Todd Gitlin

sociologue américain

Todd Gitlin (né à Manhattan le et mort à Pittsfield au Massachusetts le [1]) est un sociologue et essayiste américain de la Contre-culture.

Todd Gitlin
Todd Gitlin en 2007.
Fonction
Président
Students for a Democratic Society
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
PittsfieldVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Todd Alan Gitlin
Nationalité
Formation
Bronx High School of Science
Collège de la littérature, des sciences et des arts de l'université du Michigan (en)
Harvard College
Université de Californie à BerkeleyVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Influencé par
Site web
Distinction
Berlin Prize (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Il est cité dans l'essai polémique de Horowitz, The Professors: The 101 Most Dangerous Academics in America (2001).

Biographie

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Formation

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Né dans une famille juive, Todd Alan Gitlin fut un élève brillant, admis à 16 ans à la Bronx High School of Science[1], puis à Harvard College, dont il sortit licencié en mathématiques avec félicitations du jury en 1963. Il poursuivit ses études en sciences politiques à l'université du Michigan, puis en sociologie à Berkeley[2].

Carrière

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Carrière universitaire

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Assistant à temps partiel de 1970 à 1977 au New College de l’université d'État de San José et enseignant de Sociologie urbaine à l’université de Californie à Santa Cruz, Todd Gitlin exerça ensuite pendant 16 ans la sociologie et dirigea le cursus de médias à Berkeley. À la fin des années 1990, il enseigna pendant sept ans la culture générale, le journalisme et la sociologie à l’université de New York.

En 2002, il obtint la chaire de journalisme et de sociologie, et à partir de 2006 il présidait en outre le cursus de 3e cycle en communications de l’Université Columbia, où il assurait de plus le tronc commun de Civilisation contemporaine et la culture américaine des années 1960[3].

L’École des hautes études en sciences sociales de Paris lui confia en 1994–1995 la chaire de Civilisation américaine. Membre résident du Séminaire Bellagio (Italie), de la Fondation Djerassi à Woodside (Californie), sociétaire du Media Studies Center, professeur invité de l’Université Yale, de l’Université d'Oslo et de l’Université de Toronto, ses travaux ont été récompensés du Prix Bosch de Politique Publique (Berlin, avril-mai 2011). Simultanément, il était admis à l’American Academy de Berlin[4].

Prises de position publiques

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Étudiants américains réclamant que leur université désinvestisse les énergies fossiles en 2013

Todd Gitlin a commencé à militer en 1960, en rejoignant un groupe de militants anti-armes nucléaires de Harvard appelé « Tocsin[5] », dont il finit président[6],[7] après avoir réussi à organiser la manifestation nationale de Washington contre la course aux armements et les essais nucléaires, les 16–17 février 1962[6]. Dans les deux années qui suivirent, Gitlin presida les Students for a Democratic Society[8], et organisa la manifestation nationale contre la guerre du Viêt Nam de Washington (17 avril 1965), qui rassembla 25 000 manifestants, de même que le premier appel à la désobéissance civile visant le soutien des groupes industriels américains au régime Sud-africain de l’apartheid : un sit-in au siège social de la Chase Manhattan Bank[9],[10], le 19 mars 1965. En 1968 et 1969, il fut l’éditorialiste et chroniqueur régulier du San Francisco Express Times, un journal clandestin, tout en fournissant la presse underground de billets d'opinion via Liberation News Service.

Au milieu des années 1980, il était l'un des chefs de file des universitaires de Berkeley appelant au boycott des investissements en Afrique du Sud, et présidait le collectif des anciens élèves du collège Harvard-Radcliffe contre l'Apartheid. Il prit position contre la Guerre du Golfe[11] en 1991 ainsi que contre la guerre en Irak[12] en 2003, mais apporta son soutien aux bombardements en Yougoslavie en 1999 et à l’occupation de l’Afghanistan en 2002[13]. En 2013, il s'impliqua de nouveau dans le collectif de désinvestissement des énergies fossiles d'Harvard[14], et anima un groupe identique à l'université Columbia ; il s'opposa en revanche systématiquement aux sanctions contre Israël.

Frappé d'une crise cardiaque le 31 décembre 2021 à son domicile de Hillsdale, Todd Gitlin fut admis inconscient à l'hôpital voisin de Pittsfield (Massachusetts), où son décès a été constaté le 5 février 2022[1].

Œuvres

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Notes et références

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  1. a b et c Katharine Q. Seelye, « Todd Gitlin, a Voice and Critic of the New Left, Dies at 79 », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  2. « Todd Gitlin », sur New York Institute for the Humanities
  3. « CULPA - Todd Gitlin », sur culpa.info (consulté le )
  4. (en) « Todd Gitlin », sur Center for American Studies
  5. « 'I Thought the Movement Was Going to Be My Life.' », The Harvard Crimson,‎ (lire en ligne)
  6. a et b « Tocsin Leaders Say Cuban Situation Encouraged Changes in Orientation », The Harvard Crimson,‎ (lire en ligne)
  7. Joseph M. Russin, « Tocsin Expects More Than 300 From University to Join March », The Harvard Crimson,‎ (lire en ligne)
  8. Todd Gitlin, « What Was the Protest Group Students for a Democratic Society? Five Questions Answered », Smithsonian Magazine,‎ (lire en ligne)
  9. Bettye Miller, « Sixties Activist, Writer Todd Gitlin to Lecture Dec. 3 », sur University of California, Riverside,
  10. Kirkpatrick Sale, SDS, New York, Random House, , p. 153–54.
  11. Thomas D. Beamish, Harvey Molotch et Richard Flacks, « Who Supports the Troops? Vietnam, the Gulf War, and the Making of Collective Memory », Social Problems, vol. 42, no 3,‎ , p. 345 (DOI 10.2307/3096852, JSTOR 3096852)
  12. Danny Postel, « It Wasn't About Oil, and It Wasn't About the Free Market: Why We Invaded Iraq », sur In These Times,
  13. (en) Douglas Kellner, « Education and the Academic Left: Critical Reflections on Todd Gitlin », College Literature, vol. 33, no 4,‎ , p. 137–154 (ISSN 1542-4286, DOI 10.1353/lit.2006.0056, lire en ligne)
  14. « Divest Harvard », sur Divest Harvard

Liens externes

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