Utilisateur:Gortchak/Grand prieuré russe

La Nouvelle Fondation de l'Ordre par Paul1er 1797/1798

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De toutes les branches non catholique-romaines et autonomes de l'"ordre Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem", dit de Malte, la branche œcuménique du Grand-Prieuré Russe est sans doute la moins connue du public occidental. En 1797, l'empereur Paul Ier de Russie accepte des mains des Grands-Maîtres Emmanuel de Rohan-Polduc et Ferdinand de Hompesch le rôle éminent de Protecteur de l'ordre de Malte et de Grand-Bailli. Puis en 1798 il devient le 72e des Grands maîtres de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de l'ordre souverain de Malte. Depuis 1928 à Paris, enregistré en 1955, le Grand-Prieuré Russe est la survivance historique de la "nouvelle Fondation de l’ordre de St Jean" par Paul 1er , un Grand-Prieuré de St Jean à caractère mixte, œcuménique, et pan-européen.

Jérusalem

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Depuis 1048, financés par les riches marchands de la république d’Amalfi, une communauté de moines rétablit l’hôpital St Jean à Jérusalem, fondé précédemment par Charlemagne et détruit quelques décennies plus tôt. Le recteur gère également les dispensaires de l’église de sainte Marie Latine, et la léproserie de St Lazare située hors les murs. Cet ensemble constitue ce que l’on appelait "l’Hôpital de Jérusalem". Pour mémoire, depuis le Ve siècle, les Hospitaliers de St Lazare sont arméniens, sous la règle de St Basile.

En 1070, la communauté des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem reçoit sa règle hospitalière bénédictine. Après la conquête de Jérusalem par les Croisés en 1099, devant l’insécurité générale, des Chanoines augustiniens sont constitués en milice (les Chevaliers du Saint-Sépulcre avec la croix patriarcale rouge) des Chevaliers se constituent en Ordre Religieux (L’ordre du Temple avec la croix pattée rouge), et les Hospitaliers se transforment en ordres militaires et religieux (avec la croix d’Amalfi à 8 pointes). Les Hospitaliers St Jean constituent l’ordre de St Jean (Croix blanche), ceux de la léproserie de St Lazare, l’ordre de Saint-Lazare, (Croix verte), plus tard ceux de Sainte Marie aux Teutoniques, l’Ordre Teutonique (Croix noire), etc.

L’ordre Militaire et Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem est plus connu sous le nom de «l'hôpital» ou d'« Ordre de Malte ». Ces Ordres s’appellent aussi des Religions : Religion de St Jean, Religion de St Lazare. Avec la fin des croisades, cet ordre se replie progressivement sur Chypre, Rhodes (1312) et enfin Malte (1530), d’où son nom le plus connu.

De Malte à Saint Petersbourg

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Au XVIIIe siècle, cherchant une base méditerranéenne, la Russie poursuit des négociations depuis longtemps avec Malte, mais, avec la partition de la Pologne, la Russie se trouve confrontée à la gestion des commanderies catholiques auxquelles l’ordre de Malte a renoncé depuis 1775. En Janvier 1797, une convention est signée entre l’ordre de Malte et l’empire de Russie, entérinant la constitution d’un Grand Prieuré Russe catholique. A la suite de ce succès, Paul 1er projette la constitution d'un autre Grand Prieuré pour sa noblesse non catholique. Le Grand Prieuré Russe, œcuménique, est inauguré le 29 Novembre 1797.

L'empereur est alors reçu dans l'ordre en tant que Grand-Croix, avec l'habit religieux. Sa position de chrétien-orthodoxe et d'homme marié ne pose semble-t-il aucun problème aux autorités de l'ordre de l’époque, ni au Vatican, ni aux institutions internationales, de plus la bulle de 1762 sur la laïcisation des ordres religieux de ouvre des opportunités. Il faut noter ici, que des dispenses pour mariage étaient alors relativement fréquentes, et, que les « non catholiques » du Grand Bailliage de Brandebourg avaient été depuis bien longtemps « tolérés » dans l'ordre. Le Pape changera d'avis plus tard. A cette époque, en France, l'ordre n'existe plus : le gouvernement révolutionnaire avait confisqué et nationalisé tous ses biens et ceux de ses membres. En Juin 1798, l'ile de Malte est attaquée et pillée par les troupes révolutionnaires du Directoire sous les ordres de Napoléon Bonaparte sur le chemin de l'Égypte. Le Grand Maître, Hompesch, n'oppose, semble-t-il aucune résistance. Environ deux cents chevaliers, issus de toutes les Langues (Provinces) de l'ordre, trouvent alors refuge à Saint-Pétersbourg, auprès de leur protecteur lequel, en ces temps de crise extrême, représente leur ultime et seul recours.

Le 26 Août 1798, c'est sans contestation ce même groupe de chevaliers qui dépose le Grand Maître Hompesch (qui abdique d'ailleurs en 1799), et élit, le 27 Octobre, à sa place l'empereur Paul 1er comme 72ème Grand Maître de l'ordre. Celui-ci, également chef de l’église orthodoxe, réunissait une double souveraineté autrement appelée « union personnelle ». Le nonce apostolique présente de la façon la plus ambiguë possible la position du Vatican, qui paraît soutenir ce choix. En effet, cette élection n'est pas strictement conforme aux constitution de l’ordre, car du fait de la situation politique en Europe, tout le monde ne peut pas voter. Mais les circonstances sont très largement reconnues par tous comme exceptionnelles.

Le 29 Novembre 1798, un an après la constitution du Grand Prieuré Russe catholique, Paul 1er est investi comme 72ème Grand Maître. Cette élection est dans un premier temps acceptée par le Pape de Rome, qui ne proteste que le 14 Mars 1799, et elle est admise et reconnue par la majorité des cours européennes. Seuls, les prieurés d'Espagne et d'Italie refusent de reconnaître le nouveau Grand Maître. Après l'élection de l'empereur, celui-ci confirma et ratifia pour lui-même et ses successeurs, « pour les temps éternels » (na vetchnye vremena) l'établissement de l'ordre sur ses territoires. Si d'aucuns peuvent contester que Paul 1er est Grand Maître « de jure », tous l'admettent « de facto ». L'ordre accepte alors en son sein de nombreux gentilshommes russes, orthodoxes, mais aussi des sujets catholiques-romains (surtout polonais), et même quelques protestants. Le siège de l’ordre fut établi au palais Worontzov à Saint-Pétersbourg. Deux chapelles y furent construites, l'une orthodoxe, l'autre catholique romaine.

En 1800, le Grand Prieuré Russe comptait plus de quatre cents chevaliers et dames, tandis que de son côté le Grand Prieuré Catholique en comptait deux cents. Furent créées vingt et une commanderies « ancestrales », « de famille », ou de jus patronat (nommément désignées comme héréditaires dans l'oukase fondateur du 21 juillet 1799 qui use précisément de l'expression de « droits héréditaires »). L'empereur Alexandre 1er créera par la suite deux autres de ces commanderies héréditaires. Cette nouvelle « Langue Russe autonome » fut regardée par le Pape de Rome Pie VII comme « tolérée, mais pourtant jamais approuvée ». Un autre texte parlera « d'agrégation de croix de dévotions ». On notera qu'il s'agit là de la même attitude qui avait été adoptée, lors de la « scission », au temps de la Réforme, du Grand-Bailliage de Brandebourg.

Il semble que Paul 1er, farouche adversaire des « Lumières », voulait établir une élite chevaleresque chrétienne, qui puisse faire face durablement à l'idéologie destructrice et subversive de la Révolution Française. Ce « grand dessein » contre-révolutionnaire de l'empereur Paul 1er subsista, jusqu'à nos jours, au sein du Grand-Prieuré Russe (aujourd'hui aussi appelé Ordre Orthodoxe de Saint Jean). Voici ce qu'écrivait à ce sujet, en 1955, le Baron Michel de Taube :

« Si l'on passe donc maintenant aux explications du « projet maltais » données par la politique intérieure et sociale de Paul 1er, on doit constater avant tout qu'après une courte période politique de non-intervention dans les affaires de l'Europe occidentale, ce tsar finit par se déclarer ennemi acharné de la révolution française — ou, plus exactement, de l'esprit révolutionnaire — et par prendre part, comme nous l'avons vu, à la coalition européenne formée contre la France. Il est évident que l'ordre de Malte, et spécialement la création de sa branche russe, ne pouvaient ne pas jouer, dans l'esprit du tsar, un rôle considérable dans l'économie générale de ses projets d'action légitimiste et anti-révolutionnaire pan-européenne. Une circonstance peu connue, mais de la plus grande importance, doit être constatée dans cet ordre d'idées. Le fait est que, antérieurement à toutes les décisions prises à Saint-Pétersbourg vers la fin de l'année 1798 par les chevaliers de Malte et le tsar, pour faire passer à Paul 1er l'héritage de Hompesch (qui n'abdiqua qu'en 1799), un mémoire confidentiel anonyme rut présenté au souverain russe par un chevalier de l'ordre, resté inconnu. Ce mémoire lui suggérait l'idée de grouper, autour de l'ordre de Malte, toutes les forces militaires et intellectuelles de l'Europe, sans distinctions de nationalités, classes, et confessions, en vue d'enrayer le mouvement révolutionnaire, parti de France, qui menaçait non seulement « les trônes et les autels », mais, en dernière analyse, tout l'ordre de choses existant dans l'Europe civilisée. En 1798-1799, il s'agissait donc bien d'un projet de ligue internationale, légitimiste (chrétienne, mais extra-confessionnelle), à opposer aux doctrines et agissements des révolutionnaires de France. Il est hors de doute que les considérations de cette nature jouèrent un rôle dans la politique de Paul 1er».

Après Paul 1er

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Assassiné par son entourage du fait de sa volonté de réformes, la mort de l'empereur Paul 1er, en 1801, aurait pu menacer cette courte période de prospérité pour l'ordre. Notons au passage, que Paul 1er fut un souverain incompris, grand réformateur, mais de réputation caractérielle, adulé par certains et décrié par d’autres. Son fils, l'empereur Alexandre 1er, ne comprend pas le dessein de son père, et refuse ainsi de devenir Grand Maître de l'ordre mais il reste cependant fermement attaché à sa haute charge de Protecteur. Il finit par se décharger du Grand Prieuré Catholique que lui contestait le Pape. Mais, devant l'impossibilité d'obtenir par voie de vote régulier l'élection d'un nouveau Grand Maître pour la branche catholique, l'empereur accepte la nomination exceptionnelle par le Pape du Grand Maître Tommasi, membre du Grand Prieuré Russe. Or, tandis qu'en Occident l'ordre reste totalement désorganisé et se désagrège rapidement, il reste étonnement prospère et puissant en Russie. En Occident, l'ordre perd pratiquement sa souveraineté, et se trouve sous l'autorité directe du Vatican qui nomme les Grands Maîtres, ce qui fait douter certains de sa légitimité, le situant dès lors comme un Ordre du Vatican.

En 1810, devant le coût financier de plus en plus exorbitant de la guerre, l'empereur Alexandre 1er séquestre toutes les propriétés et les valeurs des deux Prieurés russes de l'ordre. Cela permis de renflouer quelque peu le Trésor, et d'éviter la fuite de capitaux vers l'étranger (par le biais des « droits de passages » qui auraient pu être envoyés vers l'Italie). C’est la Couronne qui désormais subvient à toutes les charges financières du Grand Prieuré. Certains affirment que cela marque la fin du Grand Prieuré Russe.

Mais, si dans la seconde partie du XIXème siècle, la trace du Grand Prieuré Russe devient alors plus discrète, cependant, on retrouve différentes allusions qui confirme son maintient au moins comme « ordre de décoration ». La biographie du Prince Toufiakine, issue des archives d'état, mentionne qu'il « émigra à l'étranger où il passa le reste de sa vie. En 1841, il avait été déchu de ses fonctions de Chambellan, de ses dignités de Maître de la Cour, et de Commandeur de l'ordre de Malte. Il passa ses derniers jours à Paris où il mourut, le 19 février 1845. Ceci démontre assez clairement la survivance du Grand-Prieuré Russe, car on ne voit pas pourquoi l'état aurait eu besoin de déchoir un commandeur de sa charge si le Grand-Prieuré avait été supprimé en 1810-1817... Notons aussi l’affaire Lazareff. On notera aussi, en 1912, l'autorisation accordée par Nicolas II au Comte Vladimir Armfeldt de porter la croix de l'ordre de Saint Jean (non-romain), et l'extension de ce droit à son fils. On retrouve un document en 1914, destiné au tsarévitch, appelé la liste d'Antochevski, recensant les commandeurs et chevaliers de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, et surtout citant le tsarévitch comme Grand Prieur du Grand Prieuré Russe. Ceci prouve encore l'évidente survivance du Grand-Prieuré Russe de l'ordre de Saint Jean, bénéficiant jusqu'au bout du soutien et de l'agrément de l'empereur. Le Grand Prieuré Russe continua ainsi à exister jusqu'à la Révolution de 1917.


Paris après la révolution

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Après la Première guerre mondiale et la montée destructrice du Bolchevisme, toutes les institutions impériales sont supprimées. Les bâtiments de l'ordre orthodoxe, ses biens, et autres propriétés, sont saisis et détournés de leur usage, mais le Grand Prieuré Russe de l’ordre de Saint Jean ne fut jamais supprimé.

  • En 1928, douze des commandeurs héréditaires survivants se réunissent à Paris, où ils rétablissent formellement le Grand Prieuré Russe.

Comte Dimitri Cheremeteff, Prince Serge Bielosselsky-Bielozersky, Comte Hilarion Worontzoff-Datchkoff, Paul Demidoff, Dimitri Boutourline, Prince Serge Dolgorouki, Paul Davydoff, Léon Narichkine, Prince Nikita Troubetski, Dimitri Jerebzoff, Nicolas Tchirikoff, Comte Dmitri Olzoufieff,

Ils s'associent quatre collaborateurs, aspirants : Comte Vladimir Borch (Commandeur héréditaire catholique), Prince Vladimir Galitzine, Comte André Lanski, Comte Alexandre Mordinoff, Le Prince Vladimir Bariatinsky rejoint l'Union peu après.

C'est la Déclaration de l'Union des Commandeurs Héréditaires du 24 Juin 1928. Certains auteurs, tel James J. Algrant, ont feint de ne voir dans cette « Union » qu'une simple « association de descendants », alors que la déclaration du 24 juin 1928 spécifie très clairement « rétablir de fait l'activité du Grand Prieuré Russe de l'ordre de Malte ». En fait, on doit surtout tenir compte du fait que l'un des signataires de ce manifeste est Paul Alexandrovitch Demidoff et que ce dernier est mentionné dans l'almanach de la Cour de 1911 et de 1914 comme « ancien officier du régiment des chevaliers-gardes ; commandant (sic) héréditaire de l'ordre de Malte ». Cette présence de Paul Demidoff constitue, en quelque sorte, le lien authentique entre Le Grand Prieuré Russe avant la révolution de 1917 (chute de l'Empire) et après 1928 (continuation du Grand Prieuré Russe à Paris). Ce groupe d'exilés reste actif en France reçut la protection des Romanov en la personne des Grands Ducs Cyril, Alexandre et Andrei. On connaît la composition du Grand Conseil en 1929,1949, et 1955. On trouve entre autres noms déjà connus, le Prince Pierre Volkonski, Ivan Pouzyne (des Princes Pouzyne-Kozalski, polono-lithuaniens), le Baron de Taube... Bien que le Grand Prieuré Russe se prétend seulement comme « Grand Prieuré » dans l’ordre de Malte du Vatican et ne reconnaissant que son Grand Maître comme tel, les tentatives de rapprochement sont repoussées au prétexte des différences religieuses.

  • Le 9 décembre 1953, les descendants des Commandants Héréditaires, certains héritiers de ceux de 1928, ont tenu une réunion à Paris, et ont rédigé une Constitution pour le Grand Prieuré Russe en exil.


  • En février 1955, le Grand Prieuré en exil basé à Paris, a été enregistré par Son Altesse Impériale André Vladimirovitch Romanov en personne, de façon très formelle comme Association Étrangère sous la Loi française en tant que "Grand Prieuré russe de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem". Les Statuts montrent clairement qu’il ne s’agit pas d’une représentation pour la France, mais de l’organisation du Grand Prieuré à partir du sol français. Le Prince André prend le titre de Grand Prieur, mais il décède malheureusement en 1956.

Le Grand Duc Vladimir Kirillovitch lui succède comme « Protecteur » de l'Union des Descendants, mais a refusé le titre de Grand Prieur. Le commandeur Nicolas Tchirikov devient le Doyen de l'Union jusqu'à son décès en 1974. Le dernier secrétaire, Georges Sergueievitch de Rticheff décède en 1975, laissant les derniers membres sans direction. Bien que l'équipe dirigeante originale du Groupe de Paris se soit éteinte, la tradition a été maintenue, d’une part par le Prieuré de Dacie et les membres réguliers de l'Union, mais d’autre part par l’OOSJ (Orthodox Order of St John).

En effet, en 1977, alors que « l'Union » à Paris décline, c'est aux USA qu'un groupe va concentrer les forces vives qui veulent assurer la continuité du Grand Prieuré Russe. Le Comte Nicolas Bobrinsky, arrière petit neveux de Paul 1er, reçoit l'adoubement de chevalier par Serge Sergueïevitch Bielosselsky-Bielozersky (fils du signataire de 1928), en présence de son demi-frère Alexis, qui lui confie toutes ses archives et documents, et de ce fait lui « transmet le flambeau »; le titre de Chevalier Héréditaire d'Alexis Bobrinsky a été reconnu par décision capitulaire du Grand Prieuré Russe en exil de Paris en 1962. Avec le Prince Serge Segueïevitch Troubetsky, frère de Nikita qui meurt en 1980, ils constituent l'Ordre Souverain des Chevaliers Orthodoxes Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, l'OOSJ. Aux USA s’est déjà développée, en parallèle depuis 1903, semble-t-il, une autre branche du Grand Prieuré Russe, dont l’authenticité est discutée, mais dont les membres sont très impliqués. Bobrinsky cherchera d’abord à faire cause commune avec eux, puis il renoncera. Cette branche a donné ce que l’on appelle aussi l’ « Ordre de Cassagnac » Or, cette nouvelle branche de l’OOSJ bénéficie des reconnaissances de Michel Romanov, Prince de Russie, et du Patriarcat de Moscou, ce qui lui confère une certaine légitimité, en la reconnaissant comme «la branche orthodoxe du Grand Prieuré Russe ».

  • En 2004, grâce à l'action tenace du vice-chancelier, Jacques Peltier de Glatigny, l'OOSJ s'est associée à « l'Union des Commandeurs et Chevaliers Héréditaires », constituée en 2004 en Alsace sous la présidence du Prince Vladimir Vladimorovitch Bariatinski avec l'adhésion du Comte et de la Comtesse Olsoufieff, et du Comte Pierre Chérémétieff; Vladimir Bariatinsky est conjointement Lieutenant Grand Prieur de l'OOSJ, Nicolas Bobrinsky étant âgé et malade.

Une Commanderie de Belgique est constituée, sans suite.

  • En Septembre 2005, Nicolas Bobrinsky, toujours en quête d’un relais efficace en France, fait répondre favorablement à Michel Nicolaïevitch Prince Gortchakoff (famille Gortchakov) sur le projet de la construction du Grand Prieuré Russe en France, et lui fait porter à Paris, par le Vice-chancelier, la croix de Chevalier. Michel Gortchakoff a déjà été reçu Chevalier dans l’ordre de Saint-Lazare conjointement par le Duc de Brissac et le Duc de Séville, il a déjà rencontré l’ambassadeur de Russie, étant président de Comité National d’Information sur la Drogue, il connait les milieux politiques et associatifs. Il a participé à certaines actions caritatives de l’Association Européenne St Vladimir vers la Russie présidée par le Prince Constantin Mourouzy.

Toutes les démarches politiques, administratives et religieuses sont alors entreprises pour rétablir les anciennes structures.

En novembre, il rencontre longuement le Prince Serge Obolensky, président de l’Union de la Noblesse Russe auprès duquel il prend conseil sur la marche à suivre la plus adaptée sur le réveil d’une institution aussi sensible. Comprenant la volonté de Michel Gortchakoff de réunir le Grand Prieuré à l’ordre de Malte du Vatican, ainsi que de réunir ses branches sous un seul toit, celui-ci conseille de tout parfaitement régler avant de faire de la publicité autour de l’évènement, et encourage à débuter par des français, dans un Prieuré de France.

Fin décembre, Michel Gortchakoff rencontre Vladimir Bariatinsky avec son épouse Yolande, à Schiltigheim. Ensemble, avec Guenhaël Le Bail Collet, ils s’entendent bien sur l’organisation des affaires et la réalisation du projet. Ils travailleront de concert en développant les aspects religieux, traditionnels et caritatifs du Grand Prieuré. En fait, l’association de 1955 n’a jamais été dissoute, et existe toujours, les anciens statuts sont récupérés. Suite aux conseils de prudence tenus notamment par le Prince Serge Obolensky, quant au manque d’intérêt du milieu russe pour cette institutions, Michel Gortchakoff fait accepter par son père, le Prince Nicolas, de prendre la présidence du Conseil du Grand Prieuré de 1955, jusqu’à les circonstances soient réunies pour une transmission dans des formes régulières. En effet, les statuts autorisent ainsi comme membres du Conseil des gens qui ne sont pas Chevaliers.

Ainsi, le 03 janvier 2006, un Conseil Provisoire du Grand Prieuré est rétabli. Il est décidé de maintenir les anciens statuts en ne modifiant que le strict nécessaire voulu par la législation., et en attendant la réalisation du projet pour un plus large consensus. Une rencontre avec la Commanderie de Belgique ne donne pas de résultat. Durant ces mois-ci, l’église orthodoxe se révèle divisée entre l’exarchat, le Patriarcat de Moscou, et le Patriarcat de Constantinople. Le Père Boris Bobrinsky, parent du Comte Nicolas, nous accorde son concours. On ne peut cependant se cloitrer dans une seule confession chrétienne face la tradition œcuménique du Grand Prieuré. C’est ainsi qu’en quelques mois, pour préserver l’intégrité de la structure historique de 1955, le projet d’un Prieuré pour la France est élaboré. Il doit réunir des individus qui se connaissent de souche française, représentatifs (militaires, légion d’honneur, familles nobles), chrétiens de spiritualité, des deux sexes, ayant déjà reçu la chevalerie dans d’autres institutions, et ainsi capables de constituer un noyau garantissant l’étique et la tradition, pour l’accomplissement des cérémonies, l’organisation des réunions. Les candidats russes seront recherchés après stabilisation de la nouvelle structure. Les dossiers sont adressés pour acceptation au Comte Bobrinsky dont la santé est de plus en plus fragile. Son épouse Tatiana, Chancelier, et Jacques Peltier, vice-chancelier, en corrélation avec Vladimir Bariatinsky qui habite Strasbourg, concourent à préparer la cérémonie de la constitution du Prieuré de France prévue au plus près de la St Jean.


  • Le 25 juin 2006, au Cercle National des Armées:

Se sont réunis à 11heures au Cercle des Armées 8, place St Augustin 75008 Paris, les personnes qui ont signé le registre des présences. Le Vice-Chancelier de l’OOSJ, Jacques Peltier de Glatigny, prononce une allocution destinée à rappeler : - l’historique des évènements qui ont concouru à la réunion de ce jour, - les buts des participants, - la portée des engagements formulés. Après une courte prière, la cérémonie de réception des candidats, qui se sont déjà acquittés de leurs droits, se déroule selon les usages traditionnels, toutes dérogations ayant été convenues quant aux conditions particulières et au caractère exceptionnel de cette réunion. Le Prince Vladimir Vladimirovitch Bariatinsky, Lieutenant Grand Prieur de l’OOSJ, et Président de « l’Union des descendants des Commandeurs et Chevaliers héréditaires », dûment mandaté, dirige la cérémonie. Il donne lecture des engagements auxquels souscrivent tous les candidats présents. Le Prince Stéphane Georgevitch Belosselky-Belozersky, issu d’une famille de Commmandeurs Héréditaires avant 1805, ayant fait reconnaître ses droits et pris les engagements lui incombant, est accueilli dans le Grand-Prieuré, ainsi que son épouse Agnès. C’est alors que les récipiendaires sont présentés individuellement, pour être adoubés, puis reçus, comme «  Dame  » ou « Chevalier », dans la tradition du Grand Prieuré Russe de Saint Jean de 1797 (tradition réaffirmée à Paris en 1928, 1950, 1955, puis par l’OOSJ en 1977), et comme membres adhérents de l’Union des descendants des Commandeurs et Chevaliers héréditaires ». - Michel Nicolaïévitch Prince Gortchakoff, Médecin Principal du Service de Santé des armées, Chevalier de St Lazare, - Jean-Philippe Puchot Comte des Alleurs Chevalier de St Lazare, - Lieutenant Colonel Jean-Claude Corvaisier Chalo St Mard Comte de Sainctes, Chevalier de l’ordre du Mérite, - Capitaine de Vaisseau Ronan Pérennès, Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’ordre du Mérite, - Colonel Bernard Neymond, Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’ordre du Mérite, - Jean-Pierre Robert, - Marcel-Pierre Monthorin, - Gilles Maleyre, - Patrick Hardy, - Cécile Alagille, - Jean-Louis Alagille, - Georges Beaugrand, - Guenhaël Le Bail-Collet, - Christian Herlain, - Oléna Bougaieva Verquin-Lamy, - Serge Verquin-Lamy,

Après la réception des nouveaux impétrants, le Prince Vladimir Vladimirovitch Bariatinsky donne lecture des textes instituant deux Commanderies ainsi que la nomination de leurs commandeurs respectifs. Ceci sera suivi de la constitution du Prieuré pour la France. La cérémonie se termine par une bénédiction et une « action de grâce » du Père Alexis Struve (Vice-recteur de la Paroisse de la Sainte Trinité, rue Daru à Paris). Tous les nouveaux membres sont également intégrés dans l’Union.

Ensuite, avec l’autorisation du Comte Bobrinsky, la nouvelle organisation du Grand Prieuré Russe de 1955 se met en place.

Le 13 juillet, Vladimir Bariatinsky et son épouse, Stéphane Belosselsky et son épouse sont reçus au conseil d’administration, et Michel Gortchakoff cède la présidence à Vladimir Bariatinsky qui nomme un nouveau bureau, avec Michel Gortchakoff Secrétaire Général, Jean-Philippe Puchot Comte des Alleurs comme trésorier, Stéphane Belosselsky porte-parole, et les autres comme administrateurs.

Le 14 juillet, il est proposé au Comte Nicolas Bobrinsky d’accepter la charge de Grand Prieur. La réponse est acquise. Il meurt peu après, en septembre 2006.

Le 23 Septembre, le Chapitre réunit élit Vladimir Bariatinsky Grande Prieur, succédant à Nicolas Bobrinsky comme Grand-Prieur du Grand-Prieuré Russe (souvent GPR) à Paris. L’OOSJ aux USA programme de nouvelles élections de Grand-Prieur, mais, ce qui s’est passé à Paris restant mal perçu par les Américains, plutôt que de présenter Vladimir Bariatinsky, c’est le Prince Michel Romanov, d’Australie, qui est élu pour l’OOSJ aux USA. Aux USA, les relations se détériorent entre la Comtesse Bobrinsky et son Vice-Chancelier Jacques Peltier, ce qui rend les relations avec le Grand-Prieuré Russe à Paris de plus en plus précaires de façon réciproque. Depuis l’Alsace, le Prince Vladimir Bariatinsky et son épouse, très actifs, entretiennent les actions caritatives avec la Russie de façon efficace.

Le Grand-Prieuré initie des contacts officiels et retient de Philippe Marini sénateur et Maire de Compiègne, ses encouragements et des promesses de subventions. Le Président du Sénat, Gérard Larcher est également informé des actions du GPR. Des contacts chaleureux sont établis avec le Prince Dimitri Romanovitch de Russie, suite au décès de Michel Romanov en Australie. L'ambassade de Russie à Paris est également approchée et informée.

  • En 2009, Vladimir Bariatinsky se replie sur son Association Alsacienne de l'Union de 2004, et abandonne le Grand-Prieuré Russe de 1955.

Un Conseil de Régence remplace la fonction de Grand-Prieur.


Enregistré à Paris par Son Altesse Impériale André Romanov en 1955, le Grand-Prieuré Russe , avec son Prieuré de France dirigé par Michel Gortchakoff, est le seul organe légal assurant la continuité légitime de la nouvelle fondation de Paul 1er de 1797/1798. Ses objectifs sont:

- la défense de la foi,

- le respect de traditions millénaires

- ses activités hospitalières.

Aujourd'hui ses actions humanitaires sont soit individuelles (hospitalières), soit groupées (essentiellement la lutte contre la drogue et la toxicomanie, prévention et information).