Solange Alexandre

résistante française cheffe du maquis Pas-de-bœuf à Ruillé-sur-Loir
Solange Alexandre
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (101 ans)
MamersVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
DubuissonVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
CorlayVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École normale (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Membre de
Grade militaire
Conflit
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 195408)Voir et modifier les données sur Wikidata

Solange Alexandre, née Dubuisson le à Mamers, est une institutrice, résistante française. Elle est une des fondatrices et la cheffe du maquis « Pas-de-bœuf », à Ruillé-sur-Loir, qui participe à la libération de la Touraine.

Biographie modifier

Solange Alexandre est la fille du gendarme Albert Dubuisson en poste à l’école de gendarmerie de Mamers. Après 15 ans, il quitte la gendarmerie et devient employé à la préfecture de la Sarthe. Ses parents ont souffert pendant la Première Guerre mondiale. Son père y a été blessé et sa mère y a perdu son premier mari. Solange est élevée dans une famille ayant une grande ferveur patriotique[1],[2],[3].

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle est étudiante à l'école normale du Mans[2],[3].

Dans la résistance modifier

En 1941, elle rencontre le lieutenant Saïd Belhaffaf, retraité de l'armée française d'origine tunisienne, un ami de son père et résistant de la première heure. Grâce à lui, elle s'engage dans la Résistance au sein de l'organisation civile et militaire (OCM) comme agent de liaison dans le Maine, en Bretagne et en Normandie. Elle prend le nom de « Corlay ». Rapidement, elle profite de ses déplacements et de sa connaissance de la région pour faire du renseignement[2].

En 1943, elle rencontre son futur mari Guy Deliot, qui, pour échapper au Service du travail (STO), s’engage dans la gendarmerie où il est affecté à la brigade du Mans. Refusant d'arrêter, avec la Gestapo, un couple de juifs, il déserte avec un de ses camarades et rejoint la Résistance[3],[4].

En , avec ses amis, Michel et Jean Gadois ainsi que Guy Deliot, Solange Alexandre crée un maquis au lieu-dit étang du Pas-de-bœuf près de Ruillé-sur-Loir. Il est principalement composé de réfractaires au Service du travail (STO) mais aussi de rescapés du maquis de Mortagne décimé par la Gestapo. Solange Alexandre est à la tête d'une trentaine d'hommes[2],[4].

Le maquis du « Pas-de-bœuf » combat les Allemands, organise des sabotages, abrite des aviateurs alliés et participe à la libération de Tours et de sa région avec le bataillon IV/4 du 65e régiment d'infanterie reconstitué[4],[5].

Le , le maquis rentre d'une opération de sabotage contre un train de munitions, sur la ligne « Tours - Le Mans ». Ils apprennent qu'un groupe d'Allemands stationne dans une ferme au lieu-dit la Durtière, à Ruillé-sur-Loir. Comptant sur l’effet de surprise et sous-estimant le nombre d'ennemis, le groupe d'une quinzaine de maquisards les attaque. Ces derniers n'ont pas remarqué une sentinelle postée aux alentours, qui les attaque à revers. Ils doivent se replier. Lors de cette retraite Michel Gadois est blessé, il est achevé d'une balle dans la tête par les Allemands[2],[4],[6].

À la fin des opérations de libération de la région, elle est nommée cheffe départementale du service social des Forces françaises de l'intérieure (FFI), et accueille des déportés et des prisonniers libérés[3],[4].

Solange Alexandre termine la guerre avec le grade de lieutenant des FFI[4].

En , au Mans, elle épouse, son ami, le gendarme Guy Deliot avec qui elle aura trois enfants (Jean-Pierre, Marie-France, Françoise)[3],[4],[6].

Après-guerre modifier

En 1951, elle suit son époux muté en Nouvelle-Calédonie. Comme aucun poste d'enseignant n'est disponible, elle devient Secrétaire générale de la Chambre d'Agriculture de Nouméa[6].

Au gré des affectations, le couple déménage 17 fois[3].

En 1960, son mari meurt en service commandé à la Martinique lors de manifestations violentes. Solange Deliot, rentre, avec ses trois enfants, au Mans, où elle reprend son métier d'institutrice jusqu'à son départ à la retraite en 1978[5],[6].

En 1981, elle épouse Bernard Alexandre[5],[6].

Solange Alexandre est membre active de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[3],[5].

Reconnaissance modifier

Le , la ville de Loir-en-Vallée (Ruillé-sur-Loir), qui l'a faite citoyenne d'honneur, rebaptise la place de la mairie « Solange Dubuisson Alexandre »[2],[7].

Distinctions modifier

À deux reprises, Solange Alexandre refuse la Légion d'honneur, car elle estime qu'elle n'a fait que son devoir[3],[5].

Notes et références modifier

  1. Le Maine Libre, « Elle a créé un maquis à Ruillé-sur-Loir en 1944 : Solange a 100 ans ce vendredi 9 septembre », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  2. a b c d e f g h et i Rédaction Le Petit Courrier - L'Echo, « Solange Alexandre, résistante centenaire donnera son nom à la place de Ruillé-sur-Loir », sur actu.fr, (consulté le )
  3. a b c d e f g et h Eric Mondin, « Célébration de notre centenaire – UD 72 – UNPRG », sur unprg.fr (consulté le )
  4. a b c d e f g h i j et k Antoine Louvard, Solange s'engage dans la Résistance, (ISBN 978-88-97539-46-9 et 88-97539-46-7, OCLC 991205861, lire en ligne)
  5. a b c d e f g h et i Le Maine Libre, « Les 100 ans de Solange Alexandre fêtés par les gendarmes sarthois », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  6. a b c d et e Maxime Davoust, « Solange raconte son passé de Résistante dans un livre », sur actu.fr, (consulté le )
  7. Bertrand Hochet, « Ruillé-sur-Loir : la résistante centenaire Solange Alexandre donne son nom à la place de la mairie », sur francebleu.fr, (consulté le )
  8. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie modifier

  • Antoine Louvard (préf. Solange Alexandre et Alain Riffaud), Solange s'engage dans la Résistance, Portaparole, , 114 p. (ISBN 978-88-97539-46-9).  

Articles connexes modifier

Liens externes modifier