Khetcho
Khetcho (arménien : Խէչո ; 1872 - ) est un militant politique et un fédaï arménien. Membre de la Fédération révolutionnaire arménienne, Khetcho est actif dans les affaires politiques arméniennes. Il est célèbre pour avoir participé à l'expédition de Khanassor, une offensive des fédaïs arméniens contre la tribu kurde Mazrik le . Il est également un soutien clé de la révolution constitutionnelle persane. En 1915, lors d'une escarmouche entre différentes forces turques près de Bitlis, il est tué au combat.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Խաչատուր Ամիրեան |
Surnom |
Խէչո |
Nationalité | |
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Activités |
Militant, homme politique, militaire |
Parti politique | |
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Arme | |
Conflits |
Expédition de Khanassor (en) Révolution constitutionnelle de l'Iran Massacres arméno-tatars Première Guerre mondiale |
Mouvement |
Biographie
modifierJeunesse
modifierKhachadour Amirian (Խաչատուր Ամիրեան), dit Khetcho, est né en 1872 à Nakhitchevan, qui fait alors partie de l'Empire russe[1]. Son père est prêtre[2]. Il a étudié à Chouchi à l'école du diocèse local[3]. Khetcho devient ensuite formateur des combattants révolutionnaires arméniens, alors principalement stationnés dans le Caucase[4].
Expédition de Khanassor
modifierEn 1896, au lendemain de la défense de Van, la tribu des Mazrik tend une embuscade à de nombreux défenseurs arméniens de Van alors qu'ils se retirent en Perse. La Fédération révolutionnaire arménienne décide de procéder à des représailles, ce qui donne lieu à l'expédition Khanassor. Khetcho quitte la Perse et participe à l'expédition, qui devient sa première mission de combat armée[4],[5]. Au cours de la mission, Khetcho rencontre Yeprem Khan, un autre révolutionnaire arménien avec lequel Khetcho collabore par la suite pendant la révolution constitutionnelle iranienne.
Les affrontements arméno-tatars
modifierPar la suite, lors des massacres arméno-tatars de 1905-1907, Khetcho participe à la défense des Arméniens dans tout le Caucase[6]. Au cours de ses actions, il est le bras-droit de Nikol Douman, un fédaï arménien du Karabakh[3]. Il est chargé de défendre les villages arméniens situés au bord de l'Araxe[2].
Révolution constitutionnelle persane
modifierPendant la révolution constitutionnelle persane, Khetcho combat les anti-constitutionnalistes aux côtés de Yeprem Khan et Keri, de 1908 à 1010[3],[7]. L'unité de Khetcho devient le fer de lance de l'armée monarchiste[8]. En 1910, alors qu'il est au combat, l'os de sa mâchoire est brisé par une balle[1]. Par la suite, il est contraint de s'installer en Suisse[4].
Première Guerre mondiale
modifierAu cours de la première guerre balkanique de 1912-1913, l'Empire ottoman perd ses possessions balkaniques. Des craintes grandissantes règnent dans la patrie turque, craintes selon lesquelles la minorité chrétienne arménienne de l'Empire, de plus en plus agitée — avec l'aide ou l'encouragement des gouvernements occidentaux — cherche à établir un État indépendant, entraînant l'éclatement du territoire turc lui-même[9],[10]. La défiance et les suspicions envers les Arméniens ont atteint leur paroxysme après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, lorsque l'avancée des troupes russes sur la frontière turque dans le vilayet de Van, fortement peuplé d'Arméniens au début de 1915, fut imputée à la déloyauté des Arméniens, conduisant le gouvernement turc à adopter un ensemble de mesures extrêmes qui aboutissent au génocide des Arméniens.
Avant le début de la Première Guerre mondiale, Khetcho participe à la réunion du Conseil de la Fédération révolutionnaire arménienne à Berlin[3]. Il est ensuite chargé d'acquérir des armements afin de soutenir les efforts d'autodéfense[11]. Au début de la guerre, il dirige l'une des cinq légions arméniennes formées pour entrer sur le territoire ottoman, formant les unités de volontaires arméniens sous commandement russe[12]. Au cours de la défense de Van, l'unité de Khetcho est parmi les premières à y pénétrer et à la reconquérir le [13]. S'ensuit l'occupation de la ville par les armées russes quelques jours plus tard.
Décès
modifierAprès la libération de Van, Khetcho et son escadron sont affectés à la défense autonome de Mus et de Sason[3]. En , Khetcho s’arrête à Bitlis où, en , pendant le génocide arménien, des Turcs et des Kurdes, dirigés par Djevdet Bey, ont la réputation d'y avoir massacré 15 000 Arméniens[14],[15]. En prévision d'une avancée russe, les forces turques montent leur artillerie au sommet d'une montagne, avec un chemin dégagé pour pouvoir lancer une nouvelle offensive sur le village[2]. Craignant un massacre imminent de la population arménienne du village, Khetcho et son régiment mènent une offensive de cavalerie contre l'armée turque, les poussant plus haut dans la montagne. Cependant, lors d'une contre-attaque des forces turques, Khetcho est mortellement blessé. Son corps est transporté à Van où il est finalement enterré à côté d'autres révolutionnaires arméniens[1],[6].
Notes et références
modifier- (en) « Khecho », Ararat, Londres, Armenian United Association, , p. 46 (lire en ligne)
- (en) « A Man of Action and a Hero », Ararat, vol. 5, no 53, , p. 210-212
- (en) Hrach Dasnabedian, History of the Armenian Revolutionary Federation, Dashnaktsutiun, 1890-1924, Oemme Edizioni, (lire en ligne), p. 189
- (hy) Houshamatyan of the Armenian Revolutionary Federation : album-atlas, Los Angeles, Western United States Central Committee of the Armenian Revolutionary Federation, (ISBN 0-9635278-4-3, lire en ligne), p. 56
- (en) Houri Berberian, The love for freedom has no fatherland : the politicization of Armenians and the Iranian Constitutional Revolution of 1905-1911, Boulder, CO, Westview Press, , 226 p. (ISBN 0-8133-3817-4, lire en ligne), p. 149
- (hy) H. M. Ayvazyan, Ov ov ē hayer : kensagrakan hanragitaran, Haykakan hanragitaran hratarakchʻutʻyun, , 723 p. (lire en ligne)
- (en) Vahe Habeshian, Voices from the Past : Excerpts from Writings of Armenian Revolutionaries, Hairenik Association, , 175 p. (ISBN 978-1-940573-09-0 et 1-940573-09-2, lire en ligne)
- (en) Vahagn Avedian, « History of Armenia », Armenica.org, Armenica, p. 276
- (en) Benjamin Lieberman, The Holocaust and Genocides in Europe, New York, Continuum Publishing Corporation, , 272 p. (ISBN 978-1-4411-9478-7, lire en ligne), p. 51-56
- (en) Taner Akçam, The Young Turks' crime against humanity : The Armenian genocide and ethnic cleansing in the Ottoman Empire, Princeton, N.J., Princeton University Press, , 483 p. (ISBN 978-0-691-15333-9, lire en ligne)
- (en) Dikran Mesrob Kaligian, Armenian organization and ideology under Ottoman rule, 1908–1914, New Brunswick, NJ, Rev., , 272 p. (ISBN 978-1-4128-4834-3 et 1-4128-4834-2, lire en ligne), p. 188
- (en) Murad Mathossentz, The Black Raven, Londres, Policy Research, , 252 p. (ISBN 0-9511436-2-X, lire en ligne), p. 30
- (en) Jack Karapetian, « The Heroic Stance at Van », Hye Sharzhoom, vol. 7, no 3, , p. 5 (lire en ligne)
- (en) Christopher J. Walker, « The End of Armenian Taron and Baghesh, 1914-1916 », dans Richard G. Hovannisian, Armenian Baghesh/Bitlis and Taron/Mush, Mazda Publishers, , 235 p. (ISBN 978-1568591360), p. 191-206
- (en) Raymond Kévorkian, The Armenian genocide : A complete history, Londres, I.B.Tauris, , 336-346 p. (ISBN 978-1-84885-561-8 et 1-84885-561-3, lire en ligne)
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Louise Nalbandian, The Armenian Revolutionary Movement : The Development of Armenian Political Parties through the Nineteenth Century, University of California Press, , 247 p. (ISBN 0-520-00914-2, lire en ligne)
- (en) Hratch Dasnabedian, History of the Armenian Revolutionary Federation Dashnaktsutiun 1890/1924, Oemme Edizioni, , 221 p. (ISBN 978-8885822115)