Rue Basse-du-Rempart

ancienne voie de Paris

9e arrt
Rue Basse-du-Rempart
(disparue)
Image illustrative de l’article Rue Basse-du-Rempart
La rue est indiquée par la flèche parallèle au boulevard sur le plan de Turgot, quelques années après sa création.
Situation
Arrondissement 9e
Quartier Madeleine
Chaussée-d'Antin
Début Rue de la Chaussée-d'Antin
Fin Place de la Madeleine
Historique
Création XVIIe siècle
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Basse-du-Rempart (disparue)
Géolocalisation sur la carte : 9e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 9e arrondissement de Paris)
Rue Basse-du-Rempart (disparue)

La rue Basse-du-Rempart est une rue aujourd'hui disparue du 9e arrondissement de Paris.

Odonymie modifier

La rue tient son nom de ce qu'elle longeait le tracé de l'enceinte de Louis XIII, en contrebas.

Situation modifier

 
Tableau d'Alexandre Pau de Saint-Martin.

La rue était située en bordure nord, « côté campagne » des boulevards de la Madeleine et des Capucines.

Histoire modifier

La rue fait partie des rues basses tracées en contrebas des boulevards ouverts après 1670 lors de la démolition de l'enceinte de Louis XIII à l'emplacement des anciennes fortifications : rue Basse de la porte Saint-Denis au nord du boulevard de Bonne-Nouvelle supprimée en 1836 par comblement du fossé et concession des terrains aux propriétaires riverains, rue Neuve d'Orléans au nord du boulevard Saint-Denis également supprimée en 1836 dans les mêmes conditions, rue des Fossés-Saint-Martin, actuelle rue René-Boulanger au nord du boulevard Saint-Martin, rue Amelot à l'est des boulevards du Temple, des Filles-du-Calvaire et Saint-Antoine (actuel boulevard Beaumarchais). Ces rues étaient séparées du boulevard par un muret ou par un talus.

À l'origine, il était interdit de construire au bord de ces rues à moins de 60 mètres côté faubourg. Cette prescription fut inégalement respectée avec de nombreuses dérogations et le recul imposé par la Ville fut limité à 9 mètres dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

La rue fut supprimée en 1858 lors de l'aménagement du quartier de l'Opéra. Son emplacement est visible boulevard de la Madeleine par l'élargissement du trottoir entre la rue de Sèze et la place de la Madeleine, qui comporte une double rangée d'arbres[1],[2].

 
L'hôtel Radix de Sainte-Foix.
  • Thierry Hermès y ouvrit sa première manufacture près de l'église de la Madeleine en 1837.
  • No 8 : emplacement de l'hôtel Radix de Sainte-Foix (autrefois hôtel Bouret de Vézelay), construit par Alexandre-Théodore Brongniart en 1777, orné de sculptures de Clodion[3].
  • No 13 : là se trouvait l'atelier du peintre et graveur Mérigot[4].
  • N° 14 : là existait la "Maison René Bouillon" (sellier puis carrossier) entre 1847 et 1853. L'établissement déménage ensuite 6 avenue Kleber puis avenue Montaigne à Paris.
  • No 24 : à cette adresse vécut le photographe américain Warren T. Thompson de 1851 à 1853[5].
  • N° 32 : Emplacement de l'immeuble dans lequel a vécu Juliette Récamier.
  • N°62 : siège de l'éditeur L.-R. Delay, successeur de J.-J. Risler.

Littérature modifier

Barbey d'Aurevilly, dans Les Diaboliques, La vengeance d’une femme, fait cette description :

« Vers la fin du règne de Louis-Philippe, […] la rue Basse-du-Rempart qui dans ce temps-là, méritait bien son nom de rue Basse car elle était moins élevée que le sol du boulevard et formait une excavation toujours mal éclairée et noire dans laquelle on descendait du boulevard par deux escaliers qui se tournaient le dos, si on peut dire cela de deux escaliers. Cette excavation, qui n’existe plus et qui se prolongeait de la rue de la Chaussée-d'Antin à la rue Caumartin, devant laquelle le terrain reprenait son niveau ; cette espèce de ravin sombre, où l’on se risquait à peine le jour, était fort mal hanté quand venait la nuit. Le Diable est le Prince des Ténèbres. Il avait là une de ses principautés. Au centre, à peu près, de cette excavation, bordée d’un côté par le boulevard formant terrasse, et, de l’autre, par de grandes maisons silencieuses à portes cochères et quelques magasins de bric-à-brac, il y avait un passage étroit et non couvert où le vent, pour peu qu’il fît du vent, jouait comme dans une flûte et qui conduisait, le long d’un mur et des maisons et construction, jusqu’à la rue Neuve-des-Mathurins […]. »

Notes et références modifier

  1. Anne-Marie Châtelet, Michaël Darin et Claire Monod, Les grands boulevards : un parcours d'innovation et de modernité, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, , 240 p. (ISBN 2-913246-07-9), p. 43-50
  2. Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, t. I, Paris, Éditions Princesse, , 377 p. (ISBN 2-85961-019-7), p. 265.
  3. Jean-Yves Mollier, Martine Reid et Jean-Claude Yon (dir.), Repenser la Restauration, Nouveau Monde éditions, 2005, 375 p. (ISBN 9782847361063). Lire en ligne.
  4. Stanislas (1762-1827 ; comte de) Girardin, « Promenade ou itinéraire des jardins d'Ermenonville, auquel on a joint vingt-cinq de leurs principales vues, dessinées & gravées par Mérigot fils », sur Gallica, (consulté le ).
  5. La Lumière, 24 février, 30 juin, 13 octobre 1855, cité par Laure Boyer dans « Robert Jefferson Bingham, photographe du monde de l'art sous le Second Empire », Études photographiques, no 12, novembre 2002, p. 20-24, note no 10. Texte en ligne.

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Liens externes modifier