Monica Mutsvangwa

cheffe d'entreprise et femme politique zimbabwéenne

Monica Mutsvangwa, née Parirenyatwa en 1961 à Zimunya (en) (Rhodésie du Sud), est une cheffe d'entreprise et femme politique zimbabwéenne, membre du parti Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF). Membre du Sénat depuis 2008, elle est également ministre de l'Information de 2018 à 2023 ainsi que ministre des Affaires des femmes, des Communautés et du Développement des petites et moyennes entreprises depuis septembre 2023, sous la présidence d'Emmerson Mnangagwa.

Monica Mutsvangwa
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Fonctions
Minister of Information and Publicity
-
Sénateur zimbabwéen
8th Parliament of Zimbabwe (d)
Sénateur zimbabwéen
9th Parliament of Zimbabwe (en)
Biographie
Naissance
Activités
Conjoint
Christopher Mutsvangwa (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique

Biographie

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Jeunesse et carrière professionnelle

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Monica Parirenyatwa naît en 1961 dans le village de Gombakomba de la chefferie traditionelle de Zimunya (en), dans l'actuelle province du Manicaland, à l'époque de la colonie de Rhodésie du Sud[1]. Son père est officier de police. Après avoir fréquenté l'école primaire de son village natal, elle effectue ses études secondaires au lycée de Mutambara (en) et à l'école St Albert's de Mount Darwin (en). À l'âge de 15 ans, elle rejoint le Union nationale africaine du Zimbabwe et prend part à la guerre de Libération du Zimbabwe de 1976 à 1979 depuis le Mozambique, grâce à l'aide des soldats du FRELIMO[1],[2]. Elle rencontre son futur époux Christopher Mutsvangwa (en) lors du conflit, après avoir échappé à l'attaque du camp de Nyadzonya (en) par des soldats rhodésiens en août 1976[1].

Mutsvangwa étudie d'abord au Baruch College de l'université de la ville de New York, où elle obtient un bachelor en marketing en 1989, avant de décrocher un MBA à l'université d'État du New Jersey en 2005. Elle détient en outre un certificat professionnel de l'Association du transport aérien international[2]. Elle occupe d'abord la fonction de directrice de marketing international pour l'Autorité zimbabwéenne du Tourisme (en) à New York de 1990 à 1992, avant d'être chargée de promotion du tourisme au Zimbabwe dans la même ville de 1985 à 1990. Elle est ensuite chargée de commerce pour le compte de la Mission française du commerce à Harare de 1992 à 1996[2]. En 1991, elle devient directrice générale de la société Moncris Pvt Ltd., active dans le domaine du numérique au Zimbabwe[3]. À ce titre, elle collabore avec plusieurs multinationales des télécommunications, dont les groupes Nokia et Huawei[2]. Elle est de surcroît marraine de l'Association des professionnels du marketing du Zimbabwe[4].

Carrière politique

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En 2008, Mutsvangwa est élue sénatrice dans la circonscription de Mutare-Chimanimani ; elle est réélue plusieurs fois à cette fonction. Le 26 septembre 2013, elle est élue présidente du Comité parlementaire des femmes à 46 voix contre 23 face à Constance Tsomondo-Shamu, succédant ainsi à la sénatrice Beata Nyamupinga[5]. Le 16 mars 2012, Mutsvangwa est investie comme vice-Ministre du Travail et des Prestations sociales, en remplacement de Tracy Mutinhiri (en), accusée de trahison envers le parti au pouvoir[6]. Elle est ministre de l'Information au sein du deuxième gouvernement Mnangagwa (en)[7].

À la suite des élections parlementaires de 2023, Mutsvanga est nommée Ministre des femmes, des Communautés et du Développement des petites et moyennes entreprises au sein du troisième gouvernement d'Emmerson Mnangagwa (en) créé le 11 septembre suivant. Elle est assistée à ce titre par la vice-ministre Jennifer Mhlanga (en)[8]. À, elle participe au 8e Forum mondial de l'investissement (en) qui se tient à Abou Dhabi[9]. En février 2024, elle inaugure la première édition du « Mois des femmes », qui s'est déroulée du 1er au 31 mars dans le pays, en même temps que le Mois de l'histoire des femmes célébré à l'international[10]. Dans plusieurs discours, Mutsvangwa a souligné l'action du gouvernement en faveur des droits des femmes et de l'insertion de ces dernières dans la vie économique du pays[11],[12],[13],[14],[15]. Elle incite les responsables de l'Union africaine à en faire de même dans un discours de décembre 2023[16]. Dans un discours prononcé en novembre 2023, elle affirme regretter le retrait croissant des femmes de la vie politique du pays[17]. En mai 2024, elle met en garde les familles zimbabwéennes contre les mariages forcés, notamment dans le milieu agricole[18].

Selon le site News of the South, Mutsvangwa est partisane du nationalisme zimbabwéen par-delà les clivages ethniques[19].

Vie privée

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Monica Mutsvangwa est l'épouse du ministre et diplomate Christopher Mutsvangwa (en), avec qui elle a quatre fils[2]. En février 2021, des rumeurs d'adultère circulent à son sujet sur les réseaux sociaux[20].

Elle parle couramment français et a appris le mandarin[2].

Affaire Neville Mutsvangwa

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Le 8 mai 2024, son fils Neville Mutsvangwa est arrêté à son domicile de Mount Pleasant (en) à Harare pour avoir commercé en utilisant des devises étrangères et avoir vendu des appareils connectés au service Starlink interdit dans le pays[21],[22],[23] ; il est en outre accusé de blanchiment d'argent[24]. Monica Mutsvangwa a qualifié cette arrestation de « persécution politique » fondée sur de fausses preuves[25],[26]. Cette arrestation intervient dans le cadre d'une vaste répression lancée par le gouvernement afin de garantir l'usage exclusif de l'or du Zimbabwe[27], monnaie introduite le mois précédent dans le pays. À la fin du moi de mai, la juge du tribunal d'Harare en charge de l'affaire, Esther Muremba, se déssaisit du dossier après avoir été convoquée à la Maison d'État (en) pour un entretien avec le président Emmerson Mnangagwa, le ministre de la Justice Ziyambi Ziyambi (en) et la ministre Monica Mutsvangwa[28],[29]. Neville Mutsvangwa est finalement libéré à la fin du mois de mai en échange d'une caution de 1 000 dollars américains[30], après qu'une première demande de libération sous caution lui a été refusé à la mi-mai[31],[32]. L'affaire a provoqué des tensions au sein du parti au pouvoir, le ZANU-PF[33].

Notes et références

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  1. a b et c (en) « Second Republic progressive — minister » [archive du ]  , The Sunday Mail, (consulté le ).
  2. a b c d e et f (en) « Hon. Minister Monica Mutsvangwa » [archive du ]  , Davos, World Communication Forum Association (consulté le ).
  3. (en) « H.E. Monica Mutsvangwa » [archive du ]  , Forum sur la gouvernance de l'internet (consulté le ).
  4. (en) « Appointment of Hon Monica Mutsvangwa as Patron of the Marketers Association of Zimbabwe » [archive du ]  , Marketers Association of Zimbabwe (consulté le ).
  5. (en) « Mutsvangwa elected » [archive du ]  , The Herald, (consulté le ).
  6. (en) « Mutsvangwa sworn in as deputy minister » [archive du ]  , NewsDay, (consulté le ).
  7. (en) Tobias Mudzingwa, « President announces cabinet » [archive du ]  , The Herald, (consulté le ).
  8. (en) « President Mnangagwa Has Announced The New Cabinet » [archive du ]  , sur Pindula, (consulté le ).
  9. (en) « H.E. Mrs. Monica Mutsvangwa » [archive du ]  , Forum mondial de l'investissement (consulté le ).
  10. (en) Rumbidzayi Zinyuke, « Minister Mutsvangwa Launches Women's Month » [archive du ]  , The Herald (consulté le ).
  11. (en) « Govt commits to empower women » [archive du ]  , The Herald, (consulté le ).
  12. (en) « Minister wants gender gap closed in all spheres » [archive du ]  , The Herald, (consulté le ).
  13. (en) Mutsawashe Mashandure, « Let's gainfully empower women » [archive du ]  , The Herald (consulté le ).
  14. (en) « 'Women key to national development' » [archive du ]  , The Herald, (consulté le ).
  15. (en) Rumbidzai Mushonga, « Women, youths urged to participate in national development » [archive du ]  , The Herald, (consulté le ).
  16. (en) Wallace Ruzvidzo, « AU takes measures to empower women » [archive du ]  , The Herald, (consulté le ).
  17. (en) Priviledge Gumbodete, « Mutsvangwa bemoans gender imbalance in politics » [archive du ], sur NewsDay, (consulté le ).
  18. (en) « Minister warns against marrying off young girls » [archive du ]  , The Herald, (consulté le ).
  19. (en) « Who Really Is Monica Mutsvangwa? » [archive du ]  , sur News of the South, (consulté le ) : « Monica Mutsvangwa is a nationalist and she stands above tribalism. ».
  20. (en) « Mutsvangwas: Is Monica cheating on Chris? » [archive du ]  , The Mail (en), (consulté le ).
  21. (en) « Monica Mutsvangwa fumes after son nabbed for illegal foreign currency trading » [archive du ]  , sur ZimLive.com, (consulté le ).
  22. (en-US) Ray Ndlovu, « Zimbabwe Arrests Cabinet Minister’s Son for Using StarLink Services »  , sur Bloomberg News, Bloomberg LP, (consulté le ).
  23. (en) « Zimbabwe arrests cabinet minister’s son for using Starlink » [archive du ]  , sur TechCentral, (consulté le ).
  24. (en) Rejoice Phiri, « ‘Mutsvangwa's son arrested movie-style’ » [archive du ]  , (consulté le ).
  25. (en) « I Am Going Through A Lot - Monica Mutsvangwa » [archive du ]  , sur Pindula, (consulté le ).
  26. (en) « Monica Mutsvangwa Says Charges Against Son, Neville, Fabricated » [archive du ]  , sur Pindula, (consulté le ).
  27. (en) « Monica Mutsvangwa throws toys out of the pram over son’s arrest » [archive du ]  , The Mail (en), (consulté le ).
  28. (en) Desmond Chingarande, « Judge recuses herself from Mutsvangwa bail case » [archive du ]  , NewsDay, (consulté le ).
  29. (en) « Judge quits Neville Mutsvangwa case after being summoned to State House » [archive du ]  , sur ZimLive.com, (consulté le ).
  30. (en) « Neville Mutsvangwa out on US$1 000 bail » [archive du ]  , sur New Zimbabwe, (consulté le ).
  31. (en) Rejoice Phiri, « Neville Mutsvangwa denied bail » [archive du ]  , NewsDay, (consulté le ).
  32. (en-US) Gibbs Dube, « Zimbabwe Minister, Zanu PF Spokesperson's Son Denied Bail Over Illegal Foreign Currency Trading » [archive du ]  , Voice of America Zimbabwe, (consulté le ).
  33. (en) Farai Shawn Matiashe, « Zimbabwe: ZANU‑PF internal power struggles exposed after official’s son detained »  , sur The Africa Report, (consulté le ).