Michel Nicoletti

poète français
Michel Nicoletti
Description de l'image Michel Nicoletti (1980).jpg.
Nom de naissance Michel Maurice César Nicoletti
Naissance
Paris 13e
Décès (à 44 ans)
Blois
Activité principale
Poète
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

  • Les Galets gris
  • Intimités du doute
  • Surgeons
  • Brisailles
  • Et déjà les ronciers
  • Salives à branches

Michel Nicoletti est un poète français né le à Paris et mort accidentellement le à Blois. Il est remarqué par la critique dès la publication de se premier recueil les Galets gris en 1966.

Biographie modifier

Michel Nicoletti naît à Paris (13e arr.) le d’une mère russe et d’un père italien. Son père milite dans des organisations libertaires et syndicales, sa mère dans des mouvements artistiques prolétariens, et se sont rencontré grâce à leur activité militante[1].

Michel, enfant unique, passe son enfance et son adolescence dans le quartier Charonne, qu'il appelle sa « case départ »[a],[1]. Il vit durement l'Occupation : son père, mobilisé alors qu'il n'avait que deux ans, est prisonnier en Allemagne. Il connaît très tôt la clandestinité, en raison de l'ascendance juive de sa famille maternelle, et des activités militantes des siens. En 1942, il perd un oncle fusillé par les Allemands à Clairvaux. Il relate cet événement dans le poème « Certitude », tiré du recueil les Galets gris[2]. Néanmois, le futur poète se prend d'affection pour le village de Moisenay, près de Vaux-le-Vicomte, où il passe sa clandestinité. Ce village constitue, avec les Pouilles italiennes, une source fondamentale de son inspiration poétique, même si aucun de ses poèmes n'en évoquent précisément et directement les paysages[2].

Après la Guerre, il entre au lycée Voltaire en 1948. Il y est durablement marqué par les cours de littérature de Jean-Louis Bory. Il s'essaie alors à l'écriture romanesque et théâtrale[2].

En 1959, il se marie avec une épouse qui partagera sa vie jusqu'en 1970 et dont il aura deux enfants[2].

Étudiant, il adhère en 1958 à l'Union des étudiants communistes (UEC); il est élu au bureau national et collabore à Clarté[3], journal dont il est le rédacteur-en-chef pour l'année 1959, et pour lequel il écrit jusqu'en 1962[4]. En 1960, il est envoyé en URSS pour une rencontre internationale des mouvements de jeunesse. Croyant pouvoir y constater les effets de la déstalinisation, il revient profondément déçu. Après cette expérience, c'est surtout ses désaccords avec la ligne du Parti communiste sur l'Algérie qui le fait quitter l'UEC et abandonner la vie militante en 1962[5].

Il est professeur de lettres dans l'enseignement technique de 1959 jusqu’à 1971 où il entre au Centre national de documentation pédagogique (CNDP)[6].

Au printemps 1965, il rencontre Pierre Albert-Birot. De cette rencontre, Michel Nicoletti acquerra la certitude qu’il lui faut écrire et publier sa poésie[7],[b].

Les Galets gris, son premier recueil, paraît l’année suivante. La publication est immédiatement remarquée, notamment par le critique René Lacôte dans les Lettres françaises, mais aussi par Georges-Emmanuel Clancier, et Jacques Izoard dans le Journal des poètes[8].

Il participe pour la première fois à une série d’émissions pour France Culture à l’occasion de la journée Apollinaire () et continuera à produire de nombreux entretiens pour l’ORTF ainsi que des films pour le CNDP.

Publications modifier

Recueils de poèmes modifier

  • Les Galets gris, Bruxelles, Henri Fagne, 1966. Frontispice de Lucien Fontanarosa, présentation de Pierre Albert-Birot[9],[10]
  • Intimités du doute, Cercle Culturel de Bonaguil, « À la quête du grain », 1967. Frontispice de Ania Staritsky[11]
  • Surgeons, Cercle Culturel de Bonaguil, 1968[12],[13]
  • Brisailles, Cercle Culturel de Bonaguil, 1969. Frontispice d’Antoine Zuber[14],[15],[16]
  • Et déjà les ronciers, Saint-Martin-le-Redon, Yves Filhol, 1971. Dessins de Claude Joubert[17],[18].
  • Salives à branches, Libos, Yves Filhol, 1973[19]
  • Poèmes (journal), Bonaguil, Cahiers de la Barbacane, 1982
  • Mal des mots, Paris, Michel Nitabah, 1984. Lithographies de Francis Limérat

Œuvres complètes

En revues modifier

  • Mensuel 25, Liège (Robert Varlez) - n°52,  ; n°60,
  • Création, Paris (Marie-Jeanne Durry) - n°XX, . Texte de présentation par Jacques Izoard : La poésie à ras de vérité
  • Triages : revue littéraire et artistique (Tarabuste Editions) - n° . Texte de présentation et biographie[20] de Michel Nicoletti par Arlette Albert-Birot : Les mots sont contagieux quand ils se font poèmes

Films modifier

  • 1967 : La Poésie, avec des poèmes d'Albert-Birot, Cendrars, Desnos, La Fontaine, Nerval, Péret, Reverdy. Produit pour la Télévision scolaire. Réalisateur : Patrice Gauthier
  • 1969 : Poésie II : Canisy vu par Jean Follain. Il s’agit du seul document filmé existant sur Jean Follain. Produit pour la Télévision scolaire. Réalisateur : Patrice Gauthier
  • 1968 : Surgeons. Michel Nicoletti y parle de son poème, consacré à Mai 68. Production Maya films, réalisateur Patrice Gauthier
  • 1980 : La Case départ. Texte de Michel Nicoletti écrit pour le cinéma. Production CNDP, réalisateur Pierre Carpentier[21]

Radio modifier

France Culture modifier

  • Entretiens avec Mouloudji, Hélène Martin, Claude Rich, Armand Lanoux, Michel Simon dans le cadre des « Journées Apollinaire ». Producteur François-Régis Bastide, 1968
  • Entretien avec Colette Magny, antenne France Culture au festival d’Avignon, émission de Michel Nicoletti et Jean-Paul Papot 1969
  • Entretiens avec François Truffaut, Jean-Pierre Mocky, Laurent Terzieff[22], émission « Les Arts du spectacle » de Claire Jordan, 1970-1971
  • Chansons des deux rives, émission de Michel Nicoletti et Jean-Paul Papot, 1971-1972

Monique Morelli, Jean-Roger Caussimon, Francis Lemarque, Pierre Barouh, David McNeil

Paris Île-de-France modifier

Lettre de Normandie, Jean-Paul Papot et Michel Nicoletti, 1972

Bibliographie modifier

[Albert-Birot 2012] Arlette Albert-Birot, « Michel Nicoletti », dans Carole Aurouet et Marianne Simon-Oikawa, Poésie vivante, Honoré Champion, coll. « Poétiques et Esthétiques XXe – XXIe siècles » (no 8), (ISBN 978-2-7453-2362-0), p. 351-360

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. La Case départ est le titre d'un texte de Michel Nicoletti, publié dans Mensuel 25, no 52, septembre 1981, Atelier de l'Agneau, Herstal, Belgique. (Albert-Birot 2012, p. 352)
  2. Arlette Albert-Birot date elle la rencontre avec Albert-Birot de 1964 (Albert-Birot 2012, p. 357)

Références modifier

  1. a et b Albert-Birot 2012, p. 352.
  2. a b c et d Albert-Birot 2012, p. 353.
  3. Philippe Robrieux, Notre Génération communiste 1953-1958, Robert Laffont, , p. 234 - p.218
  4. Albert-Birot 2012, p. 354.
  5. Albert-Birot 2012, p. 346.
  6. Hommage sur Antenne 2 le 19 octobre 1981 : rediffusion de trois émissions produites par Michel Nicoletti
  7. Robert Sabatier, Histoire de la poésie française - XXe siècle, Albin Michel, , tome 3 p. 460
  8. Albert-Birot 2012, p. 357.
  9. Jacques Izoard: Poésie à bouche claire in Le Journal des poètes - septembre 1966
  10. René Lacôte: Chronique de poésie in Les Lettres françaises - septembre 1966
  11. Marc Alyn: En Vers et contre tout in Figaro littéraire - mars 1968
  12. Henry Fagne: Un poète non "engagé" descend dans la rue in Nouvelles à la main - Janvier 1969
  13. Jean Rousselot: Écoutons rugir les lions in Les Nouvelles littéraires - janvier 1969
  14. Jean Perol: Poésie in Magazine littéraire - Décembre 1969
  15. René Lacôte: Chronique de poésie in Les Lettres françaises - mai 1970
  16. Jean Rousselot: Le Courage de se dire ému in Les Nouvelles littéraires - Mars 1970
  17. Jean Breton: Le Courrier de la poésie in Magazine littéraire - Février 1973
  18. Alain Bosquet: Un Mois de poèmes. D'un certain surréel in La Nouvelle revue française - janvier 1972
  19. Alain Bosquet: Poésie in La Nouvelle revue française - Août 1975
  20. Arlette Albert-Birot, « Les mots sont contagieux quand ils se font poèmes », Triages: revue littéraire et artistique,‎ , p. 5-15 (ISSN 1760-6861)
  21. Forum des images
  22. Antoine Mercœur: La Radio, l'impact in Le Monde - Mars 1970