Ouvrage du Grand-Hohékirkel

Ouvrage du Grand-Hohékirkel
Type d'ouvrage Gros ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié des Vosges
└─ sous-secteur de Philippsbourg
Numéro d'ouvrage O 450
Année de construction 1931-
Régiment 154e RIF et 168e RAP
Nombre de blocs 7
Type d'entrée(s) Entrée des munitions (EM)
+
Entrée des hommes (EH)
Effectifs 179 hommes et 7 officiers
Coordonnées 49° 03′ 09″ nord, 7° 30′ 18″ est

L'ouvrage du Grand-Hohékirkel est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune de Bitche, dans le département de la Moselle.

C'est un gros ouvrage d'artillerie, comptant sept blocs. Construit à partir de 1931, il combattra en et restera invaincu jusqu'au cessez-le-feu, puis il sera légèrement abîmé par les combats de , avant d'être partiellement réparé au début de la guerre froide.

Position sur la ligne modifier

Faisant partie du sous-secteur de Philippsbourg à l'extrémité occidentale du secteur fortifié des Vosges, l'ouvrage du Grand-Hohékirkel, portant l'indicatif O 450, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates CORF d'intervalle du Grang-Hohékirkel Est à l'ouest et de la Main-du-Prince Ouest à l'est, à la limite de portée de tir des canons du gros ouvrage du Simserhof[1].

L'ouvrage est installé sur les cotes 373 (bloc 5, sur la hauteur appelée le Grand Hohékirkel) et 341 (blocs 1, 2, 3 et 4), à la limite sud du camp de Bitche.

Description modifier

L'ouvrage est composé en surface de cinq blocs de combat et de deux blocs d'entrée, avec en souterrain des magasins à munitions (M 2), des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, une usine électrique et une caserne, le tout relié par des galeries profondément enterrées. L'énergie était fournie par trois groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel SMIM 6 SR 18 (six cylindres, fournissant une puissance de 125 ch à 600 tours par minute)[2] couplé à un alternateur, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[3] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

Au 2e cycle, l'ouvrage devait recevoir deux blocs de combat de plus (une tourelle de 81 mm et une autre de 75 mm), qui furent ajournés faute de crédit.

Le bloc 1 est un bloc d'infanterie armé avec une tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM (guetteur fusil-mitrailleur).

Le bloc 2 est une casemate d'infanterie flanquant vers l'ouest, avec un créneau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm), un autre créneau pour JM, deux cloches JM et deux cloches GFM.

Le bloc 3 est une casemate d'infanterie flanquant vers l'est, avec un créneau mixte pour JM/AC 47, un autre créneau JM, une cloche JM et deux cloches GFM (dont une sert d'observatoire avec périscope, indicatif O 25).

Le bloc 4 est un bloc d'artillerie, avec une tourelle de 75 mm modèle 1933, une cloche VDP (vue directe et périscopique, indicatif O 13), une cloche GFM et une cloche LG (lance-grenades).

Le bloc 5 est un observatoire, équipé avec une cloche VDP (indicatif O 14) et une cloche GFM.

L'entrée des hommes est en puits, armée avec un créneau mixte pour JM/AC 47 et deux cloches GFM.

L'entrée des munitions est en plain-pied, armée avec un créneau mixte pour JM/AC 47 et deux cloches GFM[4].

Histoire modifier

Des chars FT sont détachés au fort et garés dans l'entrée à munitions pour contrer une possible attaque de parachutistes[5] comme l'a subi le fort d'Ében-Émael.

L'ouvrage intervient plus ou moins efficacement le 19 juin 1940 pour aider les ouvrages voisins du secteur des Vosges durant une offensive allemande. Il se rend le 24 juin 1940 au cessez-le-feu après avoir fait tirer toutes ses armes, l'ouvrage reste invaincu.

État actuel modifier

L'ouvrage étant dans le camp militaire de Bitche et les dessus toujours utilisés par l'Armée, l'accès de l'ouvrage est interdit.

Notes et références modifier

  1. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 123 et 129.
  2. La SMIM, Société des moteurs pour l'industrie et la marine, est basée à Paris, construisant des moteurs sous licence Körting. Les SMIM 6 SR 18 ont six cylindres à quatre temps, chacun avec 4 680 cm3 de cylindrée (alésage de 180 mm, pour 260 mm de course).
  3. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
  4. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 130.
  5. « Ligne Maginot : GRAND HOHEKIRKEL (Ouvrage d'artillerie) par wikimaginot.eu », sur wikimaginot.eu (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

Liens externes modifier

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Descriptions et photos

Articles connexes modifier