Utilisateur:K.Dramé/Brouillon

!!!Ceci est un exercice réalisé dans le cadre d'un cours!!!

Exemple de femme objectivée
exemple de femme objectivée

Introduction

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La théorie de l'auto-objectivation consiste au fait que les femmes peuvent se considérer comme des objets avec les "regards objectivants" des individus. En d'autres mots, les femmes intériorisent ce point de vue objectivant et se considèrent tel des morceaux de viande et se perçoivent elles-mêmes comme des corps à disposition d'autrui. Elles envisageraient leur corps à travers un observateur extérieur et non plus de l'intérieur. Les premiers chercheurs à avoir développer la théorie de l'auto-objectivation étaient Barbara Fredrickson et Tomi-Ann Roberts (1997).

Expériences

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  • Expérience de Fredrickson, Roberts, Noll, Quinn et Twenge[1] (1998)

Dans cette expérience les chercheurs ont invité des étudiants et étudiantes à effectuer une épreuve mathématique. Avant d'effectuer la tâche, les sujets devaient toutefois participer à une autre expérience portant soi-disant sur le comportement des consommateurs. Celui-ci impliquait d'essayer un vêtement en face d'une glace. Pour la moitié des sujets, ce vêtement était un maillot de bain. Pour l'autre moitié, il s'agissait d'un pull bouffant. Dans le premier cas, les sujets sont, par la force des choses, amenés à devoir observer leur corps.

On compare ensuite les résultats au test mathématique en fonction du genre et du vêtement porté. Le type de vêtement porté n'exerçait aucune influence chez les hommes. En revanche, chez les femmes, on constatait une performance inférieure au test mathématique si elles avaient essayé un maillot de bain qu'un pull.

  • Expérience de Saguy, Quinn, Dovidio et Pratto[2] (2010)

Ces auteurs ont invité des sujets à participer à une étude sur les "interactions sociales". On leur signalait qu'ils seraient en interaction avec un autre sujet inconnu (qui était soit du même sexe, soit du sexe opposés). Les expérimentateurs ont fait remarquer aux sujets qu'on s'intéressait dans l'étude au rôle de différentes modalités sensorielles dans les interactions: certains interagiraient par vidéo, d'autres à l'aide de l'audio. La condition vidéo était elle-même divisée en deux: une partie des sujets étaient informés que la caméra pointerait sur leur visage alors que l'autre moitié étaient informés que la caméra pointait sur leur corps (depuis le cou jusqu'aux pieds). On invitait ensuite les sujets à se présenter à leur partenaire (qui n'existait pas!). Selon la condition, ce ou cette partenaire était supposée les voir ou les entendre. Les expérimentateurs ont simplement mesuré combien de temps les sujets s'exprimaient. On a constaté que les femmes qui pensaient interagir avec un homme à travers une vidéo parlaient moins que tous les autres groupes de sujets (soit les hommes ou les femmes croyant interagir avec des femmes). Ceci était particulièrement vrai lorsque c'est leur corps et non leur visage que leur partenaire était supposé voir. Selon les chercheurs, ce silence révèle une forme d'auto-objectivation. Se taire revient à ne pas exprimer sa subjectivité, la richesse de personnalité. Se montrer silencieuse, ce serait se comporter comme un objet en réduisant sa présence à son corps. Ce comportement se produit donc surtout lorsque le corps féminin est soumis au regard de l'homme.

  • Expérience de Gervais, Vescio et Allen[3] (2011)

Cette expérience ressemble à la première cité ici mais la seule différence c'est que les chercheurs ont mené leur recherche dans un contexte plus réaliste, plus précisément l'influence du regard objectivant sur la performance en mathématiques.Les sujets participaient à l'expérience en compagnie d'un autre sujet mais du sexe opposé, qui s'avérait être un ou une complice de l'expérimentateur. Ce dernier ou cette dernière jouait le rôle d'inteviewer dans un simulacre d'entretien de sélection. A nouveau, une manipulation expérimentale était introduite: dans la moitié des cas, le complice regardait le sujet de façon "objectivante" c'est-à-dire en regardant le corps du sujet de bas en haut au début de l'interview et en regardant rapidement sa poitrine à trois reprises (très discrètement). Dans l'autre condition, contrôle, le ou la complice maintenait le contact visuel en permanence. Suite, à cet entretien, les sujets recevaient un feedback de l'interviewer qui mettait soit en avant leur physique (dans la condition objectivante), soit leur compétences dans l'interview (dans la condition contrôle). Après cet entretien, les sujets effectuaient un test mathématique. Une fois encore, les femmes "objectivées" obtenaient des scores inférieures aux femmes du groupe contrôle. On ne constatait aucune différence entre les deux groupes d'hommes.

Résultats négatifs de l'objectivation

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Les résultats de ces expériences supposent que l'objectivation est globalement néfaste. Cependant la femme peut considérer ce regard de l'homme comme flatteur. Contrairement à ce que l'on pourrait normalement penser; Gervais et ses collaboratrices constataient que les femmes objectivées rapportaient avoir davantage le désir d'interagir avec leur partenaire objectivant que les autres . Ces "bénéfices secondaires" de l'objectivation rendent le processus d'autant plus nuisible: il peut pousser ses victimes à la rechercher ou en tout cas, à ne pas essayer de s'y soustraire et encore moins de lutter contre ses effets néfastes.

Références

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Exercice réalisé à partir du blog suivant : http://nous-et-les-autres.blogspot.be/2012/10/etre-un-objet.html

  1. Fredrickson, B. L., Roberts, T. A., Noll, S. M., Quinn, D. M., & Twenge, J. M. (1998). That swimsuit becomes you: sex differences in self-objectification, restrained eating, and math performance. Journal of personality and social psychology, 75(1), 269.
  2. Saguy, T., Quinn, D. M., Dovidio, J. F., & Pratto, F. (2010). Interacting Like a Body Objectification Can Lead Women to Narrow Their Presence in Social Interactions. Psychological Science, 21(2), 178–182.
  3. Gervais, S. J., Vescio, T. K., & Allen, J. (2011). When What You See Is What You Get The Consequences of the Objectifying Gaze for Women and Men. Psychology of Women Quarterly, 35(1), 5–17.