Tupou VI

actuel roi des Tonga
(Redirigé depuis Lavaka Ata ʻUlukālala)

Tupou VI, de son nom de naissance ʻAhoʻeitu ʻUnuakiʻotonga Tukuʻaho, né le à Tongatapu (Tonga), est roi des Tonga depuis .

Tupou VI
Illustration.
Le roi Tupou VI en 2019.
Titre
Roi des Tonga
En fonction depuis le
(12 ans, 7 mois et 11 jours)
Couronnement
Premier ministre Lord Tuʻivakano
ʻAkilisi Pohiva
Semisi Sika (intérim)
Pohiva Tuʻiʻonetoa
Siaosi Sovaleni
Prédécesseur George Tupou V
Prince héritier des Tonga

(5 ans, 5 mois et 20 jours)
Monarque George Tupou V
Prédécesseur Siaosi Tāufaʻāhau Tukuʻaho
Successeur Siaosi Tukuʻaho
Premier ministre des Tonga

(6 ans, 1 mois et 8 jours)
Monarque Taufa'ahau Tupou IV
Prédécesseur Baron Vaea
Successeur Feleti Sevele
Biographie
Hymne royal Ko e Fasi ʻo e Tuʻi ʻo e ʻotu Tonga
Dynastie Tupou
Nom de naissance ʻAhoʻeitu ʻUnuakiʻotonga Tukuʻaho
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Tongatapu (Tonga)
Nationalité tongienne
Père Taufa'ahau Tupou IV
Mère Halaevalu Mataʻaho ʻAhomeʻe
Conjoint Nanasipauʻu Vaea
Enfants Princesse ʻAngelika Lātūfuipeka Halaʻevalu Mataʻaho Napuaʻokalani Tukuʻaho
Prince Siaosi Tukuʻaho, Tupoutoʻa ʻUlukālala
Prince Viliami ʻUnuaki-ʻo-Tonga Mumui Lalaka-Mo-e-ʻEiki Tukuʻaho, prince Ata
Héritier Siaosi Tukuʻaho
Résidence Palais royal, Nuku'alofa

Signature de Tupou VI

Tupou VI
Premiers ministres des Tonga
Monarques des Tonga

Il est le quatrième enfant de Taufaʻahau Tupou IV et le frère de George Tupou V, brutalement décédé en 2012.

Biographie

modifier

Il était précédemment plus connu par ses titres coutumiers (dans n'importe quel ordre) : Lavaka Ata ʻUlukālala, ancien Premier ministre des Tonga du jusqu'au , date à laquelle il a démissionné. Il a également été ministre des Affaires étrangères d' à et ministre de la Défense d' à . D' à , il est haut-commissaire tongien en Australie et réside à Canberra[1],[2].

Sa période en qualité de Premier ministre fut qualifiée de « désastreuse » selon le Sydney Morning Herald, indiquant qu'il avait « créé une compagnie aérienne qui a fait faillite, et alourdi le royaume de dettes massives »[3]. Revenant sur cette période au moment de l'accession du prince au trône, l'universitaire Ian Campbell, spécialiste des Tonga, tempéra cette impression, reconnaissant que le gouvernement Lavaka Ata ʻUlukālala avait été « controversé », mais rappelant que le roi Taufaʻahau Tupou IV avait été un « personnage plutôt autocratique », laissant peu de latitude à son Premier ministre[4].

Son successeur désigné à la tête du gouvernement, Feleti Sevele, est le premier Premier ministre des Tonga à ne pas être noble ou héritier[5].

Jusqu'à l'avènement de son frère George Tupou V comme roi des Tonga, il portait le triple titre de Lavaka Ata ʻUlukālala[6]. Devenu prince héritier, il porte le titre de Tupoutoʻa Lavaka.

Mariage et descendance

modifier
 
La reine Nanasipauʻu Tukuʻaho en juillet 2015.

Le , il épouse Nanasipauʻu Vaea (sa cousine au deuxième degré), fille du baron Vaea, lui-même ancien Premier ministre et petit-fils du roi George Tupou II. Le couple a trois enfants, princes et princesse avec prédicat d'altesse royale :

  1. la princesse ʻAngelika Lātūfuipeka Halaʻevalu Mataʻaho Napuaʻokalani Tukuʻaho (née le )
  2. le prince Siaosi Tukuʻaho (né le ), prince héritier et Tupoutoʻa ʻUlukālala depuis 2012.
  3. le prince Viliami ʻUnuaki-ʻo-Tonga Mumui Lalaka-Mo-e-ʻEiki Tukuʻaho (né le ), Ata depuis 2006.

Aussi, le couple a quatre petits-enfants[7],[8],[9],[10].

Roi des Tonga

modifier
 
Tupou VI à son couronnement en 2015.

Le prince ʻAhoʻeitu ʻUnuakiʻotonga Tukuʻaho, Tupoutoʻa Lavaka, succède à son frère, le roi Siaosi Tupou V, décédé subitement le [11], sur le trône des Tonga sous le simple nom de règne de Tupou VI[12], contrairement à la tradition[13]. Il devient simultanément le vingt-quatrième détenteur du titre de Tuʻi Kanokupolu[14]. Le débutent onze jours de célébration autour de son couronnement, qui a lieu le . Le prince héritier Naruhito du Japon et le prince Georges de Habsbourg-Lorraine assistent à la cérémonie, de même que les gouverneurs généraux d'Australie, Sir Peter Cosgrove et de Nouvelle-Zélande, Sir Jerry Mateparae[15],[16] et Président de la Polynésie française, Édouard Fritch.

Depuis son arrivée sur le trône, le roi Tupou VI a effectué de nombreuses réalisations positives, parmi lesquelles un plan d'accélération de réalisation des objectifs du millénaire pour le développement de l'ONU[17], la création d'un nouveau programme social d'assistance destiné aux personnes âgées, aux handicapés et aux étudiants[18], ainsi qu'une politique de promotion et de développement du tourisme et des énergies renouvelables[19]. Il a également été chancelier de l'Université du Pacifique sud entre et [20],[21].

Le , il limoge subitement le Premier ministre démocrate ʻAkilisi Pohiva, dissout l'Assemblée législative et ordonne la tenue d'élections anticipées pour la mi-novembre[22]. ʻAkilisi Pohiva, dirigeant historique du mouvement pour la démocratie, avait été accusé de « népotisme, d'incompétence et de mauvaise gestion des finances » durant ses deux années et demie à la tête du gouvernement, et les représentants de la noblesse à l'Assemblée législative s'étaient livrés à un « effort concerté » pour obtenir sa destitution[23]. Le , le roi charge le gouvernement Pohiva de traiter les affaires courantes jusqu'à la tenue du scrutin[24]. Le , le président de l'Assemblée législative, Lord Tuʻivakano, explique qu'il avait porté à l'attention du roi ses inquiétudes concernant le gouvernement, notamment le projet de loi visant à transférer du roi au conseil des ministres le pouvoir de nommer le procureur général et le chef de la police, ainsi que l'apparente intention du Premier ministre de signer des accords internationaux (la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et le traité de libre-échange régional PACER Plus) sans demander l'accord du roi[25].

Lors des élections anticipées en novembre 2017, le Parti démocrate remporte la majorité absolue des sièges à l'Assemblée, pour la première fois de son histoire : quatorze sur vingt-six (et quatorze sur les dix-sept sièges alloués aux élus du peuple). ʻAkilisi Pohiva, quant à lui, remporte une nette victoire dans sa circonscription de Tongatapu 1[26],[27].

Le 2 février 2024, Tupou VI prétend limoger la ministre des Affaires étrangères et du Tourisme Fekitamoeloa ʻUtoikamanu et retirer le ministère de la Défense au Premier ministre Siaosi Sovaleni. L’attorney general (conseiller juridique du gouvernement) rappelle toutefois que la Constitution des Tonga ne permet au roi de destituer des ministres qu'à la demande du Premier ministre, ainsi que de destituer le Premier ministre si celui-ci perd un vote de confiance à l'Assemblée[28],[29],[30].

Titulature

modifier
  •  : Son Altesse Royale le prince ʻAhoʻeitu ʻUnuakiʻotonga Tukuʻaho (naissance)
  •  : Son Altesse Royale Lavaka ;
  •  : Son Altesse Royale Lavaka Ata ;
  •  : Son Altesse Royale Lavaka Ata ʻUlukālala ;
  •  : Son Altesse Royale le prince héritier, Tupoutoʻa Lavaka ;
  •  : Sa Majesté le roi des Tonga

Ascendance

modifier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Viliami Tungī Halatuituia
 
 
 
 
 
 
 
8. Siaosi Tukuʻaho
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. ʻAnaseini Tupou Veihola
 
 
 
 
 
 
 
4. Viliami Tungi Mailefihi
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Sūnia Mafileʻo
 
 
 
 
 
 
 
9. Mele Siuʻilikutapu
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19. Fane Tupou Vavaʻu
 
 
 
 
 
 
 
2. Taufaʻahau Tupou IV
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Siaosi Tuʻi Pelehake
 
 
 
 
 
 
 
10. George Tupou II
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. Fusipala Tupou
 
 
 
 
 
 
 
5. Sālote Tupou III
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22. ʻAsipeli Kupuavanua Fotu
 
 
 
 
 
 
 
11. Lavinia Veiongo Fotu
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23. Tōkanga Fuifuilupe
 
 
 
 
 
 
 
1. Tupou VI
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Taniela ʻOtukolo ʻAhomeʻe
 
 
 
 
 
 
 
12. Salomone Piutau ʻOtukolo ʻAhomeʻe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Siulolovau Vaea
 
 
 
 
 
 
 
6. Tēvita Manuopangai ʻAhomeʻe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26. Viliami Maealiuaki Mafileʻo
 
 
 
 
 
 
 
13. ʻAmelia Moʻungaʻaelangi Maealiuaki
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27. Maʻata Peleki
 
 
 
 
 
 
 
3. Halaevalu Mataʻaho ʻAhomeʻe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28. Siosāteki Tonga Veikune
 
 
 
 
 
 
 
14. Fotu ʻa Falefā Veikune
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29. ʻAkanesi Tuʻifua
 
 
 
 
 
 
 
7. Heuʻifanga Veikune
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30. Siale ʻAtaongo
 
 
 
 
 
 
 
15. Vāhoi ʻAtaongo
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31. Tupou Moheofo
 
 
 
 
 
 

Notes et références

modifier
  1. (en) "Crown Prince Tonga's first High Commissioner to Australia", Matangi Tonga, 15 août 2008
  2. (en) "Tonga’s Crown Prince made High Commissioner in Canberra", Radio New Zealand International, 15 août 2008
  3. (en) "Eccentric king set Tonga on path towards democracy", Sydney Morning Herald, 20 mars 2012
  4. (en) "Academic defends new Tonga King’s performance as prime minister", Radio New Zealand International, 20 mars 2012
  5. (en) "Tonga gets first elected leader", BBC, 13 février 2006
  6. Lavaka de Pea, Ata de Kolovai, ʻUlukālala de Vavaʻu
  7. (en) « New Tongan heir, Prince Taufa'ahau Manumataongo born May 10 in Auckland », sur Matangi Tonga, (consulté le )
  8. (en) « Tonga's new Princess Halaevalu Mata'aho », sur Matangi Tonga, (consulté le )
  9. (en) « New Princess born – HRH Princess Nanasipau'u », sur Matangi Tonga, (consulté le )
  10. (en) « Princess Salote Mafile'o Pilolevu – Tonga's new baby Princess », sur Matangi Tonga, (consulté le )
  11. (en) "Tongan monarch dies at 63", The Australian, 19 mars 2012
  12. Annonce du décès du roi Siaosi Tupou V et proclamation du nouveau roi Tupou VI « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), portail du gouvernement des Tonga, 21-03-2012.
  13. Les précédents monarques portaient tous l'un de leurs prénoms de naissance accompagné de « Tupou N », contrairement au prince ʻAhoʻeitu ʻUnuakiʻotonga Tukuʻaho qui choisit de s'appeler tout simplement Tupou VI.
  14. (en) "Ha'a Tu'i: Tu'i Kanokupolu", portail du gouvernement des Tonga, 23 mars 2012
  15. (en) « "King crowned in Tonga" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), New Zealand Herald, 4 juillet 2015
  16. (en) "Tonga crowns King Tupou VI in lavish public coronation, parties", Australian Broadcasting Corporation, 4 juillet 2015
  17. http://foreignaffairs.co.nz/2013/10/02/statement-by-his-majesty-king-tupou-vi-on-the-occasion-of-the-general-debate-of-the-sixty-eighth-session-of-the-united-nations-general-assembly/
  18. « 70 year old to receive TOP$65 pay a month », sur parliament.gov.to (consulté le ).
  19. « tonga-broadcasting.net/his-maj… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  20. (en) King Tupou VI installed Chancellor of the University of the South Pacific
  21. (en) USP Welcomes 21st Chancellor
  22. (en) "King of Tonga dismisses Prime Minister, as Kiwi SAS troops in country", New Zealand Herald, 25 août 2017
  23. (en) "New Zealand poised to help Tonga with election process", Newshub, 25 août 2017
  24. (en) "King Tupou VI proclaims current govt as Caretaker Government", Matangi Tonga, 26 août 2017
  25. (en) "Speaker counters moves to strip King's Constitutional rights", Matangi Tonga, 28 août 2017
  26. (en) "Landslide victory for Democrats in Tongan election", New Zealand Herald, 16 novembre 2017
  27. (en) "Tonga 2017 General Election Results", Matangi Tonga
  28. (en) "Tonga's King Tupou VI loses confidence in PM Hu'akavameiliku", Radio New Zealand, 6 février 2024
  29. (en) "Tonga’s king attempts to strip prime minister of defense portfolio", Radio Free Asia, 6 février 2024
  30. (en) "Tonga’s Cabinet says king’s attempt to sack ministers was unconstitutional", Benar News, 7 février 2024