François Rabin

personnalité politique française
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Laurent François Rabin
Fonction
Député aux États généraux de 1789
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Biographie
Naissance
Décès
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AngersVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
signature de François Rabin
Signature

François Rabin, estimé être né vers 1740 près de Coron (Maine-et-Loire) et mort vers 1794 à Angers (Maine-et-Loire), est un ecclésiastique et homme politique français. Il fait partie des 291 députés à représenter le clergé aux États généraux convoqués à Versailles par Louis XVI en 1789.

Biographie modifier

 
Olographe de François Rabin curé de Notre-Dame de Cholet en 1776.
 
Ouverture des États généraux de 1789 à Versailles.
 
Chaire historique en l'église Notre-Dame de Cholet.

François Rabin, on l'a écrit né à Coron le [1] mais, en , il est définitivement identifié comme étant né le à La Tourlandry[2],[N 1]. Fils de François Rabin et Françoise Élisabeth Marie Rouleau, mariés à Vezins en 1735, il a quatre frères connus dont deux ont habité à Cholet, un autre à Rochefort-sur-Mer. L'un d'eux Joseph Vincent Rabin, est curé à Saint-Aubin-de-Baubigné avant 1793[3]. Parmi d'autres preuves, François Rabin officie le mariage de son frère Mathurin Rabin, avec Marguerite Routiault, le à Cholet Notre-Dame[N 2] et est cité comme parrain de plusieurs de ses neveux nés en cette ville. Son grand-père maternel, Mathurin Rouleau est greffier à Chemillé et son grand-oncle maternel François Rouleau, notaire royal à Vezins.

Ministère et engagement politique modifier

Après avoir obtenu un doctorat en théologie à Angers en 1768, d'abord vicaire à Coron en 1767[4], puis à Maulévrier en 1771, il devient curé de Rochefort-sur-Mer fin 1772 et enfin curé de la paroisse Notre-Dame de Cholet en 1774[5]. Ayant notoriété en sa ville, le il est élu député du clergé aux États généraux de 1789[1], le seul choletais désigné pour la sénéchaussée d'Angers[N 3]. Il est l'un des premiers à demander la réunion des trois ordres. En fonction de l'évolution des évènements, il donne sa démission de député[N 4] le pour raisons de santé[6]. Refusant le serment[N 5] et protestant contre la nomination d'un curé constitutionnel[4] à Notre-Dame de Cholet[N 6], il écrit un manifeste destiné aux plus hautes autorités de la République pour contester les mesures vexatoires à l'égard du clergé[7].

Les catholiques choletais trouvent la parade. L’idée est soufflée par M. Bourasseau de La Renollière, membre du conseil général de Maine-et-Loire, qui assiste aux messes que l’abbé continue de célébrer à La Séguinière. On invoque l’Édit de tolérance de 1787 par lequel Louis XVI avait accordé un état civil à ses sujets protestants. C'est ainsi que François Rabin demande au Département le , l’autorisation d’acheter ou de bâtir un temple pour y dire la messe, afin de continuer à célébrer légalement le culte en marge de l’Église constitutionnelle[8].

Soulèvement vendéen modifier

Officiant désormais clandestinement, François Rabin se range dès lors du côté des opposants à la Révolution. Il est arrêté plusieurs fois, en juin 1791, puis en janvier 1793, conduit cette fois à Nantes il est emprisonné au Bouffay, d'où il s'évade avec des complicités, puis se rallie à l'armée de Vendée[9].

Après la virée de Galerne puis le siège d'Angers, caché dans une ferme près de Pellouailles-les-Vignes dans les environs d'Angers, on l'y relève avoir succombé à la dysenterie début [4]. Selon l'approximation d'une autre source officielle il est estimé mort le à Angers[1].

Son frère Joseph, curé de Saint-Aubin-de-Baubigné, aussi obligé de se cacher, selon Théophile Gabard : « ...plus tard, il suivit l'armée vendéenne au delà de la Loire, où il fut tué, peu après avoir repassé le fleuve pour retourner dans sa paroisse »[10].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. La faible distance entre Coron et La Tourlandry (5 km) peut expliquer cette confusion à une époque où les territoires communaux étaient parfois imprécis.
  2. Dans l'acte de mariage il écrit en clair « Mathurin Rabin mon frère »
  3. Il habite 20, rue Dauphine à Versailles durant les session des états généraux
  4. Comme député, il est remplacé, le 13 novembre 1789, par Pilastre de la Brardière.
  5. Comme curé, il est remplacé par le prêtre jureur La Crolle
  6. Se considérant toujours comme curé canonique

Références modifier

  1. a b et c « Laurent, François Rabin : Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
  2. Archives départementales de Maine-et-Loire, « La Tourlandry, registre 1733-1742, premier acte de la vue 102/111 », sur archives49.fr, (consulté le )
  3. Théophile Gabard, « Histoire de la paroise de Saint-Aubin-de-Baubigné », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), p. 210
  4. a b et c Archives diocésaines d'Angers « notes biographiques et archives d'articles »
  5. « Histoire. Un curé choletais au cœur de la Révolution », sur angers.maville.com, Le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  6. Bulletin de la Société sciences Lettres et Arts (SLA) de Cholet, 1913, article : Les députés Angevins et leurs commettants (1789) - M. Rabin curé de Notre-Dame de Cholet, pages 29 à 41.
  7. François Rabin 1942, p. 11-14.
  8. « Histoire et patrimoine des Guerres de l'Ouest : En 1791, un Choletais ruse pour zapper le curé jureur », sur vendeensetchouans.com (consulté le )
  9. « M.Rabin, curé de Notre-Dame de Cholet, membre de l'Assemblée Constituante », sur gallica.bnf.fr, L'Anjou historique, (consulté le ), p. 78 à 84
  10. Théophile Gabard 1979, p. 52 à 54.

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Révérend Père Dom François Chamard, Les origines et les responsabilités de l'insurrection Vendéenne, Paris, Arthur Svaète, , 456 p. (ISBN 978-2-37664-260-2) .  .
  • François Rabin, « manifeste », L'Anjou historique, Angers, H. Siraudeau,‎ (EAN 2000086209920).  .
  • Théophile Gabard, Histoire de la paroisse de Saint-Aubin-de-Baubigné, Éditions du Choletais, , 210 p. (ASIN B0014M14E4) .  .
  • Xavier Maudet, La Révolution Française à Châtillon-sur-Sèvre : Les secrets d'une ville sacrifiée, Nueil-les-Aubiers, Éditions Claude Le Mastin, , 444 p. (ISBN 978-2-95218-102-0, BNF 45593235) .  .
  • Les Dupy, Une histoire sarthoise, Paris, Books on Demand, , 168 p. (ISBN 978-2-32203-919-7, BNF 45770314) .  .

Liens externes modifier