Opéra de Rennes
L'opéra de Rennes est une salle à l'italienne située dans le centre-ville de Rennes. Il a été dessiné par Charles Millardet et bâti par Pierre Louise au XIXe siècle. Il est situé place de la Mairie, dont il constitue l'essentiel du côté oriental face à l'hôtel de ville.
Type | Salle à l'italienne |
---|---|
Lieu | Rennes, France |
Coordonnées | 48° 06′ 40″ nord, 1° 40′ 43″ ouest |
Architecte | Charles Millardet |
Inauguration | |
Nb. de salles | 1 |
Capacité | 642 |
Anciens noms | Théâtre de Rennes |
Gestionnaire | Ville de Rennes |
Structure-mère | Réunion des opéras de France |
Direction | Matthieu Rietzler |
Protection |
Classé MH (1961) Inscrit MH (1975, 1983)[1] |
Site web | opera-rennes.fr |
Résidence
Chœur de chambre Mélisme(s)Le Banquet Céleste
Le bâtiment accueille aujourd'hui essentiellement de l'art lyrique et organise quelques manifestations locales, tels que l'« Opéra en plein air ».
Il est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le .
Description
modifierSitué sur la place centrale du centre-ville, son originalité est d'être inséré dans un projet immobilier comprenant logements et galeries à fonction marchande et protégés par une verrière, à l’arrière de l’opéra. Son autre originalité est de s'adapter à la forme de l'hôtel de ville de Rennes : l’avancée de l'opéra répond au creux de la mairie dessiné par Jacques V Gabriel[2].
Doté d'une salle à l'italienne de 642 places, c’est un des plus petits opéras de France[3]. Principalement axé sur l’art lyrique, sa fréquentation est proche des 100 %[4].
L'actuel plafond de la salle est commandée le maire de Rennes, Jean Janvier, et réalisé par Jean-Julien Lemordant en 1914[5]. Ce Ciel de Jean-Julien Lemordant est son œuvre principale. Elle représente une danse bretonne avec une vingtaine de danseurs en costume breton et un couple de sonneurs. On connaît au moins 60 études préparatoires à cette grande composition, le musée des Beaux-Arts de Rennes en conservant une[6].
Le décor peint du salon dit des poilus salon est attribuée au peintre Camille Godet par Denise Delouche. Le décor, qui figure les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, a été réalisé en 1918 et reste mal documenté, fautes d'archives[7].
Auguste Henri Jobbé-Duval et son frère cadet Gaston Jobbé-Duval sont chargés de la décoration du foyer[8]
Histoire
modifierÉtablissements précédents
modifierDe 1693 à l’Incendie de Rennes de 1720, la salle de jeu de paume du Pigeon, située entre la rue Basse-Baudrairie et la place aux Arbres (actuelles rue Baudrairie et place de la Mairie) est louée aux comédiens comme lieu ordinaire de représentation.
Cette salle est réquisitionnée après l’incendie et les spectacles sont transférés à la plus vaste salle de jeu de paume du Cygne, également appelée salle de la Poulaillerie, entre les rues du Champ-Jacquet et de la Fracassière (actuelle rue de Penhoët). Le lieu est aménagé en 1737 en salle à l’italienne. La salle de la Poulaillerie est à son tour délaissée au milieu du XVIIIe siècle pour la salle du Pigeon réaménagée. Celle-ci accueille les représentations jusqu’à sa démolition en 1787. La salle de la Poulaillerie devient alors officiellement la salle de Comédie de Rennes jusqu’en 1836. Elle est réaménagée une dernière fois en 1797, avec une jauge de 811 personnes[9].
Établissement contemporain
modifierAu début de la monarchie de Juillet, il est décidé de construire un théâtre sur la place aux arbres face à l’hôtel de ville. Cette construction répond au souhait de mettre Rennes au niveau de villes tels que Nantes, Lorient et Brest. Charles Millardet est chargé d'édifier un théâtre à l'italienne (théâtre ou scène et salle sont strictement séparés)[10].
Il est inauguré le après que sa construction eut démarré en 1832 sous de nombreuses polémiques[5]. Son règlement est approuvé par le maire Joseph Joüin le 23 février 1836[11].
Dans la nuit du 20 au , l'opéra subit un incendie, issu d'un feu de cheminée mal éteint dans le foyer public. Alors qu'il est question de détruire l'établissement pour construire un nouvel opéra quelques rues plus loin, il est finalement rénové à l'identique[12],[13].
La façade et ses toitures donnant sur la place de la Mairie, ainsi que les souches de cheminées de l'immeuble du 11 Galerie du Théâtre font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [14].
Cet ensemble fait l'objet de protections au titre des monuments historiques. La façade et la toiture de l'opéra, ainsi que plusieurs éléments intérieurs, tels que le décor du plafond de la salle font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [14]. Les façades et les toitures donnant sur la place de la Mairie, la rue de Brillac et la rue de Coëtquen et les éléments non-protégés du passage dit de la Galerie du théâtre font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [14].
Entre 1997 et 1998, 50 millions de francs de travaux sont effectués à l'intérieur de l'opéra. Les travaux se focalise sur le renouvellement du mobilier de la salle de spectacle, l'amélioration de la ventilation et de l'éclairage ainsi que la restauration du plafond peint. La scène et la fosse sont également agrandies pour répondre au besoin de production artistiques[2].
De 2005 à 2017, la direction de l'Opéra est assurée par Alain Surrans[15], nommé par la suite directeur d'Angers-Nantes Opéra en 2017[16].
En , Matthieu Rietzler prend la direction de l'Opéra de Rennes[17].
Opéra en plein air
modifierInitiée en 2009, et renouvelée tous les deux ans[18], l'œuvre lyrique de fin de saison est retransmise en direct sur la place de la Mairie devant 6 000 à 8 000 spectateurs[19],[20], ainsi que dans plusieurs autres lieux de la ville et de la région, permettant ainsi de toucher un plus large public[21],[22].
Année | Titre | Compositeur | Mise en scène |
---|---|---|---|
2009 | Don Giovanni | Wolfgang Amadeus Mozart | - |
2011 | L'Enlèvement au sérail | Wolfgang Amadeus Mozart | Vincent Vittoz |
2013 | La traviata | Giuseppe Verdi | Jean-Romain Vesperini |
2015 | La Cenerentola | Gioachino Rossini | Jérôme Savary |
2017 | Carmen | Georges Bizet | Nicola Berloffa[23] |
2019 | Le Vaisseau fantôme | Richard Wagner | Beverly et Rebecca Blankenship |
2021 | La chauve-souris | Johann Strauss II | Bruno de Lavenère[24] |
2022 | Madame Butterfly | Giacomo Puccini | Fabio Ceresa |
2023 | L'Élixir d'amour | Gaetano Donizetti | David Lescot |
Architecture
modifierExtérieur
modifierIntérieur
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Les escaliers
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La scène
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Vue d’ensemble de la salle
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Le foyer
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La galerie arrière
Identité visuelle
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Ancien logotype
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Nouveau logotype
Références
modifier- Notice no PA00090754, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Stanislas du Guerny, « L'opéra de Rennes retrouve son faste d'antan », sur Les Echos, (consulté le )
- Nicole CONQUER, « Rennes. Dans les entrailles du plus petit opéra de France », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « Opéra de Rennes », sur Réunion des Opéras de France (consulté le ).
- Mussat et al. 1998
- Dépôt du musée national d'art moderne, 1994, diamètre 150 cm.
- Guillaume Kazerouni et Benoît Ollier, Camille Godet 1879-1966. Un peintre, dessinateur et pédagogue en Bretagne, Gand, Snoeck, , 224 p. (ISBN 978-94-6161-365-3)
- Capucine Lemaître, Les Jobbé-Duval, une famille d'artistes sur cinq générations, dans Place publique, patrimoine, p. 101/pp.98-101.
- Marie-Claire Mussat Place Publique Rennes, « Quand le seul théâtre était le jeu de paume », sur www.placepublique-rennes.com, (consulté le )
- Veillard 2004, p. 336
- « Règlement - 8 C 10 », sur Archives de Rennes (consulté le )
- « L'histoire de l'Opéra de Rennes », sur www.opera-rennes.fr (consulté le )
- Nicole Conquer, « Rennes. Dans les entrailles du plus petit opéra de France », sur Ouest-France,
- « Théâtre et immeubles dits Galeries du Théâtre », notice no PA00090754, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Les Trois Coups, « Entretien avec Alain Surrans, directeur de l’Opéra de Rennes - Les Trois Coups », Les Trois Coups, (lire en ligne, consulté le )
- « Rennes. Alain Surrans futur directeur d'Angers - Nantes Opéra », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Agnès Le Morvan, « Opéra de Rennes. Matthieu Rietzler choisi comme directeur à l'unanimité », sur Ouest-France,
- « Opéra en plein air. Pour voir Carmen à Rennes, voyagez léger », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « 12 000 yeux et oreilles pour La Cenerentola en plein air », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Opéra de Rennes : 7 000 personnes font un triomphe à Carmen », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Rennes: L’opéra «Carmen» joué en direct et en plein air jeudi soir », sur www.20minutes.fr (consulté le )
- « En 2017, à Rennes, retour de l'opéra en plein air avec Carmen », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Agnès Le Morvan, « Carmen, opéra culte et envoûtant », Ouest-France, (lire en ligne)
- https://www.opera-rennes.fr/sites/default/files/2021-06/Programme%20de%20salle%20La%20Chauve-souris%20sur%20%C3%A9crans.pdf
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-Yves Veillard, Rennes au XIXe siècle : Architectes, urbanisme et architecture, Rennes, Éditions du Thabor, , 518 p. (BNF 36273239), p. 207-220.
- Marie-Claire Mussat, Jean-Yves Andrieux, Daniel Bizeray, Denise Lelouche, Sylvie Clair-Pondard et Catherine Laurent, L’opéra de Rennes : Naissance et vie d'une scène lyrique, Editions du Layeur, , 191 p. (ISBN 978-2-911468-19-3)
- Jean-Yves Veillard, « Opéra », Dictionnaire du patrimoine rennais, Éditions Apogée, , p. 336 (ISBN 2-84398-167-0, BNF 39960846).
Article connexe
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives à l'architecture :