NGC 4698
Image illustrative de l’article NGC 4698
La galaxie spirale NGC 4698.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Vierge
Ascension droite (α) 12h 48m 22,9s[1]
Déclinaison (δ) 08° 29′ 15″ [1]
Magnitude apparente (V) 10,6[2]
11,5 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 13,10 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 4,0 × 2,5[2]
Décalage vers le rouge 0,003366 ± 0,000002[1]
Angle de position 170°[2]

Localisation dans la constellation : Vierge

(Voir situation dans la constellation : Vierge)
Astrométrie
Vitesse radiale 1 009 ± 1 km/s [1]
Distance 19,69 ± 1,42 Mpc (∼64,2 millions d'al)[1]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie spirale
Type de galaxie SA(s)ab[1] Sab?[3] Sab[2] Sab/R[4]
Dimensions environ 26,12 kpc (∼85 200 al)[1]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[3]
Date [3]
Désignation(s) PGC 43254
UGC 7970
MCG 2-33-24
CGCG 71-45
VCC 2070
IRAS 12458+0845[2]
Liste des galaxies spirales

NGC 4698 est une galaxie spirale située dans la constellation de la Vierge. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 1 335 ± 23 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 19,7 ± 1,4 Mpc (∼64,3 millions d'al)[1]. NGC 4698 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784.

NGC 4698 a été utilisée par Gérard de Vaucouleurs comme une galaxie de type morphologique (R)SA(r)a dans son atlas des galaxies[5],[6].

La classe de luminosité de NGC 4698 est I-II et elle présente une large raie HI. C'est aussi une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés. De plus, c'est une galaxie active de type Seyfert 2[1].

Distance de NGC 4698 modifier

À ce jour, 28 mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 22,448 ± 6,769 Mpc (∼73,2 millions d'al)[7], ce qui est à l'intérieur des valeurs de la distance de Hubble.

Cependant cette galaxie, comme plusieurs de l'amas de la Vierge, est relativement rapprochée du Groupe local et on obtient souvent une distance de Hubble très différente en raison de leur mouvement propre dans le groupe où dans l'amas où elles sont situées. La distance de 22,448 Mpc est peut-être plus près de la réalité et si c'est le cas l'écart entre ces deux valeurs indique que NGC 4698 se dirige vers le centre de l'amas en direction de la Voie lactée. Notons que c'est avec la valeur moyenne des mesures indépendantes, lorsqu'elles existent, que la base de données NASA/IPAC calcule le diamètre d'une galaxie.

 
NGC 4698 par Adam Block (Observatoire du mont Lemmon/Université de l'Arizona).

Caractéristiques modifier

Une galaxie anémique modifier

En raison de son mouvement dans le milieu intergalactique dans l'amas de la Vierge, NGC 4698 subit une pression dynamique qui la dépouille de ses gaz. Elle présente donc peu d'hydrogène neutre et un faible taux de formation d'étoile. Elle est donc qualifiée de galaxie anémique comme plusieurs galaxies spirales de l'amas de la Vierge[8].

Un disque entourant le noyau modifier

On sait depuis au moins l'année 1999 que NGC 4698 renferme une structure allongée perpendiculairement au grand axe de son disque. Cette composante stellaire est caractérisée par un plateau central de vitesse nulle. Cet inédit découplage géométrique et cinématique suggère qu'un second événement important s'est produit dans la formation de cette galaxie[9].

Les propriétés géométriques et photométriques observées soutiennent un scénario dans lequel ce disque nucléaire est le résultat final de l'acquisition par son bulbe de gaz externe à la galaxie sur le plan perpendiculaire à l'axe le plus court de son disque. La formation d'étoiles qui a suivi s'est déroulée de façon homogène. Cette formation d'étoiles a pris fin il y a environ cinq milliards d'années[10].

Trou noir supermassif modifier

Selon une étude publiée en 2009 et basée sur la vitesse interne de la galaxie mesurée par le télescope spatial Hubble, la masse du trou noir supermassif au centre de NGC 4698 serait comprise entre 43 millions et 89 millions de  [11].

Selon les auteurs d'un article publié en , la connaissance de la masse d'un trou noir central et du taux d'accrétion par celui-ci permet d'estimer le taux de formation d'étoiles dans la région centrale des galaxies de type Seyfert. Ce taux pour NGC 4698 serait à l'intérieur et à l'extérieur d'un rayon de 1 kpc respectivement de 0,005 1  /an et de 0,074  /an [12].

Groupe de M60 et l'amas de la Vierge modifier

NGC 4698 apparait dans une liste de 227 galaxies d'un article publié par Abraham Mahtessian[13]. Cette liste comporte plus de 200 galaxies du New General Catalogue et une quinzaine de galaxies de l'Index Catalogue. On retrouve dans cette liste 11 galaxies du Catalogue de Messier, soit M49, M58, M60, M61, M84, M85, M87, M88, M91, M99 et M100.

Toutes les galaxies de la liste de Mahtessian ne constituent pas réellement un groupe de galaxies. Ce sont plutôt plusieurs groupes de galaxies qui font tous partie d'un amas galactique, l'amas de la Vierge. Pour éviter la confusion avec l'amas de la Vierge, on peut donner le nom de groupe de M60 à cet ensemble de galaxies, car c'est l'une des plus brillantes de la liste. L'amas de la Vierge est en effet beaucoup plus vaste et compterait environ 1300 galaxies, et possiblement plus de 2000[14], situées au cœur du superamas de la Vierge, dont fait partie le Groupe local[15],[16].

De nombreuses galaxies de la liste de Mahtessian se retrouvent dans onze groupes décrits dans un article d'A.M. Garcia [17], soit le groupe de NGC 4123 (7 galaxies), le groupe de NGC 4261 (13 galaxies), le groupe de NGC 4235 (29 galaxies), le groupe de M88 (13 galaxies, M88 = NGC 4501), le groupe de NGC 4461 (9 galaxies), le groupe de M61 (32 galaxies, M61 = NGC 4303), le groupe de NGC 4442 (13 galaxies), le groupe de M87 (96 galaxies, M87 = NGC 4486), le groupe de M49 (127 galaxies, M49 = NGC 4472), le groupe de NGC 4535 (14 galaxies) et le groupe de NGC 4753 (15 galaxies). Ces onze groupes font partie de l'amas de la Vierge et ils renferment 396 galaxies. Certaines galaxies de la liste de Mahtessian ne figurent cependant dans aucun des groupes de Garcia et vice versa.

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i (en) « Results for object NGC 4698 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 4600 à 4699 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  3. a b et c (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 4698 » (consulté le ).
  4. (en) « NGC 4698 sur HyperLeda » (consulté le )
  5. Atlas des galaxies de Vaucouleurs sur le site du professeur Seligman, NGC 4698
  6. (en) « The Galaxy Morphology Website, NGC 4698 » (consulté le )
  7. « Your NED Search Results, Distance Results for NGC 4698 », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  8. Rebecca A. Koopmann et Jeffrey D. P. Kenney, « Hα Morphologies and Environmental Effects in Virgo Cluster Spiral Galaxies », The Astrophysical Journal, vol. 613, no 2,‎ , p. 866-885 (DOI 10.1086/423191, Bibcode 2004ApJ...613..866K, lire en ligne [PDF])
  9. F. Bertola, E. M. Corsini, Juan Carlos Vega Beltrán, A. Pizzella, Marc Sarzi, Michele Cappellari et J.G.S.J. Funes, « The Bulge-Disk Orthogonal Decoupling in Galaxies: NGC 4698 », The Astrophysical Journal, vol. 519, no 2,‎ , p. 12 pages (DOI 10.1086/312111, lire en ligne [PDF])
  10. E. M. Corsini, J. Méndez-Abreu, N. Pastorello, E. Dalla Bontà, L. Morelli, A. Beifiori, A. Pizzella et F. Bertola, « Polar bulges and polar nuclear discs: the case of NGC 4698 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society: Letters, vol. 423, no 1,‎ , L79-L83 (DOI 10.1111/j.1745-3933.2012.01261.x, Bibcode 2012MNRAS.423L..79C, lire en ligne [PDF])
  11. A. Beifiori, M. Sarzi, E.M. Corsini, E. Dalla Bontà, A. Pizzella, L. Coccato et F. Bertola, « UPPER LIMITS ON THE MASSES OF 105 SUPERMASSIVE BLACK HOLES FROM HUBBLE SPACE TELESCOPE/SPACE TELESCOPE IMAGING SPECTROGRAPH ARCHIVAL DATA », The Astrophysical Journal, vol. 692, no 1,‎ , p. 856-868 (DOI 10.1088/0004-637X/692/1/856, lire en ligne [PDF])
  12. Aleksandar M. Diamond-Stanic et Rieke, « The Relationship between Black Hole Growth and Star Formation in Seyfert Galaxies », The Astrophysical Journal, vol. 746, no 2,‎ , p. 14 pages (DOI 10.1088/0004-637X/746/2/168, Bibcode 2012ApJ...746..168D, lire en ligne [PDF])
  13. Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3,‎ , p. 308-321 (DOI 10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) « Cosmos, Virgo Cluster » (consulté le )
  15. (en) P. Fouque, E. Gourgoulhon, P. Chamaraux, G. Paturel, « Groups of galaxies within 80 Mpc. II - The catalogue of groups and group members », Astronomy and Astrophysics Supplement, vol. 93,‎ , p. 211-233 (Bibcode 1992A&AS...93..211F, lire en ligne)
  16. (en) Tully, R.B., « The Local Supercluster », Astrophysical Journal, vol. 257,‎ , p. 389-422 (DOI 10.1086/159999, Bibcode 1982ApJ...257..389T, lire en ligne)
  17. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1,‎ , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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