Philippe Marini

homme politique français

Philippe Marini, né le à Paris, est un homme politique français. Membre des Républicains, il a été sénateur de 1992 à 2015, rapporteur général puis président de la Commission des finances[1]. Il est maire de Compiègne depuis 1987 et président de l'Agglomération de la région de Compiègne (ARC) depuis 2015[2].

Philippe Marini
Illustration.
Fonctions
Maire de Compiègne
En fonction depuis le
(37 ans, 1 mois et 16 jours)
Élection 19 mars 1989
Prédécesseur Jean Legendre
Président de la commission des
Finances du Sénat

(2 ans, 11 mois et 24 jours)
Prédécesseur Jean Arthuis
Successeur Michèle André
Rapporteur général de la commission
des Finances du Sénat

(12 ans, 11 mois et 23 jours)
Prédécesseur Alain Lambert
Successeur Nicole Bricq
Sénateur français

(22 ans, 3 mois et 6 jours)
Élection 27 septembre 1992
Circonscription Oise
Successeur Alain Vasselle
Conseiller général de l'Oise

(1 an, 8 mois et 15 jours)
Circonscription Canton de Compiègne-Nord
Prédécesseur Michel Woimant
Successeur Éric de Valroger

(3 mois et 6 jours)
Circonscription Canton de Compiègne-Nord
Prédécesseur Pierre Desbordes
Successeur Michel Woimant
Biographie
Date de naissance (74 ans)
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR
UMP
LR
Diplômé de IEP de Paris
Université Panthéon-Assas
ENA

Biographie

modifier

Philippe Marini, fils unique, est né à Paris, le , d'un père polytechnicien et haut fonctionnaire d'origine corse[3]. Son grand-père paternel a commencé sa carrière comme instituteur à Marseille avant de finir secrétaire général aux PTT. Philippe Marini effectue sa scolarité à Paris, au collège Sainte-Marie de Monceau, puis au lycée Condorcet[4] où il est lauréat du concours général[5].

Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (1969, section Service Public)[6], titulaire d'une licence en droit de l'université Paris-II[7], ancien élève de l'ENA (1972-1974)[8], il est inspecteur des finances en retraite.

En 2009, le quotidien Les Échos constatait qu'il avait « des liens étroits avec le monde de la finance ». Philippe Marini témoignait d'ailleurs que s'il n'avait pas fait carrière en politique, il aurait « poursuivi [sa] vie de banquier d'affaires ou de directeur financier. »[9] En 2009, il siégeait déjà dans le Consortium d'Investissement et de Placements Mobiliers et le holding Cofip, qui possédait des parts dans Quinette Gallay, leader européen des sièges de salles de spectacles, qui a remplacé les 577 fauteuils de l'Assemblée nationale en 2007. Philippe Marini est aussi à la tête de deux sociétés : Aigle, une entreprise basée à Saint-Tropez, et la SCI du 10, rue Hautefeuille, qui lui a permis d'acquérir sa résidence secondaire en Corse[10]. En 2010, Philippe Marini souhaitait également rentrer au conseil de surveillance de la société foncière Inea. Mais le Conseil constitutionnel a estimé que ses fonctions n'étaient « pas compatibles avec l'exercice de son mandat de sénateur »[11],[12].

Il est marié et père de trois enfants[13].

Carrière politique

modifier

Au Sénat

modifier

Commission des Finances

modifier

À la suite des élections sénatoriales de 2011, qui voient la victoire de la gauche, il devient président de la commission des finances[14], succédant à Jean Arthuis. Le , il annonce qu'il rejoint le collectif parlementaire de la Droite populaire[15]. En 2013, il témoigne de son opposition aux lois relatives à la transparence de la vie publique estimant qu'elles créent « un climat de suspicion permanente autour des élus »[16]. Reste que la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a estimé en 2014 que Philippe Marini avait sous-évalué son patrimoine, notamment un immeuble situé dans le Ve arrondissement de Paris[17].

Par ailleurs, il est au Sénat de 1992 à 2015, président du groupe France-Québec, du groupe France République tchèque, du groupe France-Arabie saoudite-Pays du Golfe et président délégué du groupe France-Djibouti et Corne de l’Afrique (Soudan). Il est ainsi chargé d’une«  mission d'étude, d'analyse et de contacts sur la région Proche-Orient par le président de la République, Nicolas Sarkozy, en 2009[18].

Peu après ces échecs successifs, il annonce début sa démission du Sénat, qui conduit à son remplacement par l'ancien sénateur et maire d'Oursel-Maison Alain Vasselle[19].

Travaux parlementaires

modifier

En 22 ans de mandat (1992-2015), Philippe Marini a été à l'origine de nombreuses propositions de lois et a fait adopter un nombre significatif d’amendements notamment dans les domaines de la fiscalité des entreprises, la lutte contre la fraude fiscale ou la lutte contre la pollution visuelle en instaurant une taxe locale sur la publicité extérieure.


Il est l'auteur en 2008 en tant que rapporteur de la commission des Finances du Sénat, de deux amendements très controversés :

  • un amendement au projet de budget 2009 visant à autoriser les particuliers à déduire de leur revenu imposable les pertes boursières issues de la crise financière de fin 2008[20] mais que finalement devant l'hostilité gouvernementale il retirera ;
  • un amendement au projet de loi de finances rectificatives pour 2008 sur une taxation des échanges entre particuliers sur Internet[21].

En 2010, il est l'auteur d'un amendement proposant l'instauration d'une taxe touchant les revenus publicitaires en ligne, surnommée « taxe Google », et préconisée dans le rapport de la commission Zelnik. Le dispositif est adopté en , mais à la suite des réactions très négatives des acteurs majeurs du web francophone, la taxe est finalement reportée au , puis abandonnée[22].

Son rapport du sur la loi de finances 2009 vise les crédits alloués à la lutte contre la grippe A (H1N1). Dénonçant l’inutilité supposée du stock français de masques (chirurgicaux comme FFP2), tout comme l'inefficacité supposée de l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, le rapport en appelle à une réduction des dépenses de l'État dans la prévention des risques épidémiques en France[23]. Dans son rapport, il conclut : « De façon plus générale, votre rapporteur spécial insiste sur deux éléments : l'urgence des solutions à apporter à la question de la gestion de la péremption des produits de santé et la reconsidération du rôle de l'EPRUS. » « Votre rapporteur spécial s'interroge sur l'opportunité de la création de cette nouvelle agence dans le dispositif déjà complexe de gestion de la sécurité sanitaire. Si le rôle de l'EPRUS est réduit à celui de logisticien, il convient d'approfondir la piste d'une mutualisation des stocks gérés par l'EPRUS avec ceux du ministère de la défense. »[24]

Utilisation de sa réserve parlementaire

modifier

Après sa démission, le Sénat a publié le détail de sa réserve parlementaire pour 2014 : Philippe Marini a offert 645 000 euros à la ville de Compiègne, il a aussi subventionné pour 45 000 euros une association équestre Compiègne Equestre[25] qui organise notamment les internationaux de dressage dirigée par sa femme Monique[26]. «Il s'agit d'un équipement municipal. Mon épouse, par le biais de son association à but non lucratif, en est une utilisatrice parmi d'autres », avait-il alors répliqué[27]. En 2013, il avait versé 340 750 euros de sa réserve parlementaire pour des travaux dans un stade équestre, dont la présidente et l’un des principaux usagers est l'association de son épouse. « Nous sommes assez grands pour savoir quelles sont nos priorités ! », rétorque-t-il à un journaliste de Public Sénat, fustigeant « une presse nationale [qui] se met à la remorque de l’opposition communale»[28]. Cette générosité lui a valu des soupçons de conflit d'intérêts et une chronique acerbe de l'humoriste Jérôme Commandeur sur Europe 1[29],[30].

Se penchant sur la manière dont il a utilisé cette réserve entre 2004 et 2013, des journalistes de France 2 notent qu'il a octroyé 19 millions d'euros de subventions du ministère de l'Intérieur pour sa commune. Il dit ainsi "Ce sont des subventions publiques, délibérées en conseil municipal (...). En tant que rapporteur général du budget et président de la Commission des finances, j'ai eu accès à une part importante de la réserve parlementaire. Tout le monde le sait, cela a été dit et imprimé, en long, en large et en travers, tonne l'élu de l'Oise. Compiègne en a été largement bénéficiaire pendant toutes ces années et je n’ai pas à en rougir."[31] « Cet argent est un peu le fait du prince », critique l'opposition municipale[32]. Dans une autre enquête, les journalistes de France 2 constatent que Philippe Marini a attribué des subventions à d'autres villes que Compiègne : le sénateur a donné 30 400 euros pour la restauration d'une église à Centuri, en Corse, commune où il possède le château de Bellavista, une résidence secondaire, près de la paroisse à rénover[33],[34]. Or, les travaux n'ont pas été effectués, une enquête pour détournements de fonds publics visant l'ancienne municipalité a été ouverte à Bastia. « Je ne suis pas le maître d'ouvrage », s'est justifié Philippe Marini[17]. Pour le maire de Centuri, « le sénateur Marini avait un devoir de regard sur l'utilisation de cet argent. S'il est attaché à la commune, il devait dénoncer ces agissements quand il a vu que les travaux n'étaient pas réalisés. Et aujourd'hui, il devrait se demander où est passé cet argent public.»[35].

Sa réserve parlementaire a également permis de financer en partie une expédition archéologique en Libye à laquelle participait sa fille Sophie Marini, docteur en histoire, pour un montant de 15 000  en 2014[36],[37],[38].

Concernant l'utilisation de ces sommes, le quotidien Libération pointe en 2016 que Philippe Marini « jouait sur tous les tableaux du conflit d’intérêts avec sa réserve parlementaire »[39].

Propos polémiques

modifier

Le , en réaction aux critiques de la commissaire européenne chargée de la Justice, la Luxembourgeoise Viviane Reding, sur la politique française d'expulsion de Roms; il déclare sur France Culture qu'il:

« aurait préféré qu'en 1867 Napoléon III et Bismarck aient un entretien qui débouche autrement, et que le Luxembourg n'existe pas »[40].

Ces propos ont obligé le Premier ministre de l'époque, François Fillon, à présenter ses excuses auprès de son homologue luxembourgeois, Jean-Claude Juncker.

Début , plusieurs jours après l'attaque chimique du à Damas, il avait affirmé dans l'hebdomadaire Oise hebdo :

« Bachar Al-Assad est un bon politique, certes à la tête d'un régime autoritaire mais avec l'esprit plus moderne que l'opinion ne peut le penser[41]. »

— Philippe Marini

Au lendemain d'un naufrage de bateau de migrants en mer Méditerranée, provoquant la mort d'au moins 33 personnes, Philippe Marini s'est inquiété samedi de l'afflux de réfugiés africains en Europe. Sur son compte Twitter, il a écrit :

« L'afflux des réfugiés africains à Lampedusa et bientôt chez nous me fait regretter la disparition du régime Kadhafi en Libye[42] ! »

— Philippe Marini

Dans son rapport no 653 du Sénat, session ordinaire de 2013-2014, enregistré à la présidence du Sénat le , Philippe Marini veut remettre en cause la dépense fiscale en faveur des anciens combattants, juste après que ces avantages viennent d'être donnés aux personnels ayant combattu en Afghanistan[43],[44].

À la mairie et à l'Agglomération de la région de Compiègne (ARC)

modifier

Politique culturelle

modifier

La politique culturelle de la ville a permis de mettre en valeur les richesses du territoire : reprise par la ville en 2009 du théâtre impérial[45], unique scène de création lyrique en province.

Politique sécuritaire

modifier

En janvier 2020, le maire fait part à Louis Le Franc, alors préfet de l’Oise, de son souhait de lancer la spécificité « stupéfiants » pour la brigade canine de la police municipale. En mai 2021, trois chiens de la brigade cynophile de la police municipale mis à la disposition de la Police nationale et la police judiciaire, sont ainsi entrainés à la détection des produits stupéfiants pour compléter le dispositif de lutte contre les trafiquants. Ce dressage et les conditions d'interventions font l’objet d'une convention entre la préfecture de l'Oise, le parquet et la ville de Compiègne. Compiègne devient l’une des premières villes à disposer d’une brigade cynophile de recherche de stupéfiants[46].

En outre, le 15 mai 2020, la mairie annonce que les agents de la police municipale seront désormais habilités à procéder à des tests salivaires antidrogues lors des contrôles routiers pour détecter la présence de stupéfiants, sur réquisition du procureur de la République[47].

Plusieurs opérations d’envergure sont également menées de janvier à mai 2021 et permettent la saisie de 7 kilos de cannabis, 2 kilos d’héroïne, 30 500 euros et 3 armes ainsi que le démantèlement en mai d’un trafic d’héroïne, de crack et de cannabis au Clos-des-Roses[48].

En mai 2020, après avoir fait équiper la police municipale de motos spécifiques pour suivre les motards, une adresse mail unique stop.rodeos@mairie-compiegne.fr est créée afin d'associer anonymement les citoyens à la lutte contre les rodéos motos urbains en communiquant des informations. 35 motos ont ainsi été saisies depuis avril 2018 dont quatre en janvier 2021[49]. Ce dispositif a depuis été reproduit dans d’autres villes comme Beauvais, Rouen, Reims, ou Orléans.

Depuis 2020, trois drones sont à la disposition, sur réquisition du procureur de la République, de la police municipale de Compiègne. Ils peuvent être utilisés pour la sécurisation des manifestations d'ampleur, mais aussi pour observer l'état des bâtiments municipaux, pour la promotion du patrimoine culturel ou à des fins de communication[50].

Enfin, l'Agglomération s'est dotée en 2015 d’un Centre de supervision intercommunal (CSI), agrandi et modernisé en 2020[51], pour mutualiser les différents dispositifs communaux.

Accointances à l'extrême-droite

modifier

Philippe Marini, premier-adjoint, reçoit Jean-Marie Le Pen, alors président du Front national, à Compiègne, avant la présidentielle de 1988, mais aussi l'évêque catholique traditionaliste monseigneur Marcel Lefebvre. Ce qui fait notamment écrire à L'Express en 2008 que Philippe Marini a « des accointances à l'extrême droite »[52]. D'ailleurs, en 2002, il avait refusé d'accéder à la demande de la Licra de débaptiser la rue Alexis-Carrel, nom d'un médecin proche du régime de Vichy[53]. En 2004, le conseil municipal vote le renommage de cette rue qui porte désormais le nom de la résistante Eugénie Louis[54]. L'élection de deux primo-sénateurs du Front national dans l'hémicycle du Sénat en 2014 est pour lui un « non-événement »[55].

Opposition aux unions entre personnes de même sexe

modifier
 
Philippe Marini (à droite, en arrière-plan), manifestant contre l'autorisation du mariage homosexuel, aux côtés de Jean-François Copé, de Nicolas Dhuicq (à gauche), de Patrick Ollier (à droite), et de Philippe de Villiers (à gauche, en arrière-plan), à Paris le .

En 1999, Philippe Marini défilait aux côtés de Christine Boutin, Bruno Gollnisch et Philippe de Villiers contre le projet de Pacs, qui permet une union civile entre personnes de même sexe[56]. Dans un rapport du Sénat sur la proposition de loi en 1999, il assimilait le Pacs à « une confusion des valeurs »[57]. En tant que maire, Philippe Marini est opposé au mariage pour tous. « C'est une question de conviction (...) et de conscience », argumente-t-il, en témoignant avoir participé aux manifestations de la Manif pour tous[58]. Il déclarait en 2013 : « Personnellement, il est hors de question que je célèbre ce type de mariage. Des adjoints s'en chargeront très bien »[59]. Il confie ainsi à une adjointe le devoir de marier le premier couple homosexuel à la mairie en [60]. Il considère qu'« un mariage, c'est un homme, c'est une femme »[61]. Proche de La Manif pour tous, dont il participe à un meeting dans sa ville en 2013, et à plusieurs manifestations « en tant que maire », Philippe Marini a accueilli un de ses membres sur sa liste aux municipales en 2014[62],[63]. En 2016, il a demandé le retrait à Compiègne des affiches d'une campagne de prévention contre le sida montrant des couples homosexuels. Il estime qu'il s'agit d'«une campagne provocante, qui nie l'image et la réalité de la famille »[64].

Opposition aux gens du voyage

modifier

En 2015, lors d'un débat sur le règlement intérieur de l’aire d’accueil de gens du voyage à Jaux, commune proche de l'ARC, il dit: « Cette population, on préférerait tous qu'elle n’existe pas. Mais elle existe, il faut respecter la loi »[65]. En 2018, le préfet de l'Oise Louis Le Franc et les collectivités de l'ARC ont établi un nouveau schéma départemental pour l'accueil des gens du voyage[66].

Emploi de sa fille comme directrice de cabinet

modifier

En , malgré les accusations de népotisme, il embauche sa fille Sophie Marini comme directrice de cabinet[67]. Mais en 2017, dans la foulée de l'affaire Fillon, sont votées des mesures dites de « moralisation de la vie politique ». « La fille du maire de Compiègne dans le viseur du Conseil constitutionnel », titre alors Le Parisien. Sa fille doit ainsi quitter le poste auprès de son père en 2017 puisque la loi interdit dorénavant les emplois familiaux pour les maires et les parlementaires[68],[69]. Après sa démission, elle prend la tête de Vivre à Compiègne, une association pour faire réélire son père aux municipales de 2020[70]. Elle sera finalement employée pour un poste contractuel d’un an de chargée de mission auprès de Bernard Hellal, maire de la commune voisine, Margny-lès-Compiègne[71]. Le Courrier Picard évoque l'hypothèse d'un « deal » entre Philippe Marini et cet autre maire[72],[73].

Favorable à la chasse à courre

modifier

Philippe Marini soutient la chasse à courre sur le territoire de la commune, déclarant en 2016 que « Compiègne ne serait pas Compiègne sans la chasse à courre ». Il interdit en 2018 une manifestation devant la mairie d'opposants à cette pratique[74],[75]. Il prend toutefois un arrêté en mars 2021 pour interdire la chasse à courre sur le territoire d'un hameau[76].

Pendant la pandémie de Covid-19

modifier

Le Compiégnois est parmi les premiers secteurs touchés par l’épidémie de COVID-19 dès février 2020. Très présent auprès des soignants du centre hospitalier de Compiègne-Noyon dont il préside le conseil de surveillance, Philippe Marini réclamait d'urgence du personnel pour accueillir les malades de Compiègne aux urgences et en réanimation en faisant appel à la « solidarité nationale » et au ministère de la santé[77].

Le 21 mars 2020, il se dit particulièrement touché par le décès du docteur Razafindranazy, premier médecin à être décédé en France à la suite de son engagement pour le COVID-19 qu’il qualifie d’« homme respecté et apprécié de son équipe »[78]. Une grande fresque sur le mur de l’hôpital a depuis été inaugurée pour rendre hommage à ce médecin et plus généralement à l’engagement des personnels soignants.

Après avoir ouvert une crèche et une école de Compiègne pour accueillir les jeunes enfants de professionnels travaillant dans des établissements sociaux et médicaux ou des services de sécurité pendant le premier confinement, Philippe Marini fait voter une enveloppe municipale de 100 000 euros pour mettre en place un dispositif de périscolaire au moment de la reprise des cours encadrée par des règles strictes ne permettant pas d’accueillir tous les enfants en classe. Pour lutter contre le décrochage scolaire et les inégalités d’accès aux outils numériques, le maire de Compiègne a demandé l’instauration de dispositifs[79].

Dès le 23 mars, Philippe Marini obtient l’instauration d’un couvre-feu de 22 heures à 5 heures dans le cadre d’un arrêté du Préfet Louis Le Franc. Le maire se félicite d'avoir instauré un couvre-feu, « pour éviter les sorties nocturnes pendant le confinement et donc le rapprochement des gens, comme il faisait très beau ce printemps »[80]. Ce couvre-feu qui est aussi un moyen de limiter la délinquance, attire l’attention des médias nationaux lorsque la question de l’instauration d’un couvre-feu national à l’automne 2020 est évoquée.

En avril 2020, il définissait ainsi l'épidémie : « C'est une relation à la mort que l'on n'a jamais connue. On vit avec une roulette russe sur la tempe, en quelque sorte[81].» Alors maire, il s'est fait vacciner à la Covid-19 en janvier 2021. À 71 ans, il estime normal d’être déjà vacciné en tant que personnage public, alors que l'âge minimal pour se faire vacciner est à cette période de 75 ans[82].

Le 19 mars 2021, ignorant la préfecture, il donne, par arrêté municipal, l’autorisation aux commerces non essentiels de vendre à l'étalage devant leur boutique Son arrêté municipal, attaqué en justice par la préfecture de l'Oise, est suspendu par le tribunal administratif d'Amiens le [83],[84].

Affaire judiciaire

modifier

Le 31 mai 2022, Philippe Marini est placé en garde à vue dans une enquête pour soupçon de favoritisme, corruption passive et prise illégale d’intérêt. Cette garde à vue concerne également 5 autres personnes, dont les hauts responsables de l'entreprise Paprec. Dans le cadre de cette même enquête, Philippe Marini avait été perquisitionné à son domicile et à l'hôtel de ville de Compiègne en 2021[85]. Le 19 juillet, l'intéressé annonce sa mise en examen dans ce dossier[86].

Détail des mandats et fonctions

modifier


Fonctions antérieures

modifier

Décoration

modifier

  Chevalier de l'ordre national du Mérite (1988)[87]

Dans la fiction

modifier

Dans la bande dessinée uchronique de François Durpaire et Farid Boudjellal, La Présidente, où Marine Le Pen gagne l’élection présidentielle de 2017, Philippe Marini devient secrétaire d'État aux Finances[88].

Notes et références

modifier
  1. « Philippe Marini (UMP) élu à la tête de la commission des Finances du Sénat », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  2. « Agglomération de la Région de Compiègne ».
  3. Philippe Marini, né à Paris le 28 janvier 1950, affirme qu'il est un « pur Parisien » mais il est né à Marseille et d'origine corse, Le Point, le 9 janvier 2004
  4. Matthieu Noli, « Politoscopie Philippe Marini, actualité Régions - Le Point », sur Le Point, (consulté le ).
  5. « Portrait : Philippe Marini », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Sciences Po Alumni », sur Sciences Po Alumni (consulté le )
  7. Voir le parcours détaillé dans l'article du Point
  8. « SERVIR ALUMNI | Association des Alumni de l'ENA et de l'INSP », sur SERVIR ALUMNI (consulté le )
  9. LExpress.fr, « Philippe Marini au scanner », L'Express,‎ (lire en ligne)
  10. Guillaume Delacroix, « La face cachée des amendements Marini », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  11. C.D., « Conflit d'intérêts: Marini n'entrera pas dans le conseil de surveillance de Foncière Inea », Public Sénat,‎ (lire en ligne)
  12. Les Echos, « Le sénateur Marini rappelé à l'ordre par le Conseil constitutionnel », Les Echos,‎ (lire en ligne)
  13. Laurent de Boissieu, « Philippe Marini. Le troisième homme », La Croix,‎ (lire en ligne)
  14. http://www.courrier-picard.fr/documents/pdf/redac/patrimoine_elus_picards.pdf
  15. Philippe Marini rejoint la Droite populaire, Le Figaro, 18 juillet 2012.
  16. « La loi sur la transparence va créer un climat de suspicion permanente autour des élus. », sur twitter.fr, (consulté le ).
  17. a et b Le Parisien, « L'année noire de Philippe Marini », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  18. « Marini part pour le Proche-Orient », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  19. « Philippe Marini démissionne du Sénat », lemonde.fr, (consulté le ).
  20. Source AFP
  21. "Les ventes entre particuliers sur le Net bientôt taxées ?", Le Point, 18 décembre 2008.
  22. Article sur Numerama
  23. La France et les épidémies : 2010-2011, le changement de doctrine par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, sur lemonde.fr du 5 mai 2020
  24. « Rapport du 29 juin 2010 sur la Loi de finances 2009 ».
  25. « Compiègne Equestre ».
  26. François Vignal, « Réserve parlementaire : Philippe Marini toujours très généreux avec sa ville de Compiègne… et sa femme », publicsenat.fr,‎ (lire en ligne)
  27. Le Parisien, « Le sénateur Marini chouchoute son épouse avec des fonds publics », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  28. Étienne Baldit, « Conflit d’intérêts à Compiègne ? La colère de Philippe Marini », sur Public Senat, (consulté le ).
  29. Mathieu Dehlinger, « Les petites histoires de la réserve parlementaire du Sénat », francetvinfo.fr,‎ (lire en ligne)
  30. Jérôme Commandeur, « Compiègne aime le cheval », Europe 1,‎ (lire en ligne)
  31. « Comment Compiègne a été financée par la réserve parlementaire de son sénateur-maire », franceinfo,‎ (lire en ligne)
  32. Thomas Baïetto, « Comment Compiègne a été financée par la réserve parlementaire de son sénateur-maire », francetvinfo.fr,‎ (lire en ligne)
  33. France Télévisions, « Comment les sénateurs puisent dans la cagnotte de la réserve parlementaire », francetvinfo.fr,‎ (lire en ligne)
  34. Jean-Pierre Girolami, « La vie de château Un style néo-médiéval à Centuri », Corse Matin,‎ (lire en ligne)
  35. M. S. Vincent Gautronneau, « Compiègne : où est passé l’argent corse de Philippe Marini ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  36. Le Parisien, « Il nomme sa fille Sophie directrice de cabinet », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  37. Alexandre Léchenet, « La réserve parlementaire, source de subventions et de conflits d'intérêts », Libération,‎ (lire en ligne)
  38. « sophie marini | Paris Iv Sorbonne - Academia.edu », sur paris4-sorbonne.academia.edu (consulté le ).
  39. Alexandre Léchenet, « La réserve parlementaire, source de subventions et de conflits d'intérêts », sur Libération.fr, (consulté le ).
  40. Le Point magazine, « Fillon présente ses excuses au Luxembourg », sur Le Point, (consulté le ).
  41. le soutien du sénateur Marini au dictateur El Assad, « bon politique et moderne » "Twitter", Oise hebdo 4 septembre 2013
  42. Face à « l'afflux » de migrants, le sénateur UMP Philippe Marini « regrette le régime Kadhafi en Libye », Le Monde, 12 octobre 2013
  43. http://www.senat.fr/presse/cp20140716a.html
  44. « On veut de nouveau léser les militaires, vétérans des opérations extérieures. (Par Renaud Marie de Brassac) - Droit des militaires », sur Droit des militaires, (consulté le ).
  45. « Le Théâtre impérial a un nouveau patron », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  46. « La brigade cynophile de Compiègne se spécialise dans les stupéfiants », Le Courrier Picard,‎ (lire en ligne)
  47. « Lutte antidrogue à Compiègne : la police municipale mobilisée pour faire des tests salivaires », Oise Hebdo,‎ (lire en ligne)
  48. « Démantèlement d’un trafic à Compiègne : la préfecture de l’Oise vante sa "lutte acharnée" contre les stupéfiants », France 3 Hauts-de France,‎ (lire en ligne)
  49. « Une adresse pour signaler les rodéos sauvages à Compiègne », Le Courrier Picard,‎ (lire en ligne)
  50. « La police municipale de Compiègne équipée de drones », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne)
  51. « Le centre de vidéosurveillance du Compiégnois va s’agrandir », Le Courrier Picard,‎ (lire en ligne)
  52. Frantz Jacques et Jacques Trentesaux, « Un énarque sur le terrain », L'Express,‎ (lire en ligne)
  53. Renaud Lecadre, « Rue de la Honte à Compiègne », Libération,‎ (lire en ligne)
  54. « Rue Alexis Carrel, la plaque va bientôt disparaitre », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  55. Guillaume Jacquot, « Le jour où ... le Front national a fait son entrée au Sénat », sur Public Senat, (consulté le ).
  56. Christophe Forcari et Blandine Grosjean, « Les anti-Pacs défilent en famille très catholique. », Libération,‎ (lire en ligne)
  57. « Rapport sur la proposition de loi relative au pacte civil de solidarité », sur senat.fr (consulté le ).
  58. Public Sénat, « Mariage pour tous : « Nous reviendrons sur cette loi ! », promet Marini - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le ).
  59. Le Parisien, « Philippe Marini ne célébrera pas de mariage gay dans sa mairie », Le Parisien,‎ 25 avril 2013, (lire en ligne)
  60. Le Parisien, « C'est le premier mariage gay de Compiègne », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  61. La Chaîne parlementaire, « Philippe Marini ne mariera jamais de couples homosexuels », Public Sénat,‎ (lire en ligne)
  62. Sophie Louet, « UMP et FN sur les brisées de la Manif pour tous », Capital,‎ (lire en ligne)
  63. « Philippe Marini ne mariera jamais de couples homosexuels (24/04/13, LCP) » (consulté le ).
  64. 20 Minutes avec AFP, « Le maire de Compiègne demande à son tour le retrait d'affiches de prévention du VIH », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  65. Vincent Vantighem, « Les gens du voyage? «On préfèrerait tous qu'ils n’existent pas», pense le maire de Compiègne », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  66. « Oise : un nouveau plan pour accueillir les gens du voyage », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  67. Le Courrier Picard, « COMPIÈGNE Philippe Marini veut rajeunir et féminiser, il embauche sa fille », Le Courrier Picard,‎ (lire en ligne)
  68. M.M., « Emplois familiaux sur la sellette à Compiègne », Le Courrier Picard,‎ (lire en ligne)
  69. Stéphanie Forestier, « Compiègne : employée par son père, Sophie Marini doit quitter la mairie », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  70. Marielle Martinez, « Sophie Marini, dauphine de son père à Compiègne ? « Je ne m’y vois pas » »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Courrier picard, (consulté le ).
  71. Frederika Guillaume, « Compiègne. Sophie Marini : « Je ne serai pas sur la liste de mon père » »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Oise Hebdo, (consulté le ).
  72. Le Parisien, « Margny-lès-Compiègne : Sophie Marini bientôt employée à la mairie ? », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  73. Marielle Martinez, « Philippe Marini (Compiègne) et Bernard Hellal (Margny-lès-Compiègne) : des maires attentifs à leurs enfants », Le Courrier Picard,‎ (lire en ligne)
  74. Vincent Gautronneau, « Compiégnois : la chasse à courre a repris et divise toujours », Le Parisien,‎ 15 septembre 2016, (lire en ligne)
  75. Le Courrier Picard, « Compiègne: pas de place pour les opposants à la vénerie », Le Courrier Picard,‎ (lire en ligne)
  76. Stéphanie Forestier, « «Le manque de respect ne peut plus durer» : à Compiègne, le maire bride (un peu) la chasse à courre », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  77. Lucie Oriol, « 200 agents hospitaliers confinés dans l'Oise, le maire de Compiègne appelle à l'aide », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  78. « Coronavirus : décès d’un médecin urgentiste de Compiègne », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne)
  79. « Coronavirus : à Compiègne, des livraisons de devoirs pour réduire les inégalités d'accès à internet », France 3 régions,‎ (lire en ligne)
  80. Radio France, « Covid-19 : à Compiègne, le couvre-feu a été "un outil utile", selon le maire de la ville », sur Franceinfo, (consulté le ).
  81. Cécilia Arbona, « L'épidémie de coronavirus à Compiègne : "On vit avec une roulette russe sur la tempe" », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  82. Fanny Dolle, « Le maire de Compiègne, 71 ans, s’est déjà fait vacciner contre le Covid-19 et il assume », Le Courrier picard,‎ 26 janvier 2021, (lire en ligne)
  83. Martin Vanlaton, « À Boulogne-sur-Mer, Compiègne ou Dunkerque, les commerces non-essentiels peuvent ouvrir en extérieur : est-ce légal ? », sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le ).
  84. Émilie Boulenger, « Le tribunal administratif suspend l'arrêté du maire de Compiègne autorisant les commerces à vendre dans la rue », sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le ).
  85. « Philippe Marini, maire de Compiègne, en garde à vue dans un dossier de corruption »  , Le Monde, (consulté le ).
  86. Eline Erzilbengoa, « Le maire de Compiègne Philippe Marini mis en examen dans le cadre d'une enquête pour corruption et favoritisme », France 3, (consulté le ).
  87. « Senatoriales Philippe Marini (UMP), un spécialiste des finances publiques ».
  88. François Durpaire et Farid Boudjellal, La Présidente, Les Arènes, 2015, page 55.

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :