Orianne Aymard

himalayiste française

Orianne Catherine Aymard, née le 24 décembre 1978 à Clamart, est auteure, conférencière et himalayiste. Elle vit à Chamonix.

Orianne Aymard
Description de cette image, également commentée ci-après
Orianne Aymard au camp de base de l'Everest (mai 2023)

Orianne Aymard

Naissance (45 ans)
Clamart (92)
Nationalité Française
Diplôme
Ph.D. (doctorat) en sciences des religions
Profession
Auteure, conférencière, himalayiste
Autres activités
Chercheure, diplomate, humanitaire

Formation modifier

Née le 24 décembre 1978, à Clamart, Orianne Aymard passe son enfance et adolescence à Sceaux, où elle est scolarisée au lycée Marie-Curie. Après des études en biologie et science environnementale à l’Université Paris-Saclay, puis à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), elle obtient en 2002 un Master (MSc.) en Social Policy à la London School of Economics (LSE). Elle y poursuit un doctorat (PhD.) sur la politique sociale dans la région autonome du Tibet.

À la suite d’un accident cérébral en 2004, dans le nord de l'Inde, près de la tombe (samādhi) de Mā Ānandamayī à Kankhal, au pied de l’Himalaya, elle réoriente son parcours universitaire dans les sciences humaines. En 2008, elle obtient ainsi un doctorat (PhD.) en sciences des religions de l’Université du Québec à Montréal, conjointement avec l’Université de Concordia et l’Université Laval, avec une thèse en hindouisme sur le «Culte postmortem des saints dans la tradition hindoue»[1]. En 2014, elle publie un livre inspiré des travaux de sa thèse intitulé When a Goddess Dies[2],[3],[4] auprès d’Oxford University Press (OUP) à New York, qui porte sur le culte de Mā Ānandamayī après sa mort (mahāsamādhi).

Enseignement et recherche modifier

Au cours de ses études en biologie marine, elle rejoint divers programmes de recherche scientifique, notamment à l’Ocean Park Foundation à Hong Kong, au Texas Marine Mammal Research Program de l’Université A&M du Texas, à Opérations Cétacés en Nouvelle-Calédonie, l’Instituto del Mar del Peru (IMARPE) à Lima, au Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) à Hobart, à l’Université nationale du Costa Rica, et à l’UNESCO à Jakarta.

Plus tard, de 2005 à 2007, elle enseigne dans le département de sciences des religions à l’Université du Québec à Montréal et est associée de recherche à l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF). En 2012-2013, elle est Visiting Scholar à la School of International and Public Affairs (en) (SIPA) de l’Université de Columbia à New York, puis associée de recherche à l’Harvard Humanitarian Initiative (HHI) de l’université de Harvard. De 2019 à 2021, elle est membre du Centre d'études et de recherches sur l'Inde, l'Asie du Sud et sa diaspora (CERIAS), et collabore avec le World Religions and Spirituality Project (WRSP). Elle est parallèlement Executive Fellow au Centre de Politique de Sécurité (GCSP) à Genève[5].

Parcours dans la diplomatie modifier

De 2008 à 2011, elle intègre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR, Genève) en tant que déléguée protection. Après une mission au Burundi, à Gitega, où elle promeut le droit international humanitaire (DIH) auprès des militaires et visite les lieux de détention, elle est envoyée en Haïti juste après le tremblement de terre de 2010. Elle est alors responsable du rétablissement du lien familial[6],[7], puis chargée des zones dangereuses contrôlées par les gangs, telles que Cité Soleil, Martissant[8], et Bel Air, en pleine épidémie de choléra et de violences électorales. Son histoire inspire notamment un auteur haïtien, Jean-Euphèle Milcé, dans son livre Les jardins naissent.

De 2014 à 2018, après deux années passées aux États-Unis, elle est chargée de mission au Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. Elle est d’abord responsable des questions religieuses et de radicalisation au Centre d'analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) au Quai d'Orsay pendant la période des attentats, puis chargée des droits de l’homme au Centre de crise et de soutien (CDCS).

Retour dans l’Himalaya modifier

Mue par son rêve initial, stoppé 15 ans plus tôt par son accident cérébral qui l’avait privée de la haute altitude, elle décide de revenir dans l’Himalaya afin de gravir de hauts sommets. En 2019, alors qu’elle n’a quasiment aucune connaissance en alpinisme et himalayisme, ayant seulement gravi le Mont-Blanc (4 810 m) et l’Himlung (7 126 m), elle devient la 4e française à gravir le Lhotse (8 516 m)[9],[10],[11],[12],[13]. Un livre est tiré de son ascension Sous l’œil de la Déesse[14],[15],[16],[17],[18],[19] aux Éditions du Mont-Blanc (2002), dirigées par Catherine Destivelle.

En 2023, elle se lance à l’assaut de l’Everest. Au cours de l’expédition, elle est prise dans une chute de séracs dans la cascade de glace du Khumbu. Gravement blessée, elle doit être évacuée en urgence[20]. Après un séjour à l’hôpital à Katmandou, elle décide de poursuivre son ascension. Elle atteint finalement le sommet de l’Everest (8 848 m) le 17 mai 2023[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27]. En dépit de gelures aux doigts et d’une fracture au pied survenue à la descente au niveau de la bande jaune (Yellow Band) à 7 700 m, elle parvient à redescendre[28],[29],[30]. Son périple fait l’objet d’un film documentaire avec TV8 Mont-Blanc, Injam Production et Capitello Group (sortie en décembre 2023).

D’après l’Himalayan Database, elle figure parmi les trois premières françaises à avoir grimpé l’Everest et son petit frère, le Lhotse, après Sophie Denis et Elisabeth Revol.

Entreprise et activités modifier

Elle donne aujourd’hui des conférences dans le monde de l’entreprise et auprès des écoles de commerce et management, en France et à l’étranger. Elle intervient principalement sur des thèmes tels que le leadership, la résilience, le dépassement de soi, la gestion de crise.

Détentrice du diplôme de la Co-Active Coaching Institute (CTI) en Californie, elle est également coach certifiée (Certified Professional Co-Active Coach ou CPCC).

Ascensions de sommets modifier

  • Mont-Blanc, France, 4 810 m – 25 septembre 2013
  • Himlung, Népal, 7 126 m – 28 octobre 2018
  • Lobuche, Népal, 6 119 m – 20 avril 2019
  • Lhotse, Népal, 8 516 m – 23 mai 2019
  • Aconcagua, Argentine, 6 961 m – 26 janvier 2022
  • Island Peak, Népal, 6 165 m – 17 avril 2023
  • Everest, Népal, 8 848 m – 17 mai 2023

Principales publications modifier

  • Sous l’œil de la Déesse, Les Houches, Éditions du Mont-Blanc, 2022
  • Avec mon bâton (illustré par Marie Détrée), Paris, Éditions Un Dimanche Après-Midi, 2022
  • When a Goddess Dies: Worshipping Mā Ānandamayī after Her Death, New York, Oxford University Press, 2014
  • ‘Anandamayi Ma’. Brill’s Encyclopedia of Hinduism Online. Ed. Knut A.Jacobsen et al. Mis en ligne en 2018

Films modifier

Elle est mise en scène dans le film documentaire, Chomolungma, réalisé par David Vital-Durand, qui relate son histoire et son ascension de l’Everest en 2023 (52mn). En cours de production (sortie en décembre 2023), avec Injam Production, TV8 Mont-Blanc et Capitello Group.

Elle figure également dans d’autres documentaires, comme Everest en partage, de Théo Livet, d’après une idée originale de Marc Batard, où elle évoque spécialement son accident dans la Khumbu Icefall.

Notes et références modifier

  1. Orianne Aymard, «Le culte postmortem des saints dans la tradition hindoue: expériences religieuses et institutionnalisation du culte de Mā Ānandamayī (1896-1982)», thèse de doctorat en sciences des religions, Université du Québec à Montréal, 14 janvier 2009.
  2. (en) Amanda Lucia, « Aymard, Orianne. When a Goddess Dies: Worshipping Mā Ānandamayī after Her Death . New York: Oxford University Press, 2014. 368 pp. 28 illustrations. », The Journal of Religion, vol. 96, no 2,‎ , p. 252–253 (ISSN 0022-4189 et 1549-6538, DOI 10.1086/685002, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Aya Ikegame, « When a Goddess Dies: Worshipping Mā Ānandamayī after Her Death. By Orianne Aymard. Oxford: Oxford University Press, 2014. Pp. 348. (ISBN 0199368627 et 978-0199368624). », International Journal of Asian Studies, vol. 13, no 1,‎ , p. 116–117 (ISSN 1479-5914 et 1479-5922, DOI 10.1017/S1479591415000248, lire en ligne, consulté le )
  4. Daniel Gold, « Looking at How Saints Live On », The Journal of Asian Studies, vol. 77, no 1,‎ , p. 266–269 (ISSN 0021-9118, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « GCSP Annual Report 2021 by GCSP - Issuu », sur issuu.com, (consulté le )
  6. (en) « ICRC Audiovisual Archives », sur ICRC Audiovisual archives (consulté le )
  7. (en) « ICRC Audiovisual Archives », sur ICRC Audiovisual archives (consulté le )
  8. International Committee of the Red Cross, Haiti Quake: The Courage to Carry On (photo 9/13), (lire en ligne)
  9. « Orianne Aymard: le Lhotse était sur son chemin », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  10. « Lʹascension du Lhotse, un parcours initiatique », sur rts.ch, (consulté le )
  11. « Orianne Aymard : « Dans l'Himalaya, à 8516m, j'ai dû affronter le mépris des hommes, le froid, la peur et la mort » - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  12. « Après une hémorragie cérébrale, j’ai grimpé l’un des plus hauts sommets du monde », sur L'Obs, (consulté le )
  13. « Orianne Aymard, « La foi et les montagnes » 1/2 | RCF », sur www.rcf.fr (consulté le )
  14. « Orianne Aymard pour son livre: Sous l'œil de la déesse », sur ici, par France Bleu et France 3 (consulté le )
  15. « Orianne Aymard - L'essentiel Chez Labro » (consulté le )
  16. « L’ Aparté de la Rédac’ : Orianne Aymard », sur 8 Mont Blanc (consulté le )
  17. « Talk Show - La montagne, avec Benjamin Amiguet, Orianne Aymard et Marc Voltenauer - 2022 » (consulté le )
  18. Léman Bleu Télévision, « Céline, ses livres », sur www.lemanbleu.ch (consulté le )
  19. « Sous l'oeil de la Déesse Un livre d'Orianne Aymard Les Editions du Mont-Blanc Chamonix littérature » (consulté le )
  20. (es) « Marc Batard insiste en su nueva variante en el Everest », sur Desnivel.com, (consulté le )
  21. (en) « Conquering New Heights: Unveiling The Epic 8K Expeditions Mt.Everest (8848.86m) Summit Update For 2023! », sur 8kexpeditions.com (consulté le )
  22. (en) T. H. T. Online, « First Cuban among other climbers scales Everest », sur The Himalayan Times, (consulté le )
  23. « Du Mont-Blanc à l’Everest, les mille vies d’Orianne Aymard », sur Le Messager, (consulté le )
  24. Léman Bleu Télévision, « Gravir l’Everest: «On a du mal à respirer, mais j’étais heureuse» », sur www.lemanbleu.ch (consulté le )
  25. « Chamonix-Mont-Blanc. Conquérante de l’Everest, Orianne Aymard témoigne de son épopée », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  26. « « J'ai cru que j'allais y rester » : de retour de l'Everest, les confidences d’Orianne Aymard - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  27. «L’Everest, une montagne qui nourrit toujours les rêves», Le Figaro Magazine, 15 juillet 2023
  28. (en) Darsha Dodge Journal staff, « 63 hours in the 'Death Zone': Rapid City surgeon unfurls Cheyenne River flag at Earth's highest point », sur The Missoulian, (consulté le )
  29. «Regarder la mort dans les yeux", Les Frappés
  30. Orianne Aymard, Podcast Fortitude

Liens externes modifier