Ladoum

race ovine du Sénégal

Le Ladoum ou Ladum est une race ovine très prisée au Sénégal particulièrement dans les grands centres urbains (Dakar, Thiès, Mbour, Saint-Louis, Touba...). Il appartient au groupe des moutons maures à poils ras.

Ladoum
Moutons de race Ladoum
Moutons de race Ladoum
Région d’origine
Région Drapeau du Sénégal Sénégal
Caractéristiques
Taille bélier : 115 cm en moyenne
brebis : 95 cm
Poids 140 kg à 185 kg
Cornes bélier : cornes blanches
brebis : présence de cornes
Caractère docile
Toison blanc ou pie noir et blanc
Prolificité 143 %
Autre
Diffusion locale
Utilisation viande

Origines modifier

Deux théories sont avancées pour retracer les origines de l'animal :

  • Certains avancent des origines étrangères de l'animal qui serait venu de la région mauritanienne de Hodh El Gharbi habitée par la tribu des Ladem d'où l'animal tiendrait son nom et qui a été un peu déformé pour donner Ladoum. Il serait donc introduit au Sénégal par Kayes, au Mali[1],[2].
  • D'autres soutiennent des origines locales puisque le Ladoum serait issu d'un croisement entre deux autres races à savoir les ovins touabir et maure. Ce croisement aurait eu lieu dans les années 1970[3].

Caractéristiques modifier

C'est une race de grande taille, le bélier mesurant 115 cm en moyenne au garrot. Les robes dominantes sont les robes blanche et pie-noire[4]. Le mâle et la femelle portent des cornes blanches, ont les sabots blancs et des yeux très clairs[4],[2].

Elle est caractérisée par :

  • une bonne ossature ;
  • un bassin large ;
  • un chanfrein bien convexe ;
  • un corps hypermétrique et longiligne ;
  • une hauteur au garrot moyenne de 115 ± 5 cm chez le mâle et 100 ± 5 cm chez la femelle avec considération de la classe d'âge ;
  • la longueur du corps est de 160 ± 5 cm chez le mâle et 150 ± 5 cm chez la femelle.

Élevage et production modifier

La ladoum fait partie des quatre races ovines principales du pays mais elle est aussi la plus rare et la plus recherchée[5],[6]. Sa rareté est due au fait que c'est un « mouton de ville » principalement élevé à domicile en milieu citadin[2]. Alors que les autres races ovines sont également élevées comme source de protéines, le ladoum est essentiellement élevé pour des fêtes comme la Tabaski, aussi bien pour de l'autoconsommation que comme source de revenus. Seuls quelques rares éleveurs spécialisés en proposent à la vente pour des clients aisés[2]. Ils sont conduits en élevage intensif et sont maintenus en stabulation permanente. C'est dû à deux raisons : le manque de place en ville et le vol de bétail qui est fréquent. Les troupeaux restent de petite taille et, pour éviter tout problème de consanguinité, il n'est pas rare que les béliers soient prêtés (ou loués) pour faire tourner les reproducteurs. De l'ajout de sang nouveau est également fait par l'achat de nouveaux géniteurs. Les brebis donnent naissance à un ou deux agneaux, plus rarement trois. Les naissances de jumeaux sont les plus courantes[4].

Le circuit d'élevage et de commercialisation de cette race reste assez fermé mais l'émission de télévision Khar bii (« mouton » en wolof) qui permet d'élire le plus beau mouton lors de la fête de Tabaski permet de promouvoir la race[4],[7]. La Fédération Nationale des Acteurs de la filière Ovine travaille sur son homologation en vue de son exportation vers d'autres pays[8].

Confusion possible modifier

Le ladoum peut parfois être confondu avec le waralé, une autre race sénégalaise issue d'un croisement entre un peul-peul et un touabire[2] .

Notes et références modifier

  1. Fall, Abdou Samad, Exposé sur la race Ladoum, Université Gaston Berger, UFR S2ATA, Section Production Animale et Elevage, Saint Louis, Sénégal, 2016, P.2.
  2. a b c d et e La Tabaski au Sénégal: une fête musulmane en milieu urbain, KARTHALA Editions, , 466 p. (ISBN 978-2-8111-0244-9, lire en ligne)
  3. Salma Niasse Ba, « Le ladoum, mouton star de la Tabaski au Sénégal », sur lemonde.fr, quotidien (consulté le )
  4. a b c et d Ousseini Hamadou, « Analyse socioéconomique des élevages du mouton de Ladoum dans la commune de Thiès (Sénégal) », sur beep.ird.fr, Mémoire, (consulté le )
  5. B. Ndiaye, M. N. Diouf, M. Ciss, M. Wane, M. Diop et M. Sembène, « Morphologie et pratiques d'élevage du mouton peul-peul du Sénégal », International Journal of Advanced Research (IJAR),‎ , p. 727-738 (ISSN 2320-5407, DOI 10.21474/IJAR01/7089, lire en ligne)
  6. Olivier Ninot, « Des moutons pour la fête : l’approvisionnement de Dakar en moutons de Tabaski », Les Cahiers d'Outre-Mer,‎ , p. 141-164 (ISSN 1961-8603, DOI 10.4000/com.5904, lire en ligne)
  7. (fr + en) Wynne Wong, Stacey Weber-Fève, Anne Lair et Bill VanPatten, Encore Intermediate French, Student Text: Niveau intermediaire, Cengage Learning, , 448 p. (ISBN 978-1-3375-1525-2, lire en ligne), p. 333
  8. APS, « vers l'homologation du mouton "ladoum », sur seneplus.com, quotidien,

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) « The Ladoum Sheep in Senegal: Morphobiometrical and Socio-Economical Characterization », Egyptian Journal of Sheep and Goat Sciences, vol. 8, no 1,‎ , p. 43 (lire en ligne)