Petit-Château (La Chapelle-Saint-Mesmin)

château à La Chapelle-Saint-Mesmin

Petit-Château
Image illustrative de l’article Petit-Château (La Chapelle-Saint-Mesmin)
Le Petit-Château vu du parc de la Solitude
Nom local Château de la Solitude
Début construction XVIIIe siècle
Destination initiale résidence de campagne
Propriétaire actuel Municipalité
Destination actuelle Hôtel de ville
Protection non
Coordonnées 47° 53′ 14″ nord, 1° 50′ 25″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Ancienne province de France Orléanais
Région Centre-Val de Loire
Département Loiret
Commune La Chapelle-Saint-Mesmin
Géolocalisation sur la carte : Loiret
(Voir situation sur carte : Loiret)
Petit-Château
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Petit-Château
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Petit-Château

Le Petit-Château ou château de la Solitude est un château français situé à La Chapelle-Saint-Mesmin dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire.

L'édifice héberge l'hôtel de ville depuis 1999[2].

Géographie modifier

Le Petit-Château se situe sur le territoire de la commune de La Chapelle-Saint-Mesmin dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire, dans la région naturelle du Val de Loire, à l'Ouest d'Orléans.

L'édifice se trouve à l'angle des rues du château et Saint-Honoré, à 200 mètres de la rive droite de la Loire.

Histoire modifier

Dénommé Petit-Château sur un plan des Ponts et Chaussées de 1773 (pour le distinguer du château des Hauts), c'est un bâtiment datant probablement de la 1ère moitié du XVIIIe siècle.

Propriété successive de la petite noblesse au cours du XVIIIe siècle, il appartient à partir de la fin du XVIIIe siècle à des familles bourgeoises ou d'intellectuels.

En 1756, Claude Lion du Sablon, contrôleur général des domaines, en est le propriétaire. En 1763, celui-ci marie sa fille Espérance à Messire Etienne Fleureau de Guillonville, écuyer, conseiller du roi et trésorier au bureau des finances de la Généralité de Bourges. En 1767, le jeune couple fait l'acquisition du Château des Hauts voisin.

En 1773, Claude Lion du Sablon vend le château à Messire La Flèche de Grandpré, commissaire des guerres à Orléans.

 
Louis Ripault

Laurent René Ferrand, ancien fermier général du roi, achète le château en 1781 et l'échange la même année contre le château des Hauts avec Étienne Fleureau de Guillonville. Il est revendu quelques semaines plus tard à Louise Marie Violette de Beaumarchais, veuve de Pierre-Augustin de Beaumarchais, marquis d'Orléans.

En 1788, Joseph Louis Ripault-Desormeaux, bibliothécaire du Prince de Condé en fait l'acquisition.

En 1793, il est vendu à Pierre-Joseph Romet, procureur d'Orléans, puis en 1795 à Jean-Charles Petit, secrétaire de la mairie d'Orléans.

En 1802, le neveu de Joseph Louis Ripault-Desormeaux, Louis Madeleine Ripault, savant orientaliste ayant participé à la campagne d’Égypte (1798-1801) dirigé par le Premier consul Napoléon Bonaparte, en prend possession. En 1805, celui-ci rachète une maison-boutique donnant au Sud sur la rue du Château pour la démolir et agrandir ainsi le parc de la propriété. Il y meurt en 1823[3].

 
Buste de Vanderburch par Jean-Pierre Dantan, 1835, Musée Carnavalet, Paris

En 1836, Louis-Émile Vanderburch, célèbre écrivain, rachète la propriété aux héritiers Ripault. Ami notamment de Virginie Dejazet, Victor Hugo et Victorien Sardou, il en fait, pendant toute la période suivante, le lieu de rendez-vous d’auteurs et artistes célèbres. En , Vanderburch invite à La Chapelle son ami le compositeur Hippolyte Monpou afin que celui-ci retrouve des forces en allant vivre à la campagne; mais il est trop tard; quand il arrive au Petit-Château, son état devient si grave, qu'on doit en toute hâte le ramener à Orléans, pour réclamer les secours de l'art. Mais c'est en vain; quelques jours après, le , Monpou meurt à l'âge de 37 ans[4]. Le , vers 8h du matin, Mgr Jean-Jacques Fayet invite Louis-Émile Vanderburch, son voisin du petit-château, à venir commenter, sur la terrasse du Château des Hauts, l'éclipse de soleil à l'ensemble des élèves et professeurs du petit séminaire[5]. En , la célèbre comédienne Virginie Déjazet viendra passer plusieurs jours de repos dans le petit-château[6].

 
Hippolyte Monpou

Le , le château est vendu pour la somme de 28 000 francs[7] et reconverti en hospice tenu par la communauté des religieuses augustines hospitalières de l'Hôtel-Dieu d'Orléans[8]. En 1854, les bâtiments annexes sont démolis. La propriété est agrandie par l'ajout d'une aile située au nord et d'une dépendance au sud. Dans le jardin, les maisons donnant sur le bourg sont remplacées par une buanderie[9].

Pendant La guerre franco-allemande de 1870, un poste de secours avancé (ambulance) est installé à la Solitude[10].

L'édifice héberge une maison de retraite en 1902, puis un établissement de convalescence en 1948 (Notre-Dame de La Solitude, maison de repos et de convalescence[11]) avant de fermer en 1995 et d'être racheté[12] en 1996 par la commune[9],[13].

 
Virginie Déjazet, gravure de 1846

Liste des propriétaires successifs modifier

  • 1756 : Claude Lion du Sablon, contrôleur général des domaines.
  • 1773 : Messire La Flèche de Grandpré, commissaire des guerres à Orléans.
  • 1781 : Laurent René Ferrand, ancien fermier général du roi.
  • 1781 : Étienne Fleureau de Guillonville.
  • 1781 : Louise Marie Violette de Beaumarchais.
  • 1788 à 1793 : Joseph Louis Ripault-Desormeaux, bibliothécaire du Prince de Condé.
  • 1793 : Joseph Romet, homme de loi.
  • 1795 : Jean-Charles Petit, secrétaire de l'hôtel de ville d'Orléans.
  • 1802-1823 : Louis Madeleine Ripault, savant orientaliste.
  • 1836-1853 : Louis-Émile Vanderburch, écrivain et dramaturge français[14].
  • 1853-1996 : Communauté des religieuses hospitalières.
  • Depuis 1999 : Hôtel de ville de La Chapelle-Saint-Mesmin.

Résidents célèbres modifier

Description modifier

 
Hôtel de ville de La Chapelle-Saint-Mesmin

Le corps de bâtiment principal, qui compte trois étages, est édifié au XVIIIe siècle. L'aile nord et la dépendance sud sont ajoutées en 1854.

Une grande plaque de marbre sur laquelle sont gravés les noms des maires qui se sont succédé depuis la Révolution est apposée dans l'antichambre de la salle du conseil municipal. Elle se trouvait auparavant dans la salle des mariages de l'ancienne mairie depuis sa mise en place en 1977[16].

Une fresque marquetée, commandée à l'artiste Yann Hervis[17] par la ville, est exposée dans la salle des mariages[18]. Elle représente les moments importants de l'histoire de la commune.

Dans l'ancienne chapelle au premier étage, est exposé un tableau du XVIIe siècle, classé à l’inventaire des monuments historiques (1908) et restauré en 1992, attribué soit au peintre Bon Boullogne (1649-1717) soit à l'atelier de Claude Vignon (1593-1670) : « Le Christ guérissant les malades au pied du temple de Jérusalem »[note 1].

Le parc de la solitude attenant au bâtiment, ouvert au public, est inauguré le [note 2].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Ce tableau a été restauré par l'atelier Valmy de 1995 à 2000. Il était placé auparavant dans l'église Saint-Mesmin.
  2. En mars 1997, les grilles de l'ancienne mairie sont démontées puis replacées à l'entrée du parc de la Solitude sur décision de la Municipalité afin de permettre d'ouvrir celui-ci, devenu public, sur la place du Bourg. La grotte ainsi que le petit château d'eau du parc seront supprimés pendant son réaménagement.

Références modifier

  1. Géoportail
  2. Yvan de Verneuil, Le Loiret - Châteaux, manoirs et logis, Orléans, Patrimoines & Médias, , 399 p. (ISBN 978-2-916757-38-4)
  3. Un document décrivant la propriété à cette époque figure aux Archives départementales du Loiret sous la cote 3 E 6839: Le vestibule du rez-de-chaussée s'ouvre, devant la cour d'honneur et à l'arrière sur le jardin; à sa droite un grand salon est éclairé par 4 croisées. Sur la gauche, le vestibule est suivi d'un autre plus petit, d'où part l'escalier à rampe de fer forgé qui mène aux deux étages. En vis-à-vis, se trouve un petit salon d'hiver et au fond, une vaste cuisine dallée. Au premier étage, outre les chambres et cabinets de toilette, une grande bibliothèque est éclairée par trois fenêtres; la salle de billard, au second étage, est située juste au-dessus. La maison a en tout 37 portes et fenêtres. A gauche de la maison de maître se trouve le pressoir avec le cellier en bout et le grenier au-dessus. Un second corps de bâtiments en retour d'équerre du précédent se compose d'une petite chambre froide, à côté, le fournil dans lequel est la descente de cave, puis une buanderie ayant une cheminée; il y a là également un fourneau circulaire et sa chaudière, le four à cuire le pain. Existent aussi un hangar, une étable, des toits à cochons.... Un troisième corps de bâtiments en vis-à-vis du premier comprend une grande chambre. La porte cochère de la cour d'honneur s'ouvre sur la rue «ditte du château» (sic).
  4. « Chronique locale », Le Journal du Loiret,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  5. Emile Vander-Burch, « Chronique locale : La comète de 1858 », Le Journal du Loiret,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Ed. Pagnerre et Emile Vanderburch, « Orléans », Le Journal du Loiret,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le )
  7. « Chronique locale », Le Journal du Loiret,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le )
  8. L'acte de vente du 8 mars 1853 (Archives départementales du Loiret, cote 3E34128) le décrit ainsi: La maison appelée le Petit Château s'articule autour de quatre corps de bâtiment et d'une cour d'honneur. Le principal corps de bâtiments, une maison dite « de maître » sur deux étages, comprend entre autres salons de compagnie et d'hiver, bibliothèque et salle de billard; y sont accolés un bâtiment à pressoir et un petit cellier; il ouvre au-devant sur la cour d'honneur, au-derrière sur le « jardin potager, fruitier et d'agrément ». Le second corps de bâtiment renferme une chambre basse, une buanderie, un hangar et une étable. Le troisième corps de bâtiment se résume à une simple chambre; deux toits à porcs et une écurie en sont détachés. Le quatrième corps de bâtiments est situé au-delà du jardin; il comprend « ensuite » une chambre, une grange, deux « maisons » et une écurie. Le tout contient 97,41 ares.
  9. a et b Bulletin annuel du GHL de La Chapelle Saint-Mesmin n°13 (1996).
  10. Robert Pillault, « Dossier J 273 : Fiches Guerres - Echo de La Chapelle, 1898, page 32 », Archives départementales du Loiret, Fonds Robert Pillault, fiche n°4, cote J273,‎
  11. En 1936, l'établissement emploie 10 personnes dont la Mère supérieure et 3 religieuses: in Bulletin annuel du GHL de La Chapelle Saint-Mesmin no 39 (2022), page 39, Histoire du recensement et dénombrement en généalogie, article de Philippe Delambily.
  12. Le montant de la transaction s'élève à la somme de 2 800 000 F (délibération municipale du ) à laquelle il convient d'ajouter les frais de maîtrise d'oeuvre d'un montant de 576 500 F H.T. (délibération municipale du ) et ceux des travaux pour sa rénovation d'un montant de 7 078 040 F H.T. (délibération municipale du ). Dans la délibération municipale du , il est indiqué que le coût total des travaux se monte en définitive à la somme de 7 278 584 F H.T., compte-tenu de la réévaluation de la rémunération du maître d'œuvre à la somme de 1 003 708,08 F T.T.C..
  13. La Solitude, un hospice chapellois devenu hôtel de ville, La République du Centre, édition Orléans, 25 août 2008, p. 11
  14. Biographie d'un homme de lettres par Charles Vander-Burch fils, Édition Théolier et Cie, 1863, Saint-Etienne
  15. Journal L'Orléanais du 15 août 1841 : « M. Hippolyte Monpou, compositeur distingué, est mort mardi matin à l’Hôtel-Dieu. Arrivé dimanche à Orléans, il se sentit si malade qu'il jugea impossible de continuer sa route vers la Touraine. Il se fit alors porter à la maison de campagne de son ami Vanderbuch à La Chapelle ; mais son état devint si alarmant que les gens de l'art jugèrent à propos de le faire ramener à Orléans ; c'est là que la mort l'a frappé ».
  16. Délibération du conseil municipal du 10 décembre 1976.
  17. www.yann-hervis.com
  18. Catherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007, 91 pages, 978-2952901703.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Catherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, La Chapelle-Saint-Mesmin, Edité par la Ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007,2016, 93 p. (ISBN 978-2-9529017-0-3).
  • Yvan de Verneuil, Le Loiret - Châteaux, manoirs et logis, Orléans, Patrimoines & Médias, , 399 p. (ISBN 978-2-916757-38-4).
  • Charles Vander-Burch Fils, Biographie d'un homme de lettres, Saint-Étienne, Imprimerie veuve Théolier Ainé et Cie, , 19 p. (lire en ligne)
  • Ed. Pagnerre, « Feuilleton : A M. Vanderburch, habitant de La Chapelle Saint-Mesmin », Le Journal du Loiret,‎ , p. 1 et 2 (lire en ligne, consulté le )
  • Marinette Bonnier, Danièle Lelong et Monique Veillon, « Du Petit château à la Solitude, l’histoire d’une maison » in GHL n°13 (Groupe d’Histoire Locale de La Chapelle-Saint-Mesmin), 1996.
  • Hélène Richard, Louis Ripault (1775-1823) membre de la commission d’Égypte et bibliothécaire de Napoléon in bulletin annuel du GHL de La Chapelle Saint-Mesmin n° 26 (2009).
  • Collectif, Bulletins annuels du Groupe d'Histoire Locale, La Chapelle Saint-Mesmin, GHL, depuis 1984 (ISSN 0981-0706).

Articles connexes modifier

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