marie la Magdaléenne.

Dans les écrits pseudo-clémentins, on remarque que lorsque Simon Pierre parcourt la province romaine de Syrie pour faire sa prédication aux alentours de l'année 40, seule Bérénice/Martha est ralliée à « la doctrine de Vérité ». Si sa soeur Myriam n'est jamais évoquée, c'est probablement qu'elle suivait encore Simon le Magicien et qu'elle n'a été convertie que par la suite par Jésus lui-même, toujours vivant après sa crucifixion. C'est probablement cet événement que raconte l'Évangile selon Luc, la pécheresse anonyme étant donc bien Myriam la Magdaléenne et Simon le Pharisien est probablement Simon le Magicien. Le lieu n'est pas mentionné car cela ne se déroule pas à Béthanie, mais probablement dans une résidence de Simon située soit en Syrie, soit à Césarée maritime.

Reliquat de réflexion erronée modifier

En effet, la princesse qui a élevé Aquila et Nicétas a une fille appelée Bérénice, qui est très liée à Zacchée, au point que l'on peut se demander s'ils ne forment pas un couple, comme c'est le cas pour Zacchée et Marthe dans d'autres sources chrétiennes plus tardives. Or plusieurs sources chrétiennes appellent Bérénice, la soeur de Maryam la Magdaléenne et Lazare, ce qui peut indiquer que l'autre nom de Martha était Bérénice, puisque à l'époque au Moyen-Orient, l'usage de donner deux noms existait au moins dans les familles de rang élevé. Toutefois, d'autres sources comme la Vengeance du Sauveur ou les apocryphes du cycle de Bérénice ou encore Eusèbe de Césarée indiquent assez clairement que cette Bérénice est la fille du roi Agrippa Ier.

L'endroit où la princesse a sa résidence où se rend souvent Simon le Magicien qui vient de Césarée Maritime n'est pas précisé dans les sources, mais est tout à fait compatible avec un lieu proche de Ptolémais. Dans les Homélies pseudo-clémentine, il est explicitement dit que la femme qui a élevé Aquila et Nicétas est la syro-phénicienne d'origine cananéenne dont Jésus a guérit la « petite fille », quel que soit le double -sens de cette relation, on la retrouve dans les évangiles synoptiques où Jésus cherche à se cacher entre Tyr et Sidon. Deux villes situés au nord de Ptolémaïs, mais Ptolémaïs est un port d'une certaine importance, ce qui peut-être la raison pour laquelle les trois femmes riches du Talmud, dont on peut comprendre qu'elles étaient prisonnières à un moment qui ne peut être situé qu'après le siège de Jérusalem, se trouvent à Akko (Acre, Ptolémaïs). Le fait que Myriam ben Boethus — et donc la soeur de Martha — ait lavé ses vêtements à deux reprises dans la mer, pourrait indiquer qu'elle est tombée à 2 reprises à l'eau au moment de son embarquement dans le « bateau de pierre » qui l'a emmenée jusqu'en Gaule transalpine, où elle aurait débarqué près des Saintes-Maries-de-la-Mer avec les deux autres femmes riches de Jérusalem, ainsi que sa soeur Martha et son frère Éléazar. Ces femmes auraient été arrêtées sur ordre de l'empereur Vespasien alors qu'après la prise de Jérusalem, elles étaient venues habiter dans la résidence située entre Tyr et Sidon.

Toutefois Véronique/Bérénice en Gaule est différente de Martha. La première est liée à Matthias et à Rocamadour et termine sa vie à Soullac, alors que la seconde débarque près de Marseille avec sa soeu la Magdaléenne, son frère Lazare, Maximin, Sarah, etc. Il est très probable que la Bérénice de la littérature pseudo-clémentine soit la fille d'Agrippa Ier et que la princesse Justa soit sa mère Cypros, l'épouse d'Agrippa. Tout converge vers cette hypothèse. La statue d'elle aux pieds de Jésus à Césarée de Philippe (Eusèbe), le fait que dans la Vengeance du sauveur et plusieurs autres sources chrétiennes elle interfère avec Titus et finalement se rend à Rome après le siège de Jérusalem tout comme le raconte Flavius Josèphe qui ne précise pas où elle se rend après sa disgrâce. Elle peut très bien avoir été exilée en Gaule, comme de nombreux autres personnages liés à la Palestine.

Notes et références modifier

  1. Gittim 56a et ARNa.
  2. a b c d et e Andrea M. Berlin, J. Andrew Overman, The First Jewish Revolt: Archaeology, History and Ideology, p. 224.
  3. a b c d et e Andrea M. Berlin, J. Andrew Overman, The First Jewish Revolt: Archaeology, History and Ideology, p. 225.
  4. Une brève notice en ARNb 13 dit que Ben Kalba' Sabua' pouvait alimenter Jérusalem pendant 3 ans. Deux sources plus tardives Lamentations Rabbati (1:5 [31]) et Qohelet Rabbah disent qu'ils avaient suffisamment de nourriture pour tenir 10 ans.
  5. The New Testament Code: The Cup of the Lord, the Damascus Covenant, and the ..., par Robert Eisenman, p. 180.
  6. Ilan 1997, p. 283-284, Cohen 2010, p. 28-30
  7. Andrea M. Berlin, J. Andrew Overman, The First Jewish Revolt: Archaeology, History and Ideology p. 226.
  8. Andrea M. Berlin, J. Andrew Overman, The First Jewish Revolt: Archaeology, History and Ideology p. 226.
  9. Eisenman, The New Testament Code: The Cup of the Lord, the Damascus Covenant, and the ..., par Robert Eisenman, p. 180.
  10. Tạl Îlān, Mine and Yours Are Hers: Retrieving Women's History from Rabbinic Literature, p. 88.
  11. Tạl Îlān, Mine and Yours Are Hers: Retrieving Women's History from Rabbinic Literature, p. 89.
  12. a b et c Frederick Baltz, The Mystery of the Beloved Disciple: New Evidence, Complete Answer., Infinity Publishing, 2011. (ISBN 978-0741462053).
  13. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XV. IX, § 3, (317) et XIX. VI, § 2, (297).
  14. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVII. VI, § 4, (164).
  15. a b c et d Mireille Hadas-Lebel, Philon d'Alexandrie: Un penseur en diaspora, Paris, éd. Fayard, 2003, note n° 38.
  16. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII. I, § 1, (1).
  17. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVII. XIII, § 1.
  18. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX. VI, § 2, (297).
  19. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX. VIII, § 1, (342).
  20. (en) Daniel R. Schwartz, Agrippa I: The Last King of Judaea, Tübingen, Mohr, 1990, p. 189.
  21. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Jewish Encyclopedia
  22. Yeb. vi. 4.
  23. Lc 7:36-Un Pharisien l'invita à manger avec lui ; il entra dans la maison du Pharisien et se mit à table. Lc 7:37-Et voici une femme, qui dans la ville était une pécheresse. Ayant appris qu'il était à table dans la maison du Pharisien, elle avait apporté un vase de parfum. Lc 7:38-Et se plaçant par derrière, à ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes ; et elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers, les oignait de parfum. Lc 7:39-A cette vue, le Pharisien qui l'avait convié se dit en lui-même : " Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu'elle est : une pécheresse ! " Lc 7:40-Mais, prenant la parole, Jésus lui dit : " Simon, j'ai quelque chose à te dire. "...
  24. Lc 10:38-Comme ils faisaient route, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Lc 10:39-Celle-ci avait une sœur appelée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Lc 10:40-Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit : " Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m'aider. " Lc 10:41-Mais le Seigneur lui répondit : " Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses ; Lc 10:42-pourtant il en faut peu, une seule même. C'est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. "
  25. « Après avoir accompli complètement toutes les cérémonies en l'honneur du Dieu, Agrippa dépouilla Théophile, fils d'Anan, du grand-pontificat et transmit sa charge à Simon Boéthos (Βοηθοῦ Σίμωνι), surnommé Cantheras (Κανθηρᾶς). Simon avait deux frères, et son père Boéthos avait épousé la fille du roi Hérode, comme nous l'avons dit plus haut. [298] Simon eut donc le pontificat ainsi que ses frères et son père, comme auparavant les trois fils de Simon Onias sous le gouvernement des Macédoniens, ainsi que nous l'avons raconté dans les livres précédents. »
  26. Bulletin général de thérapeutique, Volume 36, p. 484.
  27. P. Rayer, Traité théorique et pratique des maladies de la peau, Volume 3, 1835, Librairie de l'académie royale de médecine, Paris, p. 702-703.
  28. Voir aussi le Dorvault de 1880 évoqué dans l'article de Jacques Noroyt : Une forme médicamenteuse aujourd'hui délaissée : le vésicatoire, 1985, p. 113-114.
  29. Outre les sources dites tardives qui l'énoncent, le fait que la maison de Béthanie appartenait à Martha est suggéré par ce passage de l'Évangile selon Luc : « Lc 10:38-Comme ils faisaient route, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Lc 10:39-Celle-ci avait une sœur appelée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Lc 10:40-Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit : " Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m'aider. " Lc 10:41-Mais le Seigneur lui répondit : " Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses ; Lc 10:42-pourtant il en faut peu, une seule même. C'est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. " »