USS Harry S. Truman (CVN-75)

porte-avions américain
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USS Harry S. Truman (CVN-75)
illustration de USS Harry S. Truman (CVN-75)
Le Harry Truman le 31 mars 2003 en mer Méditerranée.

Autres noms Surnommé « HST »
Type Porte-avions
Classe Nimitz
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Chantier naval Chantier naval Northrop Grumman de Newport News
Commandé
Quille posée
Lancement
Armé
Statut En service en 2018
Équipage
Équipage Effectif marin : 3 200
Effectif aérien : 2 480
Caractéristiques techniques
Longueur Total : 333 m
Ligne de flottaison : 317 m
Maître-bau Total : 76,8 m
Ligne de flottaison : 40,8 m
Tirant d'eau Maximum navigable : 11,3 m
Limite : 12,5 m
Déplacement 88 000 tonnes à pleine charge[1]
Propulsion 2 réacteurs nucléaires A4W Westinghouse
4 turbines
4 arbre d'hélices
Puissance 260 000 ch (194 MW)
Vitesse > 30 nœuds (> 56 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 2 batteries de missiles surface-air Sea Sparrow Mk 57 Mod3
2 batteries de missiles surface-air RIM-116 Rolling Airframe Missile
3 canons anti-missile de 20 mm Phalanx
Électronique Radar de veille air tridimensionnel AN/SPS-48 E
Radar de veille air lointaine AN/SPS-49(V) (portée : 460 km)
Radar de conduite de tir AN/SPQ-9B
2 radars de navigation AN/SPN-46
Radars de navigation AN/SPN-43B
4 radars de conduite de tir Mk 91 NSSM
4 radars de conduite de tir Mk 95
Contre-mesures électroniques SLQ-32A(V)4
Contre-mesures électroniques SLQ-25A (Leurre anti-torpille)
Rayon d'action Essentiellement illimité
Aéronefs 74 à bord[2], capacité maximale : 90
Carrière
Pavillon États-Unis
Port d'attache Norfolk (Virginie)
Indicatif November - Hotel - Sierra - Tango

L'USS Harry S. Truman (CVN-75) est un porte-avions polyvalent américain à propulsion nucléaire, faisant partie de la classe Nimitz. Il est le cinquième et dernier porte-avions de la sous-classe Theodore Roosevelt, et fait partie des 11 porte-avions géants de l'US Navy.

À l'origine, le navire a été baptisé USS United States, mais il a été renommé Harry S. Truman au début de sa construction, en hommage au 33e président des États-Unis, Harry S. Truman. La devise du porte-avions est « The Buck Stops Here » (en français : « la patate chaude s'arrête ici »), l'un des dictons préférés de Harry S. Truman. Cette devise illustre l'endossement de la responsabilité ultime dans la prise de décision.

Le navire possède son propre journal quotidien, le Give 'em Hell Herald, et sa chaîne d'informations télévisuelle hebdomadaire, Synergy.

Construction modifier

La commande a été passée le au Newport News Shipbuilding de Newport News, en Virginie, sous la désignation USS United States. La quille fut mise en chantier le , et le navire fut renommé Harry S. Truman en . Trois ouvriers moururent sur le chantier le , des suites d'un empoisonnement au méthane et au sulfure d'hydrogène, provenant de la fuite d'une pompe. En mémoire, leurs noms furent gravés sur une plaque en laiton, accrochée dans le tunnel menant au hangar no 1.

Le navire fut lancé le , et ira rejoindre la Navy le , après avoir passé les tests finaux un mois auparavant.

Le président des États-Unis Bill Clinton fut présent lors de la cérémonie de baptême, ainsi que Ike Skelton (en), élu démocrate du Missouri (État d'origine de Truman), président de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis et à qui l'on doit le renommage du navire en Truman.

Historique modifier

Son premier déploiement eut lieu du au , en soutien de l'opération Southern Watch, qui créa une zone d'exclusion aérienne à la suite de la guerre du Golfe. Près de 870 sorties furent réalisées au-dessus du territoire irakien[3]. Il retourna ensuite au chantier naval Norfolk Naval Shipyard (Portsmouth, en Virginie), pour sa première remise à niveau (Planned Incremential Availability).

Son deuxième déploiement a eu lieu le , dans le cadre de l'opération Enduring Freedom[3], en faisant escale à Marseille et à Souda Bay (Crète). Il fut ensuite impliqué dans l'opération liberté irakienne en 2003, avant de retourner à son port d'attache le (Norfolk).

 
Le Truman, mouillant à Portsmouth lors de son escale au Royaume-Uni (mai 2003).

Il fut ensuite dépêché en mer Méditerranée par la Fleet Response Plan, pour ensuite participer à l'opération Majestic Eagle dans le Pacifique-Est. Il fit escale à Naples, avant de retourner à son port d'attache, pour y subir une deuxième remise à niveau (PIA).

Le Truman fit route vers le golfe Persique le , et fit escale à Souda Bay (Crète), Manama (Bahreïn) et Dubaï (Émirats arabes unis), avant de retourner à son port d'attache le . Bien qu'il fût prévu de traverser l'équateur et de faire escale en Afrique du Sud, des désordres diplomatiques l'ont obligé à passer par le canal de Suez plutôt que de faire le tour de l'Afrique.

Lors du désastre de l'ouragan Katrina le , le Truman fut envoyé dans le golfe du Mexique et l'atteint 3 jours plus tard, pour porter secours aux victimes. Ancré à 80 kilomètres de Mobile (Alabama), il servit de base aérienne pour une escadre d'une quarantaine d'hélicoptères de la base navale de Jacksonville. Le navire a fourni de l'équipement, des vivres et surtout, a servi de station de désalinisation d'eau de mer. L'eau potable ainsi produite fut envoyée par hélicoptère sur les zones sinistrées, à destination de la population. L'escadre menait en moyenne 90 sorties par jour[4]. Les marins, quant à eux, ont participé à l'effort général en transportant du matériel et des équipements, et en fournissant des soins médicaux. Après 20 jours d'aide humanitaire, le Truman retournera à son port d'attache[5]. Le navire subit une remise à niveau (PIA) en , et durant cette période, 25 marins volontaires se rendirent à Gulfport (Mississippi) pour aider à la reconstruction de la ville, pendant une semaine en [6].

 
Vue du pont du Truman (février 2008).

Le navire quitta son port d'attache en pour mener des exercices de routine. Le , un E-2C Hawkeye s'écrasa accidentellement en mer, au large des côtes de la Caroline du Nord, tuant ses trois membres d'équipage[7],[8].

Pour son septième déploiement du , le porte-aéronef mit le cap vers le golfe Persique. Il fit escale à Dubaï, à Rhodes (Grèce) et à Marseille en . Il retourna à son port d'attache le , en faisant escale à Mayport (Floride).

Lors de la présentation du budget de la défense 2019, le département de la Défense annonce son intention de le désarmer en 2020 alors qu'il doit effectuer une refonte à mi-vie, mais la classe politique américaine refuse cette proposition et le , le président Trump annule l’ordre de mise hors service[9].

Groupe aéronaval du Truman modifier

Le Truman fait partie du groupe aéronaval Carrier Strike Group 10 (CSG-10) et transporte les escadrons qui composent le Carrier Air Wing 3 (CVW-3). Il est le navire amiral du CSG-10 et le siège du commandant du Destroyer Squadron 26[10].

Escadrons du CVW-3 modifier

 
Un F/A-18 du VFA-106 “Gladiators” (2005) ; cette escadre ne fait aujourd'hui plus partie du CVW-3.

Le parc aérien du Truman est, dans les années 2007, constitué d'environ 74 aéronefs[11] :

Navires du DESRON-26 modifier

Le DESRON est composé des bâtiments suivants[12] :

  • USS Carney (DDG-64) ;
  • USS Ross (DDG-71) ;
  • USS Oscar Austin (DDG-79) ;
  • USS Winston S. Churchill (DDG-81) ;
  • USS Bulkeley (DDG-84) ;
  • USS James E Williams (DDG-95).

Insigne modifier

L'insigne du navire a été conçu par son équipage. Les couleurs bleu et or sont héritées du sceau du département de la Défense. Il est ovale, et le nom Truman prend la forme de la coque du porte-avions (calligramme). Il présente également la devise du navire, « The Buck Stops Here », ainsi que son indicatif, sous forme de pavillons. Les 33 étoiles qui bordent l'insigne honorent le 33e président des États-Unis, Harry S. Truman.

Les aigles ont été choisis pour les symboles qui lui sont liés. Ils représentent l'intégrité et l'honnêteté du président Truman, la maîtrise de la mer, la force et l'autorité (serres déployées, éclair) ainsi que la volonté de maintenir la paix (branche d'olivier)[13].

Fanion de guerre modifier

 
Fanion de guerre.

Le fanion de guerre du Truman est une variante du drapeau du 129e Régiment d'Artillerie Terrestre de la 35e division (129th Field Artillery Regiment of the 35th Division), la batterie qui était sous le commandement du Captain Harry S. Truman, durant la Première Guerre mondiale.

Les canons croisés sont des canons de 75 Modèle 1897, ceux que Harry Truman et son régiment ont utilisés lors des combats sur le sol français, contre les Allemands. Le design en queue-de-pie, les canons croisés, le « 129 » et le « D » proviennent du drapeau d'origine. L'écarlate représente le prix que les Américains ont dû payer pour leur indépendance, selon le point de vue de Truman :

« Aujourd'hui encore, la liberté coûte cher. La liberté coûte de l'argent. Elle coûte du sang. Elle nécessite le courage et l'endurance, non seulement des soldats, mais aussi des hommes et des femmes qui sont libres, et qui sont déterminés à le rester. Il faut combattre pour la liberté, tout comme nos pères ont dû combattre lors de la naissance de notre État. »[14]

“Give 'em hell” (littéralement, Bottez-leur le train) est devenu le cri de guerre du navire, ainsi que le nom du journal de l'équipage. Cette expression remonte à la campagne de réélection présidentielle de 1948. Lors d'un discours de Harry Truman, porté à Seattle, une des personnes de l'assemblée s'est écriée “Give 'em hell, Harry!”.

Décorations modifier

Le Truman a reçu le Battle “E” en 2003, 2004 et 2005. En 2004, il gagna le Marjorie Sterrett Battleship Fund Award de l'Atlantic Fleet.

Le Truman dans la culture modifier

  • Le documentaire City of Steel (Cité d'Acier) de Discovery Channel retrace la construction du navire, ses premiers tests de qualification et son entrée en service actif ;
  • Les Larmes du soleil est un film de guerre américain de 2003, tourné sur ce porte-avions.

Notes et références modifier

  1. (en) U.S. Navy Office of Information, « Aircraft Carriers - CVN : General Characteristics, Nimitz class », sur navy.mil, (consulté le ) Conversion : 1 short ton = 0,907 Tonne métrique.
  2. (en)(en) « Carrier Air Wing THREE », sur GlobalSecurity.org (consulté le ). La valeur 74 provient de la somme des aéronefs de chaque escadre.
  3. a et b (en) Site officiel de l'USS Harry S. Truman, partie « Information »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), onglet Ship's History.
  4. (en) US Navy, « Truman Continues Preparations to Aid Hurricane Relief », sur www.navy.mil, (consulté le ).
  5. (en) US Navy, « Ships to Return After Supporting Hurricane Katrina Relief » [archive du ], sur www.navy.mil, (consulté le ).
  6. (en) Michael Campbell, « Truman COMREL Provides Katrina Relief », sur www.navy.mil, (consulté le ).
  7. (en) « Service to be held for three killed in Hawkeye crash », sur WVEC.com, The Associated Press, (consulté le ).
  8. (en) Kate Wiltrout, « Navy can't pinpoint cause of fatal Hawkeye crash », sur The Virginian-Pilot, Landmark Communications, (consulté le ).
  9. (en) Laurent Lagneau, « L’administration Trump revient sur son projet de retirer du service le porte-avions USS Harry S. Truman », sur OPEX360, Landmark Communications, (consulté le ).
  10. (en) « Truman Conducts JTFEX », sur GlobalSecurity.org, (consulté le )
  11. (en) Site officiel du CVW-3, consulté le 03/01/2009.
  12. (en) Site officiel du DESRON-26, consulté le 03/01/2009.
  13. (en) synergeez, « USS Harry S Truman CVN-75 », sur www.synergeez.com (consulté le ). Il s'agit d'une sauvegarde d'une fiche technique disparue des archives du Naval Historical Center.
  14. (en) Discours de Harry S. Truman, lors du 175e anniversaire de la Déclaration d'Indépendance () :
    “For one thing, freedom is still expensive. It still costs money. It still costs blood. It still calls for courage and endurance, not only in soldiers, but in every man and woman who is free and who is determined to remain free. Freedom must be fought for today, just as our fathers had to fight for freedom when the Nation was born.”
    Disponible sur www.presidency.ucsb.edu.

Voir aussi modifier

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