Tethydraco regalis

Tethydraco est un genre fossile de ptérosaures ptérodactyloïdes de la famille des ptéranodontidés. Selon Paleobiology Database en 2022, ce genre est resté monotypique et l'espèce type est Tethydraco regalis.

Présentation

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Tethydraco regalis a vécu en Afrique du Nord à la fin du Crétacé supérieur (Maastrichtien terminal), il y a environ 67 Ma (millions d'années)[1].

Ce ptérosaure fait partie d'un ensemble diversifié de ptérosaures découverts au Maroc dans les mines de phosphates de Sidi Daoui et de Sidi Chennane sur le plateau de Khouribga dans le bassin d'Ouled Abdoun, à environ 120 km au sud-est de Casablanca. Ils sont décrits ensemble par Longrich et ses collègues en 2018[2]. Ces ptérosaures appartiennent à trois familles différentes : les Azhdarchidae, les Pteranodontidae et les Nyctosauridae, et à pas moins de sept espèces différentes[2] :

Ces nouvelles espèces décrites en 2018 modifient l'idée que les ptérosaures étaient en déclin avant la grande extinction de la fin du Crétacé intervenue il y a 66 Ma (millions d'années). En effet, avant cette date, les fossiles de ptérosaures n'étaient connus dans cet intervalle que par une dizaine d'espèces appartenant uniquement à la famille des azhdarchidés et découverts principalement en Amérique du Nord (dont le célèbre Quetzalcoatlus northropi).

Une seule espèce est rattachée au genre : Tethydraco regalis, décrite en 2018 par Nicholas R. Longrich, David M. Martill et Brian Andres[2].

Étymologie

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Le nom de genre Tethydraco est composé des mots Téthys, le nom de l'océan qui séparait au Crétacé supérieur l'Afrique de l'ensemble Europe-Asie, et du mot latin draco, « dragon ». Le nom d'espèce regalis signifie « royal » en latin[2].

Découverte

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Plan de localisation des mines de phosphates du Maroc,
où les fossiles ont été découverts.

Depuis 2015 un groupe de paléontologues était en contact avec des marchands de fossiles qui récupèrent des os fossilisés auprès des ouvriers des mines de phosphates. Le but de cette étude était de déterminer la diversité des ptérosaures à la toute fin du Crétacé supérieur (Maastrichtien terminal), à une époque où les ptérosaures semblaient avoir décliné fortement, peu avant l'extinction Crétacé-Paléogène. Dans ces niveaux stratigraphiques, à l'échelle mondiale, seuls quelques rares fragments d'azhdarchidés étaient connus. L'absence dans ces niveaux des ptéranodontidés et des nyctosauridés pouvait s'expliquer, soit par leur extinction plus précoce, soit par un piètre enregistrement fossile de cet intervalle donnant une image déformée de la réalité[2].

L'holotype, répertorié FSAC-OB 1, provient du milieu de la Couche III, qui correspond aux premiers bancs de phosphates de la mine de Sidi Daoui, et date du Maastrichtien supérieur. Il s'agit uniquement d'un humérus gauche, assez écrasé. D'autre os ont été attribués à T. regalis : FSAC-OB 199, une ulna, FSAC-OB 200, une autre ulna, FSAC-OB 201, un fémur, FSAC-OB 202, un fémur avec son tibia. Les inventeurs du genre reconnaissent qu'il est difficile d'attribuer tous ces os à la même espèce, même si les ulnas, très larges, s'adaptent bien à la largeur distale exceptionnelle de l'humérus[2].

Description

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L'envergure de Tethydraco a été estimée à 5 mètres[2].

Certains caractéristiques permettent de distinguer Tethydraco des autres ptéranodontidés connus. Sa crête deltopectorale de l'humérus est placée en position assez proximale, proche du torse de l'animal, sa bordure la plus proche se plaçant juste en position proximale par rapport à la crête opposée, la crista ulnaris. La terminaison distale de l'humérus, vers l'avant-bras, montre une large expansion triangulaire. La crête osseuse qui se dirige vers le condyle de l'articulation externe possède un processus distinct pointant vers le haut lorsque l'aile est dans une position étirée. La crête menant au condyle interne est élargie et s'étend vers le torse sur une grande longueur. Le cubitus est relativement court et large tandis que son extrémité proximale, vers l'humérus, est très élargie[2].

Paléoécologie

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Au sein de la Couche III du Maastrichtien terminal, Tethydraco coexiste avec les autres ptérosaures décrits dans le même article par Longrich et ses collègues : Alcione elainus, Simurghia robusta, Barbaridactylus grandis, Phosphatodraco mauritanicus et probablement deux autres azhdarchidés. Dans cet environnement vivaient aussi des Chenanisaurus (dinosaures de la famille des abélisauridés)[4],[2].

Phylogénie

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L'analyse cladistique des Pteranodontia conduite par les inventeurs du genre, Nicholas Longrich et ses collègues, montre la position du genre au sein des Pteranodontidae[2].

Cladogramme

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Le cladogramme ci-dessous résulte de l'analyse phylogénétique de B. Andres, J. Clark et X. Xu en 2014[5], mise à jour en 2018[2] :

Ornithocheiroidea

Azhdarchoidea


 Pteranodontoidea 

Ornithocheiromorpha


 Pteranodontia 

Pteranodontidae


Pteranodon sternbergi (= Geosternbergia)



Pteranodon longiceps




Tethydraco regalis




Nyctosauridae

Alamodactylus byrdi



Volgadraco bogolubovi




Cretornis hlavaci





Alcione elainus



Simurghia robusta





Muzquizopteryx coahuilensis





Barbaridactylus grandis



Nyctosaurus lamegoi





Nyctosaurus nanus



Nyctosaurus gracilis











Voir aussi

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Liens externes

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Notes et références

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Références taxonomiques

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(en) Référence Paleobiology Database : Tethydraco Longrich et al., 2018 (consulté le )

Références

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  1. (en) Yans J, Amaghzaz MB, Bouya B, Cappetta H, Iacumin P, Kocsis L, et al. First carbon isotope chemostratigraphy of the Ouled Abdoun phosphate Basin, Morocco; implications for dating and evolution of earliest African placental mammals. Gondwana Research. 2014;25(1):257–69
  2. a b c d e f g h i j et k (en) Longrich, N.R., Martill, D.M., and Andres, B. (2018). Late Maastrichtian pterosaurs from North Africa and mass extinction of Pterosauria at the Cretaceous-Paleogene boundary. PLoS Biology, 16(3): e2001663. DOI 10.1371/journal.pbio.2001663
  3. (en) Pereda-Suberbiola X, Bardet N, Jouve S, Iarochène M, Bouya B, Amaghzaz M. A new azhdarchid pterosaur from the Late Cretaceous phosphates of Morocco. Geological Society, London, Special Publications. 2003;217(1):79–90
  4. (en) N.R. Longrich, X. Pereda-Suberbiola, N.-E. Jalil, F. Khaldoune et E. Jourani, « An abelisaurid from the latest Cretaceous (late Maastrichtian) of Morocco, North Africa », Cretaceous Research, vol. 76,‎ , p. 40–52 (DOI 10.1016/j.cretres.2017.03.021)
  5. (en) B. Andres, J. Clark et X. Xu, « The Earliest Pterodactyloid and the Origin of the Group », Current Biology, vol. 24, no 9,‎ , p. 1011–6 (PMID 24768054, DOI 10.1016/j.cub.2014.03.030)