Rue des Billettes

ancienne voie de Paris
(Redirigé depuis Rue des Jardins (Paris))

Anc. 7e arrt
Rue des Billettes
(absorbée en 1890)
Image illustrative de l’article Rue des Billettes
Partie de la rue des Billettes conservée dans la rue des Archives.
Situation
Arrondissement Anc. 7e
Quartier Marché-Saint-Jean
Début Rue de la Verrerie
Fin Rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie
Morphologie
Longueur 126 m
Largeur m
Historique
Création Avant 1299
Ancien nom Vicus Jardinorum
Vicus de Jardinis
Rue des Jardins
Rue où Dieu-fut-Bouilli
Rue du Dieu-Bouliz
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue des Billettes (absorbée en 1890)

La rue des Billettes est une ancienne voie de Paris, qui était située dans l'ancien 7e arrondissement et qui a été incorporée en 1890 à la rue des Archives.

Origine du nom modifier

Les historiens ne sont pas d'accord quant à l'origine du nom de la rue :

  • selon Sauval, la rue tire sa dénomination d'une espèce de péage qu'on appelait encore de son temps « billettes », en raison d'un billot de bois qu'on suspendait à la porte de la maison où ce droit devait être payé. Pour appuyer son opinion, il dit que, dans la rue de la Verrerie conduisant à l'ancienne porte Saint-Merri, on acquittait sans doute le péage dans une maison de cette rue c'est pour ce motif que cette dernière a reçu le nom de « rue des Billettes »[pas clair] ;
  • Jaillot critique cette opinion à peu près en ces termes : « Il est vrai qu'on a donné le nom de billette à une petite enseigne posée aux endroits où l'on devait le péage, mais la rue de la Verrerie n'était pas un chemin royal où l'on pût établir un bureau pour la perception d'un droit pareil. Quant aux marchandises qui devaient acquitter les droits avant d'entrer dans Paris, le paiement devait en être effectué d'un côté de la ville à la porte Baudet, et de l'autre à la porte Saint-Merri. » ;
  • les frères Lazare disent que cette rue doit son nom aux religieux hospitaliers de la Charité-Notre-Dame, qui précédèrent les Carmes de l'Observance de Rennes, dans la possession du couvent situé dans cette rue. Ils croient que ces hospitaliers qui, dans l'origine, n'étaient ni tout à fait religieux, ni exactement séculiers, portaient des billettes sur leurs habits, comme des signes propres à les faire reconnaitre.

Situation modifier

Située dans l'ancien 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean, cette voie commençait aux 26-28, rue de la Verrerie et se terminait aux 31-33, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie[1].

Les numéros de la rue étaient noirs[2]. Le dernier numéro impair était le no 21 et le dernier numéro pair était le no 20.

Historique modifier

Dans des lettres de Philippe Auguste datées de 1299, cette voie est appelée vicus Jardinorum ou vicus de Jardinis, c'est-à-dire « rue des Jardins[3] ».

Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous la forme « rue des Jardins ».

Dans plusieurs actes du XVe siècle, on trouve cette rue sous les noms de « rue où Dieu-fut-Bouilli » et « rue du Dieu-Bouliz », en souvenir du miracle des Billettes de 1290[3],[2].

Le jour de Pâques, le , un Juif nommé Jonathas commit un sacrilège en plongeant dans l'eau bouillante la Sainte-Hostie qui fut, miraculeusement, conservée. Le peuple, furieux, se rassembla et pénétra de vive force dans la maison. Le Juif est arrêté, condamné à mort puis brûlé vif (il ne paraît toutefois pas certain que l’accusé ait été condamné à mort car certains textes évoquent une conversion[4]). La propriété de la rue des Jardins et les autres biens de Jonathas furent confisqués au profit du roi Philippe le Bel. La maison où le crime avait été commis fut donnée par le roi à Reinier Flaming, bourgeois de Paris, qui fit construire, en 1294, sur son emplacement, une chapelle qu'on nomma la « maison des Miracles ». Cette fondation fut autorisée par une bulle du pape Boniface VIII, donnée le .

Au XVIe siècle, Gilles Corrozet l'appelle « rue des Billettes[3] ».

Elle est citée sous le nom de « rue des Billettes » dans un manuscrit de 1636 dont le procès-verbal de visite, en date du , indique : « pleine de boues et d'immundices ».

La largeur de la rue est fixée à 7 m en 1793, puis à 9 m en 1818[3]. En 1850, l'ouverture de la nouvelle rue des Deux-Portes-Saint-Jean dans le prolongement de la rue des Billettes est déclarée d'utilité publique[5]. L'alignement de la rue des Billettes est déclaré d'utilité publique le [6]. La rue est considérablement élargie, mais la partie est de la rue est préservée.

En 1890, la rue des Billettes, comme la rue des Deux-Portes, est incorporée à la rue des Archives.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

Notes et références modifier

  1. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 27e quartier « Marché Saint-Jean », îlot no 7, F/31/85/08, îlot no 8, F/31/85/09.
  2. a et b Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
  3. a b c et d Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues et des monuments de Paris, deuxième édition, 1855, p. 75.
  4. Camille Salatko Petryszcze: Le Mistere de la Saincte Hostie. Université de Rennes 2
  5. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), , « Décret du 23 mai 1850 », p. 250.
  6. Ibid., « Décret du 23 mai 1863 », p. 348.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier