Massicot (minéral)

Le Massicot est un minéral d'oxyde de plomb (II) avec une structure de réseau orthorhombique[3]. L'oxyde de plomb (II), de formule chimique PbO, peut se présenter l'une des deux structures cristallines, orthorhombique et tétragonale. La forme tétragonale rouge est un autre minéral, la litharge. Le massicot peut devenir du litharge (ou vice versa) par chauffage et refroidissement contrôlés[4]. À température ambiante, le massicot forme des masses molles, de faible dureté (2 sur l'échelle de Mohs), jaune à jaune rougeâtre[5], terreuses et écailleuses et d'une grande densité, à savoir 9,64 g/cm3[6].

Massicot
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Image illustrative de l’article Massicot (minéral)
Croûte de massicot jaune moutarde sur une matrice de galène spéculaire. Spécimen de Goodsprings au Nevada
Général
Numéro CAS 1317-36-8
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique PbO
Identification
Couleur jaune soufre à orpiment, parfois avec une teinte rougeâtre ; jaune gris. Presque incolore à jaune pâle en lumière transmise.
Système cristallin orthorhombique
Classe cristalline et groupe d'espace mmm (2/m 2/m 2/m) - dipyramidal

Cmmm

Clivage distinct sur {100} et {010}
Cassure flexible - fragments flexibles.
Habitus Terreux - texture terne, argileuse, sans affinités cristallines visibles (comme la howlite).

Massif - cristaux uniformément indiscernables formant de grandes masses. Écailleux - Morphologie semblable à des écailles de poisson. Les cristaux artificiels sont tabulaires {100}.

Jumelage observé sur les cristaux artificiels.
Échelle de Mohs 2
Trait jaune, jaune clair
Éclat gras, terne, ou adamantin
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 2,510, nβ = 2,610, nγ = 2,710
Biréfringence δ = 0,200 ; biaxiale (+)

2V = 90° (mesuré), 86° (calculé)

Pléochroïsme visible. Y = jaune soufre clair, Z = jaune foncé
Dispersion optique forte
Transparence oui, translucide, opaque
Propriétés chimiques
Densité 9,56 g/cm3 (mesurée), 9,64 g/cm3 (calculée)
Température de fusion 888 °C °C
Précautions
Directive 67/548/EEC
SIMDUT[2]
D2A : Matière très toxique ayant d'autres effets toxiques
D2A,

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le massicot en tant que minéral naturel se trouve en petites quantités. Au cours des siècles passés, il était exploité. De nos jours, le massicot synthétique est un produit secondaire apparaissant lors du traitement industriel du plomb et des oxydes de plomb[7], en particulier dans l'industrie du verre qui produit principalement du dioxyde de plomb (PbO2) en grande quantité. Le massicot se forme lors de la réduction du PbO2 en plomb métallique (Pb) lors du processus de fabrication du verre. Le massicot, produit secondaire, est valorisé dans certaines applications, comme pigment dans la peinture et la céramique.

La description du massicot en tant que PbO orthorhombique date des années 1840, mais substance et nom sont déjà utilisés au Moyen Âge[8]. Il existe des preuves que les Romains utilisaient aussi ce minéral[9].

Il peut faut apparaître comme produit d'oxydation d'autres minéraux contenant du plomb tels que la galène, la bournonite, la boulangérite (en), dans la nature, et lors de traitements industriels. Lorsque le massicot se trouve dans un environnement naturel, certains autres minéraux peuvent lui être associés comme la cérusite, la litharge, le minium, la wulfénite, la valentinite et la limonite[10].

Étymologie modifier

Le terme massicot provient du vieux français, emprunté au vieil italien marzacotto (glaçure de potier) et de l'arabe mashlowdotaqūniya[11]. Il est aussi possible que l'origine du mot soit espagnol (mazacote, mortier) ou grecque[12].

Références modifier

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. « Monoxyde de plomb » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 24 avril 2009.
  3. (en) « Massicot », sur Mindat.org (consulté le )
  4. (en) Esper S. Larsen, « Massicot and litharge, the two modifications of lead monoxide1 », The American Mineralogist, vol. 2, no 2,‎ , p. 18–19 (ISSN 0003-004X, e-ISSN 1945-3027, lire en ligne)
  5. (de) « Massicotit (Massicot) », sur mineralienatlas (consulté le )
  6. « Massicot Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  7. (en) Anil Kumar De, A Textbook Of Inorganic Chemistry, New Age International, (ISBN 978-81-224-1384-7, lire en ligne), p. 383
  8. (en) David John Rowe, Lead Manufacturing in Britain: A History, Croom Helm, (ISBN 978-0-7099-2250-6, lire en ligne)
  9. (en) George R. Rapp, Archaeomineralogy, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-540-42579-3, lire en ligne), p. 16
  10. (en) « Massicot », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  11. Éditions Larousse, « Définitions : massicot - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )
  12. (en) « massicot — definition, examples, related words and more at Wordnik », sur Wordnik.com (consulté le )