Procimequat désigne un agrume hybride triploïde du limequat Eustis (lui même croisement de lime et de kumquat rond) et du kumquat sauvage de Hong-Kong. Il était traditionnellement classé dans le genre Citrofortunella[1].

Procimequat
Description de cette image, également commentée ci-après
Procimequat
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Citrus

Espèce

Citrus aurantifolia x Fortunella japonica x F. hindsii.
Swingle, 1958

Il s'agit d'une curiosité botanique non cultivée, sa rusticité étant moindre que celle des kumquats.

Dénomination modifier

Pro-c-imequat est la contraction de Protocitrus x Limequat [2], Protocitrus Swingle est un sous-genre créé par Swingle en 1915[3]. Dans la nomenclature binomiale ((Citrus aurantifolia var. Mexican x Fortunella japonica (Thunb.) Swing.) [diploïde]) x (Fortunella hindsii (Champ.) Swing. [tétraploïde])[4]. Fortunella pouvant être remplacé par Citrus dans la classification Mabberley (1997)[5]. Il est décrit résultant d'une pollinisation croisée du limequat Eustis avec Fortunella hindsii.

Procimequat apparait dans Standardized plant names en 1942 comme Fortunella hindsi x limequat[6].

Histoire modifier

A partir de 1908 Swingle réalise un grand nombre d'hybridations à la Station expérimentale subtropicale de l'Université de Floride, il obtient notamment les limequats. Albert Edward Longley (1893-1984)[7] écrit que dans «la vaste collection d'hybrides d'agrumes bigénériques du Dr Swingle, il y avait trois jeunes plantes, résultat du croisement d'un limequat, Fortunella margarita x Citrus aurantifolia, avec Fortunella hindsii», ce sont nos procimequats qu'il ne nomme pas encore ainsi[8]. Swingle en donne la description en 1943 sous le nom de Procimequat[9].

L'intérêt de cet hybride est perçu par ses descripteurs. A. E. Longley met en évidence (1925 et 26) qu'il est triploïde avec 3n = 27 chromosomes, 18 fournis par le kumquat sauvage parent mâle et 9 (qui est la norme pour les agrumes) par le limequat. Il écrit «La découverte de cet hybride triploïde montre qu'il est possible de produire des agrumes triploïdes par des croisements appropriés. On espère que dans ce croisement ou dans des croisements similaires, le kumquat sans pépins tant désiré sera produit». Le kumquat sans pépins Nordmann Seedless découvert par G. O. Nordmann en 1965 n'est pas un hybride mais un mutant du kumquat long Nagami[10]. Dans sa description, Swingle (1943) précise «Le procimequat est en réalité intermédiaire entre un véritable rétro-croisement bigénérique et un hybride trigénérique»[11].

Description modifier

Le petit arbre est vigoureux avec une fructification abondante, en grappes. Les fruits sont un peu plus gros que ceux du kumquat sauvage Fortunella hindsii (1,2 cm de diamètre) et d'un oranger, plus pale, la peau est douce[12]. Les pépins - car ce triploïde a des pépins - ne produisent que des embryons nucellaires[13].

La rusticité semble médiocre pour un hybride de kumquat. Dans une évaluation réalisée à Savannah (zone de rusticité USDA 8b) les hybrides de kumquat, dont le procimequat survivent au gel, mais défolient et les tiges dépérissement[14]. La plante n'a pas été retenue dans les essais de porte-greffe d'oranger (2010)[15].

 
Les hybrides de F. hindsii, le kumquat sauvage de Hong Kong et de divers Citrus sont génétiquement bien distincts des kumquats cultivés isolés à droite (Chenqiao Zhu et al. 2022)[16].

Dans leur Phylogénie des kumquats basée sur le séquence du génome entier, Chenqiao Zhu et al. (2022) décrivent une grande quantité de kumquats sauvages chinois (F. hindsii) dont la diversité génomique est faible. Ils n'ont séquencé que 4 hybrides de kumquat (le calamondin, le kumquat Changshou F. obovata, le Wenguangju et porte-greffe JGZ) dont le parent femelle est probablement Fortunella. Ces hybrides sont bien distincts des kumquats cultivés,

Notes et références modifier

  1. Chris Internet Archive, The RHS plant finder 1997, London : Dorling Kindersley, (ISBN 978-0-7513-1082-5, lire en ligne)
  2. Walter Reuther, The Citrus Industry Volume I, (lire en ligne)
  3. (en) W. T. Swingle, « A new genus, Fortunella, comprising four species of kumquat oranges », Journal of the Washington Academy of Sciences , mars 4, Vol. 5, No. 5,‎ , pp. 165-176 (lire en ligne [PDF])
  4. (en-US) Frederick G. Gmitter et Xubai Ling, « Embryogenesis in Vitro and Nonchimeric Tetraploid Plant Recovery from Undeveloped Citrus Ovules Treated with Colchicine », Journal of the American Society for Horticultural Science, vol. 116, no 2,‎ , p. 317–321 (ISSN 2327-9788 et 0003-1062, DOI 10.21273/JASHS.116.2.317, lire en ligne, consulté le )
  5. Camille Jacquemond, Franck Curk et Marion Heuzet, Les clémentiniers et autres petits agrumes, Quae, (ISBN 978-2-7592-2068-7, lire en ligne), p 21
  6. Harlan P. Osmania University et Digital Library Of India, Standardized Plant Names Second Edition, J.Horace Mcfarland Company., (lire en ligne), p 262
  7. (en) Coe, EH et Kass, LB, « Albert Edward Longley, 1893-1984 – Botanist, cytologist, geneticist », Maize Genetics Cooperation Newsletter vol 93,‎ , p. 1 - 9 (lire en ligne [PDF])
  8. (en) A. E. Longley, « Triploid citrus », Journal of the Washington Academy of Sciences n° 16,‎ , pp. 543-545 (lire en ligne [PDF])
  9. (en) Walter Tennyson Swingle, The Botany of Citrus and Its Wild Relatives of the Orange Subfamily (family Rutaceae, Subfamily Aurantioideae), University of California Press, (lire en ligne)
  10. (en) « Nordmann Seedless Nagami Kumquats », sur specialtyproduce.com (consulté le )
  11. « CHAPTER 3 », sur citruspages.free.fr (consulté le )
  12. « Uncommon Citrus - page1 », sur www.homecitrusgrowers.co.uk (consulté le )
  13. (en) « Procimequat kumquat », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  14. (en-US) Mark Rieger, Gerard Krewer, Pam Lewis et Mindy Linton, « Field Evaluation of Cold Hardy Citrus in Coastal Georgia », HortTechnology, vol. 13, no 3,‎ , p. 540–544 (ISSN 1943-7714 et 1063-0198, DOI 10.21273/HORTTECH.13.3.0540, lire en ligne, consulté le )
  15. (en-US) William S. Castle, James C. Baldwin et Ronald P. Muraro, « Rootstocks and the Performance and Economic Returns of ‘Hamlin’ Sweet Orange Trees », HortScience, vol. 45, no 6,‎ , p. 875–881 (ISSN 0018-5345 et 2327-9834, DOI 10.21273/HORTSCI.45.6.875, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Chenqiao Zhu, Peng Chen, Junli Ye et Hang Li, « NEW INSIGHTS INTO THE PHYLOGENY AND SPECIATION OF KUMQUAT (FORTUNELLA SPP.) BASED ON CHLOROPLAST SNP, NUCLEAR SSR AND WHOLE-GENOME SEQUENCING », Frontiers of Agricultural Science and Engineering, vol. 9, no 4,‎ , p. 627–641 (ISSN 2095-7505, DOI 10.15302/J-FASE-2021436, lire en ligne, consulté le )

Annexes modifier

Articles connexes modifier

voir aussi modifier