L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

roman de Haruki Murakami

L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage
Auteur Haruki Murakami
Pays Japon
Genre roman de formation, roman réaliste
Version originale
Langue japonais
Titre 色彩を持たない多崎つくると、彼の巡礼の年
(Shikisai o motanai Tazaki Tsukuru to, kare no junrei no toshi)
Éditeur Bungeishunjū
Lieu de parution Tokyo
Date de parution 12 avril 2013 (1 vol.)
ISBN 978-4-16-382110-8
Version française
Traducteur Hélène Morita
Éditeur Belfond
Lieu de parution Paris
Date de parution 4 septembre 2014
Type de média livre papier
Nombre de pages 367
ISBN 978-2-7144-5687-8

L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage (色彩を持たない多崎つくると、彼の巡礼の年, Shikisai o motanai Tazaki Tsukuru to, kare no junrei no toshi?)[NB 1] est le treizième roman de l'écrivain japonais Haruki Murakami. Publié au Japon en 2013, il s'y est vendu à un million[1] d'exemplaires. Traduit en plus de 20 langues, sa version française a paru en septembre 2014.

Ouvrage modifier

Contenu modifier

Selon son auteur, L'Incolore Tsukuru Tazaki (prononcé approximativement « tsou-kou-lou ta-za-ki ») devait être « une histoire courte, mais elle est naturellement devenue longue »[2] et s'est finalement développée en un roman contemporain de 19 chapitres, sur 370 pages en japonais.

Selon le quotidien japonais Asahi, le premier jet du livre a été terminé en février 2011[3] (soit un mois avant la triple catastrophe de mars 2011, voir plus bas), mais Murakami a ensuite réécrit son texte jusqu'en août 2012[3] (soit pendant un an et demi), puis a continué d'y changer des détails jusqu'en février 2013[3] (soit deux mois avant publication).

Après le monde parallèle de son précédent roman 1Q84 (2009-2010), Murakami en reprend la narration à la troisième personne mais retourne à la veine réaliste[3],[1] creusée dans la moitié[NB 2] de ses précédents romans, à l'instar de La Ballade de l'impossible[3].

Son titre littéral signifie « Le sans-couleur Tsukuru Tazaki et, ses années de pèlerinage » (avec la virgule après le « et »[NB 3] ; le singulier « son année de pèlerinage » s'écrirait pareil en japonais, mais le pluriel est déduit[NB 4] du livre). Ce titre fait référence à l'œuvre musicale Années de pèlerinage de Liszt, mais aussi au dernier stade du roman de formation selon la trilogie classique de Goethe[NB 5] (stade où le personnage doit assumer sa maturité et accepter des sacrifices), une œuvre également à l'origine du titre de Liszt (à l'époque où sa traduction française s'intitulait Les Années de pèlerinage de Wilhelm Meister).

Selon plusieurs critiques, Murakami y évoque obliquement, à travers les épreuves de son protagoniste, un symbole des deux années noires japonaises 1995 et 2011[4],[5],[6] (le séisme de Kobe et l'attentat chimique de Tokyo ; le séisme du Tōhoku, son tsunami, et l'accident nucléaire de Fukushima) ; il donnerait ainsi un message d'encouragement[4],[7],[6] à son pays.

Publication modifier

Japon

Au Japon, sa parution le vendredi 12 avril 2013 a été orchestrée comme un événement (à l'instar du dernier tome de son précédent roman 1Q84 trois ans plus tôt) : tiré d'emblée à 500 000 exemplaires[2] (dont 350 000 écoulés les trois premiers jours[8]) et acheté en pleine nuit le jour de sa sortie[2] (dans des librairies ouvertes jusqu'après minuit), l'ouvrage a vu son tirage doublé dans les sept jours[8] suivant sa sortie, pour un total d'un million d'exemplaires imprimés, qui se sont ensuite vendus en quelques mois dans l'archipel[1] (total Oricon[9] de novembre 2013).

Cette sortie a été suivie de la première apparition publique de l'auteur au Japon en dix-huit ans[10] (une conférence le 6 mai à l'université de Kyoto), et a provoqué une rupture de stock de l'enregistrement par Lazar Berman de l'œuvre pour piano de Liszt Années de pèlerinage[11] (citée dans le titre, dont le morceau « Le mal du pays » joué par cet interprète est discuté au chapitre 8 et sert de leitmotiv[NB 6] au roman).

Pays anglophones

Au Royaume-Uni et aux États-Unis, sa parution le mardi 12 août 2014 (sortie simultanée en papier, digital, audio) a donné lieu à des soirées de lancement, avec ou sans animations, où des librairies sont restées ouvertes le lundi 11 août au soir pour vendre le livre dès 00:01 le mardi, à des groupes de dizaines à centaines de clients[12],[13],[14],[15] ; d'autres ont ouvert plus tôt le mardi matin[12] ; pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande, un concours en ligne avec un voyage à gagner avait été organisé[14] durant les semaines précédant la sortie.

Le livre est entré en première position des meilleures ventes de sa catégorie (« Hardcover Fiction », fiction en format cartonné) sur plusieurs listes, dont Nielsen BookScan[16] (le 21 août), et The New York Times[17] (le 26 août ; 31 août version papier).

L'auteur a accompagné ce lancement par deux apparitions publiques en Grande-Bretagne (ses premières depuis 2003) : un débat avec le public les 23 et 24 août 2014 au Festival international du livre d'Édimbourg (en)[18] (le salon du livre du Festival d'Édimbourg) en Écosse ; et une séance de dédicace le 30 août dans une librairie[19] de Londres.

Pays francophones

En France, il a paru le jeudi 4 septembre 2014 (sortie simultanée en papier et digital, format audio sorti le mois suivant) avec un premier tirage de 200 000 exemplaires[20]. Pour cette occasion, l'auteur a donné fin août un entretien exclusif au magazine Le Point[21] pour son numéro sortant le même jour que le roman.

Dans le palmarès Tite-Live (pour Lire/L'Express), le livre a fait « une entrée spectaculaire en quatrième place »[22] des ventes de romans pour la semaine du 1er au 7 septembre (malgré sa parution en milieu de période). Dans le Top 20 Ipsos (pour Livres-Hebdo), il a « fait son entrée en 15e position »[23] des ventes de livres pour la semaine du 8 au 14 septembre (tous genres confondus). Le magazine culturel Télérama l'a sélectionné comme l'un des dix meilleurs romans étrangers[24] de la rentrée 2014.

International

À l'étranger, les droits du livre ont été achetés dans quelque 31[25] langues, dont au moins 22[NB 7] sont déjà sorties[26] :

  • 8 en 2013 la même année : coréen (juillet) ; chinois[NB 7] (septembre) ; espagnol[NB 7], catalan (octobre) ; hongrois, polonais, roumain (novembre) ; serbe (décembre) ;
  • 14 en 2014 : allemand, néerlandais (janvier) ; lituanien (février) ; suédois, italien (mai) ; anglais[NB 7] (août) ; finlandais, français, slovaque, norvégien, thaï, vietnamien, portugais[NB 7] (septembre) ; danois (octobre) ;
  • et sont déjà annoncées au moins 1 autre : russe (pour 2015).

Intrigue modifier

Synopsis modifier

Ce roman de formation de type réaliste (les formes de réalisme magique ou de surréalisme de l'auteur y sont confinées aux récits et aux rêves) suit l'itinéraire de Tsukuru Tazaki, un homme qui veut comprendre pourquoi sa vie a déraillé seize ans plus tôt et se reconstruire.

Dans le Nagoya du début des années 1990, le lycéen Tsukuru était un passionné de gares membre d'un groupe d'amis, trois garçons et deux filles inséparables dont les noms évoquaient une couleur en japonais ; tous sauf le sien, incolore. Mais à 20 ans, durant sa deuxième année d'université, il a été exclu du groupe de façon kafkaïenne et sans explication un jour de 1995 ; plus tard, son seul ami de fac a disparu. Blessé, hanté par un sentiment de vide, il en gardera l'amère impression d'être anormal.

Dans le Tokyo de 2011[4], l'ingénieur Tazaki est un célibataire de 36 ans qui travaille à concevoir et rénover des gares pour une compagnie ferroviaire, et dont la nouvelle petite amie de deux ans son aînée travaille dans une agence de voyages. Quand il lui avoue son traumatisme, elle le convainc d'affronter son passé et lui localise ses ex-amis. Il entame alors un pèlerinage pour les confronter un à un (détails en section Personnages), quête qui va le ramener dans sa ville natale puis l'envoyer à l'autre bout du monde.

Dans ce récit à la troisième personne, le ton alterne avec légèreté entre nostalgie et gravité, tout comme l'histoire va osciller du passé au présent et l'aventure aller du Japon à la Finlande, au long d'une enquête riche en symbolisme entre mystères et émotions, à la recherche d'une renaissance au-delà des faiblesses humaines.

Personnages modifier

Les personnages principaux (avec un sens des prénoms / noms) :

  • Tsukuru Tazaki (construire / archipel)[NB 8], l'incolore qui s'occupe de gares ;
  • Sara Kimoto (sâla / sous l'arbre)[NB 9], sa petite amie qui s'occupe de voyages ;
  • Kei Akamatsu (pin rouge)[NB 10], son ex-ami surnommé « Rouge » (Aka) qui vend des formations ;
  • Yoshio Ômi (lac bleu)[NB 11], son ex-ami surnommé « Bleu » (Ao[NB 12]) qui vend des voitures ;
  • Yuzuki Shirane (racine blanche)[NB 13], son ex-amie surnommée « Blanche » (Shiro) qui vivait du piano ;
  • Eri Kurono-Haatainen (prairie noire)[NB 14], son ex-amie surnommée « Noire » (Kuro) qui vit de la poterie ;
  • Fumiaki Haida (marais gris)[NB 15], son jeune ami de fac qui s'est évaporé ;
  • Midorikawa (fleuve vert)[NB 16], un pianiste de jazz qui a reçu d'autres dons ;
  • et des Années de pèlerinage, des trains, un talisman, un sixième doigt...

On voit également l'apparition ou l'évocation de personnages secondaires : le père de Haida (un professeur d'université qui fut employé d'auberge), le chef de gare (qui a trouvé une fois un bocal contenant deux sixièmes doigts dans du formol), Sakamoto (un collègue de Tsukuru mais passionné de génétique), Olga (une collègue et amie de Sara à Helsinki), Edvard Haatainen (un potier finlandais qui a épousé sa condisciple Eri), et les deux filles de Eri et Edvard (3 et 6 ans, dont l'aînée s'appelle Yuzu en mémoire de Blanche).

Résumé modifier

Chapitres 1-3

Tsukuru Tazaki est un ingénieur-architecte de 36 ans dont la personnalité gravite autour de sa passion des gares et d'une blessure ancienne. Sa nouvelle petite amie, Sara Kimoto, travaille dans une agence de voyages de Tokyo. Il lui explique que ses quatre meilleurs amis d'enfance au lycée de Nagoya étaient surnommés Rouge, Bleu, Blanche, et Noire (car leurs noms contenaient ces couleurs), tandis que lui « incolore » n'avait pas de surnom. Ils étaient comme les cinq doigts de la main et faisaient tout ensemble, mais ils l'ont un jour ostracisé sans explication d'un simple coup de téléphone, il y a seize ans.

Chapitre 4

Après des mois de pensées suicidaires, Tsukuru s'en est remis mais s'est depuis toujours senti vide et anormal. Il a rencontré Fumiaki Haida (dont le nom contient « Gris ») à l'université, qui y est devenu son seul et meilleur ami. Ils faisaient toujours tout ensemble, et écoutaient de la musique classique comme les Années de pèlerinage de Liszt.

Chapitre 5

Un soir, Haida lui a raconté une étrange histoire : quand son père était étudiant, il avait suspendu ses études et travaillé dans une auberge retirée où il avait fait la connaissance d'un homme se faisant appeler Midorikawa (dont le nom contient « Vert »), un pianiste de jazz de Tokyo avec un don inné : son jeu émouvait au point qu' « on avait la sensation évidente d'être transporté ailleurs. » Un soir, Midorikawa lui a raconté une étrange histoire : un mois plus tôt, il avait accepté une malédiction le condamnant à mourir deux mois plus tard sauf à la transmettre à un autre volontaire, mais malgré son talent il ne tenait plus à sa vie : cette mort imminente lui ouvrait « les portes de la perception », rendant ses dernières semaines plus merveilleuses que les décennies qu'il abandonnait, et lui permettait aussi de voir la couleur de l'aura des gens. Durant ces récits, Tsukuru ressentit parfois comme de la confusion entre lui-même, Haida, son père, et Midorikawa.

Chapitre 6

Plus tard la même nuit, après que Haida soit resté dormir sur son canapé, Tsukuru fit un étrange rêve érotique dans lequel il était au lit avec Noire et Blanche, qui fusionnaient avant son orgasme pour devenir Haida. Tsukuru se demanda si c'était entièrement un rêve. Au semestre suivant, Haida disparut sans explication, ne laissant derrière lui que les disques des Années de pèlerinage qu'il avait prêtés à Tsukuru.

Chapitres 7-9

Sara lui explique qu'ils ne pourront pas avoir une relation à long terme s'il ne résout pas d'abord ses problèmes émotionnels, et pour cela il devra aller voir ses anciens amis et leur demander l'explication qu'il n'a jamais eu. Elle lui promet son soutien logistique, d'autant qu'il n'utilise pas Internet. Quand ils se revoient, Sara a utilisé Google et Facebook pour retrouver ses anciens amis et elle explique à Tsukuru où chacun se trouve aujourd'hui et ce qu'il est devenu. Elle a aussi préparé son voyage pour les revoir, et Tsukuru se décide finalement à partir.

Chapitre 10

Tsukuru retourne à sa ville natale de Nagoya pour rencontrer Bleu, qui a réussi dans la vente de voitures. Bleu lui apprend que Blanche avait accusé Tsukuru de l'avoir violée, d'où son ostracisme. Bleu lui révèle aussi qu'elle avait ensuite réussi dans l'enseignement du piano, mais a été retrouvée étranglée il y a six ans dans une affaire non élucidée.

Chapitre 11

Quelques jours plus tard, Tsukuru rencontre Rouge lui aussi resté à Nagoya, où il a réussi dans la vente de formations pour cadres d'entreprises, des séminaires inspirés de l'entraînement psychologique des Nazis. Rouge lui apprend que les allégations de Blanche ne collaient pas mais qu'elle semblait avoir des problèmes personnels. Rouge aussi a les siens : il lui révèle avoir compris son homosexualité après un mariage raté, et cela tout comme son métier sont mal vus dans cette petite ville.

Chapitres 12-13

Rentré à Tokyo, Tsukuru reprend le travail et visite avec son collègue Sakamoto un chef de gare dont une anecdote lui rappelle l'histoire du père de Haida. Au dîner, il partage ses découvertes avec Sara. Il décide que pour avoir toute l'histoire il doit voir la dernière membre du groupe, qui vit maintenant mariée en Finlande et a deux filles. En allant en ville acheter des cadeaux pour ces enfants, Tsukuru aperçoit Sara se promenant souriante et main dans la main avec un homme d'âge moyen.

Chapitres 14-15

Attristé, Tsukuru part pour la Finlande. À Helsinki il contacte une amie de Sara, Olga, qui l'aide à savoir où se trouve Noire sans révéler sa venue. Le lendemain il prend la route pour Hameenlinna, la petite ville où se trouve le chalet de vacances de Noire. Il y rencontre son mari, le potier Edvard Haatainen. Quand elle rentre avec ses filles, son mari emmène ces dernières faire des courses.

Chapitres 16-17

Tsukuru reste seul avec Noire, qui a réussi dans la poterie d'art. Eri ne veut plus des surnoms, elle lui apprend que Yuzu était mentalement instable et que le groupe avait essayé de l'aider en ne la contredisant pas. Eri lui révèle également qu'elle-même était amoureuse de lui au lycée et que c'était peut-être pourquoi il avait été accusé, mais que Yuzu avait réellement été violée et avait fait une fausse couche, puis était devenue anorexique pour se rendre stérile. Tsukuru avait été sacrifié pour protéger Yuzu, car il était le plus solide d'entre eux et pourrait survivre lui à cette rupture.

Chapitres 18-19

Se sentant rédimé par ces révélations, Tsukuru rentre au Japon un homme changé. Il demande à Sara si elle a quelqu'un d'autre dans sa vie. Sara lui donnera sa réponse dans trois jours. Le roman se termine en suspens sur Tsukuru qui patiente en contemplant les trains d'une gare.

Éditions modifier

Les éditions actuelles en version française (traduit du japonais par Hélène Morita).

Format poche modifier

Format broché modifier

Format digital modifier

Format audio modifier

Liens externes modifier

Liens d'éditeurs modifier


Analyses en français modifier

Critiques de presse
Lectures hors presse

Analyses en anglais modifier

Critiques de presse (sur la version originale)
Critiques de presse (sur la version en anglais)
(Groupements par pays listés chronologiquement.)

Royaume-Uni :

États-Unis :

Australie :

Japon :

Canada :

Hong Kong :

Lectures hors presse (sur la version originale)
Lectures hors presse (sur la version en anglais)

Annexes modifier

Notes modifier

  1. Son titre original en japonais est romanisé « Shikisai o motanai Tazaki Tsukuru to, kare no junrei no toshi » (mais se rencontre également romanisé sous la forme « Shikisai wo motanai Tazaki Tsukuru to, kare no junrei no toshi », avec le « wo » Nippon-shiki au lieu du « o » Hepburn). Il contient « Tazaki Tsukuru » (contre l'inverse « Tsukuru Tazaki » en traduction) car les noms asiatiques se forment avec le nom de famille (Tazaki) avant le nom personnel (Tsukuru).
  2. C'est-à-dire ses cinq romans réalistes antérieurs : Écoute le chant du vent (1979) ; Le Flipper de 1973 (1980) ; La Ballade de l'impossible (1987) ; Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil (1992) ; et Les Amants du Spoutnik (1999).
  3. Ici, la particule to devant la virgule a moins valeur de « et » et davantage de « avec » s'appliquant à ce qui la précède, indiquant « Les années de pèlerinage de l'incolore Tsukuru Tazaki » sous forme inversée « De l'incolore Tsukuru Tazaki, ses années de pèlerinage » plus emphatique qu'en utilisant l'habituelle particule génitive no. (La forme directe a d'ailleurs été retenue pour le titre de la traduction en allemand : Die Pilgerjahre des farblosen Herrn Tazaki, c'est-à-dire « Les années de pèlerinage de l'incolore monsieur Tazaki » ; ainsi qu'en espagnol : Los años de peregrinación del chico sin color, c'est-à-dire « Les années de pèlerinage du garçon sans couleur ».)
  4. Le pluriel est déduit du livre : l'histoire contient des références à l'œuvre Années de pèlerinage ; mais surtout, l'édition japonaise a deux pages de titre : l'une en japonais, l'autre en anglais avec un « Colorless Tsukuru Tazaki and His Years of Pilgrimage » qui explicite le pluriel.
  5. Le Bildungsroman (roman d'apprentissage) tel qu'incarné par une trilogie de Goethe est souvent structuré en trois stades (selon un schéma traduit en français « Années de jeunesse », « Années d'apprentissage », « Années de voyage ») ; le nom original du dernier stade en allemand est Wanderjahre (années d'itinérance, années de pérégrination), également traduit par « Années de pèlerinage ». (Ainsi, la trilogie Wilhelm Meister de Goethe a pour dernier volet Les Années de voyage de Wilhelm Meister (Wilhelm Meisters Wanderjahre, oder Die Entsagenden), également traduit Les Années de pèlerinage de Wilhelm Meister (notice de la BNF) ; le titre s'éclaire quand le héros affirme au début : « Ma vie doit être un pèlerinage ; j'ai à accomplir les devoirs singuliers d'un pèlerin, à subir les plus extraordinaires épreuves. » (livre I, chap. 1, Lettre de Wilhelm à Nathalie ; trad. Théophile Gautier (fils), 1861, éd. Charpentier, t. II, p. 135) ; le sous-titre allemand signifie « Les Renonçants » ou « Les Sacrifices ».)
  6. Le morceau « Le mal du pays » de la suite pour piano Années de pèlerinage de Franz Liszt sert de bande-son ou de leitmotiv au roman : Blanche le joue au piano ; Tsukuru en discute avec Haida, qui lui en laisse un disque ; Tsukuru l'écoute ou y repense périodiquement ; et Noire en a un enregistrement.
  7. a b c d et e On a compté pour une seule langue les variantes orthographiques de l'anglais (Royaume-Uni et États-Unis), du chinois (traditionnel et simplifié), de l'espagnol (Espagne et Amérique latine), et du portugais (Portugal et Brésil) – y compris quand deux variantes ont des traducteurs différents (comme celle de la Chine continentale et celle de la Chine de Taïwan).
  8. Le nom 多崎 (Tazaki) signifie littéralement « beaucoup de presqu'îles » ou « plusieurs péninsules », évoquant un rivage de côtes déchiquetées (comme celui frappé par le tsunami) voire un archipel dense (comme le Japon). Et le prénom (Tsukuru) qui signifie « œuvre » (en lecture kun'yomi pour un nom) est dans le roman écrit phonétiquement en syllabaire hiragana つくる (Tsukuru), homophone du verbe courant 作る (tsukuru) qui signifie « faire, construire » (le terme « construire » a été retenu, s'agissant d'un ingénieur). Aucun des signes composant ce nom n'est associé à une couleur.
  9. Le nom 木元 (Kimoto) signifie « base d'un arbre », par extension celui qui habite dessous (c'est un nom de famille japonais équivalent du nom francophone « Delarbre »). Et le prénom 沙羅 (Sara / Sala) signifie « sal », un arbre d'Asie aussi appelé sâla et qui fait partie des arbres dans le bouddhisme (selon les traditions, plusieurs bouddhas (dont le premier, Siddhartha Gautama) seraient nés ou décédés à son ombre considérée miséricordieuse).
  10. Le nom 赤松 (Akamatsu) signifie « pin rouge ».
  11. Le nom 青海 (Ômi / Oumi / Aomi) signifie « lac bleu » ou « mer bleue » (le terme masculin a été retenu, s'agissant d'un homme).
  12. Son surnom japonais est Ao (« bleu ») mais cet idéogramme se prononce plutôt « ô » dans les composés, d'où le fait que son nom soit romanisé « Ômi » plutôt que « Aomi ».
  13. Le nom 白根 (Shirane) signifie « racine blanche ».
  14. Le nom 黒埜 (Kurono) signifie « prairie noire » ou « champ noir » (le terme féminin a été retenu, s'agissant d'une femme ; ce nom utilise un kanji de « prairie, champ sec » bien distinct du champ humide du nom de Haida).
  15. Le nom 灰田 (Haida) signifie « marais gris » ou « rizière de cendres » (le terme masculin a été retenu, s'agissant d'un homme ; le terme « gris », s'agissant de couleurs ; ce nom utilise un kanji de « marais, rizière, champ humide » bien distinct du champ sec du nom de Kurono).
  16. Le nom 緑川 (Midorikawa / Midorigawa) signifie « fleuve vert » ou « rivière verte » (le terme masculin a été retenu, s'agissant d'un homme). Ce sens figuré de midori est d'usage récent en japonais : avant la Deuxième guerre mondiale, le terme ao servait à désigner tout ce qui est bleu ou vert sans les distinguer (et midori signifiait alors seulement « bourgeon, frais, jeune, (etc.) » : historiquement, ce patronyme voulait donc dire « rivière fraîche ») ; la notion de vert midori a donc une connotation de modernité et d'Occident, à l'instar de la musique de jazz que joue ce personnage.

Références modifier

  1. a b et c « Le dernier roman de Haruki Murakami bestseller de l'année 2013 au Japon », dépêche AFP (via le fil de L'Express), 2 décembre 2013 : « “Le sans couleur Tazaki Tsukuru et ses années de pélérinage”  [sic], plus récent roman de l'écrivain nippon à succès Haruki Murakami, s'est classé numéro un des ventes de livres au Japon en 2013, selon le palmarès établi par la société Oricon. Quelque 985.000 exemplaires de cette histoire réaliste ont été achetés entre sa sortie, en avril, et fin novembre, pour un tirage de 1,05 million de volumes, selon l'éditeur. »
  2. a b et c « L'histoire d'un certain Tsukuru Tazaki, nouveau roman de Murakami au Japon », dépêche AFP (via le fil de L'Express), 12 avril 2013 : « En pleine nuit jeudi, les plus impatients inconditionnels des œuvres de l'écrivain japonais le plus encensé du moment se sont rués sur son nouveau mystérieux roman, dont le premier tirage s'élève à 500.000 exemplaires. [...] Quant à l'auteur, qui parle et se montre très peu, il s'est contenté de livrer dans un communiqué ces quelques mots : “J'avais l'intention d'écrire une histoire courte, mais elle est naturellement devenue longue au fur et à mesure que j'avançais. Cela ne m'arrive pas souvent, c'est peut-être la première fois depuis La Balade de l'impossible. Je n'avais aucune idée de ce que ce serait avant de commencer à l'écrire.” »
  3. a b c d et e (en) « Haruki Murakami: I live an ordinary life » « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), Asahi Shimbun AJW, 13 mai 2013 : « “My previous work, ‘1Q84’, deals with the disappearance of the boundary between ordinary daily life and the bizarre, but I wanted to write a realist novel this time,” he said in response to a question from essayist Yutaka Yukawa. “I wrote ‘Norwegian Wood’ (1987) with realism, and it was criticized as a literary retrogression. My latest novel may also be criticized along the same lines, but it has been a new attempt for me. I do not think I could have written it three or four years ago.” The first draft of Murakami's latest work, which sold more than 1 million copies immediately following its release in April, was completed in February 2011. But the author continued to polish his writing until August last year. Even after that, he repeatedly made small changes of wording until the novel was completed in February this year. “I like to do rewrites,” Murakami said. »
    (fr) (nous traduisons : « “Mon ouvrage précédent, 1Q84, traite de la disparition de la frontière entre la vie quotidienne ordinaire et le bizarre, mais cette fois je voulais écrire un roman réaliste”, a-t-il déclaré en réponse à une question de l'essayiste Yutaka Yukawa. “J'ai écrit La Ballade de l'impossible (1987) avec réalisme, et cela fut critiqué comme une régression littéraire. Mon nouveau roman pourrait aussi recevoir des critiques du même genre, mais pour moi c'était un effort nouveau. Je ne pense pas que j'aurais pu l'écrire il y a trois ou quatre ans.” Le premier jet du nouvel ouvrage de Murakami, qui s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires immédiatement après sa sortie en avril, était terminé en février 2011. Mais l'auteur a continué d'en peaufiner l'écriture jusqu'en août de l'an dernier. Même ensuite, il a effectué à reprises de petites reformulations jusqu'à ce que le roman soit achevé en février de cette année. “J'aime faire des révisions”, a commenté Murakami. »)
  4. a b et c (en) « Norihiro Kato: ‘Colorless Tsukuru Tazaki’ is an imperfect work but one of Haruki Murakami's most important », Asahi Shimbun AJW, 16 mars 2014 : « The reason behind his decision to write such a straight-forward love story was the Great East Japan Earthquake and the ensuing Fukushima nuclear disaster. [...] Q: In the last chapter, the author implies that the story is set in 2011, the year Japan experienced the major earthquake and nuclear disaster. What is his intention? / A: In "Colorless Tsukuru Tazaki,” there is no direct mention of the March 11 disasters, as if they had not occurred at all. From cover to cover, it follows the protagonist's very personal, introspective pilgrimage. But in the last chapter, Murakami tries to abruptly parallel the protagonist's personal pilgrimage with Japan's experience of the March 11 disasters, hinting to readers that Tsukuru's pilgrimage is a metaphoric replacement for soul-searching by Japan and its people after the March 11 crisis. He even ends the novel with a message that can be taken as that of encouragement for post-March 11 Japan. »
  5. (en) « Mystery, loss fuel Murakami sales », The Japan Times, 24 avril 2014 : « Novel's initial secrecy, story's ties to 3/11 spur huge success [...] Some observers also say the book's theme overlaps with the sense of loss that permeated Japan in the wake of the March 2011 earthquake, tsunami and nuclear crisis. [...] “It is also fitting for a time when everyone is feeling the subconscious sense of loss after the Tohoku disaster.” Literary critic Yoshinori Shimizu, who lives in Nagoya, said he was surprised how realistically the author depicted the locals. “Although it does not directly touch on the disaster, the 16-year time lapse in the story matches the gap between the Great Hanshin Earthquake (in 1995) and the Tohoku disasters,” Shimizu said. “As a nuclear waste disposal site is being built in Finland, the author may have projected the issue of radioactive contamination on the sense of loss held by the protagonist, who has lost his hometown,” Shimizu said, referencing the thousands of people who had to evacuate the area surrounding the Fukushima No. 1 nuclear plant. »
  6. a et b (en) « Mr. Murakami's tale of redemption », The Japan Times, 24 mai 2013 : « The novel is the first that Mr. Murakami has written since the 3/11 disasters. It does not include a direct reference to the disasters. There is a scene in which the protagonist, who is on the verge of death after being rejected by his friends, looks at his almost dead body. The scene includes the phrase: He looked at the body “like a person riveted to a TV screen showing a cruel scene in a remote place hit by a massive earthquake or a terrible flood.” [...] Sixteen years after he contemplated suicide, he decides to once again live his life to the fullest. There is a view that the 16 years are the same span between the 1995 great earthquake that hit the Kobe area and the 3/11 tsunami and nuclear disaster that devastated the Pacific coastal areas of the Tohoku region and Fukushima Prefecture. [...] A story of a resuscitation in which the protagonist takes back his life, the novel encourages people to live [...] »
  7. (en) « Haruki Murakami fans queue overnight for latest novel », The Guardian, 12 avril 2013 : « Michiko Mamuro, a bookstore employee in central Tokyo, [...] revealed that the March 2011 earthquake, tsunami and nuclear meltdown form the work's backdrop. “I got the impression that Murakami faced the disaster head on”, she told the Asahi Shimbun. “The book is filled with strong messages and many encouraging words.” »
  8. a et b « Le nouveau roman de Murakami imprimé à un million d'exemplaires », dépêche AFP (via le fil de L'Express), 18 avril 2013 : « L'éditeur du nouveau roman de Haruki Murakami paru en fin de semaine dernière au Japon va élever le tirage à 1 million d'exemplaires, compte tenu d'une demande exceptionnelle. Bungeishunju, qui avait imprimé 500.000 copies avant la sortie, a décidé d'en tirer 100.000 supplémentaires le jour-même de la mise en vente, le 12 avril, encore 200.000 trois jours plus tard et enfin 200.000 à nouveau ce jeudi. / Il n'a fallu que 7 jours pour atteindre ce volume, contre 12 jours pour le troisième tome de la précédente œuvre, 1Q84 [...] Le nombre des exemplaires réellement vendus n'est pas connu en temps réel, mais quelque 350.000 ont été écoulés les trois premiers jours, selon un porte-parole de l'éditeur. »
  9. (en) « Murakami's “Colorless Tazaki” becomes bestseller for 2013 », agence de presse Kyodo News (via Archive.org), 3 décembre 2013 : « Writer Haruki Murakami's new novel “Colorless Tsukuru Tazaki and His Years of Pilgrimage” was the best-selling book in Japan during the 12 month period through November, selling an estimated 985,000 copies, according to information company Oricon Inc. [...] Novels were strong in the reporting period -- from Nov. 19, 2012 and Nov. 17, 2013. »
  10. « Écrire c'est comme “s'enfoncer au 2e sous-sol sombre de l'âme” : Murakami », dépêche AFP (via le fil de L'Express), 6 mai 2013 : « Quelque 500 admirateurs tirés au sort ont pu assister à cette rencontre exceptionnelle à l'Université de Kyoto, premier discours public de l'auteur au Japon depuis 18 ans. [...] Selon les médias nippons, les dernières apparitions publiques de Murakami au Japon remontent à des séances de lecture à la suite du tremblement de terre de 1995 [...] »
  11. « Japon : Murakami fait découvrir Franz Liszt, joué par Lazar Berman », ActuaLitté, 24 avril 2013 : « Et selon le journal Asahi, peu de temps après la vente de ce roman dans les librairies et chez les libraires en ligne, les fans se sont littéralement arraché les CD en import de cet enregistrement. Tous les points de vente du Japon susceptibles de proposer le CD se sont retrouvés dépossédés. Et les sites de téléchargement ont manifestement connu la même affluence, alors que la musique a été temporairement classée meilleure vente des téléchargements dans l'Archipel. »
  12. a et b (en) « Hundreds queue for new Murakami novel », The Bookseller (en), 12 août 2014
  13. (en) « The new Harry Potter? Book-lovers queue for midnight launch of new Haruki Murakami novel », London Evening Standard, 12 août 2014
  14. a et b (en) « Bookstores celebrate the release of Haruki Murakami's newest novel 'Colorless Tsukuru Tazaki and His Years of Pilgrimage' », The Christian Science Monitor, 11 août 2014
  15. (en) « English translation of Murakami's latest novel hits U.S. bookstores », The Japan Times, 12 août 2014
  16. (en) « Murakami's ‘Colorless Tsukuru Tazaki’ tops U.S. bestsellers list », Reuters, 21 août 2014 : « ‘Colorless Tsukuru Tazaki and His Years of Pilgrimage’, the latest novel from Japanese author Haruki Murakami, topped the U.S. bestsellers list on Thursday [...] Hardcover Fiction [...] Week ended Aug. 17, 2014, powered by Nielsen BookScan [...] »
  17. (en) « Best Sellers: Hardcover Fiction » (ventes pour la semaine se finissant le 16 août 2014), The New York Times, 26 août 2014 (31 août 2014 version papier)
  18. (en) « Murakami at Edinburgh », The Bookseller (en), 26 août 2014 : « Japanese author Haruki Murakami launched his latest novel at the Edinburgh International Book Festival this weekend with two sell-out events for fans at the 600-capacity Baillie Gifford Theatre. »
  19. (en) « London fans in 18-hour queue for Murakami », The Bookseller (en), 1er septembre 2014 : « Fans queued for up to 18 hours to meet Haruki Murakami for the last stop on his first book tour in 10 years. / The book lovers began queuing outside Waterstones Piccadilly in London from 5pm on Friday (29th August) to meet their much-admired author at 11am the following day for a book signing. / Publishers at Harvill Secker told The Bookseller that 400 people were waiting diligently in line by 5a.m. and by 7a.m. Waterstones booksellers had to close the queue because it was too long. »
  20. « Rentrée littéraire », 20 minutes, 2 septembre 2014 : « Le premier tirage est de 200.000 exemplaires en France, où les trois tomes [du roman] 1Q84 s'étaient vendus à près de 700.000 exemplaires. »
  21. « Murakami, l'oracle parle » (propos recueillis par Karyn Poupée, à Tokyo), Le Point no 2190, 31 août 2014 (4 septembre version papier) : article réservé aux abonnés.
  22. « Palmarès des ventes de livres (du 1er au 7 septembre) », Lire (via L'Express), 11 septembre 2014 : « À l'exception de Murakami, qui fait une entrée spectaculaire en quatrième place (9200 copies de son Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage (Belfond), on retrouve en tête les valeurs sûres de la rentrée [...] » (classement EdiStat de Tite-Live, version établie pour L'Express sur « 150 librairies de 1er niveau et GSS [Grandes Surfaces Spécialisées] »)
  23. « Trierweiler et Murakami au Top », Livres-Hebdo, 17 septembre 2014 : « Dans un Top 20 Ipsos/Livres Hebdo, tous genres confondus, pour la semaine du 8 au 14 septembre, [...] Haruki Murakami fait son entrée en 15e position. [...] Haruki Murakami est l'unique entrée de la semaine au Top 20. »
  24. « Top 20 des romans de la rentrée » (dix français puis dix étrangers), Télérama no 3374, mercredi 10 septembre 2014 (15 septembre en ligne). (Deux listes sans numérotation ni hiérarchie : les romans y apparaissent par ordre alphabétique du nom d'auteur, en mettant en avant ceux qui ont un lien vers un article du magazine.)
  25. (en) « Colourless Tsukuru Tazaki and His Years of Pilgrimage », Curtis Brown (en) (son agence littéraire pour l'Occident), site consulté le 1er octobre : à cette date, l'agence donne une liste de 27 langues différentes (dans l'ordre du site : bulgare, catalan, tchèque, danois, néerlandais, anglais (3 territoires), finlandais, français, allemand, grec, hébreu, hongrois, islandais, italien, letton, lituanien, norvégien, polonais, portugais (2 territoires), roumain, russe, serbe, slovaque, slovène, espagnol, suédois, turc ; sur 30 territoires) pour lesquelles les droits de traduction pour l'Occident sont vendus ; langues auxquelles s'ajoutent les 4 des droits pour l'Orient connus (chinois [1][2] en deux versions, coréen [3], thaï[4], vietnamien [5]), pour un total d'au moins 31 langues prévues en traduction.
  26. (en) Liste des éditions publiées ou annoncées du livre, Goodreads, site consulté le 1er octobre 2014 : 59 éditions (papier, digital, audio) listées.