André Figueras

écrivain français
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André Figueras, né à Paris 7e le et mort à Paris 20e le [1], est un éditeur, écrivain et journaliste français connu pour son activité de pamphlétaire, engagé dans la Résistance en 1941.

André Figueras
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
André Juan Jacques FiguerasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Anne Brossolette (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Olivier Figueras (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Conflit
Genre artistique
Distinctions

Biographie

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Fils de Juan Figueras, fabriquant de vernis à Paris, et de Geneviève Mouton[2], André Figueras s'engage dès l'âge de 17 ans dans la résistance, en février 1941, faisant partie du réseau Défense de la France[3] et sauve des Juifs de la déportation, leur fournissant notamment de faux papiers[4],[5]. Il termine la guerre dans les commando-parachutistes de l'Armée d'Afrique. À ce double titre, il reçoit la croix de Guerre et la Médaille de la Résistance.

André Figueras sera toute sa vie un défenseur du maréchal Pétain[6] et critique la tentative d'attribuer la responsabilité de la Shoah à la France et au chef de l'État français[7] :

« Il suffit de défigurer l'Histoire, en particulier contemporaine. De faire croire aux bons bougres notamment ceux qui ont été frappés dans leurs proches, que l'Allemagne, au fond, n'y était pas pour grand chose et que la véritable culpabilité dans le Génocide ou l'Holocauste était à attribuer à la France en général, et au maréchal Pétain en particulier. »

Après guerre, il commence une carrière dans la presse dans le journal L’Essor aux côtés de Maurice Clavel et épouse en décembre 1948 Anne Brossolette, la fille de Pierre Brossolette et de Gilberte Bruel, dont il divorcera en mai 1973. Il se remaria à deux reprises. La guerre d'Algérie et l'abandon de l'Algérie française par Charles de Gaulle vont contribuer à faire de lui un adversaire très résolu du gaullisme.

En , il signe un appel demandant l'arrêt de poursuites en cours contre le Groupe union défense[8].

Dans les années 1980, il gagne deux procès intentés par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples : en octobre 1983, lors d'une allocution à la Journée d'Amitié française, citant une phrase de Maurice Barrès, il déclara Nous sommes sous l'œil des Barbares et ajouta Les immigrés se reproduisent comme des lapins... L'avènement d'un président musulman nous guette. Il fut condamné en première instance pour incitation à la haine, puis relaxé par la Cour d'appel de Paris, le 26 mars 1986. Le pourvoi formé par la Licra et le MRAP fut rejeté par la Cour de cassation le 3 juillet 1987[9]. En 1987 il gagne le procès en diffamation que la Licra lui a intenté pour avoir publié dans L'Opinion indépendante du Sud-Ouest, un article dans lequel il a écrit Les marais, en la circonstance présente, ce sont tous ces groupuscules qui foisonnent à Paris. Ce sont ces associations qui, sous couvert d'antiracisme, préparent le terrain à la subversion, en flanquant à ceux qui devraient la combattre la frousse idiote d'être traités de racistes[10].

Il publie un grand nombre d'ouvrages pamphlétaires, dont plusieurs seront interdits par la censure, notamment Le Général mourra ou Charles le Dérisoire. Il est également l'auteur d'un roman sur la France de la Seconde Guerre mondiale, assez cynique et subversif, Pas de champagne pour les vaincus, célèbre notamment pour sa description réaliste et effrayante du lynchage mortel d'une prostituée par les comités d'épuration de la Libération.

Il s'associa plusieurs fois au caricaturiste Pierre Pinatel pour l'écriture de satires de la vie politique française, notamment Le Cirque socialiste.

En écrivant Ce Canaille de D…, il se range du côté des antidreyfusards. Beaucoup lui reprocheront d'avoir voulu rouvrir le dossier d'une affaire classée qui avait suscité de nombreux débats et avait coupé la France en deux en 1899. Figueras contestait la réhabilitation de Dreyfus au début du XXe siècle.

Bien qu'ayant conservé des amitiés à gauche (notamment avec Jean-Edern Hallier et Maurice Clavel), André Figueras a également été proche du catholicisme traditionaliste de Marcel Lefebvre et des mouvements anti-avortement. À partir des années 1980, il a soutenu Jean-Marie Le Pen, qui est d'ailleurs le parrain de sa fille.

En 1992, il fait partie du comité de parrainage de la bibliothèque privée Jeanne-d'Arc, sise à Paris, qui comprend des ouvrages anti-maçonniques, antisémites, négationnistes, ou « faisant l'apologie de Vichy »[11].

En 2001, il présente sa candidature à l'Académie française, au fauteuil de Jacques Laurent, sans succès.

Descendance

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L'un de ses deux fils, Olivier, collaborait au journal Présent, où il écrit sous le pseudonyme d'Olivier Mirande jusqu'à la mort de son père, et son autre fils, Raphaël, est ecclésiastique.

Publications

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  • Marche à l'azur (Poésie, Jouve, 1945)
  • Fernand Gregh, poète moderne (Jouve, 1946)
  • Châteaux en azur (Poésie, Jouve, 1947)
  • La Porte humaine (Poésie, Jouve, 1947)
  • La France et le soleil (Poésie, Les Cahiers d'art et d'amitié. Mourousy, 1948)
  • Mon cœur parmi son mal (Poésie, Le Rebec, hors commerce, 1949)
  • Instantanés nerveux (Poésie, Le Rebec, hors commerce, 1950)
  • Onze novembre (Poésie, Le Rebec, hors commerce, 1952)
  • Jules Romains (« Poètes d'aujourd'hui », Seghers, 1952)
  • L'humour jaune (Poésie, Seghers, 1953)
  • André Soubiran et les « Hommes en blanc » (Segep, 1954)
  • Dante, lumière du Moyen Age (1954)
  • Moitié, moitié (Poésie, Seghers, 1954)
  • Juif ou pas... (Poésie, hors commerce, 1955)
  • Zoologie du Palais Bourbon (1956 - édition revue et augmentée en 1964)
  • Objectif : France (Club Honneur et Patrie, hors commerce, 1956)
  • Mourir pour rire (Poésie, Subervie, 1957)
  • Poèmes patriotiques (Poésie, Subervie, 1958)
  • Agnès, notre cœur (Roman. L'Inter, 1958)
  • Algérie française (1959)
  • Lyautey assassiné. La question marocaine (Volonté française, Fischbacher, 1959. Réimp. 1996)
  • Nous sommes Frey ! La vérité sur l'UNR (1959)
  • Faut-il rester en République ? (1960)
  • Saint Bernard (La Table Ronde, 1960)
  • Bretagne bretonne (Subervie, 1961)
  • Les Origines étranges de la Ve République (1962)
  • Les Pieds-Noirs dans le plat (1962)
  • Guide d'anti-cinquième (1963)
  • Charles le Dérisoire Pièce en 5 actes (1964. Réimp. 1979)
  • Le Général mourra, Paris, La Librairie française, (1965)[12]
  • Les gaullistes vont en enfer (1965)
  • Raoul Salan, ex-général d'armée (La Table Ronde, 1965. Réimp. 2001, Didro, sous le titre Raoul Salan, général rebelle)
  • Figueras contre De Gaulle (1965)
  • Mes Condamnations (1966)
  • Corrida de lieutenant (chant funèbre à la mémoire de Roger Degueldre) (Ed. du Midi, 1967. Réimp. 1978)
  • C'est la faute à Paris (1968)
  • Adjudant fisc (La Table Ronde, 1969)
  • Raoul Salan : Lettres de prison, La Table Ronde, (1969)
  • De Gaulle l'Impuissant (1970)
  • L'affaire du Bazooka (La Table Ronde, 1970)
  • J'accuse Michel Debré (1971)
  • La République des gredins (1972)
  • Scandale de la Résistance (1973)
  • Faux résistants et vrais coquins (1974)
  • La Croix de Lorraine qui tue (1975)
  • Strictement confidentiel (1975)
  • Marty sans laisser d'adresse (1976)
  • Pamphlets interdits (2 volumes d'œuvres censurées) (Réunit en un volume la réédition de « Le général mourra » et « Les gaullistes vont en enfer ») (1976)
  • Giscarnaval et Mitterandoignon (1976)
  • La Gestapo fiscale (1977)
  • De Laënnec à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, le combat de Mgr Ducaud-Bourget (1977)
  • Le Camarade cardinal (1977)
  • Pétain, c'était De Gaulle (uchronie, préface de Jacques Isorni) (1979)
  • Histoires surnaturelles (1980)
  • Avorteurs et avortons (1980)
  • Mitterrand dévoilé (1980)
  • Pas de champagne pour les vaincus (roman) (1981)
  • Les Derniers Jours de la patrie (suite de Pas de champagne pour les vaincus) (roman) (1982)
  • Ce canaille de D…reyfus (1982)[13]
  • Les résistants à la « Popaul » (1982)
  • La France « aux Français » (1983)
  • Le Cirque socialiste (1984)
  • Les Catholiques de tradition (L'Orme Rond, 1984)
  • Les monastères de tradition (tome 1 : Ils campent sur des ruines - tome 2 : L'espoir des fondations) (1984)
  • Les funérailles de l'honneur (1984)
  • Traité de balayage (1985)
  • Philippe Pétain devant l'Histoire et la Patrie (1986)
  • Le taureau par la queue (1986)
  • L'adieu aux Juifs (1987)
  • Les 4 secrets de Barbie (1987)
  • Gloire à l'Armée d'Afrique (1987)
  • Dernières nouvelles des salauds (1988)
  • L'Affaire Dreyfus revue et corrigée, Paris, A. Figueras, (1989) [ (ISBN 2-905432-05-5)]
  • Pétain et la Résistance (1989)
  • Le roman noir du fisc ou l'impôt des Borgia (1990)
  • Pour en finir avec le Général (1990)
  • Onze amiraux dans l'ouragan (1991)
  • Pétain et la Marine (1992)
  • Mémoires intempestifs. Tome I (1992)
  • Mémoires intempestifs. Tome II : Mi-Figueras, mi-raisin (1993)
  • Dictionnaire analytique et critique de la Résistance (1994)
  • Mes opinions indépendantes sur Pétain, Salan, Le Pen et quelques autres (1994)
  • Pour l'amour de Dieu (1994)
  • Mémoires intempestifs. Tome III : Le petit monde de Don Figueras (1995)
  • La Fable d'Auschwitz et d'Abraham (1996)
  • Pas d'Oradour à Saint-Amand-Montrond (1996)
  • Tableau de la fausse résistance (1997)
  • Dialogues politiquement incorrects (1998)
  • Le Palimpseste de Vichy (1998)
  • Aux environs de Petit-Goulag (1999)
  • Le rendez-vous de Caluire. Qui a livré Jean Moulin ? (1999)
  • Le fou de l'Élysée. La malédiction du Général (2000)
  • Le sang de Hoche et le sang de Bayard (2000)
  • Chroniques des années noires (2001)
  • À une voix près… (2002)

Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. André Figueras, L'Adieu aux Juifs, Publications André Figueras, 1987, p.34 :"Mon père avait repris une humble fabrique de vernis sise dans le quatrième arrondissement de Paris, rue des Rosiers."
  3. André Figueras, L'Adieu aux Juifs, Publications André Figueras, 1987, p.87 :"France que "dans mon jeune âge", comme me l'écrivait Philippe Viannay (17 ans tout juste en février 1941, lorsque je suis entré dans la Résistance), j'ai décidé de défendre; et pas seulement contre les Allemands et les nazis, mais contre qui l'attaquerait - dans un réseau qui, précisément, s'intitulait "Défense de la France"."
  4. André Figueras, L'Adieu aux Juifs, Publications André Figueras, 1987, p.7 :"J'ai, en ce temps-là, à ma place humble, mais parfois décisive, fait ce que j'ai pu pour sauver quelques-uns d'entre eux. Lesquels du reste, je le dis comme cela fut, et sans juger, n'étaient pas toujours faciles à sauver, parce qu'ils abondaient en maladresses, tel celui que je pressais de fuir, et qui, ne voulant pas quitter ses meubles, fut pris par eux."
  5. André Figueras, L'Adieu aux Juifs, Publications André Figueras, 1987, p.7 :"Quand à Micheline, elle fit exactement le contraire de Francine. Elle n'alla pas se déclarer au commissariat ; elle n'utilisa que les faux papiers que je lui avais fournis."
  6. André Figueras, L'Adieu aux Juifs, Publications André Figueras, 1987, p.122 :"Pour sauver le plus possible de Juifs, le maréchal Pétain a renoncé à d'autres demandes, qu'il aurait été intéressant de formuler au profit de la France. Je ne dis pas qu'il ait eu tort : il faut savoir partager le malheur comme la félicité, mais, de grâce, que l'on flanque la paix à sa mémoire."
  7. André Figueras, L'Adieu aux Juifs, Publications André Figueras, 1987, p.86
  8. « Plusieurs personnalités lancent un appel en faveur du GUD », sur lemonde.fr, .
  9. André Figueras, L'Adieu aux Juifs, Publications André Figueras, 1987, pp.129-138
  10. André Figueras, L'Adieu aux Juifs, Publications André Figueras, 1987, pp. 138-147
  11. Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN 2-7297-0416-7), p. 154.
  12. Cf. Notice SUDOC.
  13. Cf. Notice SUDOC et réédition en 2001, Déterna [ (ISBN 2-913044-46-8)].

Liens externes

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