Maître de Jeanne de France

Enlumineur français du XVe siècle
Maître de Jeanne de France
Période d'activité
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Activité
Maître
Lieu de travail

Le Maître de Jeanne de France désigne par convention un enlumineur actif à Tours entre 1460 et 1480. Il doit son nom à un manuscrit du Des cas des nobles hommes et femmes auquel il a contribué et destiné à Jeanne de France (1435-1482), duchesse de Bourbon. Sa main a été identifiée au sein de 14 manuscrits au total. Il est influencé à la fois par Jean Fouquet auprès de qui il a sans doute été formé et par le style du Maître de Jouvenel.

Éléments biographiques modifier

 
Frontispice du manuscrit de Boccace destiné à Jeanne de France, BNF, Fr.227, f.1r.

Les éléments de la vie et du style de ce maître anonyme ont été définis par l'historien de l'art Samuel Gras en 2012. Il s'agit d'un des premiers disciples du peintre tourangeau Jean Fouquet. Il en réutilise les compositions et le style, et il collabore à plusieurs reprises avec un autre disciple de Fouquet : le Maître du Missel de Yale, identifié récemment à Guillaume Piqueau. Il est cependant difficile de dire s'il a travaillé au sein d'un seul atelier ou de plusieurs car ses commanditaires sont situés aussi bien en Bretagne que dans le Bourbonnais[1].

La composition des miniatures du maître montrent aussi une influence du groupe Jouvenel, autrement dit les artistes actifs autour du Maître de Jouvenel, installé probablement à Angers à cette époque. Il s'agit du patron de l'atelier lui-même, mais aussi du Maître du Boccace de Genève et d'autres. Il collabore avec eux à plusieurs manuscrits et réutilise plusieurs de leurs compositions[2].

Éléments stylistiques modifier

Son style est simple, les attitudes de ses personnages rigides et ses paysages sont sommairement élaborés, lointainement inspirés de ceux de Fouquet. Les couleurs qu'il utilise sont moins claires que celles du Maître du Missel de Yale, privilégiant le bleu, rose, rouge, vert, blanc et or. Il joue sur les contrastes mais sans opposition brusque. Les visages de personnages, souvent ronds, sont nettement dessinés, le nez oblong et les lèvres épaisses[3].

Œuvres attribuées modifier

 
Le martyr de sainte Apolline, livre d'heures, Bibliothèque nationale d'Espagne.

Quatorze manuscrits lui sont attribués au total selon la liste établie en 2015 par Samuel Gras[4] :

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Samuel Gras, « The Master of Jeanne de France : a bridge between Jean Fouquet and the Jouvenel Group : On the Transmission of Artistic Patterns in Late Medieval Manuscript Illumination (colloque de 2012) », dans Christine Seidel et Joris C. Heyder, Re-Inventing Traditions, Peter Lang, coll. « Civilizations & History » (no 34), (ISBN 9783653969689, DOI 10.3726/978-3-653-05278-7, lire en ligne), p. 145-169
  • Samuel Gras, « Le Maître de Jeanne de France et le Missel des Carmes de Nantes », Pecia, le livre et l'écrit, vol. 18,‎ , p. 107-146 (DOI 10.1484/J.PECIA.5.111776)
  • Samuel Gras, La vallée de la Loire à l'époque de Jean Fouquet : la carrière de trois enlumineurs actifs entre 1460 et 1480 (thèse de doctorat d'histoire de l'art), Lille, université de Lille III, (lire en ligne)

Articles connexes modifier

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Notes et références modifier