Utilisateur:Avinkhod/Brouillon/Art néandertalien

L'art néandertalien désigne la pratique de l'art par des membres de l'espèce homo neanderthalensis. Cette espèce étant éteinte depuis environ 40 000 ans, cet art est connu seulement par des éléments archéologiques.

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La reconnaissance progressive de la culture néandertalienne remet en cause la primauté culturelle de l'homme moderne : alors que l'on pensait il y a peu que la culture technique et symbolique des Néandertaliens était très nettement inférieure quantitativement et qualitativement à celle de l'Homo sapiens, les découvertes récentes font apparaître que l'Homme de Néandertal avait lui aussi développé certaines techniques évoluées (débitage de lames[1]), et développé ou adopté des traits culturels modernes (sépultures, signes gravés, parures). La thèse du rôle capital de l'arrivée de l'Homo sapiens en Europe et celle d'une corrélation entre l'évolution biologique et l'évolution culturelle expliquant le plus grand développement de l'Homo sapiens par son évolution biologique s'en trouvent donc remises en question.

Au Paléolithique moyen apparaissent les premières manifestations de préoccupations esthétiques ou symboliques :

  • collecte de fossiles ou de minéraux rares ;
  • utilisation d'ocre (des utilisations fonctionnelles ont été évoquées, sans preuves, mais l'utilisation sur des peaux est avérée)[2] ;
  • utilisation de plumes, comme le montre la disposition des traces de découpe sur les ossements d'oiseau de la grotte de Fumane en Italie[3] ;
  • gravure de traits, de lignes ou de signes géométriques simples sur des os ou des pierres[4],[5].

En 2014, la découverte dans la grotte de Gorham (Gibraltar) de formes géométriques gravées sur une paroi recouverte de sédiments datant de plus de 39 000 ans est annoncée par l'équipe de Clive Finlayson (en). Elles constituent le premier exemple connu d'art pariétal abstrait attribué aux Néandertaliens. Leur réalisation a nécessité plusieurs centaines de passages de la pointe d'un outil de pierre taillée, probablement de silex[6],[7].

En février 2018, de nouvelles datations viennent confirmer l'origine néandertalienne de créations artistiques (pourtour de main, réseau de lignes, peinture sur paroi) découvertes dans trois grottes espagnoles (grotte de La Pasiega (es), grotte de Maltravieso (es) et grotte d'Ardales (es)) : plus de 64 800 ans, soit plus de 20 000 ans avant l'arrivée en Europe des premiers hommes modernes. Des coquillages percés et teints, trouvés dans une quatrième grotte, sont encore plus vieux[8],[9],[10],[11]. Néanmoins, un article paru le 21 septembre 2018 remet en cause la datation des grottes de Maltravieso et de La Pasiega en raison du manque de corrélation entre le matériau analysé (des efflorescences de calcite) et le phénomène à dater. Quant aux aplats d'oxydes rouges trouvées à Ardales, rien ne prouve leur origine humaine[12],[13].

L'étude des pigments de la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure (Salomon et al. 2008) permet de conclure que les Néandertaliens ont utilisé des couleurs sur les peaux (vêtements, tentes) bien avant qu'elles n'aient été utilisées pour les peintures rupestres. Les mêmes auteurs, et d'autres, notent la grande quantité de pigments remontant au Moustérien de tradition acheuléenne dans les grottes du Pech-de-l'Azé à Carsac-Aillac, Dordogne[14], et à d'autres sites de cette époque.

En 2015 un réexamen des serres d'un pygargue à queue blanche, découvertes en 1899 sur le site néandertalien de Krapina en Croatie, révèle un remodelage en vue d'en faire les plus anciens bijoux connus, datés de 130 000 ans. Il précède de 20 000 ans les plus anciens bijoux connus créé par l’Homo sapiens à Skhul en Israël. Les Néandertaliens possédaient donc une culture symbolique 80 000 ans avant l'arrivée d’Homo sapiens en Europe. Des griffes similaires qui datent de 100 000 ans avaient été trouvées au site néandertalien des grottes du Pech-de-l'Azé en France[15]. Sur le même site, des pigments étaient utilisés sur les cuirs travaillés (vêtements, tentes), prouvant que bien avant l'apparition en Europe des peintures rupestres les Néandertaliens savaient manier les matériaux colorants et qu'ils n'ont pas attendu l'Homo sapiens pour donner à leurs objets du quotidien une dimension symbolique[14].

Une controverse scientifique entoure la possible « flûte de Divje Babe », datée d'environ 43 000 ans AP, dans un environnement culturel de style et d'époque moustériens, et présentée au Musée national de Slovénie (Narodni Muzej Slovenije) à Ljubljana comme le plus vieil instrument de musique découvert à ce jour, et éventuellement attribuable à l'Homme de Néandertal. Le découvreur — ou plutôt l'inventeur — de l'objet est le paléoanthropologue Ivan Turk ; il est aussi l'auteur de l'hypothèse selon laquelle il s'agit bien d'une ancienne flûte néandertalienne[16].

Les arguments en faveur et en défaveur de cette hypothèse sont nombreux[17]. Si une nouvelle preuve décisive intervient à l'avenir dans ce débat, cet objet serait la première preuve d'une pratique musicale chez l'Homme de Néandertal. Mais à ce jour (2023), cette controverse au sujet de la nature d'artéfact humain de l'objet ou bien façonné au hasard de l'action de carnivores, ainsi que sur son caractère néandertalien, n'est pas encore tranchée.

Sources à ajouter

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  • (en) Tomasz Płonka, Andrzej Wiśniewski, Adrian Marciszak, Grzegorz Ziółkowski, Grzegorz Lipecki, Marcin Diakowski et Kamil Serwatka, « A Middle Palaeolithic incised bear bone from the Dziadowa Skała Cave, Poland: the oldest marked object north of the Carpathian Mountains », Journal of Archaeological Science, vol. 166,‎ (DOI 10.1016/j.jas.2024.105971, lire en ligne  )

Idée de plan

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  • Présentation
  • Historique (présentation des objets trouvés dans l'ordre chronologique de fabrication)
  • Gravures
  • Peintures
  • Objets décoratifs
  • Musique
  • Découverte (présentation dans l'ordre chronologique de découverte)
  • Bibliographie et sources

Notes et références

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  1. S. Révillion et A. Tuffreau, Les industries laminaires du Paléolithique moyen, Éditions du CNRS, , 193 p. (présentation en ligne).
  2. M. Soressi et F. d’Errico, « Pigments, gravures, parures : les comportements symboliques controversés des Néandertaliens », dans Bernard Vandermeersch et Bruno Maureille, Les Néandertaliens, biologie et culture, CTHS, (lire en ligne), p. 297-309.
  3. (en) M. Peresani, I. Fiore, M. Gala, M. Romandini et A. Tagliacozzo, « Late Neandertals and the intentional removal of feathers as evidenced from bird bone taphonomy at Fumane Cave 44 ky B.P., Italy », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 108, no 10,‎ , p. 3888-3893 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Lorblanchet, M. (1999) La naissance de l'Art. Genèse de l'art préhistorique, Paris, Éd. Errance, 304 p.
  5. Jacques Jaubert, Chasseurs et artisans du Moustérien, Paris, La Maison des Roches, coll. « Histoire de la France préhistorique », , 152 p. (ISBN 2912691052)
  6. Joaquín Rodríguez-Vidal, Francesco d'Errico, Francisco Giles Pacheco et al., « A rock engraving made by Neanderthals in Gibraltar », Proceedings of the National Academy of Sciences,‎ (résumé).
  7. « Découverte de la première gravure néandertalienne dans une grotte à Gibraltar », sur culturebox.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  8. (en) Tim Appenzeller, « Europe's first artists were Neandertals », Science, vol. 359, no 6378,‎ , p. 852-853 (DOI 10.1126/science.359.6378.852, lire en ligne).
  9. (en) D. L. Hoffmann, C. D. Standish, M. García-Diez, P. B. Pettitt, J. A. Milton et al., « U-Th dating of carbonate crusts reveals Neandertal origin of Iberian cave art », Science, vol. 359, no 6378,‎ , p. 912-915 (DOI 10.1126/science.aap7778, lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Paul Rincon, « Neanderthals were capable of making art », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Ian Sample, « Neanderthals – not modern humans – were first artists on Earth, experts claim », sur The Guardian, (consulté le )
  12. Ludovic Slimak, Jan Fietzke, Jean-Michel Geneste, Roberto Otanon, « Néandertal, l'homme qui oublia de peindre les grottes ? », Archéologia, n°570, novembre 2018, pp.4-5
  13. Ludovic Slimak, Jan Fietzke, Jean-Michel Geneste, Roberto Otanon, « Comment on U-th dating of carbonate crusts reveal Neandertal origin of Iberian cave art », Science, n° 361, doi.org/10.1126/science.aau1371
  14. a et b Hélène Salomon et al., « Les matières colorantes au début du Paléolithique supérieur : caractérisation chimique et structurale, transformation et valeur symbolique », PNRC,‎ , p. 20 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  15. Les plus anciens bijoux de Néandertaliens découverts en Croatie, L'Express, 23/3/2015
  16. ce serait alors une flûte de type kena : droite, tubulaire, à encoche (sans canal d'insufflation) et à trous de jeu, donc codée 421.111.12 dans la nomenclature de la classification du Système Hornbostel-Sachs (voir la section « organologie » de l'article sur la kena). Plusieurs flûtes en os d'animaux divers, de même type, indiscutables mais un peu plus tardives et plutôt attribuées à Homo sapiens, ont été retrouvées. Voir notamment les flûtes de Geißenklösterle et de Hohle Fels, ou de la grotte d'Isturitz dans les Pyrénées-Atlantiques, datées jusqu'à environ 35 000 à 40 000 ans (AP), ainsi que l'article consacré à la Flûte au Paléolithique.
  17. Pour le détails des arguments échangés dans ce débat, ainsi que pour ses références scientifiques, consulter l'article qui est consacré à cet objet archéologique.