Pinus insularis · Pin de Benguet, Pin à trois aiguilles

Le Pin de Benguet, Pin à trois aiguilles ou Baguio pine (Pinus insularis), est une espèce de pin originaire du Sud-Est asiatique (Philippines, Thaïlande, Malaisie).
Les anglophones le nomment Benguet pine ou kesiya pine ou encore Three-needled Pine. Son nom anglais Khasi Pine vient des Khasi hills en Inde.

Origine et répartition modifier

 
Pin à trois aiguilles ou Pin de Benguet, au Jardin botanique de la reine Sirikit, en Thaïlande.

C'est l'un des pins les plus communs en Inde et Asie du Sud-Est. Il est présent des montagnes Khasi du Nord-Est de l'État indien du Meghalaya d'où il aurait été exporté vers la Thaïlande, la Birmanie, le Laos, l'extrême Sud-Est de la Chine, le Vietnam et les Philippines.

Les plantations sont les plus denses en Inde et en Birmanie, mais ses populations sont éparses dans son aire naturelle de répartition. Aux Philippines, il est surtout présent dans la province de Benguet (région de Luçon), où il est devenu l'espèce dominante des forêts tropicales et locales de pins.

La ville de Baguio est surnommée « la ville des pins », en raison de la forte présence de cet arbre.

Les Néerlandais et Anglais l'ont introduit au XIXe ou XXe siècle en Afrique du Sud. On le cultive aussi en Amérique du Sud[2].

Pinus insularis est considéré comme synonyme ou comme désignant une espèce conspécifique de P. kesiya. Son nom commun francophone vient de celui de la province des Philippines nommée Benguet où il est encore cultivé et utilisé comme essence décorative[3],[4]. Son nom scientifique est Pinus insularis. Les pins philippins seraient originaire des zones d'altitude cernant la ville de Benguet (Baguio pour les anglophones) dans une province montagneuse des Philippines. On ignore encore si ces arbres sont autochtones ou s'ils ont dans le passé été importés d'Inde.

Noms locaux modifier

Localement, cet arbre est appelé :

Description modifier

 
  • C'est un pin qui peut atteindre et dépasser les 20 mètres de hauteur 30 à 35 m dans de bonnes conditions et quand on ne le coupe pas trop tôt.
  • Son tronc est droit et tubulaire protégé par une écorce épaisse, brun foncé, irrégulièrement écaillée et profondément fissurée dans le sens de la longueur.
  • Son bois présente de nombreux canaux de résine.
  • Les branches s'étalent et sont plus longues à la base, alors qu'elles sont plus courtes et s'élèvent vers le ciel en hauteur.
  • Les aiguilles sont groupées en fascicules par trois et munies à leur base d'une gaine persistantes. Elles sont vert foncé et mesurent jusqu'à 22 cm de long.
  • La pollinisation intervient au milieu du printemps, à maturité des cônes (18-20 mois après leur apparition).
  • Les cônes, présents seuls ou en paire, sont ovoïdes et bruns. Ils mesurent de 5 à 9 cm de long, pour un diamètre de 3 à 5 cm. Ils sont parfois incurvés ou tordus. Les graines sont ailées, longues de 6 à 7 mm et leur aile large de 1.5 à 2.5 cm. Les écailles de la pomme de pin sont à la seconde année dures, l'umbo est un peu convexe parfois terminé par une pointe épineuse. Les écailles présentent des rides transversales et longitudinales dans le milieu de l'écaille.

Usage médicinal aux Philippines modifier

 
Tronc d'un pin à trois aiguilles, Jardin botanique de la reine Sirikit, Thaïlande

Parties utilisées : aiguilles, écorce, résine.

Propriétés et constituants modifier

Usages modifier

  • outre d'arbre décoratif, il sert de source de bois d'œuvre (caisses, planches, pâte à papier). On a produit avec son bois des électrodes temporaires en charbon de bois, et sa résine a servi de source d'essence ou « huile de térébenthine » aux Philippines (surtout durant la période coloniale), d'essence décorative, de source de médicament[5].

Aspects écopaysagers modifier

 
Expérience néerlandaise de remplacement de la forêt naturelle par des plantations de pins de Benguet (photo stéréoscopique prise en 1935, 11 ans après plantation), sur les hautes-terres de la côte Est de Sumatra. Ce pin, quand il est présent en populations monospécifiques, appauvrit considérablement les écosystèmes

Ce pin qui apprécie la pleine lumière, s'adapte aux sols pauvres et croît rapidement a été mis en culture dans le cadre de sylvicultures monospécifiques, équiennes et intensives, en Indonésie notamment (lors d'opération de reboisements par les colons néerlandais, au début du XXe siècle).
Comme cela est fréquent sous les monocultures de résineux[6], on a ensuite montré qu'il induisait une forte chute de la biodiversité sous son couvert (seulement 132 espèces de plantes vasculaires trouvées dans une forêt indonésienne plantée de Pinus insularis de 68 725 ha), alors qu'en Indonésie, sous les forêts naturelles proches, cette biodiversité est parmi les plus élevées au monde[7],[8], et localement même la plus élevée jamais mesurée en forêt[9]

Sous-espèces et variétés modifier

Notes et références modifier

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 1 août 2020
  2. http://www.ceh.ac.uk/sections/documents/ENPinaceaeCM_000.pdf Conifers of Vietnam - An illustrated field guide for the most important forest trees, Pinaceae section (published by the Centre for Ecology and Hydrology of the Natural Environment Research Council, UK.
  3. MADULID, D. A. 2000. A Pictorial Encyclopedia of Philippine Ornamental Plants. 2e éd. Bookmark, Inc.; Makati City, Phil. 388p.
  4. STEINER, M. L. 1960. Philippine Ornamental and Their Care. Carmelo and Bauermann, Inc. 2e éd.
  5. Conifers of Vietnam - An illustrated field guide for the most important forest trees, Pinaceae section, p. 42-43.
  6. DOLGALYEVA, L. M. (n.d.) Communities and Species Diversity of Droadleaved-Korean pine Forest of the Southern Sikhote-Alin. Vladivostok University of Economics and Services, Nakhodka Branch, Nakhodka (Russie). Lien
  7. Phytodiversity under pine (Pinus insularis) forest community in Tadian, Mountain province by Fomeg-AS, David Y.; Bay-OS, Norma W ; Atayoc, Jose P.
  8. Conservation International. 2004. Comparing hotspots. Biodiversity Hotspots. Conservation International. Lien
  9. FOREST CONSERVATION PORTAL. 2002. WWF finds record number of species in highly threatened Indonesian forest. Forest Conservation Portal. 4 février 2002. Lien

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Références taxonomiques modifier

Liens externes modifier

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