Salustiana (orange)

Salustiana est un cultivar espagnol d'orange blonde (Citrus × sinensis) de pleine saison qui provient d'une mutation de bourgeon spontanée d'un oranger de la variété Comuna dans la province de Valence en 1950. Elle est cultivé dans les grands pays agrumicoles et en premier lieu les méditerranéens.

Histoire modifier

D'après E. Gonzalez- Sicilia c'est dans un jardin du couvent de Benimuslem qu'apparut une branche mutante d'oranger de la variété Comûn dont les fruits furent remarqués par un ouvrier. Elle fut ensuite greffée à Rafelguaraf, propagée vers L'Enova et Almazora puis diffusée dans le reste de la zone agrumicole dont le Maroc en 1952. C'est un arbre du jardin de Don Salustiano Pallas à L'Enova que proviendrait les greffons reproduits, d'où son nom de Salustiana[1].

La demande d'inscription au Catalogue Nationale espagnol date de décembre 1998, l'inscription définitive de janvier 2017[2]. Depuis l'Espagne elle s'est diffusée en Amérique latine[3].

Une orange blonde modifier

Les oranges blondes - non Navel - de pleine saison[4] (mois froids mi-décembre à fin-février hémisphère nord, mi-juin à aout hémisphère sud) et sans pépins sont[5] les Valencia[6], Hamlin qui a été obtenue en 1879 d'un semis fortuit en Floride (Glenwood) chez A.G. Hamlin[7], les cultivars espagnols 'Pajarito' et 'Cadenera' très proche de 'Salustiana'[8] qui a un rapport ESS/A (rapport de la quantité d’Extraits Secs Solubles sur le volume d’Acide citrique) supérieur aux précédentes[1].

Elle représente 6 à 8 % de la superficie des oranges cultivées en Espagne[9]. Au Brésil les meilleurs rendements sont sur porte-greffe citrange C-13 et citrumelo Swingle[10].

 
Sur l'arbre en Californie

Morphologie modifier

L'arbre est inerme[11].

Le fruit sphérique en assez gros (150 à 180 g, diamètre de 7 cm environ[12]), de couleur orange, avec un apex déprimé et en général sans pépins. La pulpe est fondante, juteuse, d'une saveur intense et sucrée. La maturité est précoce décembre en Espagne[2], au Maroc et en Algérie, mais le fruit peut tenir sur l'arbre jusqu'à avril sans grande perte de qualité[13].

Culture modifier

 
Salustiana greffée sur (A) Rangpur (B) Cleopatra (C) mandarine Sunki, (D) Citrumelo et (E) Citrange [14]

Salustiana ne semble pas très affectée par l'alternance biennale sur courte période (3 ans) en Uruguay et greffée sur bigaradier et Poncirus t. Salustiana, fruit de grande culture, fait l'objet de nombreuses publications académiques[15], la technologie de sa culture est bien décrite[16].

Usage modifier

Salustiana est une orange de table[9] à peau fine (0,4 cm) et aussi considérée comme la meilleur variété d'orange à jus[17]. Le fruit supporte bien le stockage au froid (jusqu'à 15 semaines), sans altération du gout et avec une diminution limitée de la teneur en vitamine C.

Huile essentielle modifier

56 composants ont été identités dans d'HE de peau de Salustiana (2004). Les hydrocarbures monoterpéniques dominent la fraction volatile (97 %) avec limonène, α-pinène, sabinène et α-terpinène, les composés oxygénés totaux représentaient 1,7 % (linalol, décanal, (Z)-carvone, (Z)-carvéol, (E)-carvéol). Le singularité de Salustiana, est la présence d'α-phellandrène (note eucalyptus) et de γ-terpinène (à comparer avec β-phellandrène, de (Z)-nérolidol et aromadendrène chez Valencia et de p-cymène, β-sinensal et d'acide dodécanoïque chez Washington navel[18].

 
Salustiana (ligne 2) est proche des Valencia

Notes et références modifier

  1. a et b H. CHAPOT et R. HUET, « L'ORANGE SALUSTIANA », Al Awamia, 6,,‎ , pp. 73-93 (lire en ligne)
  2. a et b « [Catálogos nacionales y comunitarios] - Agricultura - mapa.gob.es », sur www.mapa.gob.es (consulté le )
  3. (en) Sebastiano Seminara, Stefania Bennici, Mario Di Guardo et Marco Caruso, « Sweet Orange: Evolution, Characterization, Varieties, and Breeding Perspectives », Agriculture, vol. 13, no 2,‎ , p. 264 (ISSN 2077-0472, DOI 10.3390/agriculture13020264, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Elhadi M. Yahia, Postharvest Biology and Technology of Tropical and Subtropical Fruits: Açai to Citrus, Elsevier, (ISBN 978-0-85709-276-2, lire en ligne), p 442
  5. (en) Maria Luisa Badenes et David H. Byrne, Fruit Breeding, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-1-4419-0762-2, lire en ligne), p 630
  6. (en) « Valencia Oranges », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  7. (en) « Hamlin sweet orange », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  8. (en) Alessandra Gentile, Stefano La Malfa et Ziniu Deng, The Citrus Genome, Springer Nature, (ISBN 978-3-030-15308-3, lire en ligne), p 17
  9. a et b « Variedades de naranjas, temporadas y usos. Guía de referencia », sur Mercado Calabajío (consulté le )
  10. (en) Deived Uilian de Carvalho, Carmen Silvia Vieira Janeiro Neves, Maria Aparecida da Cruz et Ronan Carlos Colombo, « Performance of ‘Salustiana’ sweet orange on different rootstocks under Brazilian subtropical conditions », Scientia Horticulturae, vol. 287,‎ , p. 110226 (ISSN 0304-4238, DOI 10.1016/j.scienta.2021.110226, lire en ligne, consulté le )
  11. (es) « Salustiana », sur Viveros Alcanar (consulté le )
  12. (es) « Naranjas Salustiana », sur Naranjas Luna (consulté le )
  13. (en) « Salustiana sweet orange », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  14. (en) Deived Uilian de Carvalho, Maria Aparecida da Cruz, Ronan Carlos Colombo et Lycio Shinji Watanabe, « Determination of organic acids and carbohydrates in ‘Salustiana’ orange fruit from different rootstocks », Brazilian Journal of Food Technology, vol. 23,‎ , e2018329 (ISSN 1981-6723, DOI 10.1590/1981-6723.32918, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) « osbeck var salustiana: Topics by WorldWideScience.org », sur worldwidescience.org (consulté le )
  16. Diego Mauricio Corrales Medina, Alvaro Caicedo Arana, Horacio Carmén Carrillo et Danilo Ríos Castaño, Naranja Salustiana, Corporación colombiana de investigación agropecuaria - AGROSAVIA, (lire en ligne)
  17. (es) « Naranja Salustiana extra de zumo », sur www.fruteriaelvergel.com (consulté le )
  18. (en) Simon Muhoho Njoroge, Hiroshi Koaze, Paul Nyota Karanja et Masayoshi Sawamura, « Essential oil constituents of three varieties of Kenyan sweet oranges (Citrus sinensis) », Flavour and Fragrance Journal, vol. 20, no 1,‎ , p. 80–85 (ISSN 0882-5734 et 1099-1026, DOI 10.1002/ffj.1377, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier