Myriam David
Myriam David, née le à Paris et morte, dans la même ville, le , est une psychanalyste, pédiatre et psychiatre française.
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Biographie
modifierJeunesse
modifierMyriam Françoise David naît le dans le 17e arrondissement de Paris. Elle fait ses études secondaires au lycée Molière (Paris)[1]. De 1933 à 1942, elle fait ses études de médecine à la faculté de médecine de Paris. Elle est externe des hôpitaux de Paris (AP-HP) et travaille durant deux ans en pédiatrie. Elle soutient sa thèse de médecine deux jours avant la rafle du Vel'd'Hiv. Elle quitte alors Paris et rejoint sa famille dans la zone sud[2].
Guerre
modifierDe 1942 à son arrestation le , Myriam David appartient au mouvement de résistance Combat, où elle est agent de liaison dans le réseau Résistance-Fer. Arrêtée par la Gestapo, elle est détenue au camp de Drancy, puis déportée en même temps que sa sœur Christiane et que son cousin Philippe Lazare-Lévy par le convoi no 71, en date du [3], vers le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau. Elle est libérée et revient en France en .
Psychiatrie infantile
modifierSpécialisée dans le traitement et l'observation des très jeunes enfants, Myriam David s'est formée à Boston auprès d'Helene Deutsch et dans des services de psychiatrie infantile où elle a notamment rencontré Leo Kanner. De retour en France, elle s'est occupée de bébés très carencés dans les années 1950 à l’hôpital Necker-Enfants malades, dans le service de la pouponnière pour enfants de 1 à 3 ans. Elle a alors rencontré la pédopsychiatre Jenny Aubry. Elle n'a depuis eu cesse de travailler à traiter et à faire reconnaître la souffrance psychique des enfants abandonnés, maltraités.
En 1962, avec l'aide de John Bowlby, et la collaboration de Geneviève Appell, elle obtient une bourse de l'OMS afin de faire une étude sur les « enfants séparés de leurs mères les trois premiers mois de leur vie et ce jusqu'à leurs 4 ans ». Geneviève Appell et elle furent d'ailleurs les deux seules à être citées par Bowlby.
En 1970, encouragée par Germaine Le Guillant, elle visite avec Geneviève Appel l'institut pour orphelins de Lóczy, géré par Emmi Pickler, dont le fonctionnement est basé sur le libre déplacement et le libre jeu des enfants pour lutter contre l'hospitalisme[4]. Elle en tire l'ouvrage Loczy ou le maternage insolite.
D'esprit novateur et indépendant, elle a contribué à ouvrir des institutions de traitements d'enfants, le Centre familial d'action thérapeutique en 1965 et l'Unité de soins spécialisés de jeunes enfants à domicile en 1975. Elle préconisait une étroite collaboration et un soutien aux parents d'enfants en difficultés. Myriam David a aussi beaucoup œuvré à la collaboration pluridisciplinaire.
Ces institutions de traitements d’enfants créées par Myriam David répondent « au souci de continuité dans les soins prodigués aux jeunes enfants et à leur famille[5]. »
Elle meurt le dans le 4e arrondissement de Paris et est incinérée au crématorium du Père-Lachaise le [6].
La Maison de la Petite Enfance du Haillan porte son nom.
- Le Placement familial : De la pratique à la théorie, Dunod, 5e éd., 2004 (ISBN 2100079972)
- L'Enfant de 0 à 2 ans : Vie affective et problèmes familiaux, Dunod, 1998 (ISBN 2100038346)
- 2 à 6 ans : ANS - Vie affective et problèmes familiaux, Dunod, 2005 (ISBN 2100493612)
- L'Enfant en famille d'accueil, Erès, 2000 (ISBN 2865868133)
- Le Bébé, ses parents, leurs soignants, Erès, 2001 (ISBN 2865869113)
- Loczy ou le maternage insolite, Ed Scarabée, 1973; rééd. Erès, 2004
Prix et récompenses
modifier2002 : prix Serge Lebovici, remis à Amsterdam, lors du 8e Congrès mondial de la WAIMH.
Notes et références
modifier- Bulletin de l’Association amicale des anciennes et anciens élèves du lycée Molière, 2015, p. 15-16.
- « Hommage à Myriam David », Enfance & Psy, vol. 27, no 2, , p. 127-130 (lire en ligne, consulté le ).
- Voir, Klarsfeld, 2012.
- Geneviève Appell, Myriam David, Lóczy ou le maternage insolite - Préface de Geneviève Appell, Editions Erès (EAN 9782749208886, lire en ligne)
- Avant-propos du livre Continuité des soins, continuité psychique : Dans les traces de Myriam David, ouvrage collectif sous la direction de Pierre Denis, éditions Érès, 2010, p. 7 (ISBN 978-2749212777).
- « Mort de la psychanalyste Myriam David. », sur Libération.fr, (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- « Hommage à Myriam David », Enfance & Psy, vol. 27, no 2, , p. 127-130 (lire en ligne, consulté le ).
- Jean Cartry, Préface de M. David, Petite chronique d'une famille d'accueil, Dunod, 2005 (ISBN 2100491911)
- Sous la dir. de Pierre Denis : Continuité des soins, continuité psychique. Dans les traces de Myriam David, Ed.: Erès, Coll.: Mille et un bébés, 2010, (ISBN 2749212774)
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld, Paris, 1978, rééd. Fils et filles de déportés juifs de France), 2012.
- Nicole Peton, « Myriam David », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, .
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressource relative à la santé :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Bernard Golse, « Myriam David, pionnière de la santé mentale de la petite enfance » [PDF], sur www.passereve.com, Le Monde, (consulté le ).
- « David Myriam : Prendre soin de l'enfance. Textes recueillis et commentaires par Marie-Laure Cadart » [vidéo].