Ptahmose
Nom en hiéroglyphe
p
t
HF31S29A52
Transcription Ptḥ ms
Dynastie XVIIIe dynastie
Fonction grand prêtre de Ptah
Famille
Père Thoutmôsis
Mère Taouy
Fratrie Méryptah
Sépulture
Type Tombe à chapelle
Emplacement Saqqarah
Date de découverte XIXe siècle
Découvreur Sayed Tawfik
Fouilles Redécouverte lors des fouilles de l'Université du Caire de 1984-1988
Objets Pyramidion
Scarabée de cœur
Bague sceau
Coudée votive
Palette en pierre
Couteau en calcaire
Mortier ert pilon
Fragments de vases inscrits
Couvercles de vases inscrits
Vases en albâtre
Pommeau de canne
Statuette funéraire
Molette
Double boîte à fard

Ptahmose est grand prêtre de Ptah à Memphis sous le règne de Thoutmôsis IV à la XVIIIe dynastie.

Généalogie modifier

On connaît la famille de Ptahmose grâce à une stèle que le grand prêtre a dédiée à son père ainsi qu'à une autre stèle consacrée à la famille par un autre grand prêtre de Ptah nommé lui aussi Ptahmose qui vécut sous le règne d'Amenhotep III.

Sur ce monument apparaissent quatre membres de cette grande famille représentant notamment côte à côte la dame Taouy et son époux le vizir Thoutmôsis encadrant Ptahmose et son frère Méryptah, tous deux revêtus des mêmes insignes du haut clergé de Ptah. Ce dernier ayant exercé la fonction de majordome du temple de Neb-maât-Rê uni à Ptah, fondation cultuelle d'Amenhotep III à Memphis, suggère ainsi que Ptahmose II a poursuivi sa carrière au moins au début du règne de ce roi.

Carrière modifier

Ptahmose se distingue de ses homologues et homonymes par la mention de sa filiation à la suite de son nom sur les nombreux objets et monuments retrouvés à son nom. Son père Thoutmôsis qui occupait la fonction de vizir a probablement exercé ses fonctions sous le règne d'Amenhotep II, et c'est probablement sous ce règne que Ptamose devient grand prêtre de Ptah, fonction qu'il occupera également sous le règne de Thoutmôsis IV.

Parmi les nombreux titres qu'il porte, on distingue ceux qui le qualifient comme courtisan et ceux qui correspondent à son rôle au sein du clergé memphite. On mentionnera notamment :

  • Yeux du roi en Haute-Égypte et oreilles du roi en Basse-Égypte, titre qui le distingue comme messager du roi dans tout le pays ;
  • Grand dans sa fonction et grand dans la maison du Roi, titre honorifique qui le rattache à la cour et au service du roi ;
  • Gouverneur de Memphis, ce qui le place à la tête de l'administration de l'antique capitale ;
  • Noble, titre honorifique qu'il hérite probablement de son père ;
  • Compagnon unique du Roi, titre honorifique qui le distingue parmi les courtisans ;
  • Celui qui est dans la Double Maison, autre titre honorifique associé au précédent[1] ;
  • Trésorier du Roi, fonction qui le place à la tête de l'administration du Trésor ;
  • Supérieur des secrets dans la Grande Place, titre indiquant que Ptahmose appartenait à un conseil religieux, probablement ici un sanctuaire principal de la région de Memphis ;
  • Celui qui est à la tête de la place dans Rosétaou, titre qui place le grand prêtre à la tête de la grande nécropole de Gizeh ;
  • Père divin, titre religieux porté par le haut clergé de la divinité de la ville[2] ;
  • Sem, titre qui qualifie une catégorie de prêtres au rôle essentiel dans les cérémonies religieuses et funéraires ;
  • Directeur des prophètes de Haute et de Basse Égypte, fonction prestigieuse faisant de Ptahmose le ministre des cultes du pays tout entier[3].

Cette liste non exhaustive des titres de Ptahmose permet de se donner une idée de la carrière du dignitaire qui a probablement à la fois commencé sa carrière religieuse et celle de courtisan en même temps, aidé en cela par la position prestigieuse de son père.

Une statue du grand prêtre conservée au Musée égyptien du Caire donne les principaux titres religieux et civils de Ptahmose ainsi que les cartouches de Thoutmôsis IV, attestant que le dignitaire a exercé la majorité de son pontificat sous ce règne.

Sépulture modifier

Le tombeau de Thoutmôsis a été découvert et pillé probablement au début du XIXe siècle étant donné les nombreux objets provenant assurément de son viatique funéraire apparus pendant cette période et qui ont été achetés par les principaux musées d'Europe qui constituaient alors leur collection.

C'est ainsi qu'on peut découvrir le pyramidion du tombeau de Ptahmose ainsi qu'une palette votive en pierre à son nom au Musée égyptien de Berlin tandis que les musées de Leyde et du British Museum principalement ainsi que le Musée du Louvre dans une moindre mesure se partagent les restes de ce mobilier parmi lesquels on compte le scarabée de cœur de la momie du dignitaire, une coudée votive, une statuette funéraire, six vases en albâtre, une double boîte à fard, un pommeau de canne, une bague[4], etc.

La trace de ce tombeau a été perdue jusque récemment. En effet, en 1987 une équipe d'égyptologues égyptiens a mis au jour les ruines d'une série de tombeau du Nouvel Empire à Saqqarah dont celui de Ptahmose.

Il s'agissait d'un tombeau à chapelle, ou encore d'un tombeau-temple selon les désignations que leur donnent les archéologues. Construit en brique crue il était doté d'un pylône d'entrée donnant sur une cour bordée d'un portique donnant accès à trois chapelles funéraires don le toit était couvert par le pyramidion aujourd'hui exposé à Berlin. Les murs devaient être couverts de plaques de calcaire ornées de reliefs peints, qui au moment de la découverte récente des ruines avaient disparu soit à l'occasion du pillage du tombeau ne laissant que de rares traces découvertes lors des fouilles officielles[5].

Notes et références modifier

  1. On notera que ces deux derniers titres sont rarement portés par le dignitaires de cette époque alors qu'ils sont courants à l'Ancien Empire ; cf. C. Maystre,
  2. Dans le cas présent probablement de Ptah
  3. Parmi tous les grands prêtres de Ptah connus à ce jour seuls cinq occupent cette fonction
  4. On notera que Charles Maystre dans son étude sur les grands prêtres de Ptah attribue l'ensemble de ces objets à Ptahmose II ; cf. C. Maystre, ch. IX, § 50 Ptahmès II, p. 130-131. Cependant la redécouverte à la fin des années 1980 par Sayed Tawfik dans le même secteur de la nécropole de Saqqarah des tombeaux de deux grands prêtres Ptahmose, démontre qu'ils ont manifestement été pillés au début du XIXe siècle et en même temps. On peut tout aussi bien attribuer les objets ne mentionnant pas expressément la filiation du grand prêtre à Ptahmose Ier
  5. Ces fouilles n'ont jamais été publiées à cause du décès en 1990 de Sayed Tawfik, tant et si bien qu'il reste hasardeux d'être catégorique sur l'attribution des tombeaux à l'un ou l'autre des Ptahmose ayant exercé la fonction de grand prêtre de Ptah pendant cette période de la XVIIIe dynastie.

Bibliographie modifier

  • Agnès Rammant-Peeters, Les pyramidions égyptiens du Nouvel empire, Louvain, Orientaliste,  ;
  • Charles Maystre, Les Grands prêtres de Ptah de Memphis, Freiburg, Orbis biblicus et orientalis - Universitätsverlag,  ;