Société du double quintette

ensemble musical français

La société du double quintette de Paris (connue aussi sous le nom de Decem de Paris ou double quintette de Paris ou société de musique de chambre pour instruments à cordes et à vent) est un dixtuor composé d'un quintette à cordes et d'un quintette à vent fondé en 1896 par les meilleurs instrumentistes à vent de l'époque comme le clarinettiste Henri Lefèbvre[1],[2].

Société du double quintette de Paris
Decem de Paris
Société de musique de chambre pour instruments à cordes et à vent
Image illustrative de l’article Société du double quintette
Illustration "Le double quintette". Revue Musica. Mai 1906, n°44, p.76

Ville de résidence Paris Drapeau de la France France
Lieux d'activité Paris, tournées en France et en Europe
Années d'activité à partir de 1896 jusqu'à date inconnue [Quand ?]
Type de formation quintette à cordes et quintette à vent
Genre musique de chambre
Style Périodes classique
à contemporaine
Création 1896
Dissolution date inconnue[Quand ?]
Effectif théorique quintette à cordes et quintette à vent, soit 10 musiciens
Éditeurs Gramophone

Fonctionnement modifier

 
Page de titre du Dixtuor d'Ange Flégier, premier usage du terme (vers 1899), créé aux Concerts-Rouge.

La société du double quintette a son siège au 34 rue de Laborde, Paris 8ème[3].

« Son but, qui a de la beauté, est d'englober tout le répertoire de la musique de chambre classique et moderne, en mêlant les cordes aux instruments à vent, et, par ce fait même, d'ouvrir un vaste champ de manifestation aux jeunes compositeurs. »

— Rémy Fasolt, Revue Musica, mai 1906[4]

Il arrive que la critique leur reproche une programmation trop éclectique en dépit de la qualité de leur interprétation :

« En musique surtout l'intention n'est rien, seul l'effet sonore compte.
On s'en aperçoit en écoutant le Double quintette de Paris. Ces instrumentistes, tous de premier ordre, obtiennent régulièrement un accueil particulièrement chaleureux par leur interprétation très fouillée d'œuvres malheureusement bien panachées. »

— Jean Poueigh, Revue musicale S.I.M., [5]

La société du double quintette de Paris réalise de nombreuses tournées triomphales en Europe au début du XXe siècle, portant la voix de la musique française de la Belle Époque et se produit très fréquemment à Paris[6].

« ESPAGNE

A la Société Philharmonique de Bilbao, triomphal succès pour le « Double Quintette de Paris » qui fit entendre au cours de deux concerts la symphonie de chambre de Wolff-Ferrari, le septuor de Steinbach, celui de Beethoven, le Concerto brandebourgeois en ré et la Suite en si mineur de Bach, VOktett de Schubert et les Aubades de Lalo. La presse est unanime à vanter les mérites de cette splendide pléiade de virtuoses qui comprend Pierre Sechiari, Marcel Houdret, Maurice Vieux, Jules Marneff, Paul Leduc, Marcel Moyse, Louis Bas, Henri Paradis, François Oubradous, Edouard Vuillermoz et Georges de Lausnay[7]. »

— par intérim : Henri Collet, Le Ménestrel[8],

D'autres formations de ce type à double quintette à cordes et à vent se rencontrent à Paris au début du XXe siècle, comme aux Concerts-Rouge.

Membres modifier

 
Le quatuor Séchiari : P. Séchiari, M. Houdret, L. Bailly, J. Marneff / d'après un cliché de Pierre Petit.

De nombreux musiciens se sont succédé dans cette formation comme :

Le clarinettiste Henri Paradis arrive en 1906 dans cet ensemble et y reste pendant 25 ans.

Œuvres dédiées modifier

Il existe des pièces spécifiquement écrites pour cet ensemble de chambre à cordes et à vent comme :

Enregistrements modifier

Il réalise les premiers enregistrements de ce type de formation avec les possibilités techniques de l'époque[1], notamment :

  • Danses anciennes : menuet de Paul Vidal avec la société de musique de chambre pour instruments à cordes et à vent (double quintette), Pierre Séchiari (1er violon), Marcel Houdret (2e violon), Jules Marneff (violoncelle), Maurice Vieux (alto), M. Chivert (contrebasse), Adolphe Hennebains (flûte), Louis Bas (hautbois), Henri Lefèbvre (clarinette), Fernand Reine (cor), Ernest Vizentini (basson), pianiste Georges Delauney (numéro de face: 380706, mars 1907)[18] ;
  • Sérénade en ré majeur op. 25 de Ludwig van Beethoven avec la société de musique de chambre pour instruments à cordes et à vent (double quintette), (numéros de face: 38069-38070-380701 à 380704, mars 1907)[18] ;
  • Aubade no 2 d'Edouard Lalo avec la société de musique de chambre pour instruments à cordes et à vent (double quintette), (numéros de face: 380705, mars 1907)[18] ;
  • Petite suite de Debussy avec Le Double Quintette du Gramophone, (1 disque : 78 tr/min, PNAV MARQUES, Gramophone W 311), (BNF 37898936).
  • Chanson de printemps de Mendelssohn ; Menuet de Schubert ; avec la société du double quintette de Paris (1 disque : 78 tr/min, PNAV MARQUES, Gramophone GC 38086/GC 38087), (BNF 37889294).
  • La Walkyrie : Chanson du printemps. Le crépuscule des dieux. Chœur des filles du Rhin de Richard Wagner avec le Double Quintette, ens. instr. ; Maestro Lensen, dir., (1 disque : 78 tr/min, Gramophone GC-30746 GC-30747), (BNF 38321188).

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Vincent Andrieux, « L’univers sonore d’Henri Chaussier. Perspectives sur le jeu des instruments à vent en France au début de l’ère de l’enregistrement (circa 1898–1938) », Romantic Brass. Französische Hornpraxis und historisch informierter Blechblasinstrumentenbau Symposium 2 Herausgegeben von Daniel Allenbach,Adrian von Steiger und Martin Skamletz, éditions Argus,‎ , p. 258 (ISBN 978-3-931264-86-4, lire en ligne, consulté le ).
  2. Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical, Paris, E. Risacher, (BNF 32696887, lire en ligne), p. 62.
  3. Annuaire international des lettres et des arts de langue ou de culture française, Carcassonne, Jean Azaïs, , 488 p. (BNF 32698247), p. 348.
  4. « Le Double Quintette », Musica, no 44,‎ , p. 76 (lire en ligne).
  5. « Concerts et récitals », Revue musicale S.I.M.,‎ , p. 54 (lire en ligne).
  6. Suzanne Relda, « Société des grandes conférences: Théodore Dubois », Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski, Paris,‎ (BNF ark:/12148/bpt6k76461873). Le dixtuor de Théodore Dubois a été joué par le Decem de Paris à la fin de la conférence.
  7. « Georges de Lausnay », sur biusante.parisdescartes.fr (consulté le ).
  8. Henri Collet, « Le mouvement musical à l'étranger », Le Ménestrel, journal de musique, Paris,‎ , p. 522 (BNF ark:/12148/bpt6k5621960p).
  9. a et b premier violon des Concerts-Lamoureux
  10. « Orchestres de l’Opéra et l'Opéra-comique », sur artlyriquefr.fr (consulté le )
  11. violoncelle solo des Concerts-Lamoureux
  12. alto solo de la Société des Concerts
  13. contrebasse solo des Concerts-Lamoureux
  14. Louis Bas (1863–1944): 1er prix en 1885 dans la classe de hautbois de Georges Gillet au conservatoire de Paris. Il prit la succession de Georges Gillet aux postes de soliste de l’Opéra, de la Société des Concerts et des Concerts Colonne.
  15. « Lamouret Henri- Hustier Emmanuel Paul- Beau Léon Marcel. », sur luthiervents.blogspot.com, (consulté le ).
  16. Fernand Reine (1858–1941): 1er prix en 1877 dans la classe de cor de Jean-Baptiste Mohr au conservatoire de Paris. Cor solo de l'Opéra et de la Société des Concerts
  17. Ernest Vizentini (1872–?): 2e prix en 1889 dans la classe du célèbre bassonniste Eugène Jancourt au conservatoire de Paris. Basson solo des Concerts-Lamoureux.
  18. a b et c (en) Alan Kelly, « The Gramophone french company - Standard french catalogue (1898 - 1929), compiled by Alan Kelly », sur operadis-opera-discography.org.uk (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier