Utilisateur:Eliott120/Brouillon

Jeunesse modifier

Naissance et enfance en Corse modifier

Napoléon Bonaparte naît le dans la maison familiale des Bonaparte à Ajaccio en Corse. Ondoyé à domicile, il porte pour nom de baptême Napoleone Buonaparte et ne sera baptisé à la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption d'Ajaccio que le . Il est le deuxième enfant viable de Charles Bonaparte, avocat au Conseil supérieur de l'île, et Letizia Ramolino, installés à Ajaccio depuis la conquête française de la République corse en mai 1769[1].

Un an avant la naissance de Napoléon, la république de Gênes avait confié l'administration de l'île au royaume de France par le traité de Versailles en compensation de son soutien face à la rébellion corse[2]. Entré au service du gouvernement indépendantiste de Pascal Paoli en 1765, le père de Napoléon se rallie aux Français après la défaite des paolistes en 1769[3]. Fort de son rapprochement avec le gouverneur de l'île Charles Louis de Marbeuf, Charles Bonaparte commence une ascension politique qui va faire de lui l'un des principaux personnages de l'île. En 1771, la famille Bonaparte est reconnue noble depuis deux siècles, et l'année suivante, Charles est élu député de la noblesse aux États de Corse[4]. Grâce à ses fonctions publiques, Charles se consacre à accroitre la fortune de sa famille tandis que Letizia

C'est dans ce contexte que grandit Napoléon aux côtés de son frère aîné Joseph, né le .

Le , Charles est choisi pour faire partie de la députation des États de Corse envoyée auprès du roi Louis XVI à Versailles. À cette occasion, le comte de Marbeuf obtient auprès du ministère de la guerre une bourse pour faire entrer le deuxième fils de Charles à l'école militaire, l'aîné Joseph étant destiné à une carrière ecclésiastique[5].


La famille Bonaparte est d'origine italienne et passée en Corse à la fin du XVe siècle.

Jean Tulard[6] écrit que, depuis 1616, les Bonaparte sont membres du conseil des Anciens d'Ajaccio ; ils sont essentiellement notaires, hommes de loi, avocats, et sont alliés à d'anciennes familles seigneuriales insulaires[7],[8].

Plus tard, Napoléon fera de sa date de naissance, le , un jour férié : la Saint-Napoléon[9].

Enfance et formation militaire modifier

Le , Charles Bonaparte est élu député de la noblesse aux États de Corse. En cette qualité, il fait partie de la députation que l’Assemblée générale des États de la Corse envoie à Versailles auprès du roi Louis XVI. Le , il part pour Versailles où Louis XVI le reçoit en audience une seconde fois[10], la première rencontre avec le roi datant de 1776.

Arrivés en France le , c'est le que Charles Bonaparte fait entrer provisoirement ses deux fils Joseph et Napoléon au collège d’Autun. Napoléon y reste trois mois, le temps pour son père de faire les démarches permettant de le faire admettre à l'école militaire. Pour obtenir une bourse du roi, il faut fournir les preuves de sa noblesse et de quatre degrés d'ancienneté[11]. De plus, c'est à Autun que réside Mgr Alexandre de Marbeuf, évêque d'Autun et neveu du gouverneur de la Corse[12].

Arrivé au collège d'Autun, Napoléon ne sait pas parler français, il ne parle qu'un dialecte corse. La légende veut qu'à ce moment là, Napoléon ait appris le français en trois mois[13], ce qui est très peu probable. Napoléon gardera toute sa vie son accent italien et sa mauvaise orthographe[12]. Après trois mois et vingt jours passés à Autun, il ira à l'école militaire de Brienne, où il restera 5 ans. C'est un épisode douloureux pour Napoléon qui devra se séparer de son frère.

École royale militaire de Brienne (1779-1784) modifier
 
Bâtiment de l'ancienne école militaire de Brienne, aujourd'hui reconvertie en musée.

Charles Bonaparte ayant fourni les preuves de noblesse de la famille, Napoléon est agréé par le ministère de la Guerre pour entrer au collège militaire de Tiron, mais, à la suite de défections, il est finalement admis à l’école royale militaire de Brienne-le-Château (aujourd’hui dans l'Aube)[14]. Napoléon y entre le en classe de septième[15] étant âgé de presque 10 ans. C’est l’un des douze collèges de France qui accueillent les enfants de la petite noblesse. Il va y rester cinq ans. Bonaparte n’aurait pas été très apprécié de ses camarades, souffrant de moquerie à cause de son fort accent, faisant des fautes de langage, il vivra dans un isolement presque total et en gardera un souvenir assez malheureux[12]. De plus, Bonaparte ne cache pas son admiration pour Pascal Paoli[16]. Selon Jacques Godechot, les témoignages sur le séjour de Brienne sont contradictoires et sujets à caution[17]. Élève assez moyen en général, bon en mathématiques, il montre tout de même déjà une propension à l’art du commandement, en organisant des jeux militaires dont il prend la tête. Une bataille de boules de neige, qu'il aurait dirigée un hiver, fait partie de sa légende[18]. Son frère Joseph, ayant abandonné son projet d'entrer au séminaire, étudie le droit, Lucien entre au séminaire d’Aix-en-Provence et ses sœurs sont éduquées par Mme Campan.

Le de la même année, le sous-inspecteur des écoles fait passer aux élèves cadets de Brienne l'examen d'entrée à l'École militaire de Paris, où après un an d'études ils pourront être affectés à un régiment d'artillerie, du génie ou de la marine[19]. Napoléon est jugé apte à y entrer ainsi que quatre de ses condisciples.

  1. Gueniffey 2013, p. 44.
  2. Gueniffey 2013, p. 45.
  3. Gueniffey 2013, p. 42.
  4. Gueniffey 2013, p. 47.
  5. J. Tulard, L. Garros, Itinéraire de Napoléon, p. 13.
  6. Jean Tulard, Napoléon ou le mythe du sauveur, p. 40.
  7. Voir aussi Valynselee, Le sang des Bonaparte, 1954.
  8. « Étude sur l'ADN de Napoléon et ses sources ancestrales », sur www.lautresaintehelene.com (consulté le ).
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  10. Joseph Valynseele, Le Sang des Bonaparte, préface de Raoul de Warren, 1954, p. 23 et 25.
  11. André Castelot, Bonaparte, p. 30.
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  13. « Il apprit le français en trois mois, au point de faire librement la conversation et même de petits thèmes et de petites versions » — Abbé de Chardon, professeur de Napoléon au collège d'Autun.
  14. J. Tulard, L. Garros, Itinéraire…, p. 15.
  15. J. Tulard, L. Garros, Itinéraire…, p. 16.
  16. Mémoires de Bourrienne, tome premier, p. 33.
  17. Jean Mistler (dir.), Napoléon, t. I : Naissance d'un empire, , p. 35.
  18. Longtemps attribué à Bourrienne, en fait, selon J. Tulard et L. Garros, Ibid., p. 17, cet épisode provient d'une brochure anglaise traduite sous le titre de Quelques notions sur les premières années de Bonaparte, parue en l'an VI et reprise dans les Mémoires de Bourrienne sur Napoléon (1829), tome premier, p. 25.
  19. A. Castelot, Bonaparte, p. 47.