Traité de Gaillon

trêve entre Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste (1196)
Traité de Gaillon
Description de cette image, également commentée ci-après
Traité dit « de Gaillon » conclu en 1196 entre Richard et Philippe Auguste.
Signé
entre Gaillon et Le Vaudreuil
(Heudebouville ?)
Parties
Parties Roi de France Roi d'Angleterre
duc de Normandie
Signataires Philippe Auguste Richard Cœur de Lion

Le traité de Gaillon est la ratification d'un traité négocié à Issoudun en Berry à la fin de l'année 1195 entre les rois de France et d'Angleterre et qui fut signé entre Gaillon et Le Vaudreuil probablement le [1].

Contexte modifier

Il s'agit d'une trêve convenue entre Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre et Philippe Auguste, roi de France, le . Le lieu de la rencontre n'est pas précis : « entre Gaillon et Le Vaudreuil » y est-il porté tandis que l'historiographie relate un lieu de rencontre pouvant être Heudebouville, selon Jean Mineray (op. cit.).

Les hostilités auraient été, d'après le chroniqueur Rigord, interrompues à la demande de Richard : « Ayant déposé les armes, il se rendit en toute hâte avec un petit nombre des siens auprès du roi des Francs. Là, en présence de tous, il fit hommage au roi Philippe pour le duché de Normandie et pour les comtés de Poitou et d’Anjou ; ensuite, au même endroit, chacun des deux rois fit serment d’observer la paix. »

Le traité qui comprend des clauses matrimoniales et territoriales s'avère plus favorable à Richard qu'à Philippe Auguste ne parvint à conserver que quelques places les conquêtes qu'il avait effectuées dans le Vexin normand (notamment Vernon, Neaufles, Gisors, Gaillon, Pacy-sur-Eure et Ivry[2] ainsi que la théorique suzeraineté sur l'Auvergne que lui avait reconnue Henri II en 1189, mais doit renoncer à ses conquêtes en Berry (notamment Issoudun et Graçay) et plusieurs autres places. L'aristocratie auvergnate va refuser ce traité et le comte Guy II d'Auvergne entre en guerre contre Philippe Auguste pour préserver son indépendance.

Pratiquement écarté de Normandie, Philippe Auguste, peu satisfait de cet accord rompt la trêve dès le printemps 1196 en s'emparant d'Aumale[3]

Archivage modifier

L'exemplaire de l'engagement probablement passé le par Richard Cœur de Lion, dans lequel il énumère les clauses de la paix conclue avec Philippe, a été conservé dans le trésor des Chartes des rois de France et se trouve aujourd'hui aux Archives nationales, sous la cote J/628-2 (également référencé AE/III/1).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Emmanuel Rousseau et Gilles Désiré dit Gosset, « Le Traité de Gaillon (1196) : Édition critique et traduction », Tabularia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Jean Mineray, Récits et documents pour servir à l'histoire de Gaillon et d'alentour, Luneray, Bertout, , 255 p. (lire en ligne), p. 27.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Stéphane William Gondoin, « Richard Cœur de Lion : « Le diable est déchaîné » », Patrimoine normand, no 119,‎ octobre-novembre-décembre 2021, p. 63 (ISSN 1271-6006).
  2. Anne-Marie Flambard Héricher (préf. Vincent Juhel), Le château de Vatteville et son environnement, de la résidence comtale au manoir de chasse royal, XIe – XVIe siècle, vol. Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie, t. XLVIII, Caen, Société des antiquaires de Normandie, , 393 p. (ISBN 978-2-919026-27-2), p. 61.
  3. Flambard Héricher 2023, p. 62.