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Phil Polizatto

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Phil Polizatto.

Phil Polizatto est un écrivain, poète et dramaturge américain né le 4 juillet 1944 à Passaic, dans le New Jersey, et ayant en partie inspiré au chanteur-compositeur français Maxime Le Forestier la célèbre chanson « San Francisco », qui cite d’ailleurs son prénom[1].

Parcours universitaire et professionnel

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Fils d’immigrés siciliens de condition modeste, Polizatto est diplômé de l’École du service extérieur de l’université de Georgetown, à Washington D.C. Il a travaillé comme chroniqueur au sein du service étranger de l’agence de presse United Press International (UPI), et comme rédacteur pour le compte du réseau de télévision CBS.

Le quartier du Castro et le mouvement hippie

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Homosexuel assumé, Polizatto s’installa à la fin des années 1960 dans le quartier du Castro de San Francisco, alors destination de prédilection de nombreux jeunes homosexuels souhaitant vivre librement leur identité sexuelle, dont nombre de hippies aspirant à un monde meilleur, plus ouvert, plus pacifique et plus tolérant. Polizatto fut donc un hippie de la « première heure », et il demeure à ce jour fidèle à son idéal de jeunesse.

Dès l’éclosion du mouvement hippie, en 1967, Polizatto fut de ceux qui portèrent les idéaux des « flower children ». Phil et un certain nombre d’amis (dont certains sont cités dans la célèbre chanson de Maxime Le Forestier) s’installèrent alors dans une maison de couleur bleue dans la 18e rue de ce quartier populaire. Ils baptisèrent leur communauté « Hunga Dunga », en référence (volontairement absurde) à une scène célèbre du film « l’Explorateur en folie », des Marx Brothers.

« Phil à la kena »

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Phil Polizatto en 1972.

En 1971, Maxime Le Forestier et sa sœur Catherine remportèrent le Grand Prix du Festival de la Chanson française de Spa[2], en Belgique. Ayant gagné une somme d’argent relativement conséquente, ils décidèrent de prendre l'avion pour San Francisco, sur les conseils de Luc Alexandre[3], un acteur belge rencontré lors du festival, qui était déjà un des habitants de la maison bleue. Le prénom de ce dernier est d’ailleurs cité dans la chanson « San Francisco ».

Maxime et Catherine Le Forestier vinrent donc frapper à la porte de la célèbre demeure au printemps 1971, et partagèrent pendant plusieurs mois le quotidien des locataires du lieu, dont Polizatto. C’est pour les remercier de leur accueil que Maxime Le Forestier composa sa célèbre chanson, de retour en France.

Dans son ouvrage autobiographique, intitulé « Hunga Dunga: Confessions of an Unapologetic Hippie »[4] (« Hunga Dunga : confessions d’un hippie fier de l’être »), Polizatto évoque avec tendresse le séjour de Maxime et Catherine Le Forestier. Les séances de musique qui rythmaient la vie en communauté constituent un point fort de cette évocation, et l’auteur y confirme que, conformément à ce qui est dit dans la chanson (« Phil à la kena »), il jouait de cette flûte des Andes.

Le livre évoque également les nombreux voyages de Polizatto à travers le monde, et notamment en Inde, puis son « retour à la case départ », pour se consacrer pleinement à l’agriculture biologique.

L’expérience s’avéra intense pour Polizatto et ses amis, ceux-ci formant une communauté visant à la plus grande autosuffisance possible. Le groupe élabora et construisit un dôme, modèle architectural communautaire par excellence, car renvoyant, dans l’esprit du petit groupe d’amis, au tipi amérindien ou à la yourte mongole.  

 

La yourte en tant que modèle architectural « idéal » privilégié des hippies, est notamment évoqué, sur le ton de l’humour, dans la comédie de Georges Lautner : « Quelques messieurs trop tranquilles ».

Militantisme et Harvey Milk

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Maxime Le Forestier ne fut pas la seule personne de grande notoriété que Polizatto fut amené à fréquenter à l’époque. Il milita notamment aux côtés de Harvey Milk, le porte-parole de la communauté homosexuelle du Castro, assassiné en 1978. Le film « Harvey Milk », avec Sean Penn dans le rôle principal, évoque le parcours de cette figure emblématique.

Nostalgie et médiatisation

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1994 fut une année nostalgique pour Polizatto, car il fut contacté par l’équipe de l’émission de TF1 « Perdu de vue », présentée par Jacques Pradel. Des documents d’archive fournis par Polizatto à l’équipe de l’émission permirent de reconstituer, grandeur nature, la façade de la maison bleue, en vue de retrouvailles émouvantes entre les anciens habitants de la légendaire bâtisse [5].

 
Psylvia Gurk Tessler et Maxime Le Forestier, en 2011, à San Francisco.

La nostalgie fut de nouveau au rendez-vous en 2011, lorsque France 3 organisa une nouvelle rencontre entre Maxime Le Forestier et certains de ses anciens camarades de la maison bleue, dont Polizatto. L’émission[6] avait été organisée pour fêter le 40e anniversaire de la grande rencontre entre le chanteur français et ses compagnons de naguère. L’émission fut l’occasion pour Polizatto de dire toute la fierté qu’il éprouvait, à l’idée de savoir sa communauté hippie immortalisée dans une chanson devenue élément de patrimoine national. Parallèlement, le Consulat de France de San Francisco demanda aux propriétaires de la maison l’autorisation de repeindre la demeure en bleu (elle était devenue vert clair[7]). Enfin, une plaque en l’honneur de Maxime Le Forestier, et de la chanson « San Francisco », fut également inaugurée[8].

Comédie musicale et littérature érotique

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En 2001, Polizatto écrivit et mit en musique[9] une comédie musicale intitulée « Pokin’ Around[10] ». Dans le spectacle musical, le dramaturge y dénonçait, avec humour et causticité, tous les travers de la société américaine contemporaine. Mais alors que son projet était sur le point d’aboutir, les événements du 11 septembre lui fermèrent les portes de tous les théâtres. La bande originale de la pièce est, quant à elle, toujours disponible.

Polizatto est également l’auteur d’un ouvrage érotique, intitulé « Saltydog », publiée sous le nom de plume de Budd Connor. Tout comme son ouvrage autobiographique, « Saltydog » a fait l’objet de critiques élogieuses[11].

Aujourd’hui retraité, Polizatto demeure toujours en contact avec ses amis de jeunesse, dont Maxime Le Forestier (qui évoque son ami avec beaucoup d'affection dans une interview de 2011, réalisée par Télé Z au même moment que le reportage de France 3 [12]). Il partage son temps entre Palm Spring, en Californie, et Seattle, dans l’État de Washington. Il travaille également sur un projet d'adaptation de son livre autobiographique en langue française.

Notes et références

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  1. Philippe, « Partitions - San Francisco - Maxime Le Forestier (Accords et paroles ♫) », sur La Boîte à chansons (consulté le )
  2. « Comment Maxime Le Forestier a écrit «San Francisco» - Paroles, paroles », sur livres-et-chansons.blogs.nouvelobs.com (consulté le )
  3. http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20140715.OBS3689/maxime-le-forestier-ce-que-luc-alexandre-m-a-appris.html
  4. https://unapologetichippie.wordpress.com/hunga-dunga/
  5. (en) Phil Polizatto, « Letters to Datebook », SFGate,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. https://www.youtube.com/watch?v=rwnKq1TPj-Q
  7. (en) Alexis Venifleis, « Parisian finds S.F.'s much sung of blue house », SFGate,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. https://www.youtube.com/watch?v=bbMuiANN1wM
  9. http://www.acidplanet.com/artist.asp?AID=67921
  10. https://www.amazon.com/Pokin-Around-Phil-Polizatto/dp/B00005JDNZ
  11. « Saltydog », sur Goodreads (consulté le )
  12. https://www.youtube.com/watch?v=l-2xG1PzEGE