Assassinat d'Ismaël Haniyeh

assassinat du chef politique du Hamas
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L’assassinat d'Ismaël Haniyeh a lieu le , quand le chef politique du Hamas et ancien Premier ministre de Palestine est tué à Téhéran (Iran), où il s'était rendu pour assister à la cérémonie d'investiture du président Massoud Pezechkian. Un agent de sécurité iranien est également tué[1]. La cause du décès de Haniyeh fait l'objet d'une enquête[2].

Assassinat d'Ismaël Haniyeh
Ismaïl Haniyeh en 2024.
Ismaïl Haniyeh en 2024.

Date
Résultat 2 morts, dont Ismaël Haniyeh.

L'assassinat ciblé d'Ismaël Haniyeh serait la plus importante exécution d'un dirigeant politique du Hamas par Israël depuis les attaques du [3].

Contexte

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Ismaël Haniyeh

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Ismaël Haniyeh est considéré de fait comme le chef politique du Hamas[4]. Il est un membre éminent du mouvement depuis sa création en 1987 et est nommé Premier Ministre de l'autorité palestinienne à la suite de la victoire du Hamas lors des élections législatives palestiniennes de 2006 puis est nommé chef du bureau politique du Hamas en 2017[4],[5]. Le département d'État des États-Unis le désigne comme « terroriste mondial spécialement désigné » (Specially Designated Global Terrorist) en 2018[6]. En , trois de ses fils et quatre de ses petits-enfants sont tués dans une frappe aérienne israélienne à Gaza[6],[7],[8].

Assassinats israéliens de responsables du Hamas

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En réponse à l'attaque menée contre lui par le Hamas en 2023, l'État d'Israël déclare qu'il s'en prendra aux dirigeants du Hamas[3]. Le , l'un d'entre eux, Saleh al-Arouri, est tué lors d'une frappe aérienne à Beyrouth[9].

La veille de l'attaque contre Ismaël Haniyeh, une frappe aérienne tue Fouad Chokr, haut responsable du Hezbollah, à Beyrouth[10].

Assassinat

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Le corps des gardiens de la révolution islamique iranienne est le premier à annoncer la mort d'Ismaël Haniyeh, dans un communiqué sur son site d'information Sepah. Le communiqué contient peu de détails sur les circonstances de l'événement et souligne que l'incident fait l'objet d'une enquête[11].

Le Hamas confirme peu après la mort d'Ismaël Haniyeh lors d'un raid aérien qu'il attribue à Israël[12],[13]. Il a été tué aux alentours de h du matin (h 30 à Paris) alors qu'il se trouvait dans une résidence sécurisée réservée aux vétérans des gardiens de la révolution islamique après avoir assisté à l'investiture du président Massoud Pezechkian[14],[8].

Réactions

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Réaction du Hamas

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Le Hamas annonce la mort d'Ismaël Haniyeh dans un communiqué : « [Notre] frère, le dirigeant, le moudjahid Ismaël Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre son quartier général à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président[1] » . Le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, condamne dans un communiqué le « lâche assassinat » du chef politique du Hamas[8] et Moussa Abou Marzouk, haut responsable du Hamas, déclare que l'assassinat de Haniyeh est « un acte lâche qui ne sera pas vain[15] ».

Israël

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Tsahal déclare à CNN qu'il « ne répond pas aux informations parues dans les médias étrangers[11] ».

Le Guide suprême, Ali Khameneï, promet un « châtiment sévère » envers Israël, et décrète trois jours de deuil national[16].

Réactions internationales

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Le Président turc Recep Tayyip Erdoğan condamne dans un message écrit « l'assassinat perfide de son frère Ismaël Haniyeh », œuvre selon lui de la « barbarie sioniste »[17]. Des milliers de turcs manifestent également dans les rues d'Istanbul pour dénoncer la mort d'Ismaël Haniyeh[17].

Un porte-parole de la Maison-Blanche reconnaît avoir pris connaissance des informations faisant état de la mort de Haniyeh, mais refuse de fournir des commentaires immédiats[11].

Un porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell déclare « L’UE a pour position de principe de rejeter les exécutions extrajudiciaires et de soutenir l’État de droit, y compris dans le cadre de la justice pénale internationale[18] ».

Stéphane Dujarric, ancien porte-parole du secrétaire général des Nations unies, indique à la presse que « le secrétaire général estime que les attaques […] dans le sud de Beyrouth et à Téhéran représentent une dangereuse escalade à un moment où tous les efforts devraient au contraire mener à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages israéliens, une augmentation massive de l'aide humanitaire pour les Palestiniens à Gaza et un retour au calme […] »[19]. Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU se tient à la demande de l'Iran, soutenu par l'Algérie, la Chine et la Russie[19].

Notes et références

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  1. a et b « Le chef du Hamas Ismaël Haniyeh aurait été assassiné à Téhéran », sur Le Figaro, (consulté le ).
  2. Andrew Jeong, « Iran's Islamic Revolutionary Guard Corps said the cause of Ismail Haniyeh's death is under investigation and that the results would be announced later in the day, Iranian state media reported. », The Washington Post, (consulté le ).
  3. a et b (en) Rory Jones, « Hamas Political Leader Ismail Haniyeh Killed in Iran »  , The Wall Street Journal, (consulté le ).
  4. a et b Qui est Ismaïl Haniyeh, le leader du Hamas, assassiné en Iran ?, Le Monde (, 1:48 minutes), consulté le .
  5. « Qui était Ismaïl Haniyeh, le leader du Hamas tué à Téhéran ? », sur Les Échos, (consulté le ).
  6. a et b (en-GB) Vicky Wong, « Israel-Gaza war: Hamas leader Ismail Haniyeh says three sons killed in air strike », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Lila Bruandet, « Qui était Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas tué à Téhéran ? », sur Le journal du dimanche, (consulté le ).
  8. a b et c Agence France-Presse et Reuters, « Le Hamas annonce la mort de son chef, Ismaïl Haniyeh, tué dans une frappe à Téhéran »  , sur France 24, (consulté le ).
  9. (en) Raffi Berg et Graeme Baker, « Hamas deputy leader Saleh al-Arouri killed in Beirut blast », sur BBC News, (consulté le ).
  10. « Ce que l'on sait de la frappe israélienne qui a visé le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, à Beyrouth », sur Franceinfo, (consulté le )
  11. a b et c « Le Hamas annonce la mort de son chef, Ismaïl Haniyeh, tué dans une frappe à Téhéran », Le Parisien, (consulté le ).
  12. (en) Mithil Aggarwal, « Hamas chief Ismail Haniyeh killed in Israeli airstrike in Iran, Hamas says », nbcnews.com, (consulté le ).
  13. M.L.R avec l'AFP, « La mort du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh annoncée après "un raid" attribué à Israël en Iran »  , sur BFM TV, (consulté le ).
  14. Libération, « Mort d’Ismaïl Haniyeh, le «visage diplomatique» du Hamas », sur liberation.fr, (consulté le ).
  15. (ar) « إسرائيل تغتال هنية في طهران », وكـالـة مـعـا الاخـبـارية,‎ (consulté le ).
  16. « Mort du chef du Hamas: le guide suprême d'Iran promet un "châtiment sévère" à Israël », sur BFM TV, (consulté le ).
  17. a et b Le Monde, « En direct, mort d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran : sans évoquer le leader du Hamas, Benyamin Nétanyahou estime qu’Israël a porté « des coups sévères » à ses « ennemis » ces derniers jours »  , sur Le Monde, .
  18. « En direct, mort du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran : réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU mercredi ; l’UE appelle à « la plus grande retenue » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. a et b « Mort d'Ismaïl Haniyeh : le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence », sur Les Échos, (consulté le ).

Articles connexes

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