Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants

Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants
Histoire
Fondation
Dissolution
Successeur
Cadre
Sigle
OCRTISVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Effectif
140 employésVoir et modifier les données sur Wikidata
Organisation mère
Sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

L'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) était un organisme français de lutte contre le trafic de stupéfiants à compétence nationale notamment dans les Outre-mer. C'était un service spécial de la Sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière (SDLCODF) de la direction centrale de la Police judiciaire.

Il comptait environ 140 hommes, qui exerçaient leurs compétences d'initiative ou en renfort des services territoriaux de la Sécurité publique ou de la PJ.

Il a été remplacé par l'Office anti-stupéfiants (OFAST) le [1].

Histoire modifier

L'OCRTIS est créé par décret le , selon les recommandations de la Convention internationale sur les stupéfiants signée à la Société des Nations le , reprises dans l'article 35 de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 de l'ONU[2].

En 2001, les unités opérationnelles de l'Ocrtis sont confiées à François Thierry[3].

Répondant à la volonté de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, de placer les acteurs de la lutte au plus près des sources de production de la cocaïne, une antenne Caraïbe de l’OCRTIS est créée à Fort-de-France par l’arrêté du .

François Thierry recrute le baron du trafic de hachisch Sofiane Hambli après son arrestation en 2009. Son avocate est Anne-Claire Viethel, la compagne de François Thierry[4],[5].

François Thierry devient le patron de l'OCRTIS en 2010[3].

En , le ministre de l'intérieur Claude Guéant vient saluer la saisie par l'Ocrtis de sept tonnes de cannabis entrées par camion du Maroc via l’Espagne[6].

Le , le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, est venu à Nanterre en présence de François Thierry, pour féliciter les enquêteurs de plus grosse saisie de cocaïne de l'histoire en France métropolitaine : 1 332 kilogrammes dissimulés dans une trentaine de valises à bord d'un vol Air France Caracas-Paris[7].

En , François Thierry est nommé à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire[3], puis « officiellement soupçonné d’avoir pris une part active au trafic » quand il était à la tête de l’OCRTIS, il est mis en examen en 2017[8]. 70 policiers de l'OCRTIS déposent leurs armes en signe de protestation en [9].

François Thierry est l'objet d'une double instruction judiciaire à Lyon et à Bordeaux. Il est mis en examen pour « faux et complicité de faux en écriture publique par dépositaire de l'autorité publique » et « complicité de trafic de stupéfiants » et « participation à une association de malfaiteurs »[10],[11]. À la suite de l'instruction judiciaire menée à Lyon sur une fausse garde à vue, le parquet requiert, en juillet 2022, le renvoi de François Thierry devant les assises pour « faux en écriture publique » et « destruction de preuve »[12],[13]. Le 12 décembre 2023, le parquet de Bordeaux requiert un non-lieu pour l’ancien chef de la lutte antistupéfiants[14].

Le commissaire Stéphane Lapeyre, ancien numéro 3 de l’OCRTIS, dans une affaire datant de 2013, est mis en examen en juin 2022 pour « complicité de trafic de stupéfiants ». Quand il a été mis en cause, les policiers de l'office avaient déposé leurs armes sur le bureau de la Direction Centrale de la Police Judiciaire[15],[16].

À la suite de controverses et scandales liés à des livraisons surveillées de stupéfiants et à la gestion des informateurs hors cadre légal, une réorganisation de la lutte contre les trafics est décidée. Le gouvernement annonce en , la création de l'OFAST, opérationnel depuis le . Il remplace donc l'OCRTIS. Il dispose de seize antennes et est composé de 150 policiers et gendarmes[1],[17].

Missions modifier

L'OCRTIS avait pour objectif la lutte contre le trafic de stupéfiants. Plus précisément :

  • de centraliser l'ensemble des renseignements en lien avec le trafic de drogues
  • de coordonner les opérations sur l'ensemble du territoire
  • de représenter la police judiciaire française aux réunions des organismes nationaux et internationaux
  • d'élaborer les statistiques nationales des saisies de stupéfiants réalisées par tous les services répressifs (gendarmerie, douane, sécurité publique)

Organisations modifier

L'office central était constitué de deux formations : le groupe d'analyse et de renseignement, et la section opérationnelle.

La section opérationnelle était composée de six groupes et d'une antenne sur l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Implantations modifier

Le siège de l'OCRTIS était situé à Nanterre.

l'OCRTIS disposait d'antennes dans différentes villes:

Statistiques modifier

Les données pour les années 1999-2008 concernant la lutte contre le trafic de cannabis sont les suivantes[18].

Années Nombre de saisies
de résine
Quantité saisie
de résine(kg)
Nombre de saisies
d'herbe
Quantité saisie
d'herbe (kg)
1999 39 214 52 176 4 854 3 382
2000 43 987 64 096 5 839 4 865
2001 40 014 48 710 5 784 3 922
2002 48 945 58 195 7 417 6 146
2003 56 574 78 374 9 119 3 997
2004 63 728 103 705 10 208 3 931
2005 62 396 83 470 10 205 3 062
2006 57 848 67 891 10 201 3 773
2007 66 500 34 182 11 381 3 047
2008 85 096 71 000 12 074 3 422

Le nombre d'interpellations liées au cannabis a été d'environ 76 000 en 1999 et de 152 845 en 2008.

Notes et références modifier

  1. a et b « Le ministre Christophe Castaner installe officiellement l'Ofast, l'Office anti-stupéfiants », sur France Bleu, (consulté le )
  2. « Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants », sur police-nationale.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  3. a b et c « François Thierry : tuyaux, «tontons» et tonnes de shit », sur liberation.fr, (consulté le ).
  4. « Stups, un trafic d'Etat : le point sur les révélations de «Libération» », sur liberation.fr, (consulté le ).
  5. « Un trafiquant de drogue de haut vol condamné à treize ans de prison », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  6. « Saisie de 7 tonnes de cannabis : Claude Guéant se rend à Nanterre », sur interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  7. Emmanuel Fansten, « Cocaïne : une saisie en or, des méthodes en toc », sur Libération, (consulté le )
  8. Richard Schittly, « L’ex-patron des « stups » mis en examen pour trafic de drogue », Le Monde.fr, (consulté le )
  9. Jean-Michel Décugis, « Les policiers des stups déposent leurs armes », sur leparisien.fr, (consulté le )
  10. « Stups: François Thierry mis en examen pour «participation à une association de malfaiteurs» », sur Libération.fr (consulté le )
  11. Emmanuel Leclère, « L'ancien patron des stups quasiment blanchi par sa hiérarchie policière », sur FranceInter.fr, (consulté le ).
  12. « Fausse garde à vue : le parquet requiert le renvoi de l'ex-chef de l'office anti-stups devant les assises », sur LeFigaro.fr avec AFP, (consulté le )
  13. Richard Schittly, « A Lyon, le parquet requiert le renvoi aux assises du commissaire François Thierry », sur LeMonde.fr, (consulté le )
  14. Simon Piel, « Le parquet de Bordeaux requiert un non-lieu pour l’ancien chef de la lutte antistupéfiants », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  15. Emmanuel Fansten, « Le patron de la PJ de Bordeaux renvoyé en correctionnelle pour «complicité de trafic de stupéfiants» », sur Libération,
  16. Stéphanie Brossard, « Le numéro 2 de la PJ de Bordeaux renvoyé en procès pour complicité de trafic de stupéfiants », sur FranceBleu.fr, (consulté le )
  17. Ministère de l'Intérieur, « Plan national de lutte contre les stupéfiants », sur interieur.gouv.fr (consulté le )
  18. (fr) Question N° : 48583 de M. Pierre Morel-A-L'Huissier (Union pour un Mouvement Populaire - Lozère), Assemblée nationale française

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier