Séraphin Ghesquière

Peintre et décorateur belge

Séraphin Cyrille Ghesquière, né le à Coudekerque-Branche et mort le à Loffre, est un artiste peintre et décorateur belge qui a vécu et travaillé dans le nord de la France et aux États-Unis. Sa fille unique, Andrée, est une peintre française.


Séraphin Ghesquière
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
LoffreVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Loffre (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Séraphin Cyrille GhesquièreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
New York (à partir de ), Loffre (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Enfant
Tombe de la famille Ghesquière à l'entrée du cimetière de Loffre.

Biographie modifier

Séraphin Cyrille Ghesquière naît le [1] à Coudekerque-Branche, près de Dunkerque. Il est le fils de Pierre René Ghesquière, ouvrier de fabrique au moulin de Wervik[2], belge comme sa mère. Séraphin émigre aux États-Unis dès 1900 à l'âge de 18 ans. Il s'y fait un petit pécule d'abord comme peintre en bâtiment. Après sa majorité de 21 ans, il rentre à Tourcoing et renonce à la nationalité française[3] pour garder la nationalité belge de ses parents. Il fait des études aux Beaux-Arts de Tourcoing et obtient sa qualification de décorateur[4] ainsi qu'un diplôme de médaille de bronze et une prime de 10 francs[5]. Il se marie avec Jeanne Augusta Krawinkels, le 29 mai 1909 à Tourcoing. Sa fille Andrée naît en 1910 aussi à Tourcoing. Il repart aux États-Unis en 1912[6], juste avant la première guerre mondiale, avec sa femme mais sans sa fille Andrée, pour exercer son métier de décorateur pendant une vingtaine d'années en Amérique du Nord[7].

Séraphin Cyrille Ghesquière revient dans le nord de la France pour épouser le [8] Marie Krawinkels, la sœur de sa première épouse décédée. Ce même jour, sa fille, Andrée, épouse Fernand Garnier dans cette même mairie de Loffre, commune où il s'installe pour le reste de sa vie.

Sa maison de Loffre modifier

Surnommé « l'Américain », Séraphin se fait construire une maison en 1932 au chemin des Sablières à Loffre, trois ans après que le peintre Victor Hugo s'en fasse bâtir une juste à côté. Celle-ci porte un blason intitulé « Les Frênes »[9]. Ledit chemin est ensuite renommé allée des Frênes. Séraphin a dessiné les plans et a aménagé cette maison suivant les dernières nouveautés américaines.

Au rez-de-chaussée se trouve le garage avec un atelier. À côté existe un local avec une pompe à eau, alimenté par un ancien puits rond situé derrière la maison. Un escalier extérieur mène à la porte d'entrée au 1er étage ; elle dispose de la clinche[10] du quartier général de George Washington en 1776 à Trenton, que Séraphin a restauré en 1926. L'entrée dessert à gauche une salle de bains avec WC et baignoire. En face, une cuisine équipée d'un fourneau : l'un des côtés est entièrement recouvert d'une peinture sur toute la hauteur. Un escalier dessert le rez-de-chaussée et le deuxième étage où se trouvent deux chambres. Dans les combles, accessibles par une trappe, prônait la malle de Séraphin, remplie de souvenirs[11].

Séraphin meurt le à Loffre et est inhumé à l'entrée du cimetière de la commune[12]. La maison est vendue par la famille. La clinche américaine historique a été récupérée par Yves Garnier.

Œuvre modifier

Notes et références modifier

  1. L'acte de naissance a été ajouté dans les illustrations
  2. Son père a été tué à 47 ans par une aile du moulin de Vervik, dans un accident du travail, quand Séraphin avait 10 ans. Le nom Ghesquière est inscrit sur une poutre de ce moulin classé monument historique (musée national du tabac) en Belgique.
  3. Bulletin des lois de la République Française, 1904 - Déclaration en vue de répudier la qualité de français: "Ghesquière (Séraphin Cyrille), demeurant à Tourcoing (Nord), 38 rue d'Ostende, né le 16 novembre 1881 à Coudekerque - Branche (Nord), d'un père et d'une mère nés en Belgique. Déclaration souscrite le 13 juillet 1903 devant le juge de paix des cantons nord et nord-est de Tourcoing, en vertu de l'article 8 5 4 du Code Civil".
  4. "Histoire de ma famille" écrit par son petit-fils, Alain Garnier, en mai 2020. Ce texte contient aussi des cartes postales de correspondance, une carte du quartier général de George Washington à Trenton, New-Jersey, des photos d'un autoportrait, d'un portrait que Séraphin a dessiné de son frère Lucien à New-York en 1918, de dessins de Chester et Tuxedo Falls (États-Unis, 1919), de tableaux.
  5. Son nom et cette mention figurent dans le bulletin de la société industrielle du Nord de la France (Volume 33, page XL, 1906), document numérisé par la New York Public Library le 7 juin 2006, d'après Google livres.
  6. La ville de Tourcoing a signé le document administratif de changement de résidence le 26 février 1912 "Nous, Maire de la ville de Tourcoing, certifions que les personnes ci-après [Ghesquière Séraphin, peintre de profession, Jeanne Krawinkels, son épouse et Andrée, sa fille] ont été rayées du registre de la population, d'après la déclaration qu'elles ont faite d'aller fixer leur résidence à New York".
  7. Ministère du travail américain, service immigration, permis de ré-entrer aux États-Unis à 48 ans, en 1929, valable un an (le titulaire a les cheveux blonds, les yeux marron, taille : 1,75 mètre, poids : 69 kg, sans signes distinctifs particuliers)
  8. Sur l'acte de naissance dans les illustrations, le greffier a ajouté "A contracté mariage à la mairie de Loffre le 25 mai 1931" et l'état civil de Marie. Son premier mariage n'est pas mentionné sur ce document.
  9. Didier Margerin, « L'autre Victor Hugo, peintre oublié, en exposition ce week-end », La Voix du Nord, no 25103,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  10. Poignée d'une des deux portes de la Johnson Ferry House occupée par George Washington en 1776 à Trenton, https://www.wcpa-nj.com/johnson
  11. La description de la maison est faite à partir des souvenirs des deux frères Yves et Alain Garnier, petits-fils de Séraphin, car ils y ont habité après le bombardement du 14 août 1944 à Douai qui a détruit une partie de la rue du 11 novembre où ils habitaient. Ils ont ensuite régulièrement passé des vacances après la seconde guerre mondiale.
  12. Photo de la tombe dans les illustrations.
  13. Peinture murale intérieure d'une maison des Vanderbilt à New York en 1924 - artiste inconnu - motifs et personnages japonais similaires à ceux de la cruche originale de Séraphin. Est-ce Séraphin ? Source : Getty images, url=https://www.gettyimages.fr/detail/photo-d%27actualit%C3%A9/painted-decoration-wall-of-the-stairway-house-of-mrs-photo-dactualit%C3%A9/615464092?adppopup=true
  14. Photo de la Johnson Ferry House, quartier général de George Washington en 1776 à Trenton, ancien petit cabaret ou taverne que Séraphin ne trouve pas joli (sans doute en comparaison avec les beaux hôtels particuliers de New York où il travaillait), mais très historique. https://www.wcpa-nj.com/johnson
  15. "26 décembre 1776 : Washington gagne la première victoire américaine majeure à Trenton"
  16. "Histoire de ma famille" écrit par son petit-fils, Alain Garnier, en mai 2020. Séraphin a écrit à sa fille Andrée, le 6 juin 1926, sur une carte postale de la Johnson Ferry House : "My dear little Girl, en ce moment, je travaille à Trenton, à une soixantaine de milles de New York et t'envoie la photo de la maison où je travaille. Tu me diras que la maison n'est pas jolie. Je suis en train de la restaurer comme elle était il y a 150 ans passés. C'est dans cette maison que George Washington avait fait son quartier général quand il s'est battu contre les anglais et qu'il a passé la rivière Delaware en 1776. C'était un petit cabaret qui a été remodelé plusieurs fois. Maintenant l'Etat l'a pris en sa possession et les visiteurs et voyageurs pourront la visiter. Je serai ici pendant quelques semaines. Gros baisers. Ton papa qui pense à toi"

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