Tricolor (navire)

navire qui coula sur un haut fond du pas de Calais le 14 décembre 2002

Le Tricolor est un navire transporteur de véhicules norvégien d'environ 50 000 tonneaux construit en 1987 au Japon et qui à la suite d'un abordage, coula sur un haut fond du pas de Calais le .

Tricolor
Autres noms 1987–1996 : Nosac Sun
Type Cargo
Fonction Transporteur de véhicules
Histoire
Constructeur Tsuneishi Shipbuilding (Fukuyama, Japon Drapeau du Japon)
Lancement
Statut Naufragé :
Dégagé :
Caractéristiques techniques
Longueur 190 m
Maître-bau 32,24 m
Tirant d'eau 9,12 m
Port en lourd 15 543 tpl
Tonnage Jauge brute : 49 792
Carrière
Pavillon Drapeau de la Norvège Norvège
IMO 8600181
Localisation
Coordonnées 51° 22′ 00″ nord, 2° 12′ 07″ est

Naufrage

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Durant les premières heures du , dans la zone économique exclusive française à 20 milles au (NNW) nord-nord-ouest de Dunkerque lors de son voyage de Zeebruges à Southampton, il fut abordé par le Kariba, un porte-conteneurs immatriculé aux Bahamas. Aucune perte humaine ne fut à déplorer. Les 24 membres d'équipage furent sauvés par les stations SNSM de Calais et Dunkerque , le remorqueur Boxer et un pneumatique du sauvetage belge de Nieuport ; le navire abordeur récupéra 3 membres de l'équipage. Le Jean Bart sauva pour sa part 17 personnes[1]. Le navire coula, se couchant sur le flanc par 30 mètres de fond, une partie de la coque émergeant à basse mer.

Le double « rail » du pas de Calais est une des voies maritimes les plus fréquentées du monde ; la nuit suivante, l'épave fut heurtée par le Nicola, cargo allemand qui dut être dégagé par un remorqueur. Malgré un renforcement du balisage de la zone, le , un pétrolier turc, le Vicky, le heurta également, mais il put se dégager à marée montante.

Les marines nationales française, britannique et belge se relayèrent alors pour assurer une surveillance de la zone de l'épave par patrouilleur maritime et faire dérouter les navires. Ainsi, malgré les balises lumineuses et d'écho radar et les messages radio permanents sur zone, plus d'une cinquantaine d'interventions des patrouilleurs seront nécessaires jusqu'au dégagement de l'épave.

Le dégagement de l'épave

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Il fut menée par une compagnie spécialisée néerlandaise, Smit International. Débutée en , l'opération fut déclarée terminée le .

La méthode consista à découper le navire en section de 3 000 tonnes à l'aide d'un câble composé d'un millier de maillons recouverts de WIDIA (carbure de tungstène fritté), une technique similaire à celle que cette compagnie avait utilisée pour récupérer le Koursk, un sous-marin russe.

Conséquences

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La plupart du gazole des réservoirs du navire fut pompé peu de temps après le naufrage, mais durant ce dernier environ 540 tonnes s'échappèrent et se répandirent dans la mer provoquant une petite marée noire.

Le navire transportait 2 871 voitures neuves, principalement des modèles de luxe allemands et suédois de marque BMW et Volvo, d'une valeur en vente au détail estimé à 60 millions de livres sterling. Cette cargaison fut extraite de l'épave et mise à la casse.

La Ligue pour la Protection des Oiseaux a décompté, 5 500 oiseaux ramassés (morts et vivants) pour la France, avec une très forte proportion de guillemots de Troïl, 16 000 oiseaux souillés (morts et vivants) pour la Belgique et la Hollande ce qui fait un total de 21 500 oiseaux[2].

En , à la suite de cet incident, l'AISM a adopté une nouvelle signalisation : la « bouée d’épave en cas d’urgence »[3].

Notes et références

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  1. Philippe Boutelier, « Sauvetage du Tricolor », sur sauveteurdudunkerquois.fr, .
  2. Site du Cedre
  3. Service hydrographique et océanographique de la Marine, Signalisation maritime, Brest (France), SHOM, coll. « Ouvrages généraux » (no 3), , 62 p. (ISBN 978-2-11-139457-5, présentation en ligne), chap. 1.2.7.3. (« Bouée d’épave en cas d’urgence »), p. 22

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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