Représentation projective

homomorphisme d’un groupe G dans le groupe projectif linéaire PGL(V) d’un espace vectoriel

En mathématiques, plus précisément en théorie des représentations, une représentation projective d'un groupe sur un espace vectoriel est un homomorphisme du groupe dans le groupe projectif linéaire .

Définitions

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Soit   un groupe,   un corps et   un  -espace vectoriel.   désigne le groupe général linéaire de  . On note   le centre de   ; il est isomorphe à  .   est par définition le groupe quotient :  . Il existe deux définitions équivalentes d'une représentation projective de   sur  [1] :

  • un morphisme   ;
  • une application   telle qu'il existe une fonction  , vérifiant :  .

Représentations linéaires et représentations projectives

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Une représentation linéaire d'un groupe donne automatiquement une représentation projective en la composant avec le morphisme de projection :

 .

La question qui se présente alors naturellement consiste à déterminer sous quelles conditions il est possible de relever une représentation projective en une représentation linéaire.

En général, il n'existe pas de relèvement d'une représentation projective ρ: G → PGL(V) en une représentation linéaire G → GL(V) et l'obstruction à ce relèvement peut être caractérisée en termes de la cohomologie du groupe, comme il est expliqué plus bas. En revanche, il est toujours possible de relever une représentation projective de G en une représentation linéaire d'une extension centrale de G. En effet, notons que

 

est une extension centrale de PGL(V) par le groupe des unités k* du corps de base. En posant  , on obtient un sous-groupe de   et la suite exacte courte :

 

définit une extension centrale de  . La restriction à   de la seconde projection de   est alors une représentation linéaire   qui relève  .

Obstruction et cohomologie

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Considérons le diagramme :

 .

Étant donnés   et   tels que  ,   et  , on obtient :

     .

Il existe donc   tel que  . Il s'ensuit que   doit satisfaire la condition :

 ,

ce qui en fait un 2-cocycle ou multiplicateur de Schur. Deux tels cocycles sont en fait cohomologues et définissent donc la même classe dans H2(G, k*). La non-trivialité de cette classe est l'obstruction au relèvement de la représentation projective :

 

en une représentation linéaire.

Cette classe n'est pas nécessairement triviale. Par exemple, dans le cas du groupe symétrique et du groupe alterné, Schur a établi qu'il y a exactement une classe non triviale de multiplicateur de Schur et a complètement déterminé toutes les représentations irréductibles correspondantes[2].

Lorsque H2(G, k*) n'est pas trivial, l'étude des représentations projectives de G conduit ainsi à un problème d'extension de groupes. Pour une extension de G bien choisie, on obtient une représentation linéaire de l'extension, qui induit la représentation projective originale. La solution est toujours une extension centrale. Le lemme de Schur, montre alors que l'étude des représentations projectives irréductibles de G est équivalente à celle des représentations irréductibles des extensions centrales de G.

Représentations projectives des groupes de Lie

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L'étude des représentations projectives des groupes de Lie conduit à considérer les représentations linéaires de leurs extensions centrales (voir Extension de groupes). Dans de nombreux cas, il suffit de considérer les représentations de revêtements ; ce qui, pour un groupe de Lie connexe G, revient à étudier les représentations de l'algèbre de Lie de  . Voici quelques exemples de revêtements donnant lieu à des représentations projectives intéressantes :

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Projective representation » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Terry Gannon, Moonshine Beyond the Monster: The Bridge Connecting Algebra, Modular Forms and Physics, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-83531-2), p. 176–179.
  2. (de) Issaï Schur, « Über die Darstellung der symmetrischen und der alternierenden Gruppe durch gebrochene lineare Substitutionen », J. reine angew. Math., vol. 139,‎ , p. 155-250.

Articles connexes

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