Lucien Lejeune

peintre et graveur belge (1870-1953)

Lucien Lejeune, né en 1870 à Liège et décédé en 1953 dans sa ville natale, est un peintre, graveur et dessinateur belge. Il est également professeur de dessin à l'Académie royale des beaux-arts de Liège de 1902 à 1936.

Lucien Lejeune
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Formation
Maîtres
Lieux de travail
signature de Lucien Lejeune
Signature

Biographie modifier

Lucien Lejeune est né à Liège le 24 décembre 1870[1] (ou le 26 décembre 1870[2]). Il étudie à l'Académie royale des beaux-arts de Liège[3] où il a pour professeurs Adrien de Witte, Émile Delperée et Prosper Drion[1],[4],[5].

Sander Pierron détaille dans son ouvrage L'École de Gravure de Liège comment Lucien Lejeune apprend la gravure (qui à l'époque ne s'enseigne pas à l'Académie), en grande partie comme autodidacte[1] : « Adrien de Witte lui enseigna le dessin à l'académie ; comme un jour l'élève demandait au professeur de vouloir lui enseigner les premières notions de la gravure, l'aîné lui répondit que lui-même n'avait eu de maître que sa volonté, qu'il avait trouvé la clef de tous les secrets de la technique dans une méthode élémentaire, et que si son disciple possédait vraiment la vocation, il n'avait qu'a suivre son propre exemple. Le travail et l'expérience personnelle ferait le reste... Et il apporta la précieuse brochure à l'adolescent. » Il se procure ensuite les outils nécessaires grâce à Armand Rassenfosse et commence son apprentissage, « gâtant beaucoup de plaques, jusqu'au jour où la réussite couronna ses persévérants efforts... »[1]. Sander Pierron explique aussi que c'est François Maréchal qui l'aide, par lettre, à résoudre certains problèmes plus difficiles qu'il rencontre et conclut[1] : « Ce qui fait que ce graveur [...] n'a jamais vu graver ni imprimer qui que ce soit ; c'est lui-même qui tire ses épreuves. »

Il se rend à Paris en 1893-1894 pour parfaire ses connaissances puis suit des cours à l'École des Arts décoratifs à Bruxelles en 1896-1897[4]. Il réside ensuite à Liège, peignant pendant 25 ans en atelier avant de s'orienter vers la peinture en plein air[4],[5]. Il est professeur de dessin à l'Académie royale des beaux-arts de Liège de 1902 à 1936[4],[6], puis à l'École moyenne[4],[5].

Œuvre modifier

Style et techniques artistiques modifier

Lucien Lejeune est un peintre de paysages, de figures et de scènes intimistes[3], se centrant particulièrement sur les effets de lumière puis sur le paysage industriel de la région liégeoise comme le décrit avec justesse Jules Bosmant[6],[7] : « Lucien Lejeune, d'abord attiré par les crépuscules citadins troués de lumières clignotantes, est devenu peu à peu le chantre des « terrils » qui sur nos paysages industriels dessinent les cônes volcaniques d'une orographie artificielle. Ce que ces montagnes schématiques représentent d'efforts, de douleur, de nature effacée et vaincue, ce qu'elles suggèrent aussi de civilisation puissante et inhumaine a été compris et souvent traduit avec bonheur par cet artiste d'inspiration très locale. » Sander Pierron, de son côté, confirme la source d'inspiration principale de l'artiste[1] : « Il n'est pas d'artiste plus complètement liégeois que Lucien Lejeune, liégeois par son temprérament, liégeois par ses affinités, liégeois par les motifs et la signification de ses œuvres. [...] toutes ses eaux-fortes et ses pointes sèches sont inspirées par les choses et les gens de son pays, c'est-à-dire de sa cité natale et de sa proche banlieue industrielle. »

Catalogue et musées modifier

Des œuvres de Lucien Lejeune sont présentes dans les collections du Musée de l'Art wallon (La Boverie)[8],[9] et du Musée de la Vie wallonne[10]. En 1923, Sander Pierron dénombre 22 gravures de Lucien Lejeune, réalisées à l'eau-forte ou la pointe sèche : place du théâtre, Haute Sauvenière, évêché, pont des Arches, passerelle, pont Maghin, coulée, embarquement de houille, changement d'équipes, hors du gouffre, fainéant, long du fleuve et enfin sa série des terrils[1]. Sander Pierron loue particulièrement cette dernière série de gravures[1]. Il a également réalisé des illustrations pour une série de cartes postales intitulée Souvenir du pays de Liège et commercialisée début du XXe siècle.

Galerie modifier

Expositions modifier

Il expose au Cercle royal des Beaux-Arts de Liège de 1892 à 1942[4],[5].

  • 1933 : Le Visage de Liège, du 23 septembre au 23 octobre, Palais des Beaux-Arts, Liège[11].
  • 1939 : Exposition de la gravure liégeoise, Musée des Beaux-Arts, Liège[12].
  • 1964 : 125e anniversaire de l'Académie royale des Beaux‑Arts, du 11 avril au 10 mai, Musée des Beaux-Arts, Liège[12].
  • 1992 : Le Cercle royal des Beaux-Arts de Liège 1892-1992, du 18 septembre au 20 avril 1993, Cercle royal des Beaux-Arts, Liège[4].
  • 2013 : Les Spadois à... Spa, du 4 août au 1er septembre, Rue Royale, Spa[13].

Réception critique modifier

« [...] car il y a de la vigueur, de la nervosité dans la remarquable série des terrils ; ceux-ci sont vraiment l'œuvre d'un artiste qui a compris la grandeur des spectacles qu'il désirait décrire, et les a rendus avec une puissance de relief et de coloris pleins d'accents et de contrastes heureux et de valeurs profondes, grâce à une facture qui, ce coup, suit le sens des choses positives ou impondérables... Lucien Lejeune est vraiment un chantre intelligent, enthousiaste et scrupuleux du pays des houillères, dont le tragique a éveillé en son esprit curieux une sympathie, voire une pitié qui met sa trace dans la majeure partie des cuivres qu'il a gravés. »[1]

— Sander Pierron au sujet des gravures de terrils de Lucien Lejeune

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i Sander Pierron, L'École de Gravure de Liège, Bruxelles, Édition de "Savoir et Beauté" Revue d'Art et d'Enseignement, , 102 p. (OCLC 65411706), p. 49-57.
  2. openarchives, « Lucien Henri Lejeune, born on December 26, 1870 in Liège », sur openarch.nl.
  3. a et b V. Pacco, « Dictionnaire des Peintres belges: 3350 LEJEUNE, Lucien », sur peintres.kikirpa.be (OCLC 301497369, consulté le ).
  4. a b c d e f et g Pierre Somville, Marie-Christine Depouhon et Gilbert Depouhon, Le Cercle royal des Beaux Arts de Liège 1892-1992, Bruxelles, Crédit Communal, , 128 p. (OCLC 35121530), p. 72-73 et 103.
  5. a b c et d « Lucien Lejeune (Les collections du Musée de la Vie wallonne) », sur collections.viewallonne.be (consulté le ).
  6. a et b Jacques Goijen, Dictionnaire des peintres de l'École liégeoise du paysage, Liège, École liégeoise du paysage Éditions, , 657 p. (ISBN 2-9600459-04), p. 398-399.
  7. Jules Bosmant, La peinture et la sculpture au Pays de Liège de 1793 à nos jours, Liège, Mawet éditeur, , 316 p. (OCLC 458651068), p. 275
  8. « Notice de Lucien Lejeune », sur balat.kikirpa.be (consulté le ).
  9. Ville de Liège, Musée des beaux-arts : catalogue, Liège, Imprimerie Bénard, , 137 p. (OCLC 27249817, lire en ligne), p. 48 (Lejeune, Lucien)
  10. « Search results : Lucien Lejeune (Les collections du Musée de la Vie wallonne) », sur collections.viewallonne.be (consulté le ).
  11. Art-info.be, « Biographie développée d'Edmond Delsa », sur art-info.be, p. 7.
  12. a et b Marc Renwart (Art-info.be), « Biographie développée d'Adrien de Witte », sur art-info.be, p. 14, 17-18.
  13. « Les Spadois à... Spa - L'école liégeoise du paysage - le mouvement et le dictionnaire des peintres paysagistes liégeois rédigé par Jacques Goijen », sur ecole-liegeoise-du-paysage.net (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :