María Rosa de Madariaga

historienne espagnole

María Rosa de Madariaga Álvarez-Prida (Madrid, 1937 - ibidem, 2022) était une historienne et traductrice espagnole. Comme historienne, elle avait pour domaine de spécialité la période du Protectorat espagnol au Maroc et les relations entre l'Espagne et le Maroc.

María Rosa de Madariaga
Álvarez-Prida
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(à 85 ans)
Madrid
Nom de naissance
María Rosa de Madariaga Álvarez-Prida
Nationalité
Formation
Activité
Histoire, traduction, enseignement
Autres informations
Domaine
Membre de
Académie nord-américaine de la langue espagnole (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Directeur de thèse
Distinction
Commandeur de l’Ordre du Ouissam alaouite
Œuvres principales
  • En el barranco del lobo: Las guerras de Marruecos (2005)
  • Marruecos, ese gran desconocido. Breve historia del Protectorado espagnol (2013)

Biographie

modifier

Née à Madrid en 1937[1], María Rosa de Madariaga effectua de 1947 à 1955 au lycée français de Madrid ses études secondaires, sanctionnées par un baccalauréat littéraire. En 1960, elle obtint un diplôme en philosophie et lettres (section philologie romane) à l’université de Madrid, avant de préparer un doctorat à l’université Complutense de Madrid. En 1965, elle cofonda, aux côtés d’un groupe de jeunes universitaires, la maison d’édition Editorial Ciencia Nueva, où elle restera active jusqu’en 1966[2]. Elle suivit ensuite une formation à Bruges, puis dispensa des cours à l’université de Londres[3].

En 1966, elle sollicita une bourse auprès du gouvernement français pour pouvoir suivre des études en vue d’un doctorat à la Sorbonne, sous la direction de l’historien Pierre Vilar[2]. Elle obtint en 1973 le diplôme d’arabe littéral et en 1980 le diplôme supérieur de langue et civilisation arabes à l’Institut national des langues et civilisations orientales de l’université Paris III[2].

De 1976 à 1983, elle travailla comme traductrice dans différentes organisations des Nations unies, avant d’être engagée en 1983 comme fonctionnaire internationale au Département de la traduction de l’UNESCO. En 1992, elle fut mutée à la Section culturelle de l’UNESCO, où elle était chargée de coordonner diverses activités[2].

En 1988, elle soutint, sous la direction de Pierre Vilar, sa thèse de doctorat à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne[2], laquelle thèse portait sur l’histoire des relations hispano-marocaines et sur la guerre du Rif, et allait faire d’elle l’une des personnes de référence dans un domaine jusqu’alors peu abordé : la guerre du Rif et la région du Rif (partie nord-est du Maroc) sous le Protectorat espagnol (1912-1956)[3], domaine de spécialité qu’elle allait ensuite élargir à l’histoire de la guerre civile marocaine[2],[4],[5]. Elle collabora à plusieurs revues de vulgarisation historique, telles que Historia 16 et La Aventura de la Historia[6].

Nièce du diplomate et écrivain Salvador de Madariaga[7],[8], elle meurt à Madrid le , à l’âge de 85 ans[9],[10],[11].

Ouvrages d’histoire

modifier
  • (es) España y el Rif. Crónica de una historia casi olvidada, Melilla, UNED-Centro Asociado de Melilla, , 591 p. (ISBN 978-8495110145)[12],[13],[14].
  • (es) Los moros que trajo Franco. La intervención de tropas coloniales en la guerra, Madrid, Alianza Editorial, coll. « Ensayo », , 416 p. (ISBN 978-8491040583).
  • (es) En el barranco del lobo: Las guerras de Marruecos, Madrid, Alianza Editorial, , 424 p. (ISBN 978-8420642543)[15].
  • (es) Abd el-Krim El Jatabi. La lucha por la independencia, Madrid, Alianza Editorial, coll. « Ensayo », , 608 p. (ISBN 978-84-206-8439-0)[16],[17],[18].
  • (es) Marruecos, ese gran desconocido. Breve historia del Protectorado español, Madrid, Alianza Editorial, , 632 p. (ISBN 978-8491815020)[15],[19].
  • (es) Historia de Marruecos, Madrid, Los libros de la catarata, , 320 p. (ISBN 978-8490972908).
  • (es) Fondos documentales en archivos españoles sobre la organización de la justicia en el protectorado español en Marruecos (1912-1956): guía de situación y contenido, Madrid, Consejo General del Poder Judicial / Casa Árabe, .

Chapitres d’ouvrage collectif

modifier
  • (es) La conferencia internacional de Algeciras de 1906: cien años después. (ouvrage collectif, actes du congrès international, sous la direction de P. Pintor Alonso et R. O’Neill Pecino), Algeciras, Fundación Municipal de Cultura José Luis Cano / Ayuntamiento de Algeciras, , 700 p., « La conferencia de Algeciras de 1906: una tregua en el reparto de Marruecos ».
  • (es) Agadir en torno a 1911: aproximaciones historiográficas hispano-marroquíes al Agadir de finales del siglo XIX y principios del XX (ouvrage collectif, sous la direction de Youssef Akmir), Agadir, Université d’Agadir / Faculté des lettres et sciences humaines, , 204 p. (ISBN 978-9954343067), « La crisis de Agadir de 1911 a través de los informes de los embajadores de España en Berlín, Paris y Londres », p. 77-94.
  • (es) Orientalismo, exotismo y traducción (ouvrage collectif, sous la direction de Gonzalo Fernández Parrilla & Manuel C. Feria García), Cuenca, Ediciones de la Universidad de Castilla-La Mancha, , 248 p. (ISBN 84-8427-024-6, lire en ligne), « En torno a al-Andalus: extrapolaciones históricas y utilizaciones abusivas », p. 81-92.
  • (es) Marroquíes en la guerra civil española (ouvrage collectif, sous la direction de José Antonio González Alcantud), Grenade, Anthropos / Diputación provincial de Granada, , 230 p. (ISBN 84-7658-665-5), « La guerra colonial llevada a España: las tropas marroquíes en el ejército franquista », p. 58-94.
  • (es) Semana trágica: entre las barricadas de Barcelona y el Barranco del Lobo (ouvrage collectif, sous la direction d’Eloy Martín Corrales), Barcelone, Bellaterra, coll. « Alborán », , 384 p. (ISBN 978-8472905283), « La guerra de Melilla o del Barranco del Lobo, 1909 »[20].
  • (es) Antropología y antropólogos en Marruecos. Homenaje a David M. Hart (ouvrage collectif, sous la direction d’Ángeles Ramírez & Bernabé López García), Barcelone, Bellaterra, coll. « Alborán », , 503 p. (ISBN 84-7290-179-3), « La imagen de Abd-el-Krim El Jattabi en la literatura de la época », p. 203-220.
  • (es) De Maŷrit a Madrid: Madrid y los árabes, del siglo IX al siglo XXI (ouvrage collectif, sous la direction de Daniel Gil-Benumeya), Madrid & Barcelone, Casa Árabe / Lunwerg, , 243 p. (ISBN 978-84-9785-707-9), « Marroquíes en Madrid durante la época del protectorado: estudiantes y otros éléments más variopintos », p. 146-153.
  • (es) Españoles en el Norte de África: demografía y protectorado (ouvrage collectif), Cordoue & Madrid, Casa Árabe / revue Awraq, , 190 p. (lire en ligne), « La II República en el Protectorado: reformas y contrarreformas administrativas y burocráticas », p. 97-115.

Préfaces

modifier
  • (es) Luis de Oteyza, Abd-el-Krim y los prisioneros: una información periodística en el campo enemigo, Melilla, Consejería de Cultura, , 120 p. (ISBN 978-8494788048), « Préface ».
  • Natalia Ribas-Mateos, Tanger, Maroc: la sociologie d’une ville-frontière (A sociological study of Tangiers, Morocco), Londres & New York, Edwin Mellen Press, , 306 p. (ISBN 978-0-7734-4256-6), « Préface ».

Articles de revue

modifier
  • « Abdelkrim el Khattabi n’a jamais été sécessioniste », Zamane, le Maroc d’hier et d’aujourd’hui, Casablanca, Two Medias Maroc, no 21,‎ .
  • « À qui appartient l’îlot Leila ? », Zamane, le Maroc d’hier et d’aujourd’hui, Casablanca, Two Medias Maroc, no 3,‎ .

Traductions (de l’arabe en espagnol)

modifier
  • Ammán en septiembre y otros poemas, de Taoufik Ziyad, Ediciones Hiperión, S. L. (1979)[21].
  • Historia de nuestro barrio, de Naguib Mahfouz (Madrid, Libertarias, 1988).
  • Cuentos para contar, Naguib Mahfouz (Madrid, Libertarias, 1989).
  • Una trilogía palestina, de Ghassan Kanafani (préface, introduction, traduction et annotation par María Rosa de Madariaga, éd. Hoja de Lata (2015)[21].

Documentaires

modifier

María Rosa de Madariaga a apporté son concours aux documentaires suivants :

  • Los perdedores (littér. Les Perdants, 2006), où elle s’entretient avec des anciens combattants rifains[22].
  • El laberinto marroquí, où elle indique les zones attaquées avec des gaz de combat (2007)[23].
  • Arrhash (« Poison », 2009), où elle relate comment l’armée espagnole bombarda la population civile du Rif avec du gaz moutarde entre 1923 et 1927[24].
  • Abdelkrim et la guerre du Rif (2010, avec la participation de Muhammad ibn Abd el-Krim, María Rosa de Madariaga, René Gallissot, Daniel Rivet et Dirk Sasse)[25].

Notes et références

modifier

Références

modifier
  1. « María Rosa de Madariaga » [archive du ], Academia Norteamericana de la Lengua Española (consulté le )
  2. a b c d e et f (es) Alexandra Dumitrascu, « La historia fallida de un Protectorado », sur Atalayar, (consulté le )
  3. a et b (es) « Fallecimiento de María Rosa de Madariaga », sur Desperta Ferro Ediciones, (consulté le )
  4. (es) EFE, « Muere la historiadora María Rosa de Madariaga a los 85 años », sur El Debate, Madrid, Asociación Católica de Propagandistas / Ediciones Católicas y Vida Pública, S.L.U., (consulté le ).
  5. J. Valenzuela (2002).
  6. (es) Bernabé López García, « María Rosa de Madariaga, la gran historiadora del Rif. La autora, que falleció a los 85 años, era una verdadera autoridad en la región marroquí que tanto marcó el devenir de España en el siglo XX », El País, Madrid, Grupo Prisa,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne).
  7. (es) Alberto García Reyes, « María Rosa de Madariaga: "las tropas del Rif no vinieron a luchar contra los 'sin dios' sino a comer" », ABC, Séville,‎ (lire en ligne).
  8. (es) José Manuel Gutiérrez, « Madariaga conservaba un recuerdo muy agradable de su infancia en A Coruña », sur La Opinión de A Coruña, .
  9. La rédaction, « Disparition : l’historienne María Rosa de Madiaraga n’est plus… », Zamane, le Maroc d’hier et d’aujourd’hui, Casablanca, Two Medias Maroc,‎ (lire en ligne).
  10. (es) Alejandro Villa Allande, « María Rosa de Madariaga, historiadora y demócrata », sur La Nueva España, .
  11. (es) Sofía Campos, « Fallece la historiadora María Rosa de Madariaga », La Raison, Madrid, Grupo Planeta,‎ (ISSN 1576-7094, lire en ligne).
  12. B. López García (2000).
  13. J. L. Quintana (1999), p. 377-380.
  14. J. Ramiro de la Mata (2002).
  15. a et b R. Núñez Florencio (2013).
  16. Amanda Figueras, « Abdelkrim: el 'moro' que cambió la historia de España », El Mundo, Madrid,‎ (lire en ligne)
  17. A. Gavaldà (2011), p. 259-261.
  18. M. Márquez Padorno (2010).
  19. I. González González (2013).
  20. (es) Miquel de la Rosa, « Eloy Martín Corrales (ed.), Semana trágica. Entre las barricadas de Barcelona y el Barranco del Lobo », Entremons, Barcelone, Universitat Pompeu Fabra (UPF), no 2,‎ (lire en ligne).
  21. a et b (es) « datos.bne.es », sur datos.bne.es (consulté le ).
  22. « Los perdedores | Cine - Metrópoli | », sur www.elmundo.es (consulté le ).
  23. (es) « Cine: El laberinto marroquí », sur El Mundo (consulté le ).
  24. (es) « Y del cielo llovió veneno », sur La Vanguardia, (consulté le ).
  25. Daniel Cling, « Abdelkrim et la guerre du Rif », Arte France [éd.] ; Iskra [distrib.], (OCLC 835052947, consulté le ).

Bibliographie

modifier
  • (es) Antoni Gavaldà, « Abd-el-Krim el Jatabi. La lucha por la indépendance. María Rosa de Madariaga », Iberoamericana (2001-) Nueva época, Iberoamericana Editorial Vervuert, vol. 11, no 42,‎ , p. 259-261 (ISSN 1577-3388, JSTOR 41677401).
  • (es) Irene González González, « María Rosa de Madariaga. Marruecos, ese gran desconocido. Breve historia del Protectorado español », Revista de Estudios Internacionales Mediterráneos, Universidad Autónoma de Madrid, no 14,‎ (ISSN 1887-4460).
  • (es) Bernabé López García, « El retorno del Rif », Revista de Libros, Fundación Caja Madrid, nos 43-44,‎ (ISSN 1698-532X, JSTOR 30231741, lire en ligne).
  • (es) Margarita Márquez Padorno, « María Rosa de Madariaga: Abd El-Krim El Jatabi. La lucha por la independencia », El Imparcial,‎ (lire en ligne).
  • (es) Víctor Morales Lezcano, « María Rosa de Madariaga: Marruecos, ese gran desconocido. Breve historia del protectorado español », El Imparcial,‎ (lire en ligne).
  • (es) Rafael Núñez Florencio, « Marruecos, ese gran desconocido. Breve historia del Protectorado español. María Rosa de Madariaga. Alianza. Madrid, 2013. 504 pp. », El Cultural,‎ (lire en ligne).
  • (es) Juan Luis Quintana, « Reseña de: Madariaga, María Rosa de. España y el Rif: crónica de una Historia casi olvidada. Melilla: La Biblioteca de Melilla, 1999 », Espacio, tiempo y forma. Serie V, Historia contemporánea, Université nationale d'enseignement à distance (UNED), no 12,‎ , p. 377-380 (ISSN 1130-0124, lire en ligne).
  • (es) Javier Ramiro de la Mata, « España en el Rif : crónica de una historia casi olvidada / Maria Rosa Madariaga: reseña bibliográfica », Anales de Historia Contemporánea, Murcie, Université de Murcie, vol. 18,‎ , p. 577-578 (ISSN 0212-6559, lire en ligne).
  • (es) Javier Valenzuela, « Por cuatro kilos de azúcar », El País,‎ (lire en ligne).

Liens externes

modifier