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William Lyon Mackenzie King OM, CMG, CPR (17 décembre 1874 - 12 juillet 1950), aussi connu sous le nom de Mackenzie King, est la figure marquante de la politique fédérale canadienne des années 1920 aux années 1940. En tant que 10e Premier ministre du Canada en 1921-1926, en 1926-1930 et en 1935-1948, il sert pendant 21 ans, soit la plus longue durée totale de toute l'histoire canadienne. D'allégeance libérale, il est surtout connu pour son leadership au Canada pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) quand il mobilise le système monétaire, la production industrielle et les volontaires pour soutenir l'effort de guerre du Royaume-Uni tout en stimulant l'économie et en maintenant le moral de la population canadienne. Formé en droit et travail social, il a porté un intérêt sans faille à la condition humaine et a joué un rôle majeur dans la fondation de l'État-providence canadien[1].

Nommé chef du parti libéral en 1919 à la suite du décès de Wilfrid Laurier, Mackenzie King réconcilie les factions sévèrement divisées pendant la Première Guerre mondiale et mène son parti au pouvoir lors des élections fédérales de 1921. Les libéraux, qui n'étaient pas au pouvoir de 1930 à 1935 pendant la Grande Dépression au Canada, reviennent à la tête du gouvernement pendant une embellie économique. Il gère personnellement les relations complexes avec les provinces des Prairies canadiennes, alors que deux adjoints, Ernest Lapointe et Louis St. Laurent, répondent avec adresse aux demandes des Canadiens-français. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mackenzie King évite avec habileté les conflits suscités par la conscription, le patriotisme et les relations ethniques qui ont profondément divisé le Canada pendant la Première Guerre mondiale.

Il a dirigé le parti libéral pendant 29 ans et a fait du Canada une moyenne puissance travaillant à maintenir l'ordre mondial, sans toutefois se démarquer sur la scène politique. Il avait plusieurs alliés mais son caractère froid l'empêchait d'avoir des amis proches. Jamais marié, il a toujours caché ses activités spirites, qu'il utilisait pour tenter de contacter des associés décédés et sa mère en particulier. Ces activités ont influencé sa perception, fautive a posteriori, d'Adolf Hitler jusqu'à la fin des années 1930.

Jeunesse modifier

William Lyon Mackenzie King naît en Ontario au Canada, dans la ville de Berlin (aujourd'hui la ville de Kitchener). Son grand-père paternel, William Lyon Mackenzie, a été le premier maire de Toronto et chef de la rébellion du Haut-Canada en 1837. Son père est avocat, puis professeur de droit à l'Osgoode Hall Law School. Ses parents, John King et Isabel Grace Mackenzie, auront quatre enfants : Isabel Christina Grace (1873-1915), la sœur aînée ; Wiliam Lyon ; Janet Lindsey (1876-1962), l'autre soeur, et Dougall Macdougall (1878-1922), le frère cadet[2]. William Lyon suit des cours à la Berlin Central School, puis la Berlin High School. Les parents engagent des tuteurs pour améliorer ses connaissances en politique, sciences, mathématiques, anglais et français.

Son père vit mal de son emploi dans la petite ville de Berlin. Ses parents ont donc une situation financière précaire, même s'ils emploient des servantes et des tuteurs. Leur situation s'améliore grandement lorsqu'ils emménagent à Toronto vers 1890. Pendant qu'il étudie à l'université de Toronto, William Lyon demeure avec eux dans un duplex qu'ils louent sur Beverley Street[3].

William devient presbytérien, une pratique religieuse qu'il appliquera toute sa vie, avec le désir d'appliquer les valeurs chrétiennes aux problèmes sociaux, suivant les préceptes de l'Évangile social. Toutefois, il ne sera jamais partisan du socialisme[4].

À l'université modifier

 
Mackenzie King en 1899.

Mackenzie King obtient trois diplômes de l'université de Toronto : B.A. en 1895, LL.B. en 1896 (de l'Osgoode Hall Law School[note 1]) et M.A. en 1897[5]. Pendant ses études à Toronto, il se lie à plusieurs personnes qui deviendront éminentes par la suite[6]. C'est l'un des premiers membres de la société étudiante Kappa Alpha Society (dont il sera président), qui accueille en même temps dans ses rangs deux futurs juges de la Cour suprême de l'Ontario (en:Supreme Court of Ontario) et un futur président de l'université de Toronto. La société encourage les débats politiques. Par exemple, Mackenzie King s'oppose à Arthur Meighen, futur rival politique, dès le début de leur relation.

Mackenzie King est particulièrement sensible au bien-être social ; ses idées sont notablement influencées par le settlement movement. Il se rapproche du chancelier adjoint William Mulock, qui cherche à embarrasser ses rivaux, le chancelier Edward Blake et le président James Loudon (en). Souhaitant obtenir une position d'enseignant à l'université de Toronto, il joue un rôle central dans l'organisation et l'exécution d'une grève étudiante à l'université en 1895. Mackenzie King n'obtient aucune position à l'université, mais Mulock juge qu'il a un futur en politique puisqu'il l'invitera cinq ans plus tard à devenir sous-ministre à Ottawa[7].

Après des études à l'université de Chicago et une collaboration avec la militante sociale Jane Addams à la Hull House, il est admis à l'université Harvard, où il obtient une M.A. en économie politique en 1898. En 1909, Harvard lui remet un Ph.D. pour sa dissertation Oriental Immigration to Canada (« Immigration orientale au Canada »), largement inspiré du rapport qu'il a produit alors qu'il était sous-ministre du travail en 1908[8]. Dans ce document, Mackenzie King écrit : « Le fait que le Canada souhaite restreindre l'immigration en provenance de l'Orient est considéré comme naturel, que le Canada demeure un pays d'hommes blancs est jugé non seulement souhaitable pour des raisons économiques et sociales, mais hautement nécessaire pour des raisons politiques et nationales. »[trad 1],[9] C'est le seul Premier ministre du Canada qui n'a jamais reçu un Ph.D.[10].

Fonctionnaire, puis ministre du travail modifier

 
Mackenzie King en tenue officielle de ministre du travail en 1910.

En 1900, Mackenzie King est nommé sous-ministre du nouveau ministère du Travail du Canada, où il intervient dans les politiques sur l'immigration japonaise et les chemins de fer, élaborant notamment l'Industrial Disputes Investigations Act de 1907, loi qui vise à prévenir les grèves de travailleurs en ayant recours préalablement aux médiations[11].

En 1901, le meilleur ami de Mackenzie King, le journaliste Henry Albert Harper, meurt d'hypothermie en tentant de sauver une jeune patineuse tombée à travers la glace du canal Rideau à Ottawa lors d'une fête. King fait ensuite campagne pour la construction d'un mémorial en l'honneur d'Harper ; une statue de Galaad est érigée sur la colline parlementaire en 1905. Un an plus tard, en 1906, King publie un mémoire sur Harper : The Secret of Heroism[12],[13].

Mackenzie King est élu pour la première fois député du Canada, sous la bannière du parti libéral du Canada, lors d'une élection partielle en 1908. L'année suivante, il est nommé ministre du travail du Canada.

En tant que ministre du travail, il travaille sur deux futures lois : l'Industrial Disputes Investigation Act (en) et le Combines Investigation Act (en), qu'il a conçues et rédigées pendant qu'il était sous-ministre, puis ministre du travail. Ces deux lois améliorent sensiblement la condition financière de millions de travailleurs canadiens[14]. Mackenzie King perd son siège lors des élections fédérales canadiennes de 1911, qui voit la victoire du parti conservateur du Canada.

Consultant industriel modifier

Après sa défaite, King commence à prononcer des discours au nom du parti libéral du Canada. En juin 1914, John D. Rockefeller Jr. l'embauche pour occuper superviser le nouveau Industrial Research à la Fondation Rockefeller à New York. il reçoit 12 000 $ par année, alors que le parti libéral lui versait 2 500 $ par année[15]. Il travaille pour la fondation jusqu'en 1918, devenant ami et proche collaborateur de Rockefeller, le conseillant sur les décisions à prendre pendant à la suite du massacre de Ludlow dans une mine de charbon au Colorado appartenant à la famille Rockfeller, et plus généralement sur la en:Colorado Coalfield War, déclencheurs de profonds changements dans la gestion des ressources humaines aux États-Unis[16]. King serait l'un des premiers experts dans le nouveau champ des relations industrielles.

 
King, rédigeant son Industry and Humanity en 1917.

Même s'il n'est pas un pacifiste, Mackenzie King est la cible de critiques parce qu'il refuse de s'engager dans les Forces armées canadiennes pendant la Première Guerre mondiale et préfère travailler à la Fondation Rockefeller. En 1914, il a déjà 40 ans et sa santé physique n'est pas brillante. Il conserve sa maison d'Ottawa même s'il travaille aux États-Unis, où il se rend selon les besoins, pour conseiller l'industrie de guerre, permettant à celle-ci de fonctionner au mieux de ses capacités[17].

En 1918, aidé de son ami F. A. McGregor, Mackenzie King publie Industry and Humanity: A Study in the Principles Underlying Industrial Reconstruction, un ouvrage dense, abstrait, écrit à la suite du massacre de Ludlow. La plupart des lecteurs ne comprennent pas le discours des auteurs, mais révèle l'idéalisme pratique qui sous-tend la pensée politique de Mackenzie King. Il met l'accent sur l'accord du capital et de la main d'œuvre, des alliés naturels plutôt que des adversaires, et que la communauté élargie (représentée par le gouvernement) devrait être le troisième acteur, décisionnel, dans les disputes industrielles[18][19]. Il dénigre les syndicats et les syndicats professionnels, parce qu'ils veulent, selon King, « la destruction par la force des organisations présentes et le transfert du capital industriel des mains de leur propriétaires actuels », pour en tirer profit[trad 2],[20].

Il quitte la Fondation Rockefeller en février 1918 pour devenir consultant autonome sur les ressources humaines. Il poursuit cette activité pendant deux ans, recevant 1 000 $ par semaine d'importantes sociétés américaines. Néanmoins, il continue de conserver sa maison à Ottawa, espérant être appelé à agir comme député (ou ministre) au Canada[21].

Homme politique en période de guerre modifier

En 1917, le Canada vit une crise politique. Mackenzie King soutient le chef libéral Wilfrid Laurier dans son opposition à la conscription, qui est sévèrement critiquée dans la province de Québec. Le parti libéral est prondément divisé, la plupart des anglophones du parti rejoignant le Parti unioniste, pro-conscription, qui appartient à un gouvernement de coalition mené par le Premier minstre conservateur Robert Borden. Mackenzie King retourne au Canada dans le but de candidater aux élections fédérales canadiennes de 1917. La majorité des débats politiques tournent autour de la conscription. Le parti libéral, incapable de s'opposer à la vague conservatrice, perd plusieurs sièges ; Mackenzie, qui milite dans le comté de North York, perd également.

Chef du parti libéral modifier

Wilfrid Laurier choisit Mackenzie King comme successeur à la tête du parti libéral, qui est profondément divisé sur la façon d'agir face à l'opposition majoritaire des Québécois à la conscription, à la révolte agraire en Ontario et dans les Prairies canadiennes. L'historien Allan Levin argue que lorsque King retourne à la politique en 1919, il est un outsider rouillé qui ne peut pas compter sur une base solide et qui doit faire face à un pays sévèrement divisé par la langue, le régionalisme et la lutte des classes. Toutefois, il court-circuite la plupart des compétiteurs plus aguerris et plus anciens en épousant l'héritage de Laurier, devenant dans la foulée un champion des intéréêts des travailleurs, demandant des réformes de l'aide sociale, tout en s'opposant avec vigueur aux conservateurs[22]. À la suite du décès de Laurier en 1919, King est élu chef du parti libéral lors de la première course à la direction du Parti libéral du Canada, obtenant son mandat face à quatre rivaux dès le premier tour des suffrages. Il a gagné grâce au soutien de l'aile québécoise du parti emmenée par son lieutenant de longue date, Ernest Lapointe (1876–1941). Même si King ne parle pas français, et démontre peu d'intérêt pour les demandes des Québécois, Lapointe parvient à maintenir une opinion favorable de celui-ci au Québec, ce qui permet aux libéraux fédéraux de gagner élection après élection pendant les 20 années qui vont suivre (à l'exception des élections de 1930). Lapointe peut être considéré comme co-Premier ministre de King jusqu'à sa mort en 1941[23].

Idéalisation des Prairies modifier

Après sa victoire, Mackenzie King porte une attention particulière aux Prairies canadiennes, qui se développent rapidement. Ayant une vision très romantique de cette région, il croit que les pionniers sont moralement sains : ils travaillent durement à proximité de la Nature tout en adorant Dieu. Les ferments de réforme dans cette région s'accordent avec son image de lui-même qui se voit comme un réformateur social et un défenseur du peuple contre le capital. Anticipant un glorieux succès en Alberta en 1920, il écrit dans ses journaux : « Je vois un Nouveau Jour, un Nouvel Ordre social. J'ai la révélation de la prophétie du Paradis à l'aube d'une nouvelle ère » (I thought of the New Day, the New Social Order. It seems like Heaven's prophecy of the dawn of a new era, revealed to me.)[24]. Le pragmatisme joue aussi un rôle dans ses politiques, puisque la survie de son parti dépend de plusieurs votes de députés conservateurs qui représentent les fermiers de l'Ontario et des Prairies. Mackenzie King convainc d'ailleurs plusieurs conservateurs de rejoindre les libéraux[25].

Premier ministre : premier parlement modifier

 
Sir Esme Howard (en), Mackenzie King et Vincent Massey font partie de la délégation canadienne en visite à Washington en 1927.

Lors des élections fédérales canadiennes de 1921, le parti libéral défait le Parti progressiste-conservateur du Canada (PPCC, les conservateurs) d'Arthur Meighen. Mackenzie King est nommé Premier ministre du Canada. Les libéraux de King ont une majorité fragile, puisqu'ils occupent 118 sièges sur 235, exactement le minimum pour gouverner mais comme gouvernement minoritaire. Les conservateurs gagnent 49 sièges, le nouveau parti progressiste du Canada (PPC, les progressistes) obtient 58 sièges (mais refuse de former l'opposition officielle) et les dix sièges restants sont occupés par des partis marginaux et des indépendants.

En tant que Premier ministe, Mackenzie King est nommé au Conseil privé du Royaume-Uni le 20 juin 1922[26] et est assermenté au Buckingham Palace le 11 octobre 1923[27] pendant l'Imperial Conference de 1923 (une rencontre entre les chefs des colonies et des dominions de l'Empire britannique).

Équilibre modifier

Durant son premier gouvernement, de 1921 à 1926, King poursuit une politique domestique conservatrice dans le but de diminuer les impôts de guerre et, plus particulièrement, les tensions ethniques et du travail à la suite de la Première Guerre mondiale. Selon lui, « La guerre est finie, mais pour longtemps encore, il faudra toutes les énergies des hommes pour combler le gouffre et guérir les blessures que la guerre a fait à notre vie sociale. » (The War is over and for a long time to come it is going to take all that the energies of man can do to bridge the chasm and heal the wounds which the War has made in our social life.)[28]. Il recherche auprès de Londres l'indépendance de la voix canadienne dans les affaires étrangères. En septembre 1922, le Premier ministre britannique David Lloyd George demande régulièrement à King le soutien canadien lors de la crise de Chanak, qui aurait pu déclencher une guerre entre le Royaume-Uni et la Turquie. King réplique avec froideur que le Parlement du Canada a l'autorité pour décider de la politique à suivre, ce qui démontre le refus de King de ne pas suivre la suggestion de Londres. La crise, rapidement terminée, provoque la chute de Lloyd George[29].

Malgré de longues négociations, King ne peut attirer de députés progressistes dans son parti. Lorsque le parlement est en fonction, il s'appuient sur eux pour éviter les motions de censure des conservateurs. King s'oppose à quelques politiques des progressistes, notamment leur opposition aux tarifs douaniers élevés qui sont appliqués dans le cadre de la Politique nationale (qui vise à renforcer l'autonomie du Canada, récemment formé, face aux États-Unis). Mackenzie King doit maintenir un délicat équilibre : suffisamment réduire les tarifs pour recevoir le soutien des progressistes, qui représentent majoritairement les Prairies canadiennes, mais pas trop pour ne pas s'aliéner le soutien, vital, des régions industrialisées de l'Ontario et du Québec (qui jugent les tarifs douaniers essentiels pour faire concurrence aux produits importés des États-Unis). Mackenzie King et le chef conservateur Arthur Meighen débattent avec acrimonie à la Chambre des communes ; leur rivalité, sur plusieurs décennies, est jugée parmi les plus sombre de toute l'histoire de la politique canadienne [30]. Même s'ils se connaissent depuis leurs années universitaires, leur personnalité et leurs méthodes de travail forment un violent contraste par plusieurs aspects[31].

Pendant ces premières années au pouvoir de Mackenzie King, les progressistes voient leur influence diminuer. Leur chef, Thomas Crerar, passionné et efficace, démissionne pour retourner s'occuper de son entreprise de grains ; il est remplacé par Robert Forke, plus placide. Le réformateur socialiste J. S. Woodsworth devient de plus en plus influent ; King parvient à s'entendre avec lui sur les politiques à mener [32]. Peu importe, le caucus progressiste manque de discipline, au contraire des libéraux et conservateurs. Les progressistes ont fait campagne en promettant que leurs députés représenteraient en premier les électeurs. King utilise cette promesse à son avantage, puisqu'il peut compter sur quelques députés de cette formation pour obtenir la majorité lors de votes cruciaux.

Immigration modifier

En 1923, le gouvernement King passe la loi de l'immigration chinoise de 1923 qui vise à interdire la plupart des formes d'immigration de ressortissants chinois vers le Canada. L'immigration de la plupart des pays est déjà interdite ou restreinte de différentes façons ; par cette loi, la plupart des Chinois sont dans les faits exclus d'immigrer au Canada. Cette loi fait suite de pressions de membres du gouvernement fédéral et de gouvernements provinciaux (notamment celui de la Colombie-Britannique) qui réclament un Canada formé exclusivement de Blancs[33].

Planification urbaine modifier

Mackenzie King s'intéresse depuis de longues années à la planification urbaine et au développement de la capitale nationale (c'est-à-dire Ottawa), puisqu'il a étudié le settlement movement et envisage la planification urbaine comme une composante de son vaste programme de réforme sociale. Il s'appuie sur quatre traditions de la planification urbaine nord-américaine : la planification sociale, le Parks Movement (création de parcs urbains), la City Scientific (approche scientifique de la planification urbaine) et la City Beautiful (la ville doit être aménagée pour être belle). Les projets de Mackenzie King, complétés pour la plupart deux décennies après son décès, sont intégrés à une planification du gouvernement fédéral qui s'étend sur cent ans et qui vise à faire d'Ottawa un espace national représentatif du style City Beautiful. La Place de la Confédération, par exemple, est prévue initialement comme un espace civil pour faire contrepoids aux immeubles fédéraux à proximité sur la colline parlementaire. Le Monument commémoratif de guerre du Canada est seulement installé lors de la visite royale de 1939. Mackenzie souhaitait plutôt un mémorial de la Première Guerre mondiale. Toutefois, la finalité de ce monument change avec les années et représente aujourd'hui un mémorial pour rappeler les sacrifices de tous les soldats canadiens[34],[35].


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Caractéristiques modifier

Les biographies de Mackenzie King sont unanimes sur plusieurs aspects de sa personnalité. Il ne s'est pas distingué sur la scène politique, au contraire de ses contemporains, tels Franklin Roosevelt, Winston Churchill et Charles de Gaulle. Il n'était pas un bon orateur et ne savait pas comment mener les hommes ; ses meilleurs écrits étaient de nature académique, qui trouvaient peu d'écho parmi l'électorat[36].

Froid et sans tact, il avait plusieurs alliés politiques mais très peu d'amis proches. Il ne s'est jamais marié et n'a jamais pu jouir de la présence d'une compagne politique qui aurait pu compenser son caractère froid. Il menait des activités spirites, dans le but de contacter des associés décédés et sa mère en particulier. Ces activités ont influencé sa perception, fautive a posteriori, d'Adolf Hitler jusqu'à la fin des années 1930[37].

Héritage modifier

Même s'il a peu d'innovations à son actif pendant son règne, il est parvenu à faire passer une série de mesures qui obtiennent avec le temps un large consensus parmi la population canadienne. Selon plusieurs chercheurs, il a su faire un usage judicieux de plusieurs compétences, ce qui lui a permis de répondre aux besoins du Canada et explique sa durée comme chef du parti libéral[38]. Il avait une compréhension profonde des relations entre le capital et le travail. Très sensible aux nuances des politiques publiques, il était un grand travailleur doté d'une grande intelligence, ce qui lui permettait de bien comprendre la complexité de la société canadienne. Technocrate qui croyait à la modernisation, il jugeait essentielle la médiation managériale au progrès de la société industrielle canadienne. King a travaillé pour favoriser les compromis et l'harmonie lorsqu'en présence d'intérêts divergents, utilisant la politique et le gouvernement comme outils[39],[40],[41].

Selon un sondage du magazine Maclean's mené auprès d'universitaires en 1997, Mackenzie King se trouve au premier rang de tous les Premiers ministres du Canada, devant Sir John A. Macdonald et Sir Wilfrid Laurier. Selon l'historien Jack Granatstein : « les chercheurs expriment peu d'admiration pour l'homme, mais l'admirent sans réserve pour ses talents politiques et son désir de maintenir l'unité canadienne »[trad 3],[42]. Néanmoins, le politologue Ian Stewart rapporte en 2007 que même les libéraux les plus actifs se souviennent à peine de lui[43].

Notes et références modifier

Références modifier

  1. Allan Moscovitch, « Welfare State », dans The Canadian Encyclopedia, online, (lire en ligne) (consulté le )
  2. « La famille King », sur Parcs Canada, Lieu historique national Woodside,
  3. (en) C.P. Stacey, A Very Double Life: The Private World of Mackenzie King, vol. 46, Macmillan, , 1re éd. (ISBN 0-7705-1509-6), p. 96-97 (photos parmi ces pages)
  4. (en) Robert Macgregor Dawson, William Lyon Mackenzie King: A Political Biography 1874–1923, University of Toronto Press, (ISBN 978-0-8020-1083-4), chap. 1
  5. « William Lyon Mackenzie King: Prime Minister and Graduate », sur Great Past, University of Toronto (consulté le )
  6. Dawson 1958, p. 37–38.
  7. Robert H. Blackburn, « Mackenzie King, William Mulock, James Mavor, and the University of Toronto Students' Revolt of 1895 », Canadian Historical Review, vol. 69, no 4,‎ , p. 490–503 (DOI 10.3138/CHR-069-reviews)
  8. Dawson 1958, p. 198–199.
  9. « Canadian Opinion of Immigrants », sur Quebec History, Marianopolis College (consulté le )
  10. « Prime Ministers of Canada Biographical Information », sur Parliament of Canada (consulté le )
  11. H. Blair Neatby, « William Lyon Mackenzie King », dans The Canadian Encyclopedia, online, (lire en ligne) (consulté le )
  12. Dawson 1958, p. 129-131.
  13. William Lyon Mackenzie King, (en) The Secret of Heroism,  (Wikisource anglophone)
  14. (en) Bruce Hutchison, The Incredible Canadian, Longmans, Green and Company, (ASIN B0007ISXVI), pp. 28–33
  15. Dawson 1958, p. 227–231.
  16. (en) Ron Chernow, Titan: The Life of John D. Rockefeller Sr., Random House, (ISBN 0-6794-3808-4)
  17. Dawson 1958, ch. 10.
  18. Dawson 1958, p. 248–251.
  19. Barry Cooper, « On Reading Industry and Humanity: a Study in the Rhetoric Underlying Liberal Management », Journal of Canadian Studies, vol. 13, no 4,‎ 1978–1979, p. 28–39 (ISSN 0021-9495)
  20. (en) William Lyon Mackenzie King, Industry and Humanity: A Study in The Principles Underlying Industrial Reconstruction, Boston, Houghton Mifflin,
  21. Dawson 1958, p. 255–265.
  22. (en) Allan Levine, King: William Lyon Mackenzie King, A Life Guided by the Hand of Destiny, Vancouver, Douglas & MacIntyre, (ISBN 1-7710-0068-6), « chap. 4 »
  23. (en) Lite-Rose Betcherman, Ernest Lapointe: Mackenzie King's Great Quebec Lieutenant, University of Toronto Press, (ISBN 978-0-8020-3575-2), p. 175
  24. « Diaries of William Lyon Mackenzie King; Item #7452 », Library and Archives Canada,
  25. (en) Robert A. Wardhaugh, Mackenzie King and the Prairie West, University of Toronto Press, (ISBN 0-8020-4733-5)
  26. (en) The London Gazette, no 32721, p. 4621, 20 juin 1922.
  27. (en) London Gazette, no 32870, p. 6817, 12 otobre 1923.
  28. Dawson 1958, p. 294 ; lettre du 5 mai 1919.
  29. Dawson 1958, p. 401–422.
  30. Dawson 1958, 14-15.
  31. Hutchison 1952
  32. Hutchison 1952, p. 76–78
  33. Arlene Chan, « Loi de l’immigration chinoise », 7 mats 2017
  34. David L.A. Gordon, « William Lyon Mackenzie King, planning advocate », Planning Perspectives, vol. 17, no 2,‎ , p. 97–122 (DOI 10.1080/02665430110111838)
  35. David L.A. Gordon et Brian S. Osborne, « Constructing national identity in Canada's capital, 1900–2000: Confederation Square and the National War Memorial », Journal of Historical Geography, vol. 30, no 4,‎ (DOI 10.1016/S0305-7488(03)00041-0)
  36. (en) John English et J.O. Stubbs, Mackenzie King: Widening the Debate, Macmillan of Canada,
  37. (en) J. L. Granatstein, Mackenzie King: His life and world, McGraw-Hill Ryerson,
  38. (en) H. Blair Neatby, « King and the Historians », dans John English et J.O. Stubbs, Mackenzie King: Widening the Debate, Macmillan of Canada,
  39. (en) H. Blair Neatby, « King, William Lyon Mackenzie », dans Ramsay Cook et Réal Bélanger, Dictionary of Canadian Biography, University of Toronto Press, (lire en ligne)
  40. (en) Michael Bliss, Right Honourable Men: The Descent of Canadian Politics from MacDonald to Mulroney, Harper Collins, (lire en ligne)
  41. John C. Courtney, « Prime Ministerial Character: An Examination of Mackenzie King's Political Leadership », Canadian Journal of Political Science, vol. 9, no 1,‎ (DOI 10.1017/S0008423900043195)
  42. J.L. Granatstein, « King, (William Lyon) Mackenzie (1874–1950) », dans Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne)
  43. Ian Stewart, « Names Written in Water: Canadian National Leaders and Their Reputations among Party Members », Journal of Canadian Studies, vol. 41, no 1,‎ , p. 31–50 (lire en ligne)

Notes modifier

  1. L'Osgoode Hall Law School, même si elle était à proximité du campus de l'université de Toronto, n'était pas formellement associée à cette université.

Citations modifier

  1. (en) « That Canada should desire to restrict immigration from the Orient is regarded as natural, that Canada should remain a white man's country is believed to be not only desirable for economic and social reasons but highly necessary on political and national grounds. »
  2. (en) « destruction by force of existing organization, and the transfer of industrial capital from the present possessors »
  3. (en) « the scholars expressed little admiration for King the man but offered unbounded admiration for his political skills and attention to Canadian unity. »